Bilan de la division 1 française 2011/12

 

Résultats du championnat de France 2011/12 de division 1

 

Mulhouse (1er) : une équipe programmée pour les playoffs

Après une première saison en Division 1 prometteuse, la confirmation n'était pas arrivée du côté de la patinoire de l'Illberg. Christer Eriksson avait donc changé son fusil d'épaule pour bâtir son équipe : un choix qui s'est avéré payant. Un groupe construit sans vedette et autour de trois lignes homogènes, avec un nombre important de joueurs ayant déjà fait leurs preuves en France. L'équipe des Scorpions était séduisante et a proposé du beau spectacle aux Mulhousiens qui ont régulièrement répondu présents pour remplir les gradins.

Les Scorpions se sont installés en haut du classement dès le début de la saison et ils n'ont abandonné la place de leader que lors du mois de février. Un mois de février durant lequel Christer Eriksson avait commencé à préparer sa troupe en vue des playoffs. Tandis que certains y voyaient des signes inquiétants à l'approche des séries, d'autres se souvenaient que les Scorpions vainqueurs de la Ligue Magnus en 2005 avaient également connu une baisse de régime à cette période de la saison.

Ces derniers avaient vu juste. L'équipe s'est présentée pour les séries parfaitement au point. Le collectif a su élever son niveau de jeu, devenant même redoutable en supériorité numérique, gros point noir au cours de la saison régulière. Emmenés par un Radovan Hurajt infranchissable et un Michal Kapicka infernal, les Scorpions ont terminé les playoffs invaincus. Même lorsque plus personne n'y croyait, comme à Brest lors du premier match des demi-finales, les joueurs n'ont jamais rien lâché dans leur quête du Graal. C'est donc grâce à une équipe de caractère, sept ans après, que Mulhouse retrouvera l'élite du hockey français. Lilian Prunet raccroche ainsi les patins de la plus belle des manières.

 

Nice (2e) : personne ne les avait vus venir

Avec un effectif une nouvelle fois largement renouvelé, peu de gens croyaient en Nice au début de la saison... à part eux probablement. Des noms comme ceux de Michal Dian ou encore Jan Tomaska auraient pourtant pu mettre la puce à l'oreille. Stan Sutor a une nouvelle fois su exploiter à merveille sa filière slovaque tout en profitant du tout nouveau partenariat en Finlande pour bâtir une équipe redoutable.

Le début de saison des Aigles fut toutefois mouvementé. Après une victoire prometteuse face à Anglet (7-3), ils avaient enchaîné avec une cinglante défaite à Dunkerque (7-0). Ce déplacement fit en plus couler de l'encre en raison de la différence de traitement infligée à la majorité de l'effectif et à certains jeunes joueurs du club. Tandis que la plupart des joueurs s'étaient déplacés en avion, quelques jeunes avaient dû rejoindre les bords de la mer du Nord par la route, avec le matériel. Mais une fois la machine azuréenne lancée, elle devint très dure à arrêter. Reims en fit les frais notamment par deux fois, avec un score cumulé de 16-3 sur les deux rencontres de saison régulière.

Cette dernière a été un succès : les Aigles ont enchaîné treize victoires consécutives, cumulant plus de trois mois d'invincibilité ! Ils ont donc logiquement terminé en tête du classement. Le club se retrouvait ainsi dans une position inattendue de prétendant à la Ligue Magnus. Même le nouveau public de Jean Bouin se prenait à rêver. Un public de plus en plus nombreux au fil de la saison et qui a permis de battre des records d'affluences dans cette ville de football. Nice a échoué finalement tout près du but, en finale face à Mulhouse, mais s'est affirmé comme un des nouveaux ténors du championnat.

 

Brest (3e) : le premier international junior du club

Sébastien Oprandi devait mener les Albatros vers un nouveau chapitre de leur histoire. Chapitre dans lequel ils connaîtraient des restrictions budgétaires et un recrutement offrant moins de paillettes au public. La place belle a été faite aux joueurs tricolores, un virage marquant quand on connaît le passé du club. L'objectif d'atteindre les playoffs était modeste et a été plus que rempli avec une équipe résolument offensive. Les Albatros terminaient même la saison régulière avec la meilleure fiche de la division à l'extérieur, ne comptant que deux défaites loin de leur nid.

Brest pouvait se reposer sur la meilleure paire de gardiens du championnat avec Landry Macrez et Arnaud Goetz. La révélation de la saison se positionne à l'attaque et se nomme Nicholas Pard. Après un début de saison ordinaire, il a terminé l'exercice en boulet de canon pour terminer meilleur buteur du championnat avec vingt-sept unités !

Un évènement inhabituel s'est produit lorsque Sébastien Roujon a convoqué le jeune défenseur Gaetan Cannizzo pour les championnats du monde U18 au mois d'avril ! Il fut le premier joueur évoluant à Brest sélectionné pour cette compétition. Ceci le priva de demi-finales avec les Albatros face à Mulhouse. La saison des Finistériens s'est jouée sur le match aller au Rïnkla Stadium. Alors qu'ils menaient de deux buts à une minute de la fin, ils ont été rejoints à quelques secondes de la sirène avant de s'incliner en fusillade. Pour le second match ils n'y étaient plus et terminaient leur saison sur une mauvaise note, en étant corrigés par le futur champion. Une lourde défaite, qui ne doit toutefois pas éclipser la saison très prometteuse de l'équipe dans sa nouvelle configuration.

 

Reims (4e) : son univers impitoyable

Après un recrutement prometteur, François Dusseau disposait d'un groupe homogène pour espérer aller loin dans les playoffs. L'équipe prit même une nouvelle dimension avec les arrivées tardives de Loïc Sadoun et Miroslav Pazak en provenance de Ligue Magnus. Reims était le nouvel épouvantail de la D1.

L'attaque champenoise était redoutable avec trois lignes très homogènes et toujours dangereuses. Elle avait pour leader Jens Eriksson, revenu en France après un séjour en Belgique. À huit reprises, ils ont inscrit sept buts ou plus dans une rencontre. Mais l'équipe était capable du meilleur comme du pire et la défense connaissait occasionnellement de gros trous d'airs. À deux reprises contre Nice, contre Brest et contre Courbevoie les Phénix encaissaient sept buts ou plus. Telle était la principale différence entre la troupe de François Dusseau et les autres équipes du carré de tête : la solidité défensive.

Le début d'année 2012 de l'équipe était particulièrement intrigant. En ne remportant que cinq victoires en douze rencontres, l'équipe semblait vivre une très mauvaise passe. La séparation avec Sadoun et Pazak confirmait que quelque chose ne tournait pas rond à l'aube des playoffs. François Dusseau lançait un pavé dans la mare le soir suivant l'annonce de la séparation avec les deux joueurs. Sous le coup de la colère, après avoir ponctué la saison régulière d'une défaite à domicile face à Dunkerque, il déclarait à la presse : "Ce match reflète notre saison. Les gars n'ont pas envie de se faire mal. Ça fait quatre ans que je travaille d'arrache-pied. Ce soir, je suis très déçu. [...] Je m'en vais à la fin de la saison." L'équipe a su se recentrer sur son objectif et parvenait à franchir le piège angloy en quarts-de-finale. Ils tombaient toutefois face à leur bête noire, Nice, en trois matches lors des demi-finales, mais rassuraient leur entraîneur, qui revenait sur ses déclarations enflammées quelques semaines plus tôt.

 

Anglet (5e) : l'Hormadi Ferhi un beau poisson

Si Anglet avait fait le pari de conserver la plus grosse partie de son effectif de l'exercice précédent, ils bénéficiaient néanmoins d'un nouvel atout de taille ! En effet, la patinoire de la Barre a subi plus qu'un lifting durant six mois et devient désormais un outil de travail confortable et moderne. Cela n'a fait que conforter la position d'une équipe qui tient sa patinoire sur la plage en haute estime et qui la défend comme un poste avancé au pied des vagues. Et derrière les deux leaders de la division, ce sont bien les Angloys qui se sont montrés les plus sévères à domicile, n'enregistrant que quatre revers.

La nouvelle vision du jeu inculquée par l'entraîneur-joueur Patrice Bellier n'y est pas pour rien. Après Guillaume Richard, il disposait de nouveau dans les buts d'un gardien de dimension supérieure avec Eddy Ferhi. Une fois celui-ci complètement remis de ses blessures récurrentes aux genoux, il restait à fabriquer une défense compacte, capable de cadenasser l'approche des buts. En bridant les offensives d'un Dave Grenier, Anglet s'est grillé une cartouche offensive mais s'est offert la quatrième meilleure défense de la division.

C'est donc l'offensive qui a été le point affaibli de l'équipe : l'Hormadi fut la seule équipe qualifiée en playoffs sans passer la barre des 100 buts inscrits et ont affiché un powerplay famélique (treizième de D1). Tous les joueurs phares de la saison précédente ont été en léger retrait : Cyr, Lafrancesca, Ladonne ou Maréchal ont enquillé moins de points que ce dont ils avaient l'habitude. Point d'ancrage offensif, Xavier Daramy a retrouvé son statut de leader, restant longtemps comme le meilleur buteur de la division avant qu'une déchirure du ligament croisé interne ne vienne mettre un terme à sa saison le 4 février. Une absence qui a sans doute joué lors des playoffs où, comme l'an passé, l'Hormadi n'a fait qu'un tour face à Reims.

 

Lyon (6e) : Un promu qui apprend vite

Pour sa dernière saison à la barre des Lions, Pascal Margerit arrivait en D1 avec des ambitions. En raison de son statut et de ses moyens, le LHC n'était en effet pas taillé pour le costume de modeste promu. Le recrutement en attestait avec Guillaume Richard ou encore Martin Millerioux. Mais le plus gros coup de l'intersaison fut la signature de l'expérimenté estonien Toivo Suursoo. Malheureusement pour les Gones, il s'avéra un coup d'épée dans l'eau. Cinq petits matches après le début de saison, il quittait le club pour la Norvège en n'ayant inscrit qu'un maigre point.

Malgré une victoire inaugurale de prestige, à Reims, l'apprentissage de la Division 1 entre Rhône et Saône ne fut pas un long fleuve tranquille. Pas aidés par une série de six matches consécutifs loin de leurs bases et handicapés notamment par la blessure de Vladimir Sabol, les Lions n'affichaient que trois victoires au compteur à la mi-novembre. Le staff renforça alors l'effectif, notamment avec le Slovaque Erik Caladi. Pascal Margerit tenait enfin un joueur capable d'apporter de la profondeur en attaque, jusqu'alors dépendante du redoutable duo Vikael To-Landry - David Bastien.

Dès lors, les Lions ont pris confiance et il devenait très difficile de les vaincre. Mulhouse en fit notamment les frais à l'Illberg. Et si Caladi était la pièce manquante au puzzle lyonnais ? Seules quatre équipes parvenaient à faire trébucher Lyon jusqu'à la fin de la saison régulière. Brest était une de ces équipes et se retrouvait sur la route des Rhodaniens en quarts-de-finale. Comme à deux reprises durant la saison régulière, les Albatros venaient à bout des Lions et stoppaient prématurément la dernière saison de Pascal Margerit. Une saison où l'on a vu les Lyonnais capables du pire puis surtout du meilleur, de quoi se projeter vers l'avenir où les objectifs du club devraient rapidement évoluer !

 

Montpellier (7e) : La fin d'une ère

Comme souvent ces dernières saisons, Montpellier abordait la saison en ayant effectué un recrutement séduisant. Malheureusement la mayonnaise n'a jamais vraiment pris. Cette équipe a été capable du meilleur comme du pire. L'insuffisance de résultats a même contraint Marc Fornaguera à prendre une décision afin de relancer l'équipe. Lionel Bilbao a été démis de ses fonctions au début du mois de décembre, provoquant le retour derrière un banc de Pascal Ryser, secondé par l'ancien joueur du club Marek Michalovic. La fin d'une histoire de cinq ans à la tête des Vipers pour le Basque !

Si les résultats des Vipers s'amélioraient un petit peu, la véritable métamorphose a été pour Tyler Czuba. Beaucoup plus à l'aise dans le système de jeu de l'entraîneur suisse, il a été excellent en 2012 et redoutable à la finition. Avec vingt-sept buts, il terminait le championnat co-meilleur buteur. Un total jamais atteint par un attaquant montpelliérain dans l'histoire de la Division 1 en poule unique ! Lorsque Daniel Palmkvist s'en mêlait devant le filet, les Vipers pouvaient vite devenir injouables. Mulhouse en fit les frais au mois de février avec un blanchissage pour le gardien suédois (4-0), un éclair toutefois trop rare dans le ciel héraultais.

Mulhouse, justement, se dressait sur la route de la troupe de Pascal Ryser en quarts-de-finale. Montpellier ne parvenait pas à se présenter à son meilleur niveau pour cette double confrontation. Mulhouse était au sommet de son art et les Vipers ont sombré dans l'indiscipline. Le deuxième match était plié en cinq minutes après deux buts en avantage numérique pour les Scorpions. Pascal Ryser réalisait lors de cette série ce qu'il a manqué à son groupe et comptait bien s'inspirer de l'équipe alsacienne pour bâtir sa future formation : Montpellier manquait cette saison de joueurs de caractère et de gabarit !

 

Courbevoie (8e) : cadeau de Noël empoisonné

Si Courbevoie a dû attendre la séance de tirs de barrage de l'ultime journée pour se qualifier, il faut remonter à Noël pour en trouver les véritables raisons. À l'intersaison, Cédric Boucamus avait recruté un gardien qu'il connaissait bien pour l'avoir drivé à Cergy, le Québécois Sylvain Michaud. Il s'était inquiété en novembre quand on lui avait rapporté que le nom de Michaud circulait comme possible recrue en LNAH, mais son poulain avait démenti ces "rumeurs". En fait, le portier préparait soigneusement son départ et signait son contrat au Québec le 24 décembre, premier jour de la trêve hivernale. Merci du cadeau, car le 15 novembre étant dépassé, pas moyen d'enrôler un nouveau portier, et, bien entendu, pas droit à un joker médical. Du coup, on remédie au plus pressé en faisant appel à toutes les forces vives : le back-up Thibault Hiret qui malgré quelques exploits était encore un peu tendre, le cadet Jérôme Louap et puis, enfin, l'ostéopathe Julien Figved. Jeune retraité, le voilà de nouveau sur le glaçon. Et encore, pas d'entrée puisque ce dernier s'est blessé à son retour à l'entraînement. Quand ça ne veut pas...

Heureusement, chez les Coqs, les joueurs n'ont pas baissé les bras, bien au contraire. Emmenés par un royal Kevin Gadoury, qui terminera meilleur pointeur du championnat avec 49 unités, les Courbevoisiens ont lutté à chaque match, pour chaque point avec toujours l'envie de se surpasser et d'oublier ce fâcheux faux-bond, tellement ancré dans les mémoires qu'au soir d'une victoire homérique sur Reims, le coach déclarera que "ça fait Courbevoie 1, Michaud 0" !

Une fois les Boxers battu après minuit, le COC s'est retrouvé face à un problème de taille : Michaud envolé, Hiret blessé, aucun des gardiens survivants ne comptait les six matchs nécessaires pour participer aux playoffs. Une faille dans le règlement bien pensé mais mal appliqué par la fédération...

Aucune dérogation ne fut accordée au club francilien qui dut se résoudre au coup de poker : envoyer Marc-André Tourigny (vrai buteur recruté à l'automne à la place d'un Sabky exemplaire dans l'esprit mais limité comme marqueur), volontaire-kamikaze, garder les buts pour le quart de finale contre Nice. Preuve de l'abnégation du joueur canadien et de tout le groupe, les Coqs ne s'inclinèrent que de deux petits buts au match aller à domicile. Pour l'avenir, une chose est sûre, les gardiens canadiens et Cédric Boucamus, c'est une histoire révolue !

 

Bordeaux (9e) : La confirmation n'est jamais arrivée

Désireux de surfer sur la vague déclenchée par la médaille de bronze obtenue la saison précédente, les Boxers voulaient enchaîner par une saison d'encore meilleure facture. Pourtant, dès les matchs amicaux, on sentait que quelque chose clochait. Passé une large victoire en trompe l'œil face à Toulouse-Blagnac, les Aquitains se sont vite enfoncés dans le marasme le plus complet. Avec une défense friable au possible et sans leader sur la glace, les Boxers ne parvenaient pas à enchaîner deux victoires consécutives, sauvant les meubles grâce à leurs exploits dans la forteresse de Mériadeck.

Avec des gardiens souvent laissés à l'abandon, une défense qui peinait à trouver ses marques, seule l'attaque pouvait permettre de préserver les illusions. Certes, les Boxers ont inscrit plus de cent buts, mais près d'un tiers le furent à l'occasion de trois cartons à domicile (Toulouse, Cergy puis Courbevoie). Il fallait trouver une solution miracle ! Le retrait de Stéphan Tartari comme coach étant déjà connu, le club a voulu lui adjoindre un renfort qui serait son successeur. André Peloffy débarquait donc à Bordeaux pour un bail de deux ans qui ne durera finalement pas deux semaines, la faute à des conditions de travail que le technicien jugeait trop peu professionnelles avec une patinoire occultée à grands coups de semaines, l'absence de bureau pour travailler, etc...

Et c'est peut-être dans cet événement que les Boxers ont trouvé la force de s'en sortir. Désireux de démontrer que même avec les problèmes récurrents de Mériadeck, ils pouvaient s'en sortir, ils se mirent à enchaîner les bonnes performances. L'arrivée de Péloffy s'était faite au moment même où les Bordelais avaient pour la première fois enchaîné deux victoires, un sentiment que le "Franco" ne connaîtra pas une fois en deux rencontres. Au lendemain de son départ, même sans leader sur la glace, les Boxers s'en sont remis à leurs talents individuels pour se remettre à flot : Albatros puis Lynx furent mis à la raison avant un retournement de situation incroyable à Toulouse où, menés 4-0 à la mi-match, ils renversèrent la vapeur pour arracher les points nécessaires pour le maintien. Ils finirent même par s'offrir la possibilité d'arracher une place en playoffs, mais dans une patinoire Thierry Monier pleine à craquer, ils cédèrent dans un match dantesque (plus de cent lancers) à l'issue des tirs au but. Au final, les Bordelais étaient aussi déçus d'avoir raté les séries qu'heureux d'avoir échappé aux affres de la relégation.

 

Toulouse-Blagnac (10e) : papy fait de la résistance

Avec quatre joueurs étrangers engagés durant l'été par Toulouse-Blagnac, seul le Mont-Blanc en affichait moins - trois - au compteur. Rien de bien surprenant lorsque l'on sait à quel point Benoît Pourtanel accorde de l'importance aux joueurs français. Dans un championnat aussi concurrentiel, il vaut donc mieux que les étrangers soient de vrais moteurs et que les joueurs locaux soient au niveau pour rester à flots. Avec deux sévères défaites en ouverture à Bordeaux (9-1) et à Brest (8-1), on pouvait se demander si les Belougas ne se dirigeaient pas tout droit vers les abysses.

Pour apporter de l'expérience à sa défense et à son jeu de puissance, Pourtanel appela alors son ami Karl Dewolf en renfort. Les Bélougas étaient en effet orphelins de leader depuis le départ précipité de Maurice Rozenthal durant l'été. Un Nordiste en remplaçait un autre, aussi bien sur la glace de Blagnac en tant que joueur que sur celle de Castres avec le costume d'entraîneur. Dès son arrivée l'équipe sembla meilleure. Les victoires et les défaites s'alternaient, mais cela suffisait pour éviter la zone rouge. Même la longue absence d'un des meilleurs atouts offensifs, Sébastien Savajol, n'a pas déstabilisé le groupe.

La fin de saison a néanmoins "offert" du suspense à Benoît Pourtanel pour sa dernière année en tant que joueur. À quelques journées de la fin de la saison régulière, les équipes qui étaient à la lutte pour la huitième place l'étaient aussi pour la treizième, synonyme de relégation ! Toulouse-Blagnac a donc dû batailler jusqu'au bout et s'est sauvé grâce à une victoire face à Dunkerque conjuguée à une défaite, après prolongation, face à Bordeaux. L'entraîneur-joueur pouvait donc ranger ses patins avec le sentiment du devoir accompli et embrasser sa nouvelle carrière d'entraîneur à temps plein.

 

Dunkerque (11e) : un seul être vous manque...

La saison a été riche en rebondissements sur la côte d'Opale ! Le début de saison semblait plutôt positif pour les Corsaires, les résultats étaient encourageants avec quelques belles victoires et l'apport de Maurice Rozenthal était indéniable. L'effectif était toujours bâti avec des joueurs locaux et renforcé par quelques étrangers. C'était le calme avant la première tempête... Des jeunes Dunkerquois étaient justement dans la tourmente. En mal de temps de jeu, certains joueurs ont quitté l'équipe. C'était une première coupe franche à la profondeur du banc.

Le véritable coup d'arrêt pour les hommes de Marc Leroux est intervenu au début du mois de décembre. La défaite contre Reims a été lourde de conséquences et bien au-delà de la sévérité du score (4-9). Jugé coupable d'un mauvais geste envers l'arbitre M. Juret, Grégory Dubois a été suspendu pour 15 matches, dont 5 avec sursis, par la commission de discipline de la fédération. Une lourde perte pour les Corsaires, dont l'effectif se réduisait au fur et à mesure de la saison entre blessures et départs de joueurs. Dès lors, Dunkerque enchaîna onze défaites en douze matches.

Totalement déstabilisée, l'équipe abordait bien mal la fin de saison. Cette longue série de défaites mettait en avant les performances décevantes de certains éléments de l'équipe, notamment les deux Canadiens Guillaume Pelletier et Éric Rousseau. Un constat que concédait même le président Vanwormhoudt en fin de saison. Finalement les Corsaires ont évité l'ascenseur. Après une antépénultième victoire face à Valence, ils sont allés en chercher une autre, capitale, en Champagne. Face à une équipe rémoise en crise, Marc Leroux et ses hommes se sauvaient. L'encadrement technique du club avait probablement sous-estimé le niveau de la Division 1. Tout est bien qui finit bien pour les Corsaires qui tournent une page avec le départ de Marc Leroux.

 

Mont-Blanc (12e) : l'Avalanche a eu chaud

Que va pouvoir nous proposer cette saison Christian Pouget et sa jeune garde après la relégation de Ligue Magnus ? Cette question était sur toutes les lèvres à la fin de l'été. Fidèle aux valeurs du club, mais aussi bloqué par un contexte économique délicat, le Brésilien a monté une équipe avec quelques anciens pour encadrer de nombreux jeunes joueurs. Le tout était renforcé par seulement trois étrangers. Devant la cage, Adrien Morin et Luc Saccomano se sont partagé la tâche tout au long de la saison, avec un léger avantage pour le premier nommé.

Le début de saison de l'Avalanche était digne d'un relégué qui ne souhaitait pas s'attarder en Division 1. L'Entente comptait seulement deux défaites après deux mois de compétition et avait accroché à son tableau quelques équipes de haut de tableau. Mais la machine s'est enrayée de manière assez brutale et les sept rencontres suivantes ont été perdues. Le départ en fin d'année de Tuomas Tikkanen ne faisait pas non plus les affaires de Pouget. Après avoir quitté le club en 2007, après trois matches pour raisons médicales, le voici qui quitte le club après quatorze matches, d'un commun accord avec le club.

À l'image de Dunkerque, l'Entente a tremblé jusqu'au bout. Une double relégation aurait été catastrophique pour un des principaux clubs formateurs de l'hexagone. La délivrance est finalement arrivée après une ultime victoire à Montpellier. La révélation de l'année au pied du Mont-Blanc se nomme Jérémy Arès. Pour sa deuxième saison chez les adultes, il a pu exprimer son talent plus aisément qu'en Ligue Magnus. Deuxième buteur de l'équipe avec quatorze unités, il a largement dominé tous les joueurs U20 de la D1. Ceci lui vaudra une deuxième chance en Ligue Magnus puisqu'il rejoindra Chamonix la saison prochaine, tout comme le défenseur Riku Silvennoinen qui prendra le même - court - chemin.

 

Cergy (13e) : un joker grillé

À l'issue de la saison 2010/2011, Cergy était relégué sportivement en Division 2. Ils ont profité toutefois des soucis financiers d'Avignon, dont l'équipe disparaissait bien que sauvée sportivement. Pour ne pas connaître la même mésaventure, le club s'était attaché les services de Martin Lacroix qui sortait d'une expérience sur le banc d'Angers. En effet, le futur centre national de la FFHG sera érigé à Cergy-Pontoise et le club souhaite s'en montrer digne. Cela passait par une saison réussie en Division 1...

Le début de saison des Jokers a été mitigé, et les lignes arrières étaient dépeuplées par le départ de Ludovic Duranceau. Pour tenter d'insuffler une nouvelle dynamique, l'effectif a été renforcé à la date limite des transferts. Deux défenseurs rodés aux joutes de la D1 signaient : Milan Sejna débarquait de Courbevoie et Janis Brakss revenait en France après avoir tenté sa chance dans les camps en Amérique du Nord. Les résultats s'améliorèrent avec une défense plus rassurante pour Robert Vorse devant le filet. Devant, Francis Caisse marchait dans les pas de Nelson Vargas Dias. Après s'être révélé à Nantes, il confirmait en D1 à Cergy. Il a terminé meilleur buteur et pointeur de l'équipe.

Robert Vorse a ensuite été l'un des acteurs majeurs de la fin de saison des Jokers, et ce bien malgré lui. Lors du match retour à Reims, il a été touché par un palet sur le masque. Le choc violent l'a contraint à quitter la glace. Sa saison était terminée. Olivier Courally sortait de sa retraite et supplantait Nicolas Cargou pour la fin de la saison. Avec Reims, Nice et Mulhouse parmi les quatre derniers adversaires, la tâche était ardue pour chercher des points. Mais même contre Courbevoie, adversaire direct pour le maintien et les playoffs, les Jokers ont chuté après un premier tiers catastrophique. Hors de la zone rouge avant l'ultime journée, les victoires de Dunkerque et du Mont-Blanc ont condamné Cergy à la treizième place. Pour rester en D1, les Jokers ne peuvent plus espérer qu'un repêchage, comme un an plus tôt...

L'échec sportif, de peu et dans des circonstances difficiles (les Jokers ont été privés de leur patinoire pendant tous les mois de novembre et de décembre en raison d'une rupture d'un échangeur thermique), n'a pas été imputé &agrace; Martin Lacroix, puisque les dirigeants du HCCP lui ont renouvelé leur confiance pour s'inscrire dans un projet à long terme.

 

Valence (14e) : la saison de toutes les galères

Valence a manqué les playoffs deux saisons de suite et a connu plusieurs entraîneurs. Michel Célestin avait pour mission d'apporter de la stabilité à ce poste et aussi de tenter de retrouver le chemin des séries éliminatoires. Pour renforcer l'habituel noyau de joueurs valentinois, il a utilisé ses contacts au Canada et est parvenu à dénicher quelques CV intéressants. L'un des plus intéressants n'est jamais arrivé. Jeremy Boyer a en effet préféré s'aligner en CHL. Le Franco-canadien Benjamin Rubin est bel et bien arrivé... avant de repartir pour Brest après cinq rencontres sous le maillot des Lynx. Pour le remplacer, Pierre-Luc Coulombe a soufflé le nom de son ami Yves-Martin Francœur au staff. Ce dernier a démontré en trois matches qu'il n'était pas au niveau.

Ces mouvements incessants n'étaient pas optimaux pour les performances de l'équipe. Le discours de Michel Célestin ne passait pas. La responsabilité de l'équipe était attribuée au tandem formé par les joueurs Bastien Sangiorgio et Marc Billieras. Seules trois victoires, les trois seules de la saison, s'affichaient au compteur après trois mois de compétition. Pire, des problèmes financiers cachés sont apparus au grand jour. Les joueurs apprirent qu'ils ne seraient plus payés de la saison. Certains quittèrent alors le navire. Coulombe et Francoeur d'abord, puis le très talentueux Rolands Vigners à la fin de l'année.

Erik Bochna arrivait au club dans ces drôles de conditions. Joonas Parviainen et le capitaine Jesse Goodsell décidaient de rester jusqu'au bout. Excellent défenseur offensif, Goodsell se faisait également remarquer pour sa capacité à perdre les pédales et passer de longues minutes pénalisé. Dans cette saison de galère, il y avait tout de même des satisfactions individuellement. Jérémy Valentin n'a jamais baissé les bras et a sauvé son équipe de plusieurs larges défaites. Jonathan Manon s'est révélé être un excellent buteur. Avec onze unités, il a dominé l'équipe. En quatre saisons de Division 1, il en avait marqué seulement neuf ! Valence évoluera la saison prochaine en Division 2 avec pour but de se reconstruire tout en continuant à donner un temps de jeu important aux joueurs français.

 

Philippe Biller, avec Alex Mondin

 

 

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