Bilan des championnats du monde 2012

 

Résultats et comptes-rendus de la compétition

 

Pour que René Fasel admette en conférence de presse que la politique tarifaire de ce championnat du monde (certains billets du premier tour à plus de 150 euros étaient plus chers que la finale 2010) était une "erreur", et que même les présidents des fédérations concernées osent prononcer ce mot qui écorche la bouche, on ne peut qu'imaginer ce qui s'est dit en coulisses, hors de la langue de bois diplomatique. Les sponsors de l'IIHF se sont inquiétés de la mauvaise publicité donnée par les tribunes vides, et par le battage médiatique négatif. Dommage qu'ils n'aient pas réagi avant, car cela fait plusieurs mois que les organisateurs ont été mis en garde contre le désastre annoncé en raison des tarifs.

Kalervo Kummola, président de la fédération finlandaise, s'est fait surnommer Kal€ jusque sur des banderoles - vite retirées par la sécurité - dans la Hartwall Areena. Il est resté stoïque face aux attaques et n'a officiellement rien changé aux prix des billets... bien que certains aient fait l'objet d'opérations de braderie officieuses. Les affluences n'ont pas été si mauvaises sur le papier (la France est censée avoir joué devant 8000 fantômes en moyenne), mais il est clair que les tickets massivement cédés aux entreprises ont peu été utilisés. Hormis les tarifs, il n'y a cependant rien à corriger car la passion de la Finlande pour le hockey ne fait pas débat.

La question est plus épineuse pour le président de la fédération suédoise Christer Englund, qui a baissé le prix des tickets des rencontres de la Suède dès le deuxième jour. Si un journaliste opiniâtre lui a dit en direct qu'à sa place il démissionnerait, c'est que l'ambiance à Stockholm a laissé à désirer : il n'y avait ni village des supporters, ni trace du Mondial dans la ville, ni ambiance dans la patinoire. La capitale suédoise n'est pas une ville de hockey, contrairement à d'autres dans le pays, et comme elle sera organisatrice principale l'an prochain, tout est à revoir. Une bannière - là aussi retirée - dans le Globen a tout résumé : une "fête populaire sans peuple". Pour être exact, le peuple était devant sa télé, à l'instar des 28 millions de Russes qui ont regardé la finale ou des 73% de parts de marché en Slovaquie. La retransmission sur internet - d'abord en direct puis avec une demi-heure de décalage quand l'IIHF s'est rendu compte que les internautes savaient détourner les adresses IP même dans les pays où la diffusion était bloquée par un contrat télé local - a également contribué à la bonne visibilité du championnat du monde... sauf dans les patinoires où il avait lieu !

Kummola et Englund savent cependant rebondir. Plutôt que de poursuivre leur autocritique, ils ont vite conclu qu'il y avait trop de petites équipes peu "vendeuses", et qu'il fallait réduire le championnat du monde à 14 pays, leur vieux dada. Mais imaginez qu'ils soient arrivés à leurs fins et que l'on ait vraiment joué à 14 cette année : la Lettonie aurait été reléguée et absente, et sans ses fans, on aurait entendu une mouche voler à Stockholm !

 

Russie (1er) : Bilyaletdinov reçu 10 sur 10

Pour son premier championnat du monde, Zinetula Bilyaletdinov a connu une réussite totale : 10 victoires, 0 défaite, un bilan qui égale celui des meilleures équipes soviétiques. Il a reçu les compliments publics de Malkin sur sa préparation tactique. L'efficacité défensive du système de jeu du Tatar ne faisait guère de doute, mais beaucoup le prétendaient incapable de diriger des stars à fort caractère. En réalité, les vedettes de NHL ont immédiatement tenu la place qui leur était assignée et suivi les consignes.

Quant au manque de spectacle offensif qui a caractérisé la Sbornaïa toute l'année, il a suffi d'un joueur pour la corriger : Evgeni Malkin a écœuré tous ses adversaires au premier tour et est devenu le second joueur de l'histoire après Wayne Gretzky à être meilleur marqueur de la NHL et du championnat du monde la même année. Il a développé une entente immédiate et exceptionnelle avec ses ailiers Aleksandr Perezhogin et surtout Aleksandr Popov, pur joueur collectif qui n'a jamais quitté Omsk dans sa carrière et qui aura attendu d'avoir 31 ans pour disputer son premier Mondial. Les fiches obtenues par ces trois-là (+16, +16 et +15) sont sans aucune comparaison depuis que cette statistique est tenue. Ce premier trio a également profité des excellentes passes du capitaine et maître relanceur Ilya Nikulin.

Mais une ligne, est-ce suffisant pour devenir champion du monde ? Le reste de l'équipe avait en effet un wagon de retard. C'est alors que Bilyaletdinov a choisi d'appeler les deux jokers Aleksandr Ovechkin et Aleksandr Semin - en photo - avant les phases finales. Un choix risqué. L'an dernier, Ovechkin n'avait pas mis un point. Cette fois, bénéficiant de l'intelligence du jeu du centre Pavel Datsyuk dans les deux sens de la glace, il a immédiatement produit. Le "casse-tête Ovechkin", qui paraissait impossible à intégrer en équipe nationale, semble enfin résolu. Quant à Semin, joueur éternellement critiqué pour ne pas exploiter son potentiel, il était encore frustré de traverser une période de disette, mais il a promis au président de la fédération Tretiak qu'il inscrirait deux buts en finale... et il a tenu parole !

Semin et Ovechkin ont été champions du monde deux fois (sur respectivement six et huit tentatives) : en 2008 à Québec, où leur centre s'appelait Fedorov, et en 2012 à Helsinki, avec Datsyuk. Dans les deux cas, il leur a fallu un centre estampillé "Frank Selke" (du nom du trophée de meilleur attaquant défensif de NHL, remporté deux fois par Fedorov et déjà trois par Datsyuk). Un ingrédient indispensable à leur performance. Cela explique aussi que les Washington Capitals n'arrivent à rien gagner avec les deux ailieurs russes.

La Russie a ainsi acquis des enseignements importants pour les prochains Jeux Olympiques de Sotchi. Mais ils ont eu un coût. Pour intégrer Ovechkin et Semin, Bilyaletdinov a en effet renvoyé à la maison Vladimir Tarasenko et Aleksandr Burmistrov, tandis qu'Evgeni Kuznetsov a fini le tournoi sur le banc comme treizième attaquant. Il a ainsi pris le risque de se fâcher avec les trois principaux talents de la nouvelle génération. Mais il leur a aussi envoyé un message en leur indiquant ce qu'ils devaient travailler pour vraiment atteindre le haut niveau. Ces trois-là n'auront que 21-22 ans à Sotchi et devront donc progresser vite pour faire partie d'une équipe qui a de plus en plus de bons candidats en or.

 

Slovaquie (2e) : la résurrection

Comme l'an dernier à Helsinki, le championnat du monde a donné lieu à des scènes de liesse populaire. À Moscou, chez les vainqueurs ? Oui, mais pas seulement. L'enthousiasme était encore plus grand à Bratislava, chez les perdants de la finale ! Rentrés au pays, les Slovaques ont été accueillis par une foule nombreuse dans les rues de leur capitale, comme s'ils avaient été champions du monde. Les Russes ont de quoi être envieux d'une réception aussi chaleureuse, car leur public est plus blasé, s'étant très vite ré-habitué au succès après quinze ans d'abstinence. La Slovaquie, elle, a été captivée par cette résurrection.

La ferveur des Slovaques était à la hauteur de leur étonnement pendant cette quinzaine incroyable. Atterrés après trois championnats du monde tous plus catastrophiques les uns que les autres, ils étaient pessimistes même par rapport à l'accès au quart de finale et à la qualification olympique. Les deux défaites initiales, par un but d'écart contre le Canada et la Finlande, ont été perçues avec soulagement, car on s'attendait à pire. Leur première victoire sur les États-Unis a été accueillie par une incroyable explosion de joie sur le banc, comme la délivrance d'une équipe en quête de confiance.

Ce fut le premier succès d'une longue série : sept victoires d'affilée, dont le quart de finale contre le Canada, le jour des 65 ans du nouvel entraîneur tchèque Vladimir Vujtek, puis la demi-finale face à la République Tchèque, la première grande victoire obtenue sur le voisin. Une phase finale d'autant plus incroyable qu'elle a été réussie avec deux défenseurs blessés, Kristian Kudroc et surtout Dominik Granak, qui avait été très bon. C'est dire si Zdeno Chara, capitaine modèle qui s'est donné à fond pendant un temps de jeu énorme, et Andrej Sekera, toujours parfait en équipe nationale, ont abattu du travail en défense.

C'est d'ailleurs la caractéristique de cette équipe slovaque : les joueurs-vedettes étaient moins nombreux que l'an passé, mais ils se sont tous comportés en leaders. Le doyen Miroslav Satan a mis des buts importants. Le centre défensif Michal Handzus a été précieux en infériorité numérique comme en supériorité, pour mettre son corps devant le gardien. Tomas Kopecky s'est montré prêt à mener la jeune génération.

Parmi toutes ces vedettes, le héros de l'année a cependant été un inconnu, Jan Laco, le gardien dont le premier championnat du monde a été un triomphe.

 

République Tchèque (3e) : nouvelle habituée du podium

Le sélectionneur Alois Hadamczik a tiré un bilan très positif après le championnat du monde, considérant que cette troisième médaille de suite était un grand succès. La République Tchèque devient plus régulière, et elle semble avoir définitivement vaincu son complexe d'infériorité contre la Suède.

Malheureusement pour elle, c'est peut-être le complexe de supériorité face à la Slovaquie qui l'a fait perdre en demi-finale. Une défaite restée en travers de la gorge des joueurs, qui auraient bien voulu disputer cette finale face aux Russes. Mais voilà, le jeune gardien Jakub Kovar était sans doute encore un peu inexpérimenté pour enchaîner les performances de haut niveau. Jakub Stepanek, devenu numéro deux, s'est consolé en remportant le match pour le bronze.

Le talon d'Achille en défense est venu d'où on ne l'attendait pas, de l'expérimenté Miroslav Blatak qui a commis a subi plusieurs erreurs désastreuses. L'an dernier, Hadamczik avait souvent regretté l'absence de Blatak, défenseur-clé du titre de 2010. Cette année, il était bien là, mais ce n'était plus que l'ombre du champion du monde.

Pour une fois, le problème n'est pas venue de l'indiscipline. Les Tchèques n'ont pris aucune pénalité, ni en quart de finale ni en demi-finale, mais ce bilan est surtout dû à un arbitrage beaucoup plus laxiste en fin de tournoi, qui a plus perturbé les joueurs tchèques qu'autre chose. Surtout que plusieurs attaquants importants sont sortis plus ou moins longtemps sur blessure lors de la demi-finale.

De ce fait, l'attaque n'a pas su trouver le bon équilibre pour utiliser tous ses talents. La bonne surprise est venue de Petr Nedved qui, pour son premier championnat du monde à 40 ans, a souvent plus patiné que les jeunes. Très motivé, il a réussi des adieux en beauté à ce maillot tchèque qu'il aura si peu porté dans sa vie en raison de sa naturalisation canadienne.

 

Finlande (4e) : la boussole maintient le cap

La principale qualité de l'entraîneur Jukka Jalonen est qu'il sait ce qu'il veut : il a un plan de jeu, il se fait une idée précise de l'allure de son équipe, et il n'en change pas à la moindre contrariété telle une girouette. C'est une qualité lorsque cela laisse le temps à chaque joueur de prendre ses repères avec ses coéquipiers comme avec son rôle dans le système. Mais cela peut être un défaut lorsque cela conduit à conserver une ligne hors de forme.

C'est ce qui s'est passé avec la ligne "PIG" (Janne Pesonen - Jarkko Immonen - Mikael Granlund). L'an passé, elle avait dominé le tournoi et fait de la Finlande une championne du monde, mais cette fois elle n'affichait pas la même forme et elle ne l'a jamais retrouvée. Elle est restée sur le banc à la fin du quart de finale contre les États-Unis, car Jalonen privilégiait les autres lignes plus énergiques.

Néanmoins, l'entraîneur leur a maintenu sa confiance pour la demi-finale contre la Russie. Mais il n'y a pas eu de but d'exception de Granlund ce coup-ci : seuls les talents russes se sont exprimés.

Si la Finlande a raté la médaille, c'est qu'elle n'a pas pu compter sur une performance de son gardien, élément qui lui est généralement indispensable. Kari Lehtonen avait été lapidé en poule par les adversaires nord-américains, avant de se blesser de toute façon. Petri Vehanen, qui avait blanchi les Russes un an plus tôt, a fini par craquer contre la Sbornaïa avide de revanche, et il a aussi concédé des buts évitables dans le match pour la troisième place. En fait, c'est une saison à oublier pour lui sur tous les plans car il avait déjà connu cette baisse de forme en KHL avec Kazan.

En fin de compte, la défaite tient donc à la méforme qui a frappé exactement les mêmes joueurs qui étaient les principaux héros du titre 2011. Cela ne peut pas fonctionner à tous les coups. Mais dans les beaux jours comme dans les mauvais grains, Jalonen garde le même cap. Non, ce n'est décidément pas une girouette. Ce serait plutôt une boussole !

 

Canada (5e) : le capitaine doit assumer

C'est la troisième fois de suite que le Canada est éliminé en quart de finale, et c'est la plus mauvaise série de toute son histoire. Et cette fois, il n'est pas tombé face à la Russie, mais face à un adversaire qui devrait être mineur de son point de vue (la Slovaquie). Est-ce inquiétant ? Faut-il y voir une régression ?

Sur le plan du talent, sans doute pas. Les jeunes joueurs n'en manquent pas. John Tavares et Jordan Eberle ont prouvé une fois de plus leur niveau de jeu. Pour son premier championnat du monde, Jamie Benn a bien joué et se rajoute à la (longue) liste des candidats pour la sélection olympique.

Mais ces dernières années, ces équipes canadiennes ont un défaut : leur jeunesse. Pour acquérir de l'expérience, il faut parfois commettre des erreurs. À l'arrière, Duncan Keith a été le leader espéré, et il sera sans doute encore le doyen d'une défense rajeunie à Sotchi. Il a aussi été le meilleur marqueur de l'équipe... ce qui peut aussi être interprété comme un manque de leadership en attaque.

Dès le début du tournoi, les regards se sont braqués sur Corey Perry - en photo - et Ryan Getzlaf : ils étaient venus pour intégrer le "Triple Gold Club" (incluant les joueurs qui ont gagné à la fois les JO, les Mondiaux et la Coupe Stanley), mais ils ont rapidement fait la une des tabloïds finlandais pour une incartade dans une boîte de nuit. Capitaine sous surveillance, Getzlaf a fait dans l'ensemble un bon match dans le quart de finale... jusqu'à une pénalité pour une charge genou contre genou qui a précipité l'élimination de son équipe. Responsable de la défaite, Getzlaf est loin d'être sûr de retourner aux Jeux olympiques car le Canada ne manque pas de centres.

Quelles que soient les conclusions individuelles, le Canada n'a donc pas vraiment à s'inquiéter sur son réservoir... sauf à un poste, le plus important. Le temps où les gardiens canadiens étaient les meilleurs du monde est clairement révolu. Même un des meilleurs spécialistes du pays, Cam Ward, a été correct sans plus et n'a pas permis la victoire. Dans la mesure où Luongo et Fleury subissent des critiques acharnées en NHL, aucun portier ne s'impose vraiment à seulement deux ans des Jeux olympiques, hormis peut-être Carey Price... que l'on attend toujours de voir à l'œuvre avec le Canada en senior !

 

Suède (6e) : fiasco sur toute la ligne

Le mot "fiasco", répété sur tous les tons par la presse scandinave, s'est appliqué à la fois à l'organisation des Mondiaux et au bilan final de la Tre Kronor. Sa série de douze années consécutives de présence en demi-finale a pris fin, alors qu'elle attendait beaucoup de son équipe ayant rassemblé 15 joueurs de NHL.

Mais elle a partagé le sort des "autres" équipes nord-américaines : une élimination en quart de finale par des formations "européennes" (ou "par la KHL", du point de vue russe, un peu exagéré). Et si un joueur d'Elitserien suédoise a été décisif dans ces quarts... il jouait pour la Finlande (Jesse Joensuu).

En attaque, les stars de NHL ont répondu aux attentes. Le capitaine Henrik Zetterberg a été excellent et sa ligne avec Johan Franzen et Loui Eriksson a parfaitement mené l'attaque suédoise.

C'est en défense que les renforts nord-américains ont failli. Le junior de 18 ans Jonas Brodin a trop souvent été le meilleur arrière, alors qu'il était entouré de joueurs plus prestigieux. Staffan Kronwall (Frölunda) a été bien meilleur que son frère Niklas Kronwall (Detroit Red Wings) qui a commis l'erreur fatale éliminatoire en quart de finale. L'apport offensif de la nouvelle star d'Ottawa Erik Karlsson n'a pas compensé ses manquements défensifs. Le sélectionneur Pär Mårts a indiqué que ses défenseurs avaient laissé beaucoup trop d'espaces dans leur zone, et que son équipe avait régressé dans ce domaine par rapport à la saison, alors que les joueurs de NHL devaient élever le niveau.

Après un tournoi raté, il arrive fréquemment que la Suède se cherche un bouc émissaire, sur lequel tout le monde tire à boulets rouges. Cette année, c'est Victor Hedman, le géant de Tampa Bay (en photo ci-contre), qui était le réceptacle idéal de toutes les tomates. L'ancien numéro 2 de draft NHL a multiplié les mauvais choix dans sa zone et a été bien malgré lui le symbole d'une Suède perdue. Même si sa contre-performance est indéniable, on en oublie parfois qu'il n'a que 21 ans et qu'il n'a peut-être pas encore trouvé son rôle.

 

États-Unis (7e) : l'ère des défenseurs offensifs

Après deux années marquées par une inefficacité chronique, les Américains ont retrouvé cette fois du réalisme offensif, avec la troisième meilleure efficacité aux tirs du tournoi. Si les trois attaquants-vedettes désignés avant le tournoi (Bobby Ryan, Paul Stastny et Max Pacioretty) ont effectivement répondu présent, la surprise est venue du soutien qui leur a été apporté. Si les autres avants n'étaient pas du même calibre, en revanche 5 des 8 meilleurs marqueurs ont été... des défenseurs.

On attendait le capitaine Jack Johnson, ainsi que les offensifs Cam Fowler et Alex Goligoski, mais la grande satisfaction est venu du tournoi cométaire de Justin Faulk, le grand talent de 20 ans, qui a inscrit huit points grâce à son lancer puissant et précis. Malheureusement, si les arrières ont brillé devant, ils ont été moins dominants dans leur zone défensive. Justin Braun notamment a failli au marquage et a fini sur le banc.

L'équipe américaine a finalement été battue sur sa densité. À neuf secondes de la fin du quart de finale, la quatrième ligne finlandaise a marqué face à la quatrième ligne de la bannière étoilée (Dwyer-Slater-Thompson) qui a été présente sur tous les buts encaissés ce soir-là, et à la troisième paire défensive Petry-Butler.

Un dénouement certainement très frustrant pour les États-Unis, car leur classement final ne reflète pas la qualité de leur tournoi. Ils ont été très rapides, énergiques au fore-checking, et solides dans les bandes. Cerise sur leur gâteau, ils ont remporté leur première victoire depuis dix ans face au Canada. Mais comme le résultat aux championnats du monde a moins d'importance chez eux, leur principale satisfaction est la pléthore de choix de défenseurs offensifs pour les prochains Jeux olympiques.

 

Norvège (8e) : pas là par hasard

Que la Norvège n'ait pas été considérée favorite pour une place en quart de finale prouve que beaucoup n'ont pas regardé attentivement les tournois internationaux ces dernières années. Elle n'est pas là par hasard, mais parce qu'elle le mérite clairement, et elle a tenu deux tiers-temps face aux futurs champions du monde en quart de finale, bien plus longtemps que les adversaires suivants de la Russie.

Le seul problème de la Norvège est qu'elle a absolument besoin de ses meilleurs joueurs pour être performante. Patrick Thoresen est revenu dans l'équipe cette année, et quand il répond présent, il ne saurait y avoir de question sur sa motivation : 18 points marqués, tout en accomplissant sa part de travail défensif, comme tous les attaquants de l'équipe.

Que Mats Trygg soit revenu sur sa retraite internationale a également été d'une extrême importance pour la défense. Les quatre arrières majeurs (Trygg, Tollefsen, Holøs, Bonsaksen) ont eu un temps de jeu considérable, alors que la troisième ligne défensive (Kaunismäki-Solberg) était clairement plus faible.

Tout s'est merveilleusement passé pour les Norvégiens. Madame Holtet a même eu la courtoisie d'accoucher pendant le dernier match sans enjeu contre le Danemark et de laisser son mari revenir pour le quart de finale. Le coaching de Roy Johansen a encore été parfait : il a su gérer l'utilisation de son effectif malgré la faible profondeur de banc, il s'est assuré du dévouement défensif de chacun et il a préparé ces contre-attaques verticalement rapides avec passes transversales en zone offensive qui ont été parfaitement exécutées par ses attaquants. Le résultat est là : une huitième place au classement IIHF et donc une qualification directe pour les Jeux olympiques.

 

France (9e) : bilan presque parfait, sauf en infériorité

Pour un autre exemple de parfaite gestion des ressources disponibles, il faut suivre Dave Henderson et Pierre Pousse, qui ont comme point commun avec Johansen d'avoir aussi pu travailler sur la durée.

Pierre-Édouard Bellemare, physiquement usé par les play-offs d'Elitserien, et Cristobal Huet ont ainsi été préservés face aux grosses nations (Canada et Finlande) et ont ensuite été décisifs pour battre la Suisse et le Bélarus, deux belles victoires de suite contre deux équipes déjà prévenues l'an passé puisque les Bleus les avaient poussées en prolongation. La France avait si bien pris confiance en ses moyens qu'elle a fait très peur à la Slovaquie et qu'elle l'a obligée à souffrir jusqu'au bout pour accéder au quart de finale (5-4).

C'est le deuxième meilleur classement de l'histoire pour l'équipe de France, et il est important qu'il advienne dans ce Mondial "nouvelle formule" qui laissait moins de place au hasard. Plus personne maintenant n'ignore les progrès réalisés.

Ces progrès ont été notables dans le jeu de puissance, où de nouvelles combinaisons ont été créées en faisant monter Kevin Hecquefeuille au cœur de la boîte adverse. Avec 3 buts, le défenseur a été le meilleur buteur français, même s'il a aussi connu plus de difficultés défensivement. L'arrière le plus complet a donc été Yohann Auvitu, le champion de Finlande, qui a confirmé qu'il serait le grand défenseur français des prochaines années.

Le leader tout court a été - mais peut-on encore s'en étonner ? - Laurent Meunier. Remarquable de ténacité et de volonté, le capitaine tricolore a une nouvelle fois été l'attaquant français le plus dangereux et le plus régulier. On aura aussi apprécié le débutant Antoine Roussel, qui amène un nouveau rôle utile en pesant physiquement sur l'adversaire.

Le seul point noir du tournoi est le jeu en infériorité numérique, où la France est classée dernière. Elle a ainsi pâti lourdement de pas mal de pénalités évitables (même sans compter la pénalité de match et la longue suspension de Sacha Treille pour une charge dangereuse). En fait, les Bleus n'ont pas encore vraiment trouvé de "spécialistes" sur qui s'appuyer à 4 contre 5, c'est-à-dire des joueurs qui leur permettraient de reposer leurs leaders comme Meunier et Bellemare dans ces situations de jeu.

Un autre sujet d'inquiétude pourrait surgir à court terme : hormis Ferhi (retiré du haut niveau), aucun gardien français de moins de 36 ans n'a encore joué le moindre match en compétition internationale. Huet et Lhenry ne seront pas éternels...

 

Lettonie (10e) : toujours un défaut d'endurance

En début de tournoi, on a pris plaisir à retrouver l'enthousiasme de la Lettonie d'antan, illustré par l'incroyable Miks Indrasis. Ce parfait inconnu, qui n'avait joué qu'un match en KHL et n'était aligné qu'en juniors, a été propulsé en première ligne par le coach Ted Nolan, sur la place dévolue en temps normal au buteur Martins Karsums, blessé.

Indrasis a inscrit trois buts, mais aucun autre joueur n'a mis plus d'un but. Le débutant a en fait su conclure les actions de la première ligne conduite par l'excellent Mikelis Redlihs, dont l'attaque balte est plus dépendante que jamais.

Le troisième joueur de ce premier trio, Janis Sprukts, a cependant décliné petit à petit au fil du tournoi, une pente qu'a suivie toute l'équipe. Trop confiante, elle a négligé les progrès accomplis par la Norvège et le Danemark, et s'est fait battre par ces deux pays. Ted Nolan s'est alors fâché tout rouge : "Quand on est une équipe, on doit jouer et montrer qu'on mérite de représenter son pays, au lieu de se relaxer et de faire la fête."

Même s'il incarne une dynamique de changement, Nolan est en fait confronté aux vieux démons de l'équipe de Lettonie : elle paraît toujours fatiguée en fin de tournoi et peine à garder son niveau de performance.

L'autre problème que Nolan devra régler est la faible densité en défense. Il a introduit de nouvelles têtes en attaque, mais la relève est très limitée derrière. Or, les nombreuses erreurs du vieillissant Rodrigo Lavinš (37 ans) ont prouvé qu'il était plus que temps de chercher de nouveaux défenseurs.

  

Suisse (11e) : un creux relatif

La Nati termine à la onzième place, son plus mauvais classement depuis quatorze ans. Ces quelques crans dans la hiérarchie mondiale n'ont l'air de rien, mais elle ne voudrait pas que soit remise en cause sa position de poursuivante majeure juste derrière le concert des grandes nations. Le résultat n'a rien de grave pour cette fois : la Suisse a sauvé sa qualification directe pour les Jeux Olympiques vu que l'Allemagne a fait bien pire qu'elle.

Si la Suisse attendait mieux de ce championnat du monde, c'est aussi parce qu'elle alignait pour la première fois 4 joueurs de NHL. Forcément, ceux-ci ont vite vu leur responsabilité recherchée, en particulier les défenseurs. Mark Streit n'a pas été le messie que certains attendaient, et son partenaire Luca Sbisa n'a pas eu l'impact physique escompté. Leur ligne défensive a fini à -5/-6 alors que les autres joueurs étaient autour de zéro. Même Roman Josi n'a pas échappé à la critique pour son erreur sur le but encaissé contre la Slovaquie, fatale car synonyme d'élimination. Quant à Nino Niederreiter, supposé être le plus grand talent helvétique de tous les temps, il stagne depuis un ou deux ans et son tournoi reflète son niveau actuel.

C'est donc Damien Brunner qui a indubitablement tiré l'équipe. Mais le meilleur marqueur de LNA est loin de concrétiser toutes les occasions qu'il se crée, et il ne règle donc pas vraiment les problèmes d'efficacité de la Nati. Sans prétendre être des pointeurs, Kevin Romy et Morris Trachsler méritent eux aussi une mention car ils sont très forts dans les mises au jeu et plus généralement dans les duels.

L'entraîneur Sean Simpson s'est plaint du calendrier resserré de la compétition et a évoqué la fatigue. Il est vrai que la nouvelle formule ne favorise pas son système de jeu plus offensif qui nécessite une forte intensité au forechecking. Dès son entrée en fonction en 2010, on avait senti que son équipe, impressionnante au début, déclinait en seconde semaine. Dans la précédente formule, ce pic de forme précoce suffisait pour atteindre un quart de finale puisque le match-clé était placé en ouverture pour les équipes classées 8e ou 9e par l'IIHF. Mais aujourd'hui, il faut réaliser un plateau de performance de deux semaines, et donc mieux gérer ses efforts. Cela a été d'autant plus difficile cette fois que les Suisses ont subi une série de blessures en attaque. Ils n'avaient donc plus la fraîcheur nécessaire, et ce sera leur axe de travail principal.

 

Allemagne (12e) : une mesure d'austérité absurde ?

Une seule ligne offensive a fonctionné pour l'Allemagne dans ce championnat du monde : Philip Gogulla - Christoph Ullmann - Patrick Reimer. L'entraîneur suisse Jakob Kölliker n'a cessé de modifier le reste de son attaque, sans jamais parvenir à trouver des lignes qui fonctionnent. Les avants étaient mal alimentés par les relances défaillantes des arrières, et la construction de jeu était à la peine.

Mais rien ne préparait à ce qui allait suivre : deux défaites, 4-12 contre la Norvège et 1-9 contre la République Tchèque, parmi les plus humiliantes que la Nationalmannschaft ait jamais eu à subir. En s'écroulant dès le début de match, les joueurs allemands ont totalement perdu l'esprit de corps qui faisait leur force. Le gardien Dennis Endras était totalement excédé que ses arrières l'aient abandonné à un sort aussi cruel.

Köbi Kölliker a été obligé de défendre son système de défense homme à homme, en expliquant que c'était le style de jeu le plus fréquent dans le jeu international et que le problème est que ses joueurs ont perdu leurs duels. Ce qui est vrai. Rarement on aura vu une Allemagne aussi inerte dans la lutte au corps-à-corps.

Mais après un tel désastre, il est difficile d'affirmer que Kölliker est encore l'homme de la situation. Les dirigeants allemands, dans une grande concertation entre DEB et DEL, avaient songé avant le championnat du monde prolonger son contrat en le nommant directeur sportif de l'équipe nationale. Leur idée était de suivre le modèle nord-américain (qui n'a pas spécialement brillé dans ces Mondiaux...) et de ne recruter un coach que le temps d'un tournoi, de manière provisoire ! Heureusement qu'ils n'ont pas eu le temps d'aller au bout de leur projet, car il a maintenant du plomb dans l'aile.

Garder Kölliker en façade de la sélection et embaucher des pigistes sur le banc alors qu'il y a une qualification olympique à sauver en février prochain ? L'idée aurait de quoi faire frémir. La mesure aurait certes garanti des économies à la fédération, mais pour le coup, même l'Allemagne risque de devoir ranger au placard son plan d'austérité...

 

Danemark (13e) : concentration des forces

Avoir dominé les Tchèques aux tirs à leur premier match a peut-être fait perdre le sens des réalités au Danemark. Il s'est fait surprendre par l'Italie, et a traîné ensuite cette défaite comme un boulet. Il a donc vécu une semaine de la peur, jusqu'à ce qu'ils battent une Lettonie un peu démobilisée et poussent un gros ouf de soulagement en repassant devant l'Italie.

Une relégation aurait sans doute anéanti le rêve d'organisation du Mondial 2017, auquel les Danois croient durs comme fer grâce au soutien de la Russie à qui ils ont libéré le chemin pour 2016. C'est pour cela qu'ils ont eu l'exigence de jouer la finale chez eux dans les discussions de co-organisation, et qu'ils ont récolté un concurrent sérieux quand l'Allemagne s'est alliée à la France.

Le choix de l'entraîneur Pär Bäckman de placer Lars Eller à l'aile (alors qu'il est plus efficace au centre à Montréal) a été très discuté. En rassemblant ses deux meilleurs joueurs - avec le centre Frans Nielsen - sur la même ligne, il l'a rendue plus facile à tenir en laisse. Loin de se dédire, Bäckman a encore accentué la concentration de ses forces : à son retour de suspension, le troisième attaquant de NHL Jannik Hansen s'est joint avec ses deux collègues. Pendant que cette ligne jouait beaucoup, le quatrième trio Storm-Møller-Poulsen est très peu apparu : il est pourtant le seul à avoir fini avec une fiche +/- positive.

Cette répartition des temps de glace traduit un manque de confiance du sélectionneur dans sa profondeur de banc, mais elle prépare aussi très mal le tournoi de qualification olympique, que le Danemark organisera pour la première fois en février prochain (face au Bélarus). En effet, les joueurs de NHL ne seront normalement pas libérés, et il faudra bien se débrouiller sans eux. Les anciens comme Morten Green, désigné meilleur joueur danois du tournoi, continueront donc à être les cadres.

 

Bélarus (14e) : une désertion révélatrice

Dès lors que les frères Kostsitsyn ont débarqué, il ne manquait plus personne au Bélarus qui pouvait compter sur tous ses meilleurs joueurs. Personne, vraiment ? C'était trop beau pour être vrai. Au même moment, le gardien Andrei Mezin a créé le scandale du tournoi en prenant ses cliques et ses claques et en quittant l'équipe. Le meilleur gardien du Mondial 2009, qui a donné quelques très mauvais buts, n'avait pas supporté de se faire remplacer deux fois en cours de match. Il le prenait d'autant plus mal que l'on mettait à sa place Vitali Koval, que tout le monde savait blessé, et qui n'a pas fini le tournoi.

Cette désertion de Mezin a révélé quelques lignes de fracture au sein d'une équipe du Bélarus jamais facile à assembler. Le nouvel entraîneur finlandais Kari Heikkilä n'a pas craint de se mettre à dos les vétérans, et Mezin n'en a pas été la seule victime. Viktor Kastyuchonak, le défenseur le plus âgé, a souvent été laissé sur le banc après des débuts de match ratés. Andrei Mikhalev, un des doyens de l'attaque, est lui aussi resté longtemps assis, en tant que treizième attaquant.

Heikkilä, par contraste, a surtout complimenté les progrès des jeunes joueurs peu expérimentés, comme les arrières Pavel Chernaok et Roman Graborenko, et il leur a clairement exprimé sa confiance par le temps de jeu accordé. C'est la marque d'un sélectionneur qui veut rester et qui souhaite préparer l'avenir, en l'occurrence le championnat du monde à domicile en 2014.

Il ne fait en effet guère de doute que le Mondial aura lieu au Bélarus dans deux ans comme prévu. Même si les partis politiques allemands ont récemment ravivé la question d'un boycott pour non-respect des droits de l'homme, après les parlements européen et américain, leur fédération ne leur a pas emboîté le pas. Elle ne veut pas servir de recours et préfère se concentrer sur sa co-organisation avec la France de 2017 (heureusement pour celle-ci). Il n'y a en fait aucun candidat sérieux capable de "reprendre" ce championnat du monde au pied levé.

Mais si le Bélarus organisera, il reste à savoir s'il sera sportivement prêt, après deux piteuses quatorzièmes places de suite. Heikkilä cherche certes à travailler à long terme, mais le pourra-t-il dans un pays qui pâtit surtout des incessants changements d'entraîneurs ?

 

Italie (15e) : un jeu étriqué

L'Italie a donc été reléguée comme tout le monde le prévoyait, sauf son entraîneur Rick Cornacchia avec sa prédiction de deux victoires minimum. Mais pour gagner, il faut déjà marquer, et les Azzurri ont marqué zéro but dans 5 rencontres sur 7 ! Ce piètre résultat offensif est dû à un manque de créativité offensive qui trouve sa première origine dans un manque d'ambition dans le jeu.

Comme à Mannheim il y a deux ans, Cornacchia met en place un jeu étriqué qui essaye tout juste de limiter les dégâts face aux grosses nations, lesquelles s'y ennuient copieusement sans jamais vraiment s'inquiéter. Il aurait donc été injuste que l'Italie se maintienne : elle a certes mérité de battre le Danemark en prolongation, mais elle n'a mérité aucun autre point, et dans la nouvelle formule du championnat du monde, se reposer sur une seule victoire n'est pas une stratégie gagnante.

Physiquement limitée, l'Italie n'a pas accru son talent en faisant appel à une nouvelle fournée d'oriundi. Les "Italos" d'aujourd'hui n'ont plus rien à voir avec ceux d'antan comme Gates Orlando (une parenthèse visant surtout à souhaiter bon courage à l'ancienne gloire des années 90, atteint d'arythmie cardiaque, qui attend une greffe depuis un an). Ils traduisent le niveau actuel de la série A, dont l'intensité de jeu stagne, même si certains ont aussi accusé des erreurs dans la préparation, susceptibles d'avoir contribué à un certain manque de rythme.

L'Italie retournera donc à Budapest l'an prochain, là même où elle avait obtenu sa montée. Retour à la case départ ? Elle risque de se mordre la queue longtemps car elle ne semble pas avoir le potentiel pour faire mieux qu'un interminable ascenseur.

 

Kazakhstan (16e) : mission impossible sans préparation

Au début des championnats du monde, un joueur russe - qui suivait donc le groupe de Helsinki de loin depuis Stockholm - avait déclaré que la victoire de la France sur le Kazakhstan était la seule surprise de la compétition. Des propos qui trahissent à la fois une certaine proximité de coeur et d'esprit avec les joueurs (tous "russo-ethniques") du Kazakhstan, et une certaine sur-évaluation de tout ce qui a trait à la KHL, à côté de laquelle l'équipe de France ne serait que du petit bois.

Objectivement, le match l'a prouvé et la suite de la compétition aussi, cela n'avait rien d'une surprise. La France était clairement meilleure que le Kazakhstan dans tous les compartiments du jeu, tout comme ses adversaires suivants du reste. Les hockeyeurs d'Asie centrale n'ont pris qu'un seul point, face aux États-Unis, et ils le doivent essentiellement à la performance de leur gardien Vitali Kolesnik, auteur ce soir-là de 47 arrêts sur 50 tirs. Un Kolesnik que Shaïanov a peut-être regretté a posteriori de ne pas avoir aligné face à la France, car ni Ivanov ni Eremeïev n'ont brillé face aux tricolores.

La relégation consommée, Andrei Shaïanov a aussitôt remis sa démission et souhaité bonne chance à son successeur. La faute vient-elle de l'entraîneur, vraiment ? Il n'est pas sûr que changer de coach à chaque redescente soit le meilleur moyen de trouver la stabilité nécessaire pour s'établir dans l'élite. La preuve avec les Autrichiens, qui gardent à chaque fois pendant seulement deux ans leurs liftiers (officiellement appelés sélectionneurs), le temps de monter et de redescendre. Le point à améliorer en urgence, tous les joueurs et entraîneurs interrogés n'ont cessé de le répéter, c'est d'avoir une préparation suffisante pour mettre l'équipe au niveau, et pas simplement trois matches contre l'Italie. Si une petite part des pétro-roubles kazakhes était investie dans l'équipe nationale et pas uniquement dans les salaires déconnectés du marché qui sont offerts aux hockeyeurs étrangers (au Barys Astana en KHL mais aussi dans le championnat national), le Kazakhstan serait un adversaire bien plus redoutable pour le maintien. Il s'est en effet amélioré au fil du tournoi, mais bien trop tard, puisque les promus rencontrent les meilleures nations à la fin, sans grand espoir d'engranger les points nécessaires s'ils ne l'ont pas fait en début de tournoi.

Marc Branchu

 

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