Russie 2009/10 : présentation
La KHL entre dans sa deuxième saison, et les doutes subsistent au sujet de la solidité de ses fondamentaux financiers. Ses principaux bailleurs de fonds étant pétroliers et gaziers, ils ont été sévèrement impactés par la crise économique. Les clubs ont mis en place divers dispositifs pour diminuer les salaires. Cela reste une preuve que les contrats ne sont jamais gravés dans le marbre en Russie : employeurs et syndicat se sont d'ailleurs opposés sur les clauses de fin avant qu'une nouvelle convention collective ne soit finalement signée en août.
La crise a aussi incité la KHL à adopter une nouvelle répartition géographique pour ses poules pour diminuer les frais de voyages. Les trois équipes moscovites ont été ainsi regroupées dans la division Bobrov. Ce choix de mettre tous ses œufs dans le même panier assure de multiplier les derbys médiatiques.
Financièrement, les clubs occidentaux seront avantagés par les déplacements moins nombreux en Sibérie, mais sportivement, la qualification n'en sera que plus délicate : désormais, les classements seront séparés entre la "Conférence ouest" et la "Conférence est". Les équipes des deux zones auront des tableaux de play-offs séparés et ne se rencontreront qu'en finale. On se demande bien de quelle ligue s'est inspiré ce système...
Division Bobrov
Le Dynamo Moscou a encore une équipe impressionnante sur le papier et a réalisé les deux transferts les plus marquants de l'été, car concernant des joueurs encore jeunes pour lesquels il était en concurrence directe avec des équipes de NHL.
La première recrue de choix, c'est Linus Omark, l'éblouissant talent suédois que Sven Tumba lui-même n'a pas hésité à comparer à la légende russe des années cinquante Vsevolod Bobrov. Edmonton le voulait, mais le contrat d'entrée d'une recrue n'est guère avantageux, et il y avait une chose que la NHL ne pouvait pas offrir à Omark : jouer avec son ami de toujours Johan Harju, né dans le même village. Les deux inséparables avaient été draftés dans deux clubs différents, ô gachis ! Le Dynamo, lui, les a évidemment engagés par paire.
L'autre recrue qui a animé l'intersaison, c'est Jiri Hudler. Le centre tchèque n'a pas caché son goût des équipes dynastiques, et après deux finales de Coupe Stanley avec les Detroit Red Wings (une gagnée, une perdue), il aimerait décrocher un nouveau trophée de prestige. Frustré dans un rôle d'attaquant défensif, même si son ancien coach Mike Babcock l'a appelé pour le convaincre de rester, Hudler se réjouit d'une place en première ligne plus conforme à son style créatif.
Néanmoins, depuis le cas Radulov l'an dernier, le règlement IIHF a été modifié : si les transferts depuis la NHL étaient hors de toute juridiction en l'absence d'accord international, ils requièrent aujourd'hui une autorisation de la fédération canadienne ou américaine. USA Hockey a donc bloqué la carte de transfert de Hudler, à la demande de la NHL, au motif qu'il avait manifesté son intention de rester en ouvrant une procédure d'arbitrage salarial avec Detroit. Vu que ce n'est pas le joueur mais son agent qui avait signé cette demande, les Américains ont logiquement été déboutés, et Hudler libéré.
Si le Dynamo a engagé de beaux techniciens, il s'est aussi musclé avec le bulldozer des champions du monde Oleg Saprykin et l'agitateur finlandais à passeport russe Leo Komarov. Le credo du nouveau capitaine élu par ses pairs Aleksei Zhitnik et du nouvel entraîneur en chef Sergei Kotov est le même : le Dynamo a échoué l'an passé parce qu'il a manqué d'agressivité et s'est fait marcher sur les patins.
L'objectif annoncé est donc d'avoir un joueur physiquement intimidant sur chaque trio offensif : Saprykin sur le premier bloc avec Epanchintsev et Hudler, Weinhandl auprès de ses compatriotes suédois, Komarov en troisième ligne et le duo Afanasenkov-Nepryaev qui n'a besoin de personne d'autre. Cette logique a été rattrapée par la réalité dès les premières rencontres : Epanchintsev a d'autres préoccupations car sa mère est gravement malade, et le travailleur Komarov, qui apparaît finalement comme le meilleur complément aux "faux jumeaux" suédois, a été commotionné par un coup de coude de Grigorenko au deuxième match de championnat. Le Dynamo, qui avait jonglé avec les blessures toute la saison passée, tâtonne déjà.
En tant que club du président de la KHL Aleksandr Medvedev, le SKA Saint-Pétersbourg se doit d'être exemplaire et a donc docilement appliqué les mesures anti-crise adoptées par la ligue. Tout le monde a vu son salaire taillé dans le gras, y compris l'entraîneur Barry Smith. Seul le gardien américain Robert Esche, contacté par quelques clubs de NHL, aurait été exempté de cette réduction.
Bien évidemment, avec Gazprom pour le financer, le SKA ne connaît pas vraiment la crise. Les économies ont simplement été menées pour pouvoir embaucher à tour de bras : le problème affiché de manque de créativité de l'attaque a été plus que corrigé avec le leader naturel Aleksei Yashin (qui connaît déjà 80% de l'équipe et s'entraîne l'été avec le défenseur canadien Raymond Giroux), les passeurs Petr Cajanek et Albert Leshchev, et le technicien Aleksandr Korolyuk. Si les deux premiers de cette liste vont jouer en première ligne avec Sushinsky, les deux derniers cités atterrissent respectivement en quatrième et en troisième ligne, alors qu'ils avaient un rôle majeur à l'Atlant. C'est la difficulté quand on recrute autant : il faut gérer les égos.
Premier point essentiel pour l'amour-propre : qui aura le "C" ? Au lieu de désigner le capitaine comme il l'avait fait jusqu'ici, Barry Smith a laissé les joueurs choisir. Et logiquement, l'icône pétersbourgeoise Maksim Sushinsky a été élue, une douce revanche pour celui qui n'avait pas apprécié de voir un Sergei Brylin fraîchement débarqué lui chiper ce rôle l'an dernier. Mais aujourd'hui, c'est le triple champion NHL Brylin qui est vexé... Les adeptes des titres d'apparat ne devraient pourtant pas prendre ombrage de la hiérarchie théorique dans la présentation des blocs. Barry Smith a promis qu'il accorderait un temps de jeu similaire à chacune de ses lignes et semble tenir parole.
Il faut dire qu'il vaut mieux ménager les "vieux". Le SKA a parfois une allure de maison de retraite, aux pensionnaires certes prestigieux. Sergei Zubov, le précieux défenseur offensif des Dallas Stars qui avait quitté la Russie en 1992 quelques mois après les JO d'Albertville, revient avec 1068 matches de NHL au compteur... mais seulement 10 l'an dernier pour cause de blessure. Ses 39 ans ne vont pas rajeunir l'effectif, pas plus que le retour-surprise de Maksim Sokolov, pris à l'essai puis engagé quatre jours plus tard après un blanchissage à son premier match amical. Il a 37 ans, autant que Yachanov avec lequel il fait doublon comme second gardien. Le SKA a une moyenne d'âge supérieure à trente ans, fait rare dans le hockey professionnel... même si l'exemple de Detroit prouve que ce n'est pas incompatible avec le succès.
Le "bon élève" du président Medvedev a cependant affolé sa masse salariale à force de recruter. La KHL a annoncé début septembre que le plafond ne serait plus calculé en fin de saison mais au jour le jour. Le club en dépassement s'est trouvé être le SKA, qui est vite repassé sous la barre en plaçant le toujours convalescent Darius Kasparaitis sur la liste des blessés.
Vyacheslav Fetisov, ancien équivalent du ministre des sports et toujours influent conseiller pour la fédération, a été le principal inspirateur du projet de KHL, de l'expansion de la ligue et des révolutions structurelles à l'américaine. Aujourd'hui, il a pris la présidence du CSKA Moscou et doit mettre les mains dans le cambouis. En particulier, Fetisov doit apprendre à composer : le groupe Norilsk Nickel, propriétaire majoritaire du CSKA, a ainsi demandé que l'ancien "tyran" Viktor Tikhonov reste président d'honneur, et il est donc amusant d'entendre Fetisov chanter aujourd'hui les louanges de son ancien coach qu'il haïssait jadis.
Sur le plan sportif, le nouveau président a tout de même eu les coudées franches pour trouver un successeur à l'entraîneur national Vyacheslav Bykov, qu'il a accusé d'avoir "trahi" le club pour mieux se vendre à Ufa. C'est un autre ex-coéquipier, Sergei Nemchinov, que Fetisov a choisi, et l'ancien sélectionneur des juniors devra justement gérer un certain rajeunissement.
Oleg Saprykin - qui était très lié à Bykov - et le capitaine Vadim Epanchintsev sont en effet partis au Dynamo, quittant une équipe qu'ils sentaient en fin de cycle et qui aura du mal à rester au même niveau. Le CSKA comptait sur le retour d'Aleksandr Nikulin, qui a perdu deux ans en AHL, pour reconstituer la ligne Parshin - Nikulin - Shirokov qui faisait merveille quand ces trois-là étaient juniors. Mais les deux autres ont engagé un bras de fer tout l'été en refusant de signer de nouveaux contrats revalorisés. La KHL a tranché : en vertu des conventions collectives, le CSKA détient leurs droits jusqu'à 28 ans et ils doivent donc accepter le contrat sous peine d'un an de suspension.
Denis Parshin a cédé à l'ultimatum, mais pas Sergei Shirokov. On lui proposait de doubler son salaire et de devenir le joueur le mieux payé de l'équipe, mais il ne voulait pas rester. Il a signé un contrat avec les Canucks de Vancouver et jouera probablement en AHL. Un joueur en moins pour le CSKA, qui s'est rabattu sur des Nord-Américains pour compléter l'effectif. Parshin a d'abord été placé sur une ligne avec Mark Hartigan (ex-Riga) et Nikos Dimitrakos, le premier Américain à porter le maillot de l'ancien club de l'Armée rouge ! Il a été remplacé un moment en première ligne par Aleksandr Suglobov, qui sert de traducteur entre Parshin (qui ne parle que russe) et Hartigan (qui ne parle qu'anglais).
Il est clair que le CSKA a peiné à reconstituer ses lignes offensives. Cela s'est vu en particulier dans la mise à l'essai pour le moins étonnante de Vadim Sharifiyanov, l'ancien attaquant de Gap. Cet ex-espoir, qui avait expliqué avoir utilisé des stéroïdes en Russie puis en NHL avant de fondre physiquement en arrêtant d'en prendre au moment où il avait quitté l'Amérique du nord, n'a toutefois pas été conservé très longtemps au camp d'entraînement.
En défense, les "militaires" semblent mieux lotis, autour de leur nouveau capitaine, le double champion du monde Konstantin Korneev. Dans les cages, après le désistement de Norrena, c'est le gardien canadien Nolan Schaefer qui fera la paire avec Konstantin Barulin. Ce dernier a - encore - fait un caprice en refusant de se rendre à un tournoi de pré-saison en Autriche parce qu'il n'acceptait pas la baisse de salaire centralisée de 20%. Barulin est finalement resté dans un club qui utilisera l'expérience de... sa femme Natalya ! Elle dirigera les pom-pom-girls du CSKA, comme elle l'avait fait en son temps à Mytishchi.
Glen Hanlon est désormais à la fois le sélectionneur national du Bélarus et l'entraîneur du Dynamo Minsk. Sa mission est donc de préparer le maximum de joueurs pour les JO et les Mondiaux, mais pas au détriment du niveau de l'équipe. L'objectif officiel est le top 10 de la saison régulière et un quart de finale, et le Dynamo doit être une vitrine du hockey biélorusse en cette année d'inauguration de la nouvelle patinoire de 14000 places à Minsk, candidate à accueillir le match des étoiles de la KHL.
Comme les clubs non russes ont droit à autant d'étrangers qu'ils le souhaitent, le Dynamo a recruté de façon spectaculaire : cinq Finlandais, trois Canadiens, deux Suédois, un Tchèque et un Letton. Glen Hanlon a choisi des joueurs qu'il a vu évoluer l'an dernier en SM-liiga ou/et qu'il connaît depuis longtemps comme le défenseur suédo-algéro-finlandais Josef Boumedienne qu'il avait entraîné chez les Washington Capitals. Lorsqu'il était à la tête du Jokerit Helsinki, Hanlon avait fait un sondage pour savoir qui ses joueurs considéraient comme le capitaine idéal. La majorité a répondu Ville Peltonen, qui a tenu ce rôle en équipe de Finlande. Aujourd'hui, Peltonen revient donc de NHL pour signer à Minsk. Il succède à Andrei Mikhalev, qui est relégué comme assistant-capitaine.
Une décision symptomatique, car les joueurs biélorusses semblent passer au second plan. Seule exception, le poste de gardien. En recrutant Andrei Mezin et Vitali Koval, les dirigeants se sont assurés d'avoir les deux portiers de l'équipe nationale à plein temps, confiés à Michael Lehner, l'ex-karatéka et entraîneur de gardiens autodidacte qui a formé Henrik Lundqvist.
Pour le reste, les "locaux" se font rares. Aleksandr Ryadinsky est le seul titulaire en défense, entouré de 5 étrangers. Sergei Demagin est le seul Biélorusse à se faire une place sur une des deux premières lignes d'attaque. Aleksandr Kulakov a lui aussi un peu de temps de jeu en supériorité numérique, en plus d'être sur le troisième ligne avec Mikhalev. Pour les autres, c'est la quatrième ligne, le banc ou l'équipe-ferme qui évolue dans le championnat du Bélarus.
Cependant, il ne saurait y avoir de polémique. C'est en effet le même homme - Hanlon - qui est responsable du club et de la sélection. Forcément, il assume ses choix. Et il sera jugé sur ses résultats... dans les deux tableaux.
Les - nombreux - fans attachés au Spartak Moscou ont eu de quoi s'inquiéter cet été. Ils savent que l'argent fait défaut dans un club principalement sponsorisé par des banques, dont deux sont parties. Ils ont surtout été désolés d'apprendre que leur capitaine Maksim Rybin, qui a débuté en équipe nationale la saison passée, ne s'est pas présenté au premier entraînement et a fait l'objet d'un transfert-éclair vers Saint-Pétersbourg. Un coup dur supplémentaire qui a fait suite au départ du très prometteur Kirill Kabanov.
Ce grand talent de 17 ans devait d'abord rester au Spartak, mais a ensuite été vendu au Salavat Yulaev Ufa à bon prix (on parle de 200 000 à 700 000 euros, en tout cas beaucoup plus que son précédent transfert du CSKA au Spartak) pour renflouer les caisses. Le problème, c'est que le père de Kabanov n'a pas voulu que disparaisse une clause autorisant le départ outre-Atlantique sans compensation. Une clause qui existait dans le contrat d'origine avec le Spartak, mais qui est devenue illégale en KHL, parce que la ligue veut éviter de perdre le moindre joueur gratuitement. C'est pourtant ce qui risque de se passer quand même : Kabanov est maintenant à Moncton, attendant que l'IIHF libère son transfert pour qu'il puisse jouer en Ligue Junior Majeur du Québec.
Tout cela ne concerne plus le Spartak. Plus que jamais, son équipe est construite autour des Slovaques. Ils seront cinq, puisque Jaroslav Obsut et Martin Cibak, qui arrivent de l'Elitserien suédoise, rejoignent leurs collègues Radivojevic, Ruzicka et Baranka. Ils pourront tous être alignés puisque le gardien allemand Dimitrij Kotschnew a enfin un passeport russe.
Parmi les hockeyeurs russes, il n'y a par contre aucun nom fameux, mais ça n'a pas empêché le Spartak de prendre la tête de la KHL après trois victoires initiales, sous l'impulsion de l'étonnante ligne Lyuduchin-Rybakov-Knyazev.
Mais pendant que les Spartakistes créent la surprise sportivement, leur staff médical se fait remonter les bretelles. Le docteur de l'équipe s'est d'abord subi une "sévère réprimande" de la KHL au sujet du cas de Dmitri Vishnevsky. Ce joueur avait été interdit de jouer l'an passé pour problèmes cardiovasculaires, après les examens pratiqués dans toute la ligue à la suite du décès de Cherepanov. Il a subi un traitement et a été autorisé à rejouer, mais a été testé positif à l'hydrochlorothiazide, un diurétique qui lui avait été prescrit tout à fait officiellement mais qui n'avait pas été signalé dans le formulaire du contrôle. Une "erreur de procédure" qui a agacé la KHL au moment où elle lançait son programme "glace pure" avec le soutien de l'Agence Mondiale Anti-dopage, ce dont elle fait grand cas. Fetisov a en effet claironné : "je pense que dans un proche futur la KHL va signer un contrat direct avec cette organisation. La NHL n'a pas trouvé de contact avec l'AMA pour la troisième année de suite. Donc, elle doit cacher quelque chose. Nous établissons un exemple pour toutes les autres ligues professionnelles."
Puis, lors d'un match du Spartak contre Riga, les observateurs ont été choqués de voir comment l'attaquant canadien Martin Kariya a été évacué sans civière digne de ce nom, en défiant tout bon sens médical s'agissant d'un joueur potentiellement touché à la tête. Depuis l'affaire Cherepanov, la KHL déteste ce genre de mauvaise publicité et a mené une enquête sur les procédures médicales... même s'il apparaît que dans le cas présent, le médecin des visiteurs avait autorisé cette évacuation après s'être assuré de la santé du joueur.
Le Dinamo Riga est dans la même situation que ses collègues de Minsk : il a le droit d'engager autant d'étrangers qu'il veut, mais souhaite surtout, plus que jamais, servir de base à l'équipe nationale. Et c'est clairement cette seconde option qui a été choisie.
Tout l'investissement consenti a consisté à faire revenir au pays les internationaux lettons : le gardien Edgars Masalskis, le retraité Sandis Ozolins, qui a repris du service pour une rémunération qui n'a rien de symbolique, et le centre Janis Sprukts, rentré d'AHL. Mais les concurrents ne laissent pas toujours faire ce projet de "rassemblement grenat" : le Sibir Novosibirsk a ainsi surenchéri sur le défenseur Georgijs Pujacs, qui a quitté la Baltique pour la Sibérie.
La pré-saison a été fantastique pour Riga, qui a gagné 10 matches sur 11, avec dix buts d'un Aleksandrs Nizivijs déjà en grande forme. Mais ces performances trompeuses masquaient déjà un constat assez net : le buteur slovaque Marcel Hossa est moins bien entouré que l'an passé. L'entraîneur slovaque Julius Supler aurait voulu garder Hartigan et Ellison, mais il n'a pas été exaucé. Et il a vite compris que les nouvelles recrues offensives Martin Kariya (Langnau, Suisse) et Mike Iggulden (all-star AHL qui a joué 11 matches de NHL avec les New York Islanders) n'étaient pas encore au niveau de leurs prédécesseurs et avaient besoin d'un temps d'adaptation à la KHL. En plus, le jour même où le Dynamo obtenait enfin sa première victoire sur la glace du Spartak, Kariya a été victime d'une commotion cérébrale dans un choc avec Obsut et sera absent un mois.
Division Tarasov
1000 ans ! Ce sera l'âge officiel de la ville de Yaroslavl en 2010. Exactement comme Kazan il y a cinq ans, ce millénaire a été fixé de manière très arbitraire compte tenu de l'absence d'archives précises quant à une réelle date de fondation. Mais l'important, c'est que la fête soit belle et grandiose. Par conséquent, les autorités locales ont clairement fait savoir au Lokomotiv Yaroslavl, finaliste la saison passée, qu'il devait cette fois remporter le titre de champion, attendu depuis six ans.
On se souvient de qui s'était passé lors du millénaire de Kazan : l'acquisition d'une pléïade de stars mondiales (Lecavalier, Kovalchuk, Heatley, Kovalev...) pour un championnat médiocre et une élimination en quart de finale par... Yaroslavl. Le "Loko" est donc bien placé pour ne pas reproduire cette erreur. Le risque était faible de toute manière. L'entraîneur finlandais Kari Heikkilä construit toujours des équipes stables et homogènes, d'où aucune tête ne dépasse. La seule star Aleksei Yashin a fait ses valises pour Saint-Pétersbourg à l'intersaison, et le club ne s'est pas lancé à corps perdu dans le recrutement. Au contraire.
Au moment même où les mesures anti-crise adoptées par la KHL permettaient de réduire les salaires de ses joueurs sous contrat, le Lokomotiv s'est appliqué à préserver les rémunérations de ses cadres, récompensait ainsi leur fidélité. La recrue au plus gros salaire n'est "que" Richard Zednik, joueur surtout connu pour son terrible accident de février 2008 lorsqu'il a eu la carotide sectionnée par le patin d'Olli Jokinen, son coéquipier aux Florida Panthers. La vitesse du Slovaque pourrait être redoutable en contre-attaque dans cette formation aux schémas défensifs.
Ce club sans crise, modèle de stabilité, n'en connaît pas moins un début de championnat délicat. Il faut dire que Georgi Gelashvili, le meilleur gardien de la saison dernière, s'est blessé à la main à son troisième match et sera absent deux mois. Le club n'a pas cédé à la panique et fait confiance à Sergei Gaiduchenko, un Ukrainien qui a fini sa formation à Yaroslavl et changé de nationalité (comme en son temps Vitali Vishnevsky, le leader de la défense du Loko). Ce gardien de 20 ans, bombardé titulaire, était numéro 3 l'an passé et n'avait joué que trois matches.
L'attaque aussi s'est retrouvée un peu affaiblie. La recrue Radek Bonk a pris la porte après sept matches : insuffisance sur la glace (2 assists) et excès hors glace. Et au moment où le genou d'Aleksei Mikhnov était guéri, un autre ailier important, Zbynek Irgl, s'est blessé à son tour. Ce coup-ci, par contre, le Loko a réagi en flairant les bons coups. Lorsque Dmitri Afanasenkov a été envoyé en équipe réserve par le Dynamo Moscou, les autres équipes pouvaient reprendre son contrat dans les 48 heures selon le règlement. Yaroslavl en a profité pour s'attacher les services du vainqueur de la Coupe Stanley 2004... qui a marqué deux buts à son premier match. Merci qui ? Merci le Dynamo !
Début mai, l'Atlant Mytishchi paraissait très mal en point. Ses deux gardiens (Emery et Kolesnik) et cinq de ses six meilleurs marqueurs (Korolyuk, Pirnes, Leshchev, Johansson, Arkhipov) étaient partis. Le vétéran tchèque Jaroslav Bednar, qui avait annoncé sa venue peu avant, expliquait que le club s'était rétracté pour raisons financières. On évoquait alors un budget en baisse de 40% et une équipe presque vidée de ses forces. Il n'en restait plus qu'un, le meilleur de tous, le champion du monde Sergei Mozyakin, meilleur marqueur de la saison régulière de la première KHL. Le gouverneur de la région de Moscou, Boris Gromov, s'est occupé personnellement de la question et a rencontré le buteur pour s'assurer qu'il reste. restait une question lancinante : la star se retrouverait-elle toute seule ?
Et puis, en quatre jours fin mai, l'Atlant a soudain recruté quatre attaquants : le vétéran de 38 ans Oleg Petrov (champion sortant à Kazan), le rapide pour sa taille Oleg Kvasha, le Canadien Éric Landry et double champion d'Europe Igor Mirnov. Peu après, l'international finlandais Mikko Luoma était engagé pour succéder à Magnus Johansson dans le rôle du défenseur offensif.
L'équipe retrouvait donc un peu d'allure, tandis que le remaniement se poursuivait dans les coulisses. Manager général depuis quatre ans, Leonid Vaisfeld était débarqué, par manque de résultats obtenus en play-offs. c'est donc une équipe bouleversée à 60% qui se présente pour cette nouvelle saison. La question du gardien, longtemps en suspens, s'est finalement résolu : Antero Niitymäki, un temps approché, est resté à Tampa Bay, mais un autre héros des derniers Jeux Olympiques de Turin, l'international suisse Martin Gerber, a signé.
C'est en septembre que l'on s'est aperçu que l'Atlant est loin d'avoir perdu ses moyens, avec l'arrivée de Nikolaï Zherdev. Le numéro 4 de la draft 2004 est un talent qui s'est un peu perdu en chemin. Il a connu une bonne saison avec les New York Rangers... jusqu'à ce que le passage à un coach lui laissant moins de libertés (John Tortorella à la place de Tom Renney) le fasse éjecter de la première ligne. Nanti d'une offre de 3 millions de dollars, l'agent de Zherdev a préféré ouvrir une procédure d'arbitrage, qui se fonde uniquement sur les statistiques et lui a donné le droit de réclamer 4 millions par an. Le problème, c'est que les Rangers ont refusé de payer autant et ont préféré libérer Zherdev... On ne s'est alors pas bousculé pour le recruter. Zherdev a une étiquette de joueurs à problèmes ou à malentendus : aux derniers Mondiaux, il a eu le doigt cassé accidentellement par un coéquipier (Frolov) à sa deuxième présence, et Bykov ne semble plus trop compter sur lui puisqu'il ne l'a pas invité à son camp de préparation olympique.
Une chose est sûre en tout cas : si l'Atlant a engagé Zherdev, cela veut dire que le budget n'a pas baissé tant que ça. Maintenant, l'autoritaire Fedor Kanareïkin saura-t-il gérer ce cas difficile ?
Le Torpedo Nijni Novgorod est le club qui a engagé Jaroslav Bednar, le meilleur marqueur de l'Extraliga tchèque, après son transfert raté à Mytishchi. Il retrouve sur sa ligne trois autres renforts étrangers, le centre suédois Joakim Lindström (venu des Coyotes de Phoenix) et deux compatriotes tchèques, le buteur Pavel Brendl et le défenseur Angel Krstev. L'arrière Evgeni Korolev, qui devait être le seul Russe de ce premier bloc, s'est malheureusement blessé aux ligaments croisés et au ménisque au sixième match.
Un coup dur qui rend l'équipe encore plus dépendante du cinquième étranger, Bernd Brückler. L'ancien gardien d'Espoo a été vite adopté puisque des spectateurs ont brandi en tribune des drapeaux autrichiens, qu'on ne voit pas tous les jours en Russie !
La confiance règne et le Torpedo pourrait être le grand gagnant de la répartition des poules : dans la Conférence ouest, il y a en effet une nette différence de niveau entre une division Bobrov très relevée et une division Tarasov plus faible, avec deux favoris puis des clubs plus modestes. Une chance pour Nijni Novgorod, qui est sans doute le meilleur d'entre eux et pourra profiter des 10 matches "intra-division" supplémentaires pour accumuler des points précieux pour la qualification en quart de finale de conférence...
Si les recrues ont vite convaincu, la pré-saison a été troublée par un évènement plus gênant : Yuri Butsaïev a été emprisonné en juillet, accusé d'avoir violé une jeune Finlandaise lors du stage d'entraînement à Asikkala. Il a été condamné à 21 mois de prison avec sursis plus des dommages et intérêts, et il a été libéré en septembre. Le Torpedo avait néanmoins fait savoir dès le début de l'affaire qu'il ne reprendrait pas l'attaquant de Togliatti, qui évoluait à Nijni Novgorod depuis deux ans.
Les maillots "rétro" sont une invention prisée par les amateurs d'histoire (et/ou de recettes de merchandising). Elle consiste à rendre hommage aux équipes passées et à la tradition d'un club (à faire fructifier commercialement). Il y avait cependant une chose qu'on n'avait encore jamais vue, c'est qu'un club créé il y a cinq ans à peine décide de jouer en "maillot rétro" !
C'est pourtant ce qu'a fait le HK MVD : le club du ministère de l'intérieur avait été créé en 2004/05 à Tver, à 167 kilomètres au nord-ouest de Moscou. Il joue aujourd'hui à Balashikha, à 25 kilomètres à l'est de la capitale. Il est donc probable que la plupart des spectateurs actuels n'a jamais vu le maillot de la première saison. Cette "antiquité" sera ressortie et utilisée tous les 5 matches à domicile. Ou comment faire du neuf avec du (pas très) vieux...
Quant aux joueurs qui ont connu cette première saison, c'est sûr, il n'en reste plus. En effet, le buteur biélorusse Oleg Antonenko, jugé trop vieux à 37 ans, s'en est allé. Le MVD a aussi perdu son meilleur défenseur offensif Jame Pollock et son meilleur défenseur défensif Jiri Marusak.
Heureusement, Olegs Znaroks, l'entraîneur national de la Lettonie, a aidé au recrutement. Sachant que le Dinamo Riga voulait se séparer de la plupart de ses étrangers, il a pu se renseigner auprès de ses ouailles en sélection sur l'attaquant canadien Matt Ellison et le défenseur tchèque Filip Novak. Il en a entendu suffisamment de bien pour les recruter pour son club. Et pour ce qui est du nouveau leader défensif, pas besoin de prendre conseil : le champion du monde 2002 Martin Strbak est connu de tout un chacun.
Le MVD a donc à peu près compensé ses départs pour rester à peu près au même niveau. Le souci, c'est que ça ne suffit pas, puisqu'il avait terminé dix-huitième l'an passé. Il a environ autant de chances d'accéder aux play-offs que la Lettonie d'accéder aux quarts de finale des championnats du monde... ce qui signifie donc que ce n'est pas impossible. Ce que Znaroks a fait avec la sélection grenat, il pourrait le refaire avec la brigade de Balashikha !
Le Severstal Cherepovets, qui ne peut plus suivre financièrement les grosses écuries, décline lentement d'année en année. À l'intersaison, son capitaine et meilleur marqueur Yuri Trubachev et son défenseur et surprenant international canadien Joel Kwiatkowski sont tous deux partis à Saint-Pétersbourg.
La tendance n'est pas près de s'inverser. Les compte du groupe sidérurgique Severstal viennent de passer dans le rouge avec la chute des prix de l'acier, et les habitants de la ville industrielle sont eux-mêmes touchés par la crise. Le club a fait chuter le prix des billets de 19%, en gardant inchangés le coût du parking et des souvenirs.
Dans ces conditions, la filière slovaque apparaît plus que jamais comme le meilleur recours. Rastislav Stana tient toujours les cages, plus que jamais même puisque le temps de jeu des gardiens étrangers ne sera plus limité cette saison. Ladislav Nagy a été conservé malgré des statistiques beaucoup plus médiocres que celles qu'il amassait en NHL, et il est rejoint par deux nouveaux compatriotes : Marek Zagrapan est un numéro 13 de draft (en 2005) frustré d'avoir passé trois ans en AHL sans avoir eu une seule fois sa chance plus haut, et le défenseur Peter Smrek (Plzen) faisait partie de la seule équipe slovaque championne du monde en 2002. Le cinquième étranger est le Tchèque Josef Straka, présent pour une troisième saison et qui reste la principale assurance offensive d'une équipe limitée.
Si, si, le Vityaz Chekhov est un club formateur... Il faut juste préciser dans quel sport. L'ailier canadien Nathan Perrott (stats en Russie : 24 matches, 0 but, 1 assistance, 235 minutes de pénalité) a ainsi tiré profit des conseils donnés par Aleksandr Povetkin, un des entraîneurs de l'équipe olympique russe de boxe, qui donne prodigue régulièrement ses conseils au Vityaz. Ayant raccroché les patins, Perrott vient en effet de faire ses débuts dans la boxe professionnelle aux États-Unis...
Le Vityaz s'est mis en quête d'un successeur et a négocié avec un des principaux bagarreurs de NHL, Donald Brashear, en vain puisque ce dernier a signé aux New York Rangers. En fin de compte, il n'a engagé personne, et pour cause puisqu'il a failli se faire éjecter de la KHL en août pour ses problèmes financiers. Tout le monde n'aurait regretté ce club très particulier, qui a néanmoins trouvé les 300 millions de roubles manquants.
Aujourd'hui, l'effectif a été rajeuni de force : Bryan Berard a disparu lui aussi, et Chris Simon se retrouve plus que jamais le seul leader. La seule recrue importante est le buteur Gleb Klimenko, qui ne fait que revenir puisqu'il était parti en janvier à Kazan avec qui il est devenu champion. Mais ce n'est pas parce qu'il y a quelques joueurs en moins que le Vityaz va changer de style. Le manager Aleksei Zhamnov souhaite toujours que son équipe ressemble aux Chicago Blackhawks période Bob Probert, dont il faisait partie à la fin du siècle dernier. Il se rappelle que "tout le monde avait peur de Chicago". Ce qu'il a peut-être oublié en revanche, c'est que, pendant les huit années qu'il a passées chez les Blackhawks, il n'a atteint que deux fois les play-offs, pour deux éliminations immédiates...
L'entraîneur Mike Krushelnyski, lui, a une vision plus prosaïque. Pour lui, le physique est le complément de la mobilité et doit avant tout servir à exercer une pression de tous les instants sur l'adversaire. En bon Canadien, il ne connaît qu'un seul objectif qui vaille, c'est la victoire. Une chose très rare à Chekhov, mais le vilain petit canard a pris - très provisoirement - la tête de la KHL après deux succès initiaux. Le Vityaz a ainsi fait pour une fois parler de lui en bien, et pourrait devenir autre chose qu'une attraction de foire.
Division Kharlamov
Médiatiquement, c'était un des transferts les plus commentés de l'intersaison : Sergei Fedorov, une des plus grandes stars de la NHL (meilleur joueur en 1994), signe au Metallurg Magnitogorsk. Jamais un joueur russe n'est revenu au pays après autant de temps en exil : 19 ans ! Lorsqu'il est allé en Amérique, sa patrie s'appelait encore l'Union Soviétique... Et pourtant, il revient aujourd'hui comme s'il n'était jamais parti, s'exprimant en russe sans accent, ce qui n'est pas le cas de tous les expatriés de longue durée. Le triple vainqueur de la Coupe Stanley annonce vouloir remporter deux fois la Coupe Gagarine au cours de son contrat de deux ans. Il se livre à toutes les actions de promotion qu'on lui demande à Magnitogorsk, y compris les visites d'usine. Il faut savoir que le grand patron du conglomérat métallurgique, le milliardaire Viktor Rashnikov, était venu voir Sergei Fedorov personnellement à Columbus il y a plusieurs années, et qu'il avait donc préparé son coup depuis longtemps. La dernière étape à franchir était assez évidente : recruter Fedor Fedorov, le petit frère, pour mieux attirer l'aîné dans la foulée.
Sportivement, pourtant, l'apport de Sergei Fedorov est plus discret que ce retour tapageur : il évolue sur la troisième ligne avec une contribution offensive extrêmement modeste, bien moindre que celles d'autres recrues comme Igor Radulov qui a mis 9 buts dès la pré-saison. Sergei Fedorov reste certes un joueur utile en infériorité numérique, et toujours appliqué dans le travail de l'ombre. Alors que son retour en Russie avait été vu par certains comme une démarche faciliant sa sélection pour les prochains Jeux Olympiques, sa discrétion statistique le pénalisera-t-elle ?
Un temps d'adaptation est légitime. Sergei Fedorov a appris durant toutes ces années à maîtriser toutes les subtilisés offensives et défensives du jeu en NHL sur des petites glaces. Il doit s'intégrer aujourd'hui à une équipe qui a déjà son style de jeu. Malgré l'arrivée d'attaquants physiques comme le frère Fedorov ou le "pitbull" Nikolaï Pronin, le Metallurg Magnitogorsk a conservé le même fond de jeu. Ce sont exactement les mêmes défenseurs qui pratiquaient ce hockey de passes propret, bousculé l'an dernier aussi bien par Yaroslavl en KHL que par Zurich en finale de la Ligue des Champions.
"Magnitka" n'a jamais varié d'un iota sa philosophie du hockey et professe toujours les mêmes valeurs. Il n'y a pas de star. Le trio tchèque Rolinek-Marek-Kudrna reste le principal vecteur offensif, même si Jan Marek doit rater le premier mois de championnat pour s'être cassé les os du pied droit... lors d'une chute dans un accident domestique. Tant pis, les Métallurgistes sont performants sans lui, et le jeune gardien local Ilya Proskuryakov, qui a une doublure encore plus jeune, prouve qu'il mérite la confiance placée en lui quand les médias citaient son inexpérience comme le grand point faible de l'équipe.
En récupérant le titre de champion, les Tatars de l'Ak Bars Kazan ont repris la main par rapport aux voisins bachkires d'Ufa. Ils ont même réussi à faire revenir Aleksei Tereshchenko, qui les avait quittés pour leurs rivaux. Il était autrefois le joueur-clé de la deuxième ligne, il trône désormais en première ligne entre Zaripov et Morozov, orphelins de leur ex-centre Zinoviev.
Le trio russe a cependant un rival interne avec la ligne finlandaise Pesonen-Kapanen-Immonen. Cette "deuxième lame" devrait être plus tranchante que l'an passé grâce à la signature pour deux ans du meilleur joueur du championnat finlandais Jarkko Immonen et à l'arrivée de Janne Pesonen. Ce dernier, meilleur marqueur du championnat finlandais 2008, n'a joué que 9 matches avec Pittsburgh et s'est contenté de l'AHL (82 pts en 70 matches).
L'équipe de Kazan est donc aussi forte que l'effectif champion, et elle est au complet hormis le défenseur Igor Shchadilov qui se remet de sa blessure à l'œil. Pourtant, la sauce ne veut pas prendre. Le jeune marié suédois Mikael Tellqvist n'arrive pas à faire oublier Norrena dans les cages, et c'est toute l'équipe qui semble en voyage de noces, encore sur son petit nuage après un titre qu'il va pourtant falloir reconquérir face à une opposition encore plus féroce.
Pendant que Kazan fait la grimace, le Neftekhimik Nijnekamsk affiche un grand sourire. Le petit club tatar réussit un bon début de saison, après avoir pourtant accumulé les déboires au cours de l'été. Il avait notamment fait rire tout le monde à la "draft" en sélectionnant un joueur déjà choisi une heure plus tôt...
Les "pétrochimiques" avaient aussi été vexés de subir une rebuffade de Jere Karalahti, qui avait signé un contrat mais a finalement choisi de rester à Hambourg. Ils se sont rabattus sur un autre défenseur de DEL, Deron Quint, moins célèbre (n'ayant ni prison ni addiction à son casier) mais aussi efficace.
Le choix des étrangers a d'ailleurs été un long fleuve tout sauf tranquille. Les surnuméraires ont été écartés ou se sont écartés d'eux-mêmes, à l'instar d'un Radek Smolenak, natif de Prague, qui ne goûtait guère la riante ville de Nijnekamsk et a préféré retourner en NHL/AHL. L'international suédois Niklas Persson, qui n'avait jamais quitté la Suède, est en revanche allé au bout de l'expérience la plus "ultime" de la KHL pour un étranger : la ville la moins attractive et l'entraîneur le plus "vieille école" Vladimir Krikunov.
Le Traktor Chelyabinsk a vu son budget fondre d'un tiers et la ville réduire son implication. Mais le principal bailleur de fonds, c'est la région, qui a réglé les dettes de la saison passée et fournit à elle seule la moitié des recettes du club. Un engagement qui n'a rien d'étonnant quand on sait que le gouverneur a pour petit-fils le gardien Danila Alistratov, jeune joueur chouchouté par le club : non seulement il a été confirmé comme titulaire, mais on lui a payé un stage de trois semaines dans une école nord-américaine tenue par trois gardiens de NHL. Alistratov, vrai talent qui ne doit pas tout au piston, doit faire oublier à chaque match sa filiation à la fois utile et encombrante.
Il est un des arguments d'un club qui met plus que jamais en avant sa tradition formatrice, même si l'international junior Evgeni Dadonov est parti outre-Atlantique. Après avoir laissé faire dans un premier temps, le Traktor a été rappelé à l'ordre par la KHL et son coach Andrei Nazarov a roulé des mécaniques pour réclamer le retour de son joueur au motif qu'il venait de signer une prolongation de deux ans. C'était sans doute du bluff puisque le club de Chelyabinsk n'est pas allé au bout de ses intentions de poursuites judiciaires alors que les joueurs avec un vrai contrat ont été bloqués.
Dadonov, plus Zavarukhin et le meilleur buteur Oleg Kvasha, cela fait plusieurs pertes offensives pour le Traktor. Celui-ci a préféré abandonner les pistes d'attaquants tchèques ou nordiques pour retourner boire à sa source, celles des Canadiens au jeu agressif. Nazarov a en effet recruté un troisième francophone (après Martin Grenier et Pierre Dagenais), l'ex-attaquant bernois Ramzi Abid, qui a été son coéquipier en NHL à Phoenix. Et 95 kilos de plus dans la formation musclée de l'Oural...
Comme chaque année, le Lada Togliatti a failli se faire exclure de la KHL. À la mi-août, il avait un ultimatum pour présenter les résultats de ses négociations avec ses sponsors.
La KHL n'avait plus qu'à formaliser l'exclusion du club de la Volga, qui réussissait sa meilleure pré-saison alors même qu'il était menacé de disparition du jour au lendemain. Elle est pourtant intervenue à son secours. Les plus hauts leviers de l'état ont été actionnés, puisque certains médias ont prétendu que la main de Dieu (en clair, de Poutine lui-même) avait sauvé dans un geste de grande bonté Togliatti en demandant 200 petits millions de roubles (4,5 millions d'euros) à la compagnie publique Rostekhnologi. Sauf que, après l'annonce médiatique du sauveur, l'argent n'arrive pas.
Le sponsor promet le cash pour novembre, mais en attendant, le Lada n'a toujours pas de quoi payer ses hommes et est annoncé au bord du forfait à chaque déplacement... Le directeur général Aleksandr Chebotarev a laissé les joueurs libres de partir, comme il l'avait fait en août. Et c'est la KHL elle-même qui va devoir mettre la main à la poche pour ne pas perdre un club en cours de route...
C'est loin d'être le seul problème. Il n'y a toujours pas de calendrier de construction de la future patinoire. Quant à l'actuel Palais des sports Volgar, la compagnie automobile AvtoVAZ, non contente de se désengager du club (les dirigeants de l'entreprise ne sont plus dans les tribunes, ce qui veut tout dire), l'a aussi cédé à la ville. Auparavant, les gamins de l'école du hockey s'entraînaient du matin au soir, mais les heures de glace ont fondu comme neige au soleil. Plusieurs parents ont déjà envoyé leurs enfants dans des villes où ils pourraient s'entraîner plus. Il était une fois un club formateur qui s'appelait le Lada Togliatti...
Marek Sýkora revient dans l'Oural. L'entraîneur tchèque avait dit qu'il ne retournerait plus en Russie après avoir entraîné Magnitogorsk entre 2003 et 2005. Pourtant, il s'est engagé auprès du nouvel arrivant en KHL, l'Avtomobilist Ekaterinbourg. Pourquoi ce revirement ? Sýkora pensait s'occuper de sa famille et de l'avenir du hockey dans son pays. Mais, à la tête de la sélection nationale des moins de 20 ans, il a découvert que la crise du hockey tchèque était profonde et que son équipe ne faisait plus que de la figuration aux Mondiaux juniors. Il a donc obtenu d'avancer de quelques mois la fin de son contrat. Il avait refusé plusieurs propositions russes depuis quatre ans, mais a accepté celle du manager Valeri Karpov avec qui il avait collaboré au Metallurg. Il lui proposait de travailler avec le même adjoint qu'à l'époque, Anatoli Chistyakov. L'ironie de l'histoire est que Karpov a été démis de ses fonctions fin août...
L'intervention de Sýkora a été limitée dans le recrutement. Il a été chargé de dénicher quelques Tchèques ou Slovaques, et en a recruté trois comme promis : les défenseurs Jan Novak (Mlada Boleslav), Radek Philipp (Luleå) et Tomas Slovak (Augsbourg). Le premier nommé a été libéré dès le 22 septembre au motif qu'un "étranger doit être plus fort qu'un joueur local" et qu'il ne "confirmait pas cette règle" (Sýkora dans le texte).
Ces renforts assurent donc les arrières, mais qui va faire la différence devant ? Les meneurs sont rares avec le capitaine Aleksandr Gulyavtsev, un des rares joueurs conservés, et le vétéran biélorusse Oleg Antonenko. C'est en cela qu'une arrivée fait beaucoup de bien : Ekaterinbourg, ville natale d'un des plus grands joueurs du monde (Pavel Datsyuk), aimerait rappeler qu'elle fut en son temps une place forte du hockey russe. Le bon coup, c'est donc le retour à la maison du petit Aleksei Simakov, une affaire longue à négocier avec le joueur et avec le CSKA, qui n'en voulait plus et avait dû lui verser les deux tiers de son contrat restant. Il y a largement besoin de lui dans une attaque loin du niveau de la KHL.
Division Chernyshev
Vyacheslav Bykov est comme ça : il fait tout en duo. Quand il était joueur, on ne parlait que indissociables Bykov/Khomutov. Maintenant qu'il est entraîneur, ce sont les inséparables Bykov/Zakharkin qui sont convoités, après avoir amené la Russie moribonde à deux titres mondiaux. Pour leur faire quitter le CSKA, c'est plus que le tapis rouge que le Salavat Yulaev Ufa leur a tendu. On parle d'un contrat cumulé de cinq millions de dollars par an, plus la voiture avec chauffeur. Bykov est traité comme un roi en Bachkirie, et il faut dire que jamais l'entraîneur national ne s'était occupé d'un club de province. Son départ a bafoué non seulement le CSKA, mais le hockey moscovite dans son ensemble. C'est l'étape ultime du renversement des pouvoirs en faveur des provinciaux.
En s'attachant les services du sélectionneur national, Ufa avait bien évidemment l'intention d'en tirer les bénéfices indirects. Première arrière-pensée, attirer les meilleurs éléments du CSKA. Pourtant, Bykov n'a été suivi directement que par le défenseur Maksim Kondratiev. Le contrat de trois ans de Schastlivy a empêché toute transaction. Shirokov a préféré partir en NHL. Et même si la rumeur d'un échange tripartite n'a cessé de circuler, Saprykin a atterri au Dynamo et n'en a plus bougé. Il n'a donc toujours pas rejoint son collègue Aleksandr Radulov pour reconstituer le duo fort des derniers Mondiaux.
Seconde arrière-pensée, envoyer un message à tous les internationaux qui aiment travailler avec Bykov et/ou qui espèrent une faveur en le côtoyant de près. La présence du sélectionneur national a ainsi été déterminante dans le retour de NHL du double champion du monde Dimitri Kalinin (29 ans), qui a expliqué avoir "enduré" Lindy Ruff à Buffalo et y avoir appris une seule chose, "l'habitude de travailler en serrant les dents sans prêter attention au contexte psychologique" (Sport-Express). L'effet Bykov a aussi sûrement compté dans le contrat de cinq ans (attention, il avait déjà fait le coup à Kazan et était vite parti...) de Sergei Zinoviev, qui remplace Tereshchenko comme premier centre.
La nouvelle attraction offensive est le premier Norvégien de KHL. Patrick Thoresen s'était dit déçu de son expérience en NHL à Edmonton où il devait jouer sur une quatrième ligne destructrice qui ne correspond pas à ses atouts. Après un an en Suisse, la vedette du hockey norvégien veut prouver malgré tout qu'elle peut réussir dans un très grand championnat et a donc choisi la KHL pour démontrer sa valeur. Le temps de jeu, c'est aussi un argument utilisé par Viktor Kozlov, mais il aura du mal améliorer de beaucoup ses 15'40" obtenues à Washington car les temps de glace sont équilibrés à Ufa, où on préfère l'utiliser à l'aile qu'au centre.
La densité est intacte au Salavat, mais aura-t-il un leader capable de le porter dans les moments décisifs ? En pleine saison olympique, l'accumulation de la fatigue à la fois pour les joueurs et les entraîneurs apparaît comme une sacrée gageure.
L'annus horribilis de l'Avangard Omsk est maintenant terminé. En un an, le club sibérien a perdu son grand espoir (Aleksei Cherepanov), son moral, la face, son médecin et ses dirigeants, exclus pour leur mauvaise gestion des problèmes cardiaques du joueur.
Et pourtant, il n'y a pas vraiment eu de révolution. Le manager général Anatoli Bardin, même exclu à vie, dirige le club avec le titre de "conseiller du gouverneur". Par contre, le président démissionnaire Konstantin Potapov laisse un vide au niveau de la recherche de sponsors. L'Avangard a moins d'argent, et son budget est plombé par un seul énorme salaire : celui de Jaromir Jagr. D'où le paradoxe : comment entourer Jagr efficacement sans avoir les coudées franches pour recruter ?
Le club a promis un grand nom et a exploré pendant tout l'été les pistes d'ex-coéquipiers de Jagr comme Michael Nylander ou Robert Lang. L'affaire ne s'est pourtant pas faite, et c'est peut-être un mal pour un bien. Compte tenu de leurs défauts connus (l'attitude pour Nylander, le déficit de patinage pour Lang), ces joueurs auraient coûté trop cher à l'Avangard.
Les plus gros contrats des recrues n'ont finalement pas dépassé 1,5 million de dollars. À ce prix-là, il n'y a pas de célébrités, mais on sait ce qu'on a : le slap canon d'Anton Babchuk, qui revient un an après en ayant fait monter les prix par une saison faste en NHL (35 points), et l'expérience d'Éric Perrin, un centre canadien qui ne joue pas sur la première ligne. Après tout ce foin, Jagr aura donc exactement les mêmes partenaires potentiels en attaque...
Ce recrutement sans paillettes a été sévèrement critiqué par la presse russe. Elle a en particulier reproché à Omsk de ne pas s'être entendu avec Fomichev et d'avoir recruté un gardien presque deux fois plus cher (le Finlandais Karri Rämö en provenance de Tampa Bay) mais sans grandes références. Pourtant, les performances de Rämö sont correctes, tandis que Fomichev n'arrive pas à déboulonner le titulaire Lawson à Novosibirsk. Le staff de l'Avangard a peut-être eu raison de miser sur la discrétion finlandaise plutôt que sur des stars capricieuses. Le défenseur Lasse Kukkonen et sa femme ont ainsi épaté par leur adaptation rapide, n'hésitant pas à envoyer leur fille dans une école maternelle russophone.
Quant à l'autre point faible supposé, la jeunesse du coach Igor Nikitin (36 ans), Jaromir Jagr lui-même - qui est plus âgé que lui... - l'a démenti. Le Tchèque était au contraire plein de louanges pour la pertinence des entraînements de Nikitin, avec des séances courtes, intenses et très axées sur le jeu, à l'opposé des entraîneurs russes qui aiment bien les exercices hors glace à rallonge. Même avec un effectif très peu modifié, l'Avangard n'est plus celui de l'an passé : le contexte psychologique est différent.
Ayant atteint les play-offs dès sa première saison, le Barys Astana a fixé la qualification comme obligatoire. Ses ambitions se heurtent à certaines réalités économiques qui l'ont rendu pingre. Les collaborateurs du club du Kazakhstan ont vu leur salaire réduit de 20%. Mais la mesure-choc, c'est que les familles et amis des hockeyeurs, et même les joueurs non retenus comme titulaires, devront payer leur place en tribune ! C'est à ce prix-là que l'effectif a été conservé dans sa quasi-intégralité.
En attaque, 11 des 12 meilleurs marqueurs sont restés. Le seul partant, Gennadi Stolyarov, a été avantageusement remplacé par le scoreur canado-russe David Nemirovsky. La défense est bien entendu toujours emmenée par Kevin Dallman, le canonnier canadien du powerplay, consacré capitaine et presque roi d'Astana. Les pénalités trop nombreuses des arrières devraient se calmer grâce au remplacement du rugueux Slovaque Branislav Mezei par son compatriote plus calme, Peter Podhradsky.
L'autre point faible se situait dans les cages, où le Canadien Marc Lamothe avait atteint la limite d'âge et fini troisième gardien. Il a été remplacé par Jeff Glass, un portier canadien au style proche, misant sur la couverture du filet, mais avec onze ans de moins. Glass a connu son heure de gloire en frustrant Malkin par deux arrêts de début de match qui avaient offert au Canada la finale mondiale junior 2005 face à une terrible attaque russe. Il a eu plus de mal à se faire une place en pro, confiné en AHL, et cette opportunité russe est intéressante aussi bien pour lui que pour le Barys, dont il est la recrue essentielle.
Après deux années en bas de tableau, le Sibir Novossibirsk n'arrive toujours pas à re-décoller. Il a essayé de servir avec les laissés-pour-compte d'Ufa, les Tchèques Leos Cermak et Michal Mikeska, mais la greffe n'a pas pris : Mikeska a été renvoyé dès la fin septembre.
De toute manière, ce n'est pas en attaque que se situe le problème : le spectaculaire Vladimir Tarasenko, qui aura 18 ans en décembre, progresse tellement vite qu'il peut déjà être considéré comme le leader de son club formateur. Aucun autre junior en Russie n'a actuellement la moitié de son influence à son âge...
Les vrais soucis du Sibir se situent derrière. La 5e moins bonne défense de l'an passé a perdu son élément le plus important, l'unique meneur de vestiaire Dmitri Yushkevich (au point qu'il a fallu nommer une recrue comme nouveau capitaine, l'attaquant Aleksandr Boïkov, car personne n'était capable de porter le C).
Les lignes arrières ont été modifiées pour moitié, avec même l'ajout d'un Américain, Erik Reitz, blessé à la jambe à la fin de la dernière saison de NHL. Un nouveau "patron" défensif a été engagé en la personne de Denis Sokolov, qui tenait un rôle capital dans le petit club de Nijnekamsk. Mais ce succès ne se transpose pas, Sokolov a besoin de prendre ses marques dans son nouveau club, et comme chaque année à Novosibirsk, les résultats se font cruellement attendre...
Après une saison troublée par les problèmes financiers, le Metallurg Novokuznetsk reconstruit l'équipe en rajeunissant... le poste d'entraîneur ! Boris Mikhaïlov (65 ans) a été remplacé par Sergei Parkhomenko qui débute à ce niveau à 36 ans. Parkhomenko dirigera sur la glace son ancien partenaire en défense, le Tchèque Jiri Marusak, revenu dans une équipe déjà fréquentée entre 2003 et 2005. Les lignes arrières comptent une autre recrue importante, l'international letton Aleksandrs Jerofejevs.
Mais c'est en attaque que Novokuznetsk manque cruellement d'un buteur. Le meilleur marqueur en moyenne de points par match, Egor Mikhaïlov, est parti en même temps que son père et est rentré au CSKA. La seule recrue offensive est Aleksandr Golovin, qui avait mis 25 points pour le Sibir en 2005/06 mais n'a jamais dépassé 10 depuis en tentant sa chance dans des gros clubs (Kazan, Omsk, Saint-Pétersbourg).
Faute de recrutement, le Metallurg Novokuznetsk a l'avantage d'être un vrai club formateur. Son gardien de 21 ans, Sergei Bobrovsky, en était déjà la preuve. Arrive maintenant la génération championne de Russie junior emmenée par Maksim Kitsyn et le défenseur au tir puissant Dmitri Orlov. Néanmoins, un de ces talents est déjà parti...
Le centre Ivan Telegin avait été vexé de ne pas débuter en KHL, contrairement à Kitsyn et Orlov, et les promesses de temps de jeu pour la saison à venir ne l'ont pas fait revenir sur sa décision. Pour réussir un départ légal et sans obstacle, Telegin a fait preuve d'une indépendance rare chez les juniors russes : il a tout simplement racheté son contrat selon les règles de la KHL, un investissement encore raisonnable car calqué sur sa paye de junior (il a dû débourser les deux tiers du salaire restant jusqu'à la fin du contrat, soit moins de 20 000 euros) et il a pris un agent nord-américain pour trouver une équipe junior canadienne (Saginaw). Novokuznetsk aurait pourtant bien besoin de tous ses jeunes au vu de ses cadres vieillissants...
La problématique est toujours la même pour l'Amur Khabarovsk. Il est toujours difficile de convaincre des joueurs disposés à aller s'exiler au fin fond de l'Extrême-Orient russe et de passer leurs journées dans les avions.
C'est pourquoi, quand il en a, il les chouchoute. C'est le cas de Tyler Moss, gardien depuis trois ans et sous contrat jusqu'en 2011. Résident d'Ottawa l'été, il s'est cependant vu refuser la nationalité russe, qui aurait bien aidé son club en libérant une place d'étranger. C'est aussi le cas de Viktor Kastyuchonak, l'ancien défenseur de Brest en division 2 puis aux débuts de Super 16 : l'international biélorusse a été conservé malgré la volonté du Dynamo Minsk de le rapatrier, et il bénéficie du statut de capitaine.
Le recrutement manque donc d'éclat, et le rajeunissement annoncé a bon dos puisque le joker recruté début octobre - David Ling - a 34 ans. Difficile d'attendre monts et merveilles, mais comme toujours, c'est l'entraîneur qui a porté le chapeau : Anatoli Emelin s'est fait virer dès le 9 octobre après une défaite chez un concurrent direct (Novokuznetsk).
Marc Branchu