Bilan de la saison NHL 2007/08

 

Premiers : Detroit Red Wings. Difficile de trouver un point noir dans la saison des Red Wings de Detroit. Le champion 2008 a survolé sa saison, remportant le trophée du Président de meilleure équipe de la saison régulière et enlevant aussi quelques trophées individuels : meilleur défenseur (Nicklas Lidström, encore une fois, avec 70 pts), meilleur attaquant défensif (Pavel Datsyuk), meilleur joueur des playoffs (Henrik Zetterberg).

L'équipe n'a pas vraiment connu de lutte. Même si la division Centrale fut plus compétitive que l'an dernier, Detroit n'a été menacé que par San José en fin de saison, puis inquiété par Nashville au premier tour des phases finales. Lorsque les Predators ont égalisé à deux victoires partout, Mike Babcock a lancé Chris Osgood dans les cages à la place de Dominik Hasek, et le vétéran canadien, invité au All-Star Game, n'a pas faibli jusqu'au titre.

Une équipe à forte coloration européenne, la première a voir un capitaine du Vieux Continent soulever le trophée. La légion suédoise a reçu des contributions importantes de Tomas Holmström, Mikael Samuelsson et Johan Franzen. La relève, avec Valtteri Filppula, Jiri Hudler et Darren Helm, intégré en toute fin de saison mais décisif en playoffs, est déjà prête. La défense est la plus solide qui soit, avec Brian Rafalski ou Nicklas Kronwall en soutien de Lidström, et des contributions intéressantes de Brad Stuart, Andreas Lilja et Brett Lebda. Tout semble réuni pour que les Wings apparaissent encore parmi les favoris l'an prochain.

 

Deuxièmes : Pittsburgh Penguins. Premiers de la Division Atlantique et finalistes de la Coupe Stanley - après avoir sorti coup sur coup les Senators d'Ottawa (en 4 matchs), les Rangers de New York et les Flyers de Philadelphie (en 5 matchs), les Penguins ont confirmé leurs résultats de la saison 2006-2007. On remarquera même que la première place de la conférence Est, en saison régulière, ne leur a été soufflée par le Canadien de Montréal que dans les toutes dernières journées. Il faut dire que cette équipe a été construite autours d'un savant mélange entre une jeunesse talentueuse (Crosby, Malkin, Staal, Talbot, Letang, Whitney ou Fleury) et des vétérans de premier plan (Recchi, Roberts, Larraque, Gonchar, Gill, Sykora, Ruutu, Sydor) - auquel Ray Shero, le général manager, adjoindra, à la date limite des transferts, Marian Hossa (un des meilleurs butteurs en activité de la NHL).

Toutefois, malgré ce très bon bilan, il faut noter que la route des Pens ne fut pas une partie de plaisir. Les hommes de l'entraîneur Michel Therrien et de son assistant André Savard ont - principalement - dû faire face aux blessures de Sidney Crosby et Marc-André Fleury - près d'une trentaine de matchs manqués pour le premier et quasiment la moitié de la saison pour le second. Toutefois, en l'absence de ces deux jeunes leaders "charismatiques" de l'équipe (le capitaine et le gardien numéro 1), certains joueurs ont su élevé leur niveau de jeu et/ou se révéler pour permettre à Pittsburgh de demeurer en course pour le titre.

Ainsi, Evgeni Malkin (106 points en saison régulière) est devenu un vrai leader offensif en l'absence de Crosby. Il a prouvé qu'il était capable de prendre les matchs à son compte lorsque la nécessité s'en faisait ressentir et était bien plus qu'un excellent coéquipier de Crosby. À l'issue de cette saison, il est désormais certains que le duo Crosby - Malkin présente le même potentiel que le duo Lemieux - Jagr en son temps. Mark Recchi (48 points), Maxime Talbot (26 points) et Jordan Staal (28 points) ont tous trois également apporté leur contribution dans le système de jeu de Pittsburgh tout comme les défenseurs Petr Sykora (28 buts et 63 points), Sergei Gonchar (12 buts et 65 points) et Ryan Whitney (12 buts et 40 points). Enfin, le vétéran (et surprenant) Ty Conklin et - dans une moindre mesure - l'expérimenté Dany Sabourin ont su bien faire en absence de M.A.F., permettant aux Pens de demeurer compétitif devant le filet.

Les Pens ont, donc, confirmé qu'ils étaient devenus une des principales franchises de la ligue, et sans une opposition en finale de la Coupe Stanley contre les Red Wings de Detroit (la meilleure équipe tout au long de la saison), il est fort probable que Crosby, Malkin, Fleury & co. possèderaient déjà une (première) bague à leur actif ! Reste que Ray Shero aura beaucoup de travail pour pouvoir présenter une équipe - si ce n'est identique au moins similaire - la saison prochaine. De nombreux joueurs expérimentés ou vétérans arrivent en fin de contrat cet été et tous ne pourront pas, a priori, être signés. Malgré le talent dont regorge l'équipe du côté des jeunes, il n'est pas dit que Shero puisse à nouveau aligner des Hossa, Recchi, Roberts ou Larraque aux coté des Crosby, Malkin, Staal, Talbot, Whitney ou Fleury.

 

Troisièmes : Dallas Stars. Le 13 novembre, le manager général Doug Armstrong est remplacé par Les Jackson et Brett Hull. Un mouvement sanctionnant un début de saison catastrophique, pour une équipe qui ne semble pas disposer de profondeur offensive. Hasard ou coïncidence, les Stars décollent enfin après ce mouvement en coulisses. Portés par la ligne inattendue Brenden Morrow - Mike Ribeiro - Niklas Hagman, les Texans jouent le titre de division toute la saison avant de craquer dans la dernière ligne droite.

Toutefois, l'élan reprend en playoffs. Marty Turco, régulièrement critiqué pour ses prestations en phase finale, réalise des exploits contre les Californiens d'Anaheim et de San José, avant de plier en six manches contre Detroit. Plus étonnant, Dallas a réussi cette performance avec une défense qui a aligné jusqu'à 4 débutants simultanément ! Les blessures de Sergei Zubov ou Philippe Boucher ont été parfaitement compensées par l'émergence de Stéphane Robidas et des novices Matt Niskanen, Mark Fistric ou Nicklas Grossman.

Mieux, Dallas a su profiter des circonstances pour acquérir Brad Richards, la star de Tampa Bay. Un mouvement important pour la relève de Mike Modano, vieillissant. Les progrès de Loui Eriksson et Antti Miettinen notamment ont permis le sacrifice de Jussi Jokinen et Mike Smith pour cet échange décisif. Dallas a su maximiser ses atouts : défense et travail, à défaut de spectacle.

 

Quatrièmes : Philadelphia Flyers. Auteurs d'un bon recrutement durant l'été 2007 (Daniel Brière, Joffrey Lupul, Scott Hartnell, Kimmo Timonen, Jason Smith et Martin Biron), les Flyers - en accédant à la finale de la Conférence Est - ont gommé la catastrophique saison 2006-2007 sans, pour autant, être convaincants en saison régulière. Il aura fallu aux joueurs de Philadelphie batailler ferme et réaliser un sprint jusqu'au terme de la saison régulière pour accéder aux séries - où, à l'instar de Brière et Biron, l'équipe va élever son niveau de jeu d'un (gros) cran pour sortir coup sur coup Washington (en 7 matchs) et Montréal (en 5 matchs) avant d'être stoppée par Pittsburgh (en 5 matchs) au porte des finales de la Coupe Stanley.

S'il faut ressortir de cette saison un point positif pour Philadelphie, c'est sans conteste l'homogénéité de ses lignes offensives ! Avec sept attaquants à 20 buts ou plus en saison régulière (dont cinq à plus de 25 buts), l'entraîneur John Stevens n'a jamais manqué de solutions pour permettre à son équipe de marquer - et ce bien que privé de Simon Gagné gravement blessé dès le deuxième quart de la saison. Autre point de satisfaction : les Flyers ont su être aussi "solides" au Wachovia Center qu'à l'extérieur... Toutefois, ce bon équilibre entre "jeu à domicile" et "jeu à l'extérieur" doit être relativisé : en effet, en dehors de la toute fin de saison, Philadelphie a souffert d'une incapacité à enchaîner de longues séries - tant à domicile qu'à l'extérieur - de bons résultats. La faute - d'une part - à un système de jeu robuste et agressif dans la zone adverse exposant parfois une arrière-garde plutôt lente et peu mobile à un manque de soutien de la part des attaquants et - d'autre part - à un Antero Niittymäki qui n'a pas été à la hauteur espérée dans les cages - contrairement à Martin Biron auteur, lui, d'une bonne saison régulière et de deux très bons premiers tours en séries. Depuis le retour du lock-out, le gardien finlandais n'a jamais confirmer sur les glaces de la NHL tout le bien que la direction du club avait pu penser de lui, notamment après les derniers Jeux Olympiques.

Enfin, on notera la très belle progression du jeune défenseur Braydon Coburn (23 ans, 36 points et un ratio +/- de +17 en 78 matchs de saison régulière) qui fut acquis lors d'une transaction avec les Trashers d'Atlanta en 2006-2007. Après cette excellente troisième saison en NHL, Coburn, ancien huitième choix de draft, confirme qu'il est un gage de sécurité à la ligne bleue des Flyers dans un futur très proche.

Avec un bilan plutôt mitigé en saison régulière mais très bon en séries au regard de la qualité des adversaires rencontrées, Philadelphie peut donc préparer la prochaine saison plus sereinement que lors de l'été 2007. Nombre de joueurs cadres demeurent sous contrat ! En se renforçant devant le but avec l'acquisition d'un second gardien plus fiable que Niittymäki et en améliorant encore la défense, Philadelphie peut viser en 2008-2009 une bien meilleure place à l'issue de la saison régulière et une participation aux finales de la Coupe Stanley.

 

Cinquièmes : San José Sharks. Après un premier mois difficile, les Sharks de San José rebondissent en sur-utilisant Evgeni Nabokov, qui dépasse les 40 matches consécutifs. Le gardien réalise la meilleure saison de sa carrière, et la jeune équipe de Ron Wilson finit par confirmer les attentes, en dépit de statistiques délicates à domicile pendant plusieurs mois. L'impact surprise du vétéran Jeremy Roenick, que tout le monde pensait fini, n'est pas négligeable puisqu'il termine en tête des buts gagnants.

San José termine en trombe après l'acquisition de Brian Campbell des Sabres. La formation est équilibrée : Campbell, Vlasic, Rivet et McLaren tiennent les lignes arrières, Joe Thornton enquille les passes. À ses côtés, pas de buteur pur mais de nombreux jeunes talents efficaces, comme Milan Michalek, Joe Pavelski, les rookies Torrey Mitchell et Devin Setoguchi, avec le capitaine Patrick Marleau et Jonathan Cheechoo, plus inconstants.

Malgré ces belles promesses et un jeu spectaculaire, San José connaît des playoffs délicats. Un premier tour au couteau, remporté au 7e match contre Calgary, est suivi par la série de l'année face à Dallas. Quatre des six rencontres se jouent en prolongations : Dallas mène 3 victoires à 0, San José remonte mais perd le sixième match après quatre prolongations, sur le court score de 2-1.

Peu avant la draft, Ron Wilson est débarqué et remplacé par Todd McLellan, assistant entraîneur du champion Detroit. La jeunesse de l'effectif fera des Sharks un prétendant sérieux en 2009, mais les saisons d'espoirs déçus commencent à s'accumuler.

 

Sixièmes : Canadiens de Montréal. Malgré une première moitié de saison inconstante, les hommes de Bob Gainey et Guy Carbonneau ont déjoué les pronostics d'avant saison afin de terminer aux premières places de la Division Nord-Est et de la Conférence Est. Après avoir échoué d'un rien en 2006-2007, le CH s'est donc rendu cette année en séries où il a éliminé au premier tour les Bruins de Boston avant de se faire indiquer la sortie par les Flyers de Philadelphie.

Au-delà de la satisfaction des séries, cette saison est marquée par de bonnes surprises et quelques confirmations. Ainsi, dans le sillage de son "artiste" (retrouvé) Alex Kovalev (84 points en saison régulière) et de ses deux compagnons de trio (Andreï Kostitsyn - 53 points - et Tomas Plekanec - 69 points), l'attaque du Tricolore se présente comme la meilleure force offensive de la NHL en saison régulière. Il faut dire que l'efficacité offensive du CH s'est, comme les précédentes saisons, largement appuyée sur le jeu de puissance - Mark Streit compensant en grande partie le départ de Sheldon Souray lors de cet exercice. Toutefois, le rendement offensif du Tricolore ne doit masqué la saison en demi-teinte de Saku Koivu, Chris Higgins, Bryan Smolinsky - loin de répondre aux attentes de début de saison - et de Guillaume Latendresse... Sans parler de Michael Ryder dont le seul coup d'éclat en 2007-2008 aura été un "hat trick" dans le match d'anthologie contre les Rangers le 19 février au Centre Bell (victoire du CH 6-5 en fusillade après avoir été mené sur le score de 5-0).

Parmi les autres points positifs, on notera l'émergence en défense de Josh Gorges ou Ryan O'Byrne qui ont tous deux permis au CH de disposer d'une profondeur de banc à la ligne bleue - telle que Mathieu Dandenault a joué toute la saison à l'avant (sur le quatrième trio offensif) - ou la confirmation du potentiel dont Montréal dispose devant la cage. En effet, après un passage délicat en décembre ponctué par un séjour en AHL courant janvier, Carey Price a finalement répondu aux (lourdes) attentes de la direction, des médias et des fans en gagnant le poste de numéro 1 fin février, "chassant" de Montréal Cristobal Huet, pourtant auteur d'une bonne saison sous les couleurs du CH puisqu'il avait été élu meilleur gardien du mois de janvier. Le gardien français (agent libre en juillet 2008) a été transféré, à la date limite des échanges, vers Washington contre un second tour de repêchage 2009 - et ce pour faire de la place à Carey Price. Avec une fin de saison solide et un comportement en série plein de promesses, le "Kid" (élu meilleur gardien du mois de mars et sélectionné dans l'équipe type des "rookies") a démontré qu'il sera, sûrement, un des meilleurs gardiens de la NHL dans les années à venir. Quant à Jaroslav Halak, l'autre jeune gardien du Tricolore, il confirme les belle aptitudes affichées en 2006-2007 - et ce malgré un statut et un temps de jeu toujours limités.

Enfin, on notera les progrès réalisés cette saison par l'entraîneur Guy Carbonneau. En effet, même si celui-ci reste encore perfectible, notamment au niveau du relationnel avec ses hommes, il a prouvé cette saison qu'il s'est nettement amélioré sur le plan tactique - arrivant à tirer le meilleur de ses joueurs à des moments clés de la saison.

Au final, cette équipe semble avoir fait un grand pas en avant durant la saison et se présente, à l'avenir, comme une force incontournable à l'est. Toutefois, si Montréal veut avoir une chance de remporter la Coupe Stanley dès 2009 (année du centenaire), Bob Gainey devra œuvrer durant l'été pour conserver Andreï Kostitsyn et améliorer les quelques carences clairement identifiées tout au long de la saison.

 

Septièmes : New York Rangers. Actifs durant l'été 2007 et dotés d'un effectif impressionnant sur le papier, les Rangers de New York ont pris la troisième place de la difficile division Atlantique avant d'échouer dans leur tentative de gain de la Coupe Stanley en se faisant sortir des séries par Pittsburgh dès le deuxième tour (en 5 matchs) après avoir éliminés précédemment Martin Brodeur et ses coéquipiers (en 5 matchs également) dans une série loin d'être entre gentlemen... Le comportement de Sean Avery, agitant les bras devant Brodeur pour lui boucher la vue, a scandalisé bon nombre d'observateurs et obligé la NHL à émettre un règlement spécifique sur-le-champ.

Les Blue Shirts ont surtout brillé défensivement cette saison, notamment grâce au travail de leur gardien suédois Henrik Lundqvist (6ème de la NHL pour la moyenne de but allouée) et de leurs défenseurs Fedor Tyutin (cinquième parmi les défenseurs de la NHL pour les mises en échec distribuées), Michal Rozsival, Paul Mara ou Daniel Girardi (auteur d'une deuxième saison NHL de bonne qualité) - et ce en dépit des nombreuses absences sur blessure de Marek Malik (42 matchs manqués au total) partiellement compensées à la limite des transferts par l'acquisition du défenseur suédois Christian Bäckman en provenance des Blue Jackets.

La production offensive new-yorkaise est - quant à elle - relativement décevante. Avec des joueurs tels que Jaromir Jagr (71 points), Scott Gomez (70 points), Chris Drury (58 points), Brendan Shanahan (46 points), Martin Straka (41 points) ou encore Sean Avery (33 points), il est étonnant de retrouver les Rangers sans joueur au-dessus du plateau des 30 buts et avec seulement 213 réalisations à leur compte en saison régulière - ce qui représente le quatrième plus faible rendement offensif parmi les 16 équipes qualifiées pour les séries.

On remarquera également que, globalement, cette équipe aura été nettement plus à l'aise à domicile qu'à l'extérieur, laissant filer parfois des matchs loin de ses bases - comme, par exemple, le 19 février au Centre Bell de Montréal où menant par le score de 5-0 à l'approche de la demi-heure de jeu, les Rangers s'inclinèrent tout de même en fusillade après une incroyable remontée du CH. Les résultats de cette saison resteront, donc, mitigés au regard des moyens dont était dotée l'équipe. Et les possibles départs de certains joueurs cadres (Jagr, Shanahan, Straka, Avery ou Malik) laisse à penser que les Blue Shirts ont peut-être raté une grosse occasion de remporter le titre.

 

Huitième : Colorado Avalanche. Après un début de saison mitigé les blessures longue durée de Ryan Smyth et Joe Sakic ont mis l'Avalanche du Colorado en position difficile. Il aura fallu attendre une bonne fin de saison pour voir cet habitué des phases finales consolider sa place après avoir constamment navigué au bord des playoffs.

Le jeu de Peter Budaj et José Théodore ne fut pas toujours brillant, mais suffisamment solide pour avancer. En attaque, les performances de Paul Stastny lui ont valu la reconnaissance de ses pairs, alors que l'autre jeune, Wojtek Wolski, fut plus décevant. Ce sont plutôt les anciens Andrew Brunette et Milan Hejduk qui ont contribué à la qualification. La défensive a globalement tenu le choc autour de John-Michael Liles, avec de bonnes prestations des travailleurs de l'ombre comme Ruslan Salei, Brett Clark ou Jeff Finger.

C'est surtout en playoffs que Colorado est monté en puissance, profitant du retour au jeu du passeur Peter Forsberg en fin de saison, en surprenant le Wild dès le premier tour. Joe Sakic fut encore le détonateur, avec des buts décisifs en prolongation. En revanche, le deuxième tour n'a pas permis à la franchise de Denver de passer l'ogre Detroit, en dépit d'une résistance honnête avant un carton lors du sixième et dernier match. Colorado a encore beaucoup de travail pour retrouver une équipe homogène, du staff à la glace.

 

Neuvièmes : Anaheim Ducks. Après un démarrage difficile, le tenant du titre, les Anaheim Ducks, remonte peu à peu et profite pleinement du retour de Scott Niedermayer. Le défenseur vétéran permet à lui tout seul se régler tous les problèmes de l'équipe : une défense un peu bousculée, une attaque à la peine.

Anaheim a dû beaucoup bouger son effectif au cours de la saison. Ilya Bryzgalov, mécontent de son statut de gardien n°2 derrière Jean-Sébastien Giguère et concurrencé par Jonas Hiller, a finalement été abandonné au ballotage ; la défense a perdu Mathieu Schneider blessé à la cheville gauche dès la pré-saison, handicapant le jeu de puissance dans les premières semaines. Son retour a soulagé Chris Pronger mais n'a pas suffi.

L'attaque, orpheline de Teemu Selänne, était pourtant renforcée de l'expérimenté Doug Weight, échangé contre Andy McDonald. Les grosses saisons de Ryan Getzlaf, Corey Perry, Chris Kunitz et dans une moindre mesure de Todd Bertuzzi ont permis aux Ducks de tenir leur place en haut de tableau, avant que Selänne ne ressorte de sa retraite dans les derniers matches.

L'alchimie du titre 2007 n'était cependant plus là : Dallas gagne les deux premiers matches sur la glace californienne et plie la série en six manches.

 

Dixièmes : New Jersey Devils. Bien emmenés par un Martin Brodeur encore élu meilleur gardien de la NHL, les Devils ont été toute la saison à la lutte avec Pittsburgh, tant pour la première place de la division Atlantique que de la conférence Est. Finalement deuxièmes d'une division très relevée, les hommes du directeur général Lou Lamoriello se font sortir dès le premier tour des séries par leur "voisins", les Rangers de New York, au terme de 5 matchs houleux où le futur détenteur du Trophée Vezina s'est fait à de nombreuses reprises malmener par les Blue Shirts. Ces séries auront été, d'ailleurs, révélatrices du talon d'Achille de New Jersey : dotés d'une attaque peu productive, les Devils ont vu leurs résultats reposer en trop grande partie sur les seules prestations de Brodeur et de sa défense !

Pourtant l'arrivée de Brent Sutter - le mythique coach de l'équipe junior canadienne - pouvait laisser présager quelques changements tactiques avec une orientation de jeu plus offensive. Mais la longue tradition défensive de New Jersey et un effectif offensif sans "grand" talent ont forcé le coach "néophyte" (en NHL) à principalement s'appuyer sur les qualités de ses défenseurs et de son gardien - chose classique, désormais, pour cette équipe.

Dans ces conditions, les attaquants ne furent pas à la fête ! Avec 32 buts et - seulement - 65 points en 81 matchs, l'ailier Zach Parise termine meilleur buteur et meilleur pointeur de l'équipe. Le rendement de certains joueurs fut même en net recul par rapport aux deux dernières saisons : ainsi, Patrik Elias termine la saison avec une moyenne de 0,74 point par match (contre 1,00 sur les deux précédentes saisons), Brian Gionta avec une moyenne de 0,65 (contre 0,93) ou Danius Zubrus avec une moyenne de 0,46 (contre 0,78). D'autre part, l'attaque a longuement été privée de Jamie Langenbrunner (41 points en 64 matchs) et Jay Pandolfo (24 points en 54 matchs).

Côté satisfactions, on notera principalement la très bonne deuxième saison NHL du jeune défenseur Johnny Oduya (26 points, un ratio +/- de +27 et 46 minutes de pénalités en 72 matchs). De tous les joueurs "inexpérimentés" de New Jersey, le Suédois est sûrement celui qui a montré la plus belle progression entre 2006-2007 et 2007-2008.

Les Devils ont, finalement, réussi une belle saison régulière sans nécessairement en avoir les armes, avec la deuxième plus faible attaque des 16 équipes qualifiés pour les séries au printemps. Martin Brodeur, toujours égal à lui-même, aura été l'arbre qui masque la forêt. Si Lou Lamoriello n'arrive pas à attirer de plus gros noms en 2008-2009, la prochaine saison risque d'être plus compliquée, surtout si le cerbère québécois réalise une moins bonne saison.

 

Onzième : Minnesota Wild. La franchise du nord des États-Unis a débuté en douceur mais terminera fort. La clé de cette équipe où le capitanat tourne tous les mois, c'est le traditionnel jeu défensif proposé par l'entraîneur Jacques Lemaire, autour de son gardien finlandais Niklas Bäckström, encore excellent.

Surtout, le rapide Marian Gaborik n'a manqué que 5 matches cette saison, culminant à 42 buts et 83 points. Bien secondé par des joueurs d'expérience (Brian Rolston, Pavol Demitra) et des jeunes en progrès (Pierre-Marc Bouchard, Mikko Koivu), le Wild a surtout été aidé par l'explosion de Brent Burns à l'arrière. Le grand gabarit, ballotté entre aile droite et défense depuis des années, a signé 15 buts et 43 points pour un record de carrière, confirmé au Mondial par un titre de meilleur défenseur du tournoi. Une émergence bienvenue après la sévère blessure de l'artilleur habituel, Kurtis Foster.

Malheureusement, le titre de division nord-est, très disputé, aura coûté cher. Minnesota a plié dès le premier tour face à Colorado, plus expérimenté, après avoir remporté deux des trois premières prolongations. Colorado s'empare des trois matches suivants, une déception pour le très stable Wild.

 

Douzièmes : Washington Capitals. Considérés comme exclus de la course aux séries à la mi-saison, la bande à Alex Ovechkin (meilleur marqueur, MVP de la saison régulière et également élu meilleur joueur par ses pairs) a réalisé une fin de parcours exceptionnel pour accéder in extremis aux séries en accrochant dans les toutes dernières journées la première place de la division Sud Est - qui semblait pourtant promise aux Hurricanes de la Caroline. Cette première participation aux séries depuis le retour du lock-out s'est soldée par un échec dès le premier tour - face aux Flyers de Philadelphie au jeu robuste et agressif - au terme d'un scénario renversant qui emmena les Caps dans un septième match.

Au-delà d'Alexandre "Le Grand" (112 points dont 65 buts en saison régulière) qui a très souvent porté l'équipe à bout de bras, on soulignera l'importance de certains joueurs dans le système de jeu des Caps : Viktor Kozlov (54 points), Alexander Semin (42 points), Nicklas Bäckström (69 points - un des meilleurs rookies de l'année) ou, encore, Mike Green (56 points - un des défenseurs les plus offensifs de la NHL). Toutefois, il n'y aurait peut-être pas eu de miracle cette saison sans trois hommes "clés" : George McPhee, Bruce Boudreau et - dans une moindre mesure - Cristobal Huet.

En effet, le premier - directeur général de l'équipe - a su prendre de bonnes décisions durant toute la saison. McPhee a (par exemple) évincé son entraîneur Glen Hanlon fin novembre - alors que l'équipe était la dernière de la NHL - pour le remplacer, avec justesse, par Bruce Boudreau - inexpérimenté en NHL - ou (encore) a réalisé les acquisitions à la date limite des transferts de Sergeï Fedorov, Matt Cooke et Cristobal Huet - trois futurs agents libres qui se sont révélé précieux en mars et avril.

Le second a largement rempli le mandat qui lui a été confié en novembre. Boudreau a métamorphosé le jeu de l'équipe à tel point que de pire formation de la NHL elle est passée dans les toutes meilleures sur les dernières semaines de la saison régulière - ce qui au passage a permis à Boudreau de se voir décerner le trophée Jack Adams (meilleur entraîneur).

Enfin, le troisième - de par ses prestations et statistiques de fin de saison régulière (11 victoires et 2 défaites avec une moyenne de 1,63 buts alloués et 93,6% d'arrêts) et son attitude dans les matchs 5 et 6 des séries - a "volé" pour les Caps quelques rencontres cruciales. C'est le genre de performances que n'offrait quasiment plus le vieillissant Olaf Kolzig (18 ans de carrière aux services des Capitals), ce pourquoi Huet l'a poussé sur le banc. On remarquera que le gardien français a retrouvé à son arrivée à Washington un Bruce Boudreau qu'il connaissait déjà lors de son passage en AHL chez les Monarchs de Manchester.

Au final, sachant que les Caps ont été privés de Michael Nylander (37 points en 40 matchs) durant la seconde moitié de saison, 2007-2008 peut-être considérée comme la saison du renouveau - tant attendu. Avec un "franchise player" tel qu'Ovechkin - un des meilleurs joueurs (si ce n'est le meilleur) en activité dans la NHL, des jeunes comme Semin, Bäckström, Laich, Fehr, Green ou Jurcina et des vétérans comme Nylander ou Brashear, cette franchise se présente désormais comme une future grande équipe de la ligue et en tout cas un candidat sérieux pour les séries de 2009. Reste toutefois à George McPhee un gros travail durant l'été pour retenir un maximum d'agents libres (dont Fedorov, Cocke, Laich, Fehr, Green, Huet et Kolzig) tout en apportant quelques touches à cette équipe - notamment à cette défense qui fut trop souvent "poreuse" cette année. Toutefois, on peut dire que grâce à McPhee, il y a désormais un avant- et un après-Boudreau.

 

Treizièmes : Ottawa Senators. Malgré un premier quart de saison en fanfare laissant présager d'une possible nouvelle finale de la Coupe Stanley, les Senators d'Ottawa ont connu de grandes difficultés autours de la mi-saison avant de s'écrouler et céder pour la première fois depuis le retour de lock-out la première place de la Division Nord-Est aux Canadiens de Montréal. Les Sens auraient pu même être exclus des séries à l'issue de la saison régulière - séries dont ils ne passeront pas le 1er tour (balayés par les Penguins de Pittsburgh en 4 matchs).

Certes le rendement de l'équipe fut quelque peu parasité par les blessures qu'ont rencontré certains joueurs importants dans le système de jeu d'Ottawa : Daniel Alfredsson, Jason Spezza, Dany Heatley, Randy Robitaille, Patrick Eaves ou Anton Volchenkov. Mais ceci n'a pas empêché les Senators de - tout de même - présenter, à l'issue de la saison régulière, la deuxième meilleure attaque de la NHL (derrière Montréal) grâce notamment à l'éclosion d'Antoine Vermette (24 buts et 53 points).

La relative mauvaise saison des joueurs d'Ottawa ne provient donc pas du rendement offensif de l'équipe mais de la faiblesse de sa défense et de ses gardiens ! De tous les qualifiés pour les séries dans les deux conférences, Ottawa présente le plus gros total de buts encaissés en saison régulière. Les premiers à être visés sont Martin Gerber et Ray Emery. Le gardien suisse, auteur pourtant d'une bonne première moitié de saison, confirme sa difficulté à demeurer constant sur plusieurs mois. Quant à Emery, son comportement sur et en dehors de la glace a semé le trouble dans le vestiaire de l'équipe - certains analystes allant même jusqu'à avancé que le "fantasque" gardien a cassé le "momentum" de l'équipe. Emery a été l'ombre du gardien qu'il fut en 2006-2007, à tel point que Bryan Murray (le directeur général) a fortement songé à s'en débarrasser avant la date limite des transferts - sans jamais pour autant trouver de candidats pour accueillir le joueur dont la réputation n'est plus très bonne. Malgré une des paires de gardiens les plus chères de la NHL, Ottawa n'a pas présenté cette saison de garanties devant le filet.

On remarquera au passage que rien de ce que Bryan Murray aura tenté cette saison pour relancer son équipe n'aura fonctionné : ni le congédiement de l'entraîneur John Paddock ni les acquisitions de Corey Stillman, Mike Commodore et Martin Lapointe.

Le directeur général devra donc tenter d'identifier le mal qui a déréglé la belle machine que semblait être devenue, au fil des saisons, Ottawa. Vraisemblablement, certains joueurs quitteront le club de gré (Wade Redden ou Antoine Vermette ?) ou de force (Ray Emery). La défense devra être renforcée et le poste de gardien solidement doublé.

 

Quatorzièmes : Calgary Flames. La saison peut se résumer à un nom : Jarome Iginla. Le capitaine de Calgary fut l'homme de l'année, presque de la NHL, tant il a su porter son équipe à bout de bras toute l'année. À l'arrivée, 50 buts et 98 points, soit 32 de plus que son dauphin Huselius. L'attaque était trop modeste malgré les contributions d'Alex Tanguay, Kristian Huselius et Daymond Langkow, bien seuls.

La tradition d'une équipe de travailleurs de l'ombre regroupés devant Mikka Kiprusoff ne s'est pas démentie avec l'arrivée de Mike Keenan en tant qu'entraîneur. Trop souvent, l'équipe a manqué de cohésion et de folie offensive, s'en remettant aux coups d'éclat de son capitaine. Les performances en dents de scie, et ce malgré une défense de très bon niveau autour de Robyn Regehr et du jeune Dion Phaneuf, explosif en supériorité et nominé au trophée Norris de meilleur défenseur pour la première fois, ont suffi pour atteindre les phases finales.

Le premier tour fut un très beau bras de fer contre les Sharks, que les Californiens ont su faire basculer dans les moments clés. Calgary apparaît comme un patchwork et le staff a déjà décidé de faire le ménage avec beaucoup de mouvements à venir cet été.

 

Quinzièmes : Boston Bruins. Bien que seulement huitièmes de la Conférence Est, les Bruins forment l'équipe surprise de cette saison. Sans réel joueurs de premier plan - sur le papier - et malgré la perte rapide de Patrice Bergeron (sur blessure) pour l'ensemble de la saison, les hommes entraînés par Claude Julien ont su tirer leur épingle du jeu afin de se qualifier pour les séries où ils ont posé de sérieux problèmes aux Canadiens de Montréal, poussant la franchise québécoise à devoir jouer un septième match alors qu'elle menait la série 3-0.

De tous les participants aux play-offs, l'équipe du Massachussets est la seule à avoir encaissé plus de buts qu'elle n'en a marqués. Elle n'a pas pour autant à rougir de son travail défensif, bien au contraire ! Protégé par le vétéran américain Tim Thomas - un des gardiens les plus réguliers et fiables de la NHL depuis le retour du lock-out et encore auteur d'une excellente saison - et Alex Auld - acquis des Coyotes de Phoenix pour pallier l'absence de Manny Fernandez (grave blessure au genou), le fond des filets de la cage des Bruins fut souvent difficile à trouver. D'autant plus que le Zdeno Chara, Aaron Ward et le jeune Dennis Wideman ont tous trois réalisés une bonne saison à la ligne bleue. Cette solidité défensive est, en quelque sorte, la marque de fabrique de Claude Julien. L'entraîneur québécois avait déjà mis en place un tel système de jeu axé avec New Jersey en 2006-2007 et Montréal entre 2003 et 2006 - avec plus ou moins de succès.

Le "paradoxe" de Boston provient donc de la faiblesse de son attaque. Si Marc Savard en totalise 78, seuls trois joueurs dépassent les 50 points - dont le défenseur slovaque Chara - et seuls deux attaquants ont plus de 20 buts (Marco Sturm, 27, et Chuck Kobasew, 22). Privée de sa vedette québécoise Bergeron et en manque de talents "purs", l'attaque des Bruins a peiné toute la saison. Si les Murray, Kessel, Axelson, Schaefer, Metropolit ou Lucic ont fait ce que l'on attendait d'eux, aucun de ces joueurs n'a su (ou pu) élever son niveau de jeu d'au moins un cran pour offrir des solutions offensives supplémentaires à Claude Julien - ce que certains avait prédit dès le début de saison.

Bref... Sans certaines circonstances - comme l'effondrement de la Caroline ou les (plus ou moins) mauvaises saisons de franchise comme Buffalo, Toronto et Tampa Bay, une solidité défensive et une solidarité à toute épreuve sur la glace - le fameux "collectif" si cher à d'autres disciplines sportives, on peut légitimement penser que Boston n'aurait pas fait les séries. C'est pourquoi il faudra regarder attentivement les mouvements de joueurs et personnels dans le Massachussets durant l'été avant de conclure à un possible renouveau pour cette franchise.

 

Seizièmes : Nashville Predators. Peu attendus après une cascade de départs, les Preds tiennent pourtant la route dès le début de saison. Ils sont finalement restés accrochés à la 8e place de la Conférence Ouest quasiment toute l'année, une performance que bien peu attendaient.

Le duo de gardien n'a pas été exceptionnel, le vétéran Chris Mason cédant souvent sa place à Dan Ellis. La défensive a en revanche progressé : les jeunes, comme Dan Hamhuis, Ryan Suter, Kevin Klein, Ville Koistinen et surtout Shea Weber constituent l'une des plus belles brigades d'arrières de toute la NHL. L'attaque pour sa part a manqué de mordant à l'occasion. Si Jason Arnott et Jean-Pierre Dumont ont su trouver la faille avec une bonne régularité, ce fut moins le cas de Martin Erat, David Legwand ou Alexander Radulov, le jeune Russe montrant heureusement des progrès sensibles. Pas de star offensive donc, ce qui forme à la fois la force et la faiblesse de l'équipe.

Nashville a bataillé férocement en playoffs, accrochant Detroit dans la série la plus compliquée pour les Wings, dès le premier tour. Malheureusement, de petites erreurs coupables et un manque de réalisme ont fait basculer la série. La saison reste prometteuse, le niveau des jeunes autorisant de bons espoirs pour l'avenir.

 

Dix-septièmes : Carolina Hurricanes. Favoris - logiques - de la division Sud Est en début de saison et à sa tête d'octobre à fin mars, les champions 2006 n'ont pas réussi à résister au retour des Capitals de Washington début avril - en partie à cause des nombreuses blessures que connut l'effectif de la Caroline dans le dernier quart de la saison. Pour la seconde année consécutive, les Canes se sont donc retrouvés privés des séries !

Pourtant, les hommes de Peter Laviolette ont fait preuve d'une impressionnante force de frappe offensive, bien emmenés - il faut le dire - par le joueur de centre Eric Staal (38 buts et 82 points) - et ce malgré les longues pertes, à un moment ou un autre, sur blessures de Ray Whitney (61 points en 66 matchs), Rod Brind'Amour (51 points en 59 matchs), Matt Cullen (49 points en 59 matchs), Justin Williams (30 points en 37 matchs) ou Chad Larose (23 points en 58 matchs). Il faut dire que les acquisitions, notamment, de l'ailier Sergei Samsonov (32 points en 38 matchs pour la Caroline) - en provenance de Chicago - et du défenseur au tempérament offensif Joseph Corvo (21 points en 23 matchs) - en provenance d'Ottawa - ont permis de maintenir un bon potentiel offensif.

Mais sans une défense solide, il est souvent difficile, si ce n'est de remporter le titre, au moins d'accéder aux séries. Et, en dépit d'une saison plus clémente (côté blessures) pour les cadres de la ligne bleue (Frantisek Kaberle en tête), la défense des Hurricanes ne s'est jamais présentée comme un excellent gage de garanties. En dehors de Bret Hedican, les défenseurs de la Caroline ont réalisé une saison assez mitigée.

Il faut dire qu'ils n'ont pas été aidés (comme la majorité de l'équipe) par leur gardien : entre un Cam Ward fragile et irrégulier et un John Grahame inutile, il a été souvent difficile d'obtenir de bons résultats sans une très bonne prestation offensive. Si Cam Ward fut l'une des principales raisons du succès des Canes en 2006, notamment lors des séries où il fut exceptionnel, le jeune gardien de la Caroline est devenu depuis une source d'insatisfaction pour Peter Laviolette. Depuis le titre, Ward présente sur les deux dernières saisons des statistiques dignes... d'un très bon back up tout au plus.

Avec un peu plus de chance l'an prochain - notamment moins de blessures, et quelques renforts pour compenser les départ possibles, les Canes ont les moyens d'espérer retrouver les séries.

 

Dix-huitièmes : Buffalo Sabres. Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas à Buffalo ! Après deux années consécutives de présence en finale de Conférence, les Sabres n'ont pu prendre part aux séries cette saison. Déjà affaiblis offensivement par les départs de leurs deux anciens co-capitaines (Brière et Drury) durant l'été 2007, les joueurs de Lindy Ruff ont du faire face à de nombreuses et importantes absences - notamment à la ligne bleue - qui ont affaiblie l'équipe tout au long de la saison.

Ainsi, le vétéran défenseur finlandais Teppo Numminen - opéré du cœur en septembre 2007 - n'a participé qu'à un seul match cette saison. Les blessures et/ou maladies n'ont également pas épargné Henrik Tallinder (absent 11 fois), Jaroslav Spacek (22 fois), Nathan Paetch (23 fois) et Dmitri Kalinin (36 fois). Pour compléter son alignement défensif, l'entraîneur de Buffalo a donc régulièrement utilisé Nolan Pratt (55 matchs) et puisé parmi ces jeunes prospects (Andrej Sakera, Mike Weber et Michael Funk).

Du côté offensif, les longues absences de Tim Connelly (48 matchs et 40 points), Maxim Afinogenov (56 matchs et 28 points) et Drew Stafford (64 matchs et 38 points) ont pesé sur le rendement de l'ex-meilleure force de frappe de LNH, "seulement" sixième cette année. On remarquera au passage que seuls trois joueurs (Derek Roy, Jason Pominville et Thomas Vanek) ont franchi la barre des 50 points cette saison contre neuf à l'issue du précédent exercice. Il est également intéressant de constater que les départs de Brière et Drury associés aux nombreuses blessures ont fait de Roy et Pominville les leaders offensifs de l'équipe - avec respectivement 81 et 80 points marqués (soit 18 et 12 points de plus qu'en 2006-2007). À l'inverse, Vanek a eu un impact moins important (64 points contre 84).

Dans les buts, Ryan Miller fut moins serein qu'en 2006-2007. Le cerbère numéro 1 des Sabres présente une fiche de statistiques plutôt moyenne : 2,64 buts alloués en moyenne (24ème dans la NHL pour ce chapitre) et 90,6% d'arrêts (29ème). Jocelyn Thibault n'a, quant à lui, pris part qu'à une douzaine de rencontres où il ne fut guère rassurant - en dehors d'une excellente sortie au Centre Bell contre les Canadiens de Montréal ponctuée d'un jeu blanc.

Enfin, on notera qu'à la date limite des transactions, le défenseur Brian Campbell - une des pierres angulaires de l'équipe - a été transféré aux Sharks de San José en retour de l'ailier droit Steve Bernier et du 1er tour de draft 2008 de l'équipe californienne. La situation d'agent libre de Campbell durant l'été 2008 - associée à la situation sportive des Sabres - a certainement poussé la direction de Buffalo à agir pour ne pas risquer de perdre ce joueur contre rien en retour. Était-ce un choix discutable dans le contexte de la franchise ?

 

Dix-neuvièmes : Edmonton Oilers. Un bilan incroyable aux tirs au but (15 victoires pour 4 défaites, dont 10 à 0 pour le gardien québécois Mathieu Garon qui a arrêté 30 tentatives sur 32) a permis à Edmonton de réaliser une saison honnête, même si Dustin Penner, obtenu à prix d'or, a déçu. Sérieusement rajeunis, les Oilers restent compétitifs toute l'année, manquant les playoffs pour trois points seulement.

Une saison globalement très positive, d'autant que la franchise de l'Alberta n'avait guère d'attentes, en pleine reconstruction. Il aura fallu pour cela des contributions étonnantes des rookies : les centres Sam Gagner et Andrew Cogliano ou le défenseur Tom Gilbert ont joué avec la régularité de vétérans, devenant les leaders de l'équipe. Robert Nilsson, assez énigmatique depuis son arrivée en NHL, a su faire de même, offrant de nombreuses solutions offensives à l'équipe, derrière les habituels Ales Hemsky et Shawn Horcoff.

Le jeu de l'autre gardien Dwayne Roloson est quand même resté très insuffisant derrière une défense assez fébrile. Edmonton n'est pas passé loin, mais une neuvième place de conférence reste déjà inespérée et très prometteuse pour la suite.

 

Vingtièmes : Chicago Blackhawks. L'attraction en début de saison, ce sont les arrivées des deux grands espoirs, Jonathan Toews le Canadien et Patrick Kane l'Américain. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le public de Chicago a retrouvé le goût du hockey grâce aux deux gamins. Ils marquent but sur but, et Toews inscrit au moins point et leur équipe débute fort. Avec à leurs côtés un Martin Havlat efficace (mais rapidement blessé), mais aussi Patrick Sharp, en gros progrès avec 36 buts et 62 points, on se prend à rêver d'un retour aux playoffs.

Malheureusement, Chicago ralentit. La blessure au genou de Jonathan Toews tombe mal, même si les seize matches manqués ne l'empêchent pas de marquer plus de buts que tous les autres débutants de la ligue. Le seul qui lui fera de l'ombre et le devancera au Trophée Calder, c'est son propre coéquipier Patrick Kane, qui a joué à un niveau étonnant pour un 18 ans.

Nikolai Khabibulin, sans être exceptionnel, rassure un peu la défense, qui progresse à vitesse grand V autour du jeune mais très solide duo Duncan Keith - Brent Seabrook. Mieux, le géant Dustin Byfuglien étonne, alternant aile droite et défense et se montrant très efficace dans les deux cas avec 19 buts. L'équipe finit plutôt fort mais échoue à trois points des séries. L'objectif restait cependant de bien intégrer les jeunes et de redynamiser le public : un objectif atteint et, au vu de la moyenne d'âge, l'avenir s'annonce radieux.

 

Vingt-et-unièmes : Vancouver Canucks. Le gardien Roberto Luongo a lancé Vancouver en très bonne posture, mais sans pouvoir pas compenser le manque d'offensive. Ce sera le leitmotiv d'une saison une nouvelle fois très décevante. Hormis les deux frères Sedin, et de bons progrès de Ryan Kesler, personne ne paraît capable de marquer. Les deux anciennes stars, Markus Näslund et Brendan Morrison, ont disparu de la circulation, paraissant orphelines de Todd Bertuzzi.

Personne pour marquer au sein de l'une des pires attaques de la ligue : il faut donc défendre, ce que Vancouver a su plutôt bien faire malgré quelques blessures. L'intégration des jeunes, comme Alex Edler ou Luc Bourdon, a bien fonctionné, renforçant les expérimentés Willie Mitchell, Mathias Öhlund et Sami Salo, mais l'équipe s'écroule complètement dans la dernière ligne droite, perdant 7 de ses 10 derniers matches.

Cela ne pardonne pas au sein de la redoutable division nord-ouest, laissant les Canucks à 3 points des playoffs. Une situation qui coûte sa place au manager Dave Nonis, pousse Näslund et Morrison vers la sortie... alors que, comble de malheur, le jeune défenseur Luc Bourdon a perdu la vie suite à un accident de moto. Vancouver est en grand bouleversement avant la saison prochaine.

 

Vingt-deuxièmes : Florida Panthers. Ce n'est pas une grosse surprise de retrouver les Panthers hors des séries. Malgré les nombreux changements opérés durant l'été 2007, on savait en début de saison que l'avenir de l'équipe floridienne dépendrait d'un certain nombre de circonstances favorables - qui ne sont pas venues. Globalement, les Panthers ont réalisé une bonne saison... mais sans plus !

Souvent annoncé dans de nombreuses rumeurs de transfert, la star finlandaise de l'équipe Olli Jokinen a terminé la saison en se contentant de 34 buts et 71 points. L'autre "vedette" Nathan Horton, et Stephen Weiss réalisent, tous deux, une saison 2007-2008 presque copie conforme de la précédente. David Booth, pour sa deuxième saison, engrange 40 points (22 buts et 18 assistances) avec un ratio +/- de +13 en 73 matchs, ce qui est une grosse progression. Rostislav Olesz (22 ans) réalise, quant à lui, 26 points en une cinquantaine de matchs pour sa première saison. On peut tout de même regretter pour les hommes de la Floride le fait que Richard Zednik (15 buts et 26 points en 54 matchs) n'ait pu être présent tout au long de la saison.

En défense, si Jay Bouwmeester et Steve Montador ont assez bien tenu leur rôle, d'autres joueurs n'ont pu montrer toute l'étendue de leur potentiel, blessures et gestion de l'effectif imposant un "turn over" relativement fréquent. Dans les buts, Tomas Vokoun réalise le travail que l'on attendait de lui sans toutefois parvenir à élever son niveau de jeu pour se placer parmi les 10 meilleurs gardiens de la NHL - condition qui aurait sûrement permis aux Panthers de poursuivre leur route au printemps.

Il ne reste plus qu'à espérer que cette saison n'est qu'une montée en puissance des floridiens. Même si Jokinen est sur le départ, les rumeurs s'intensifiant à son sujet, avec les jeunes joueurs qui émergent et une marge de manœuvre sous le plafond de masse salariale relativement importante, les Panthers ont largement de quoi faire pour s'améliorer et espérer accrocher le bon wagon l'année prochaine.

 

Vingt-troisièmes : Phoenix Coyotes. C'est la surprise de l'année. Ilya Bryzgalov, pris au ballottage, permet aux Phoenix Coyotes d'accrocher les meilleurs et d'avoir le meilleur bilan à l'extérieur à la mi-saison. Les troupes de Wayne Gretzky ont affiché des progrès sensibles, et si les playoffs restent encore loin (8 pts), la franchise de l'Arizona s'en rapproche.

Le capitaine Shane Doan a su donner l'exemple, et l'arrivée des deux jeunes, Peter Mueller et Martin Hanzal, a dynamisé l'attaque. Les contributions de Radim Vrbata et Steven Reinprecht ont également bien aidé à faire la différence. Comme la défense est plutôt intéressante, avec Derek Morris, Zbynek Michalek, Keith Ballard derrière la star Ed Jovanovski, les résultats ont rapidement suivi. Phoenix a malgré tout manqué de carburant dans la dernière ligne droite, ne gagnant que deux des dix derniers matches.

Insuffisant, mais tout est rapidement fait pour enchaîner. La jeune star Kyle Turris est signée et débute trois matches, puis deux des meilleurs espoirs de l'équipe sont mis sous contrat : Kevin Porter, joueur universitaire de l'année, et son coéquipier buteur Chad Kolarik postuleront à une place de titulaire au camp d'entraînement, un an après avoir lancé de solides seconds couteaux comme Keith Yandle, Daniel Winnik et le teigneux Daniel Carcillo. Mieux, Gretzky saura négocier et obtenir le capitaine des Panthers, Olli Jokinen : un centre numéro 1 pour rivaliser avec les grands gabarits de la concurrence, un maître coup sur le marché, même si la défense fut un peu sacrifiée pour l'obtenir.

 

Vingt-quatrièmes : Toronto Maple Leafs. Contrairement à la précédente saison, il n'aura pas fallu attendre la toute dernière journée pour constater que les Maple Leafs ne prendraient pas part aux séries du printemps. Toronto - pourtant toujours bien emmené par Mats Sundin (32 buts, 78 points et un ratio +/- de +17 en 74 matchs) - a raté sa saison, le directeur général John Ferguson Jr. faisant les frais en janvier de ce qui est considéré comme un fiasco.

Côté satisfactions, en plus de Sundin, les leaders "maison" ont réalisé, dans l'ensemble, une bonne saison. Ainsi, les attaquants Nik Antropov, Alexander Steen, Alexei Ponikarovsky ou Darcy Tucker et les défenseurs Tomas Kaberle, Pavel Kubina, rendent des copies attendues sur le plan offensif. Kyle Wellwood (21 points en 59 matchs) a vu sa saison plus fortement perturbée par les blessures. Certains jeunes offrent aussi de belles promesses pour l'avenir : le centre Jiri Tlusty (20 ans) et le défenseur Anton Strålman (22 ans) prennent, tous deux, part à une cinquantaine de matchs pour leur toute première saison NHL - marquant respectivement 16 et 9 points.

Les retouches faites durant l'été n'ont pas eu les effets escomptés. Jason Blake - diminué par une forme de leucémie - n'inscrit que 15 buts (contre 40 en 2006-2007 avec les Islanders). Mark Bell - ennuyé par la justice pour avoir provoqué un accident en état d'ivresse - n'a pris part qu'à 35 rencontres et devra passer six mois en prison aussitôt la saison terminée.

L'autre (gros) point noir de la saison, revient à la défense. Victimes de blessures de certains cadres en cours de saison (Bryan McCabe et Andy Wozniewski) et affaiblie par un manque de mobilité et une lenteur quasi généralisés, les lignes défensives offrent rarement des sorties convaincantes. De ce fait, Andrew Raycroft et Vesa Toskala se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes. Si le Finlandais ne s'en sort relativement pas trop mal compte tenu du contexte, Raycroft montre lui très vite ses limites.

Au final, Toronto a connu une saison que certains qualifieront sûrement de prévisible. La prochaine saison pourrait être encore plus dure avec le départ d'un certains nombre de cadres.

 

Vingt-cinquièmes : Columbus Blue Jackets. Pascal Leclaire s'est révélé au grand public comme l'une des valeurs montantes dans les cages, ce qui lui a permis de participer aux championnats du monde. Malgré cela, les troupes de Ken Hitchcock manquaient de constance offensivement. La fin de saison en témoigne avec seulement deux succès dans le dernier mois et un bilan offensif qui ne franchit même pas la barre des 200 réalisations.

Rick Nash a certes joué à son niveau habituel, mais il est demeuré esseulé. Nikolai Zherdev a connu une bonne saison, mais David Vyborny, pour la première fois déclinant, Fredrik Modin, blessé rapidement, et Mike Peca ont moins pesé, alors que les jeunes espoirs choisis assez haut ces dernières années (Dan Fristche, Alexandre Picard, Gilbert Brûlé) illustrent surtout l'échec des recruteurs de l'Ohio...

En somme, une nouvelle saison ratée pour la seule et unique franchise de la ligue à n'avoir jamais connu les playoffs. Et au vu de l'effectif, on se demande si ce sera pour 2008-2009. Au chapitre satisfactions, la défensive a globalement bien tenu le choc ; Rostislav Klesla a confirmé, le prometteur Kris Russell s'est bien intégré... Ce sera peut-être par ce biais que l'équipe pourra remonter au classement.

 

Vingt-sixièmes : New York Islanders. Victimes des contrats "généreux" - si ce n'est "fantaisistes" - qu'ils ont accordé à certains joueurs et/ou d'échanges globalement pénalisant pour l'équipe, les dirigeants des Islanders n'ont pas été en mesure de construire une équipe capable d'aller se battre pour atteindre les séries.

L'attaque a terminé avant-dernière de NHL, avec comme meilleur marqueur Mike Comrie à seulement 49 points en 76 matchs. La défense a dû faire sans Aaron Johnson (30 matchs joués), Cris Campoli (46 matchs joués), Bryan Berard (54 matchs joués), Andy Sutton (58 matchs joués), Brendan Witt (59 matchs joués) et/ou Radek Martinek (69 matchs joués) - ces six joueurs s'étant sérieusement blessés à différents moments de la saison. Avec un réservoir de jeunes joueurs plutôt faible, difficile dans ces conditions de présenter une défense solide, d'autant plus que Marc-André Bergeron est transféré à Anaheim dans le dernier tiers de saison - alors que le sort des Islanders semblait définitivement scellé.

Rick Di Pietro a, donc, eu beaucoup de travail dans les buts et n'a pas démérité compte tenu de la situation de l'équipe. Le gardien des Islanders a même profité de cette saison 2007-2008 pour participer à son tout premier All Star Game. On notera également que son substitut - Wade Dubielewicz - présente des statistiques plus qu'honorables pour un remplaçant (9 victoires, 10 défaites dont une en prolongation, une moyenne de 2,70 buts alloués et un pourcentage d'arrêts de 91,9%. Cela n'a pas échappé à Kazan et il a préféré rejoindre la Russie que prolonger avec les Islanders où son avenir est bouché par le contrat de 15 ans de Di Pietro.

Les New-Yorkais risquent de payer encore bien longtemps les mauvais choix de gestion de l'effectif durant les précédentes saisons

 

Vingt-septièmes : Saint-Louis Blues. À mi-saison, les Blues sont huitièmes de leur conférence et en bonne position pour viser un retour en phases finales. Mais l'arrivée d'Andy McDonald met du temps à se faire sentir au centre, et lorsque les adversaires vont passer la vitesse supérieure, les Blues seront irrémédiablement distancés.

De l'attaque à la défense, il n'y a pas grand-chose à ressortir de la saison. On notera juste que les nouveaux meneurs de l'équipe s'appellent Brad Boyes, meilleur marqueur, Jay McClement, Lee Stempniak et David Backes, qu'Erik Johnson a fait ses débuts à l'arrière avec une saison honnête et que David Perron a surpris en décrochant une place à 18 ans.

Les problèmes défensifs n'ont pas vraiment trouvé de solution même si le gardien Manny Legace a signé une bonne saison. Les bons espoirs apparus en fin de saison 2006-2007, terminée aux portes des playoffs, ont été quelque peu déçus avec une modeste 14e place à l'ouest, alors que l'arrivée de Paul Kariya laissait présager un meilleur bilan. Il faudra désormais rebondir autour des jeunes, plutôt prometteurs.

 

Vingt-huitièmes : Atlanta Thrashers. Les Trashers ont très vite confirmé dès le début de la saison régulière les limites et lacunes annoncées avant saison. Après à peine 6 matchs joués, l'entraîneur Bob Hartley est congédié par la direction du club qui estime que l'équipe - dotée de 10 nouveaux joueurs dont quelques rookies - n'a pas assez de résultat. Mais ce changement n'a rien fait : jamais Atlanta ne sera dans le rythme. L'équipe ne parvient pas, de ce fait, à rééditer l'exploit de sa qualification de 2006/07.

Si Ilya Kovalchuk (52 buts et 87 points), Marian Hossa (26 buts et 56 points en 60 matchs avant son transfert vers Pittsburgh) et dans une moindre mesure Éric Perrin (45 points) et Vyacheslav Kozlov (41 points) ont bien tenu leur rôle, aucun autre joueur n'est réellement sorti du lot.

Devant les buts, la direction du club espérait beaucoup du duo suédo-finlandais Johan Hedberg et Kari Lehtonen. Si le second a plutôt bien répondu aux attentes, le premier s'est montré relativement décevant. Au final, les Trashers présente la plus faible défense de la NHL.

Seules les prestations de quelques rookies ont finalement donné de quoi se réjouir : le centre Bryan Little (20 ans, 16 points en 48 matchs) ou le défenseur Tobias Enström (21 ans, 38 points en 82 matchs). Et l'échange avec les Penguins (Marian Hossa) a permis à l'équipe d'obtenir, en plus du vétéran Mark Recchi, les jeunes attaquants Colby Armstrong et Erik Christensen. Autrement dit, avec un joueur tel que Kovalchuk, Atlanta a de quoi construire dans le temps. Sera-ce suffisant pour l'année prochaine ? Tout dépendra du travail de Waddell durant l'été 2008.

 

Vingt-neuvièmes : Los Angeles Kings. Décimés tous les ans par les blessures, les Kings se savaient en période de reconstruction. Pourtant, le recrutement avait été plutôt intéressant. Les arrivées de Tom Preissing, Kyle Calder, Ladislav Nagy et Michal Handzus, conjuguées au développement de Alexander Frolov, Mike Cammelleri, Anze Kopitar, Dustin Brown et Patrick O'Sullivan pouvaient laisser penser qu'un coup était jouable.

Après un début à Londres contre Anaheim, Los Angeles sera malheureusement rapidement décroché et hors course dès la mi-saison. La faute à une situation calamiteuse dans les cages avec la pire défense de l'ouest. Los Angeles a certes pu faire débuter le prometteur Jack Johnson, auteur d'une bonne première saison, mais les gardiens n'ont jamais trouvé le rythme. Entre Dan Cloutier, blessé, Jason LaBarbera, inconstant, mais aussi Jonathan Bernier, le junior encore trop tendre renvoyé en ligue du Québec, les Kings n'ont jamais trouvé la solution et la constance nécessaires. L'inattendu Suédois Erik Ersberg a finalement terminé la saison.

Ainsi, hormis quelques jolis coups et beaux succès, malgré une attaque intéressante, les Californiens terminent lanterne rouge. L'intersaison devrait apporter quelques bouleversements, et la draft sera déterminante pour l'avenir d'une franchise en perdition depuis plusieurs saisons.

 

Trentièmes : Tampa Bay Lightning. Coincé par une masse salariale imposante, miné par les blessures - plus ou moins - sérieuses tout au long de la saison (Brad Richards, Michel Ouellet, Chris Gratton, André Roy, Dan Boyle, Brad Lukowich, Doug Janik) et en proie à de grosses difficultés devant la cage, le Lightning n'a jamais été dans le bon tempo pour espérer être dans la course aux séries. La mission pour les hommes de John Tortorella était, tout simplement, impossible cette saison.

Seuls Vincent Lecavalier (40 buts et 92 points) et Martin Saint-Louis (25 buts et 83 points) ont tiré leur épingle du jeu durant cette saison catastrophique. Brad Richards, un peu plus en retrait (51 points en 62 matchs), a - quant à lui - été échangé à la date limite des transferts (vers Dallas). Cette transaction, arrivée à un moment de la saison où l'élimination de Tampa Bay ne faisait plus aucun doute, a eu le mérite de faire de la place dans la masse salariale du Lightning et d'apporter un peu de profondeur à l'attaque - avec les acquisitions en retour de Jeff Halpern et Jussi Jokinen.

Cette longue saison a abouti, également, sur le départ de Tortorella. Certes, l'entraîneur vainqueur de la Coupe Stanley en 2003 n'est pas le seul responsable de la situation de la franchise. Mais son comportement envers certains de ses joueurs associé au manque de résultats ont certainement eu raison de lui.

Reste maintenant à Tampa Bay à reconstruire une équipe autours de ses deux leaders Lecavalier et Saint-Louis. En terminant dernier de la NHL, le Lightning s'est assuré le premier choix de repêchage 2008 - Steven Stamkos - ce qui devrait aider l'équipe à moyen terme. Il faudra trouver une solution aux problèmes posés par le poste de gardien de but car ni Johan Holmqvist (impliqué dans l'échange avec Dallas), ni le jeune Karri Rämö et encore moins Marc Denis ont été en mesure cette saison de fournir des prestations digne d'un numéro 1.

 

Nicolas Leborgne (Conférence Ouest) et Benjamin Lanarre (Conférence Est)

 

 

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