Suisse 2007/08 : présentation

 

Tout ce qu'aura gagné Bienne, le champion frustré de LNB, c'est l'animosité de ses pairs à travers un conflit larvé avec la Ligue nationale pour l'obtention d'une montée sur tapis vert, allant jusqu'à brandir la menace de recours juridiques. Mais voilà, ses recours judiciaires n'auront abouti à rien. Et sûrement pas à éradiquer ce fléau que sont pour lui les barrages de promotion/relégation. Une croisade, une obsession même...

Leur abolition n'était certes pas à l'ordre du jour du côté fédéral, mais une poignée de réformes, dictées par une nouvelle réglementation des transferts internationaux, a légèrement bouleversé ce dossier sensible. Sans négliger la forme (adoption d'un nouveau logo, d'un nouveau trophée de champion, et d'une dénomination officielle, celle de National League), le hockey suisse a également modifié le fond...

Moins d'étrangers... et plus de clarté ?

Appelés à tracer les grandes lignes de future saison 2007/08, les grands pontes du hockey helvétique ont tout d'abord pris acte de la rigueur nouvellement affichée par l'IIHF sur les transferts internationaux. Devenues monnaie courante, ces retouches de dernières minutes et autres restructurations massives font désormais partie du passé. Alertée par certaines dérives, devenues coutumières, de divers clubs de LNA et LNB à l'occasion des phases finales, l'IIHF a donc mis un terme à ce procédé en imposant le 31 janvier comme date butoir. Passée cet instant, les ambitieux de LNB (comme Bienne dans un passé très récent) ou les cancres habituels de LNA (comme Bâle et Fribourg-Gottéron notamment, jamais avares de tels stratagèmes par le passé) devront se contenter de ce qu'ils auront alors en rayon...

Dans le même temps, la barre des importés s'est vue réduite d'une unité (soit quatre), rendant les places encore plus chères pour les étrangers de l'élite. Suivant cette logique, les clubs, soucieux d'uniformiser le nombre de mercenaires autorisés pour les barrages de promotion/relégation, jadis élargis à cinq importés pour le challenger de LNB, ont tranché ce cas diablement épineux. Dorénavant, le cancre de LNA devra s'aligner sur son concurrent, soit deux étrangers ! Une petite révolution... qui ravive évidemment les appétits en LNB et démontre que la voie vers l'élite n'est peut-être plus si obstruée que cela. Les fonds de tiroirs de LNA sont prévenus, il ne fera pas bon s'aventurer dans ces eaux troubles au printemps prochain !

Dans la continuité de ces bouleversements majeurs de la routine du hockey suisse, la ligue a également fait table rase des playoffs à la carte, en LNA du moins. Finie donc la sélection de son adversaire pour les quarts de finale, et retour annoncé, pour cette année du moins, au format traditionnel. La sélection restera toutefois d'actualité à l'étage inférieur, où le relatif succès des derniers playoffs (avec de nombreux derbies à la clé et de bonnes affluences) auront joué en sa faveur. Un temps mis en cause, la séance de fusillade décidera encore du sort d'un match en play-offs, toujours après une prolongation de vingt minutes.

Krueger - Davos, le feu sous la glace

Ce qu'il transpira également de ces réformes menées en juin, c'est la volonté affirmée de recréer une union sacrée autour de la sélection nationale. Fragilisée par l'entêtement du sélectionneur national Ralph Krueger à ignorer les forces du HC Davos, la Nati paye les pots cassés des absences systématiques de leaders offensifs de la trempe de Reto von Arx et Michel Riesen. Ces deux-là, bannis de la Nati depuis leurs déboires avec le technicien germano-canadien, brillent ainsi en championnat sans être réellement éligibles au tricot national. Dorénavant, et dans une volonté de prôner l'union sacrée, le dialogue sera renouée entre les deux parties. Krueger ne semblait pas, à première vue, totalement emballé par ce compromis. Mais à moins de deux ans du Mondial helvète (à Berne et Kloten), il serait de bon ton pour tout le monde d'accorder enfin ses violons...

 

Les clubs de LNA

 

À tout seigneur tout honneur. Le champion en titre Davos a conservé la quasi-totalité de son ossature. Seul bémol, le départ de Jonas Hiller, le MVP de l'année au pays du gruyère, recruté par Anaheim après son brillant mondial moscovite. À défaut de miser sur un élément aussi solide que Hiller, Davos devra adouber le jeune Reto Berra. Gardien de grande taille, réputé pour sa technique, l'ex-Zurichois aura appris dans l'ombre de Sulander chez les ZSC Lions, tout en se montrant un peu tendre lorsque son temps fut venu en playoffs. Avec Berra, mais aussi Leonardo Genoni, également sorti de la pépinière zurichoise, Davos tient-là deux jeunes loups qui devront rapidement se montrer dignes de la confiance qui leur est accordée. Cela devrait se faire en douceur vu le matériel déployé en zone défensive. Ainsi le vétéran finlandais Janne Niinimaa abordera l'après-NHL en rejoignant une défense très complémentaire, bâtie autour du capitaine Marc Gianola et consolidée par le travail des Jan von Arx, Benjamin Winkler, Gian-Marco Crameri et Pascal Müller. Les plus jeunes comme Gian-Andrea Randegger ou le grand espoir Lukas Stoop, finalement arraché à Zurich, auront également leur mot à dire.

Le HCD, comme souvent d'ailleurs, ne présente que des garanties fiables. Celles d'un système rôdé et d'un contingent complémentaire, où le trio phare composé du Canadien Alexandre Daigle et des deux "bannis" de la Nati (le créateur Reto von Arx et le finisseur retrouvé Michel Riesen) sera appelé à renouveler ses performances de l'hiver passé. Plus ou moins écarté en fin de saison par le "gourou" Arno Del Curto, Loïc Burkhalter devra confirmer sa progression derrière la ligne de parade. L'emblématique Josef Marha, qui monte traditionnellement en puissance pour les séries, apportera encore dans les deux sens, à l'instar de son compatriote Petr Taticek ou de l'international Andres Ambühl. La relève sera elle symbolisée par les frères Wieser (Dino et Marc) et l'espoir Dario Bürgler, dont les promesses zougoises ne demanderont qu'à éclore. Sans oublier, évidemment, le héros de la finale 2007, l'homme qui tomba à pic, le désormais célèbre Robin Leblanc. Il sera appelé à franchir un palier pour ne pas en rester à ce seul fait d'armes. Quant à Sandro Rizzi et Peter Guggisberg, deux autres maillons essentiels du système grison, ils sont rentrés légèrement diminués d'une tournée finlandaise. Mais pas autant que le défenseur Marc Heberlein, dont le genou gauche meurtri aura forcé à mettre un terme à sa carrière, à 25 ans.

La cohésion du groupe, point fort indéniable de l'an passé, a donc été préservée. Un atout de plus pour Arno Del Curto, qui dictait l'an passé les meilleures équipes spéciales du pays... Le champion en titre jouera une petite partie de ses destinées sur le rendement de ses deux gardiens.

 

Berne a certes échoué d'un fil dans la conquête du titre mais ses prérogatives ne changeront guère. Bâti sur de solides fondations, le club de la capitale misera une fois de plus sur ses atouts défensifs. Sur son nuage en playoffs, le gardien Marco Bührer pourra encore compter sur le savoir-faire des internationaux Martin Steinegger et Beat Gerber, auxquels s'est greffé Nathan Dempsey. Le vétéran canadien a le profil même du blueliner d'expérience, et même offensif si l'on s'en tient à ses faits d'armes outre-Atlantique. Outre l'arrivée de l'espoir genevois Philipp Rytz (qui sera dans un premier temps prêté à Neuchâtel), la BernArena renouera avec un patronyme célèbre puisque Marc Leuenberger arrive du rival cantonal (Langnau) pour compléter les lignes défensives aux côtés de David Jobin, Reto Kobach ou Philippe Furrer.

Pour qu'un plan se déroule sans accrocs, mieux vaut également compter sur une attaque certes travailleuse, mais également percutante. Malgré la perte du top-scoreur Simon "casque d'or" Gamache, le club de la capitale semble plus armé que jamais pour parvenir à ses fins. L'insaisissable Québécois, brillant tout l'hiver aux côtés du double-passeport Christian Dubé, tentera dorénavant de s'imposer à Toronto en NHL. Le SCB a donc perdu en créativité, mais gagné en robustesse avec l'ailier fort Ramzi Abid, autre pointure d'AHL. Le Québécois a rapidement griffé son territoire en pré-saison, enfilant les goals comme des perles... Et au cas où Dubé serait indisposé, Berne a mis la main sur le centre tchèque Patrik Stefan, un ancien premier choix de draft ! Avec ces deux-là, John Van Boxmeer tient de très gros calibres destinés à compléter les autres étrangers du groupe, le polyvalent Christian Berglund et le centre Sébastien Bordeleau. Vous avez dit concurrence ?

La complémentarité et l'expérience des lignes d'attaque resteront de sérieux atouts pour les Bären car les habituels leaders offensifs sont toujours là. À commencer par le "sixième étranger", un Christian Dubé dont l'influence sera une nouvelle fois prépondérante. Chez les nationaux, les rotations ne manquent pas et le trio défensif Ivo Rüthemann - Thomas Ziegler - Marc Reichert avait fait merveille l'an passé, tandis que les responsabilités offensives de Patrik Bärtschi seront à coup sûr accrues. Enfin, Alex Chatelain, l'âme du repli bâlois, sera une solution défensive de plus. Blessé pour l'entame de saison, Raeto Raffainer sera temporairement remplacé par Sandro Moggi. Retranché vers le club-école zurichois après le mauvais automne des ZSC Lions, Moggi avait préalablement signé en LNB, à Langenthal, où il devrait retourner dès le retour de Raffainer. Le tout étant de tourner la page André Rötheli.

Berne sera encore un favori grandeur nature, sans failles apparentes et avec une rigueur et une sûreté défensive de tout premier ordre. Le mot d'ordre est clair dans la capitale : le titre. Et rien d'autre !

 

Kloten est l'équipe qui monte en LNA. Les Aviateurs, double demi-finalistes en titre, planeront encore en formation homogène où l'expérience côtoiera encore la jeunesse. Bref, un contingent très proche de son devancier, mais tout aussi redoutable, notamment en jeu de puissance. Parmi les rares modifications de l'intersaison, les deux cols-bleus étrangers Aris Brimanis et Chris Herperger sont partis en DEL, remplacés par le défenseur finlandais Jan-Axel Alavaara, précieux dans tous les registres avec Frölunda en Elitserien.

C'est d'ailleurs-là la seule arrivée notable, excepté le capitaine polyvalent de Langnau, Michael Liniger. Car Kloten, fidèle à sa réputation, préfère jouer ses cartes sur sa brillante relève. En compagnie d'Alavaara donc, mais aussi du défenseur de l'année Radek Hamr et de l'offensif Fabian Guignard, encore incertain du fait d'une santé rendue précaire par les blessures, les Marc Welti et autres Marc Schulthess seront à bonne école. De son côté, Patrik von Gunten, l'espoir de l'année, devrait franchir un nouveau palier et prendre du galon en sélection nationale. La vague de cette jeunesse triomphante n'a pas encore atteint les filets, un domaine où règne en maître Ronnie Rüeger, dont le métier reste essentiel en séries.

Aux avant-postes, l'arme fatale Kimmo Rintanen risque encore de faire la pluie et le beau temps sur la lancée d'une saison 2006/07 exceptionnelle. Avec le vif Domenico Pittis et Sven Lindemann, le Finlandais devrait encore faire du grabuge dans les défenses adverses. Derrière ce tandem de choc, la complémentarité est de mise avec le vétéran Marcel Jenni (37 ans), toujours précieux dans les moments chauds (tellement qu'il s'est vu accorder une rallonge jusqu'en 2011), le capitaine Romano Lemm et Frédéric Rothen, presque grands frères d'une véritable armée de jeunes talents. Car la relève pousse fort derrière, à l'image d'un Viktor Stancescu ou des Cyrill Bühler, Gianni Ehrensperger et surtout Roman Wick. Ces gaillards, mais aussi quelques autres n'en doutons pas, seront à étudier d'un œil attentif. Qu'on se le dise, le Kloten d'Anders Eldebrink est à surveiller comme le lait sur le feu.

 

Zoug s'installe comme un solide outsider derrière ce trio et misera avant tout sur la stabilité de ses ingrédients. Le duo composé du diablotin Paul Di Pietro et du rapide Duri Camichel, explosif sur tous types de terrains, sera encore un axe majeur d'une offensive où le vétéran russe Oleg Petrov sera de nouveau appelé à rayonner. Peu de mouvements donc, et le centre canadien Dale McTavish (ZSC Lions) remplacera poste pour poste le Tchèque Kamil Piros (parti à Cologne). Parmi cette brigade de choc sévira toujours l'ex-enfant-terrible Michal Grosek, qui était à la longue devenu un caillou dans la chaussure de Chris McSorley à Genève-Servette. La profondeur ne sera donc pas un souci pour Sean Simpson avec Patrik Oppliger, Corsin Casutt et Trevor Meier, alors que la perte de Paolo Duca (vers Ambrì) sera à évaluer, tout comme la marge de progression de l'espoir Jannik Steinmann. Thomas Walser (Rapperswil) tentera quant à lui de se relancer alors que Björn Christen vient de boucler la meilleure saison de sa carrière, s'affirmant comme une redoutable option offensive derrière le quatuor majeur cité plus haut.

Globalement, l'EVZ a joué sur la continuité de ses résultats passés en conservant son ossature. Il en va de même à l'arrière malgré le retour au pays (chez le champion MODO) du Suédois Per Hållberg. L'expérimenté Barry Richter occupera le quatrième accessit étranger et animera fidèlement les jeux de puissance. Le transfuge bernois Dominic Meier sera appelé à remplacer le retraité Livio Fazio et complétera le secteur défensif aux côtés des Michael Kress, Patrick Sutter, René Back et autres Rafael Diaz. Enfin, le filet sera encore bien gardé par Lars Weibel. À Zoug, il n'y a donc que des valeurs sûres...

 

Lugano cherchera à se relancer après une saison assez irrégulière. Malgré sa partie de "cache-cash" avec le fisc à la fin de l'été dernier, "Il grande Lugano" reste friand de grands noms. Ainsi, pour faire place aux nouveaux, les gros salaires importés de NHL (Dick Tärnström et Jason Strudwick) sont partis. De même que le centre suédois Rickard Wallin (Färjestad). Une perte qu'Ivano Zanatta et son staff espèrent combler avec la venue du vétéran Marty Murray. Le Canadien aux 270 matchs de NHL, reconnu pour son sens du jeu, avait flambé voilà quelques années du côté de Villach et Cologne. Fort d'une telle réputation, il devra conduire une attaque très dense.

L'ailier finlandais Jukka Hentunen fait désormais partie des meubles et reste une valeur sûre en LNA, à l'instar de l'Américain Landon Wilson et de la pléiade d'internationaux suisses du HCL. Notamment un Sandy Jeannin restant une solide rotation offensive aux côtés d'un Kévin Romy que l'on espère remis de ses pépins physiques. À l'instar de Flavien Conne, tourmenté par ses adducteurs et restant sur une année quasi-blanche. Pour adjoindre Valentin Wirz, Raffaelle Sannitz et Andy Näser dans les basses besognes, Lugano s'est surtout attaché les services d'un autre international, Thierry Paterlini (Zurich Lions), mais aussi des seconds couteaux Mike Knoepfli (Genève-Servette) et Dario Kostovic (Ambrì). Sera-ce néanmoins suffisant pour faire oublier Sébastien Reuille et surtout Ryan Gardner, tous deux (re)partis sous d'autres cieux ?

Fébrile en post-saison, Simon Züger demeure en revanche une solide garantie en vue des quatre rondes de la saison régulière. Sa doublure Raffael Walter, déjà bien aguerrie à la LNB avec Viège, sera une bonne solution de rechange. Pour remplacer Dick Tärnström, Lugano s'est trouvé une autre pointure calibrée NHL, même si cette dernière (Yannick Tremblay en l'occurrence) restait présentement cantonnée à l'AHL. Tout aussi porté sur l'offensive que le Suédois, Tremblay densifiera le jeu défensif bianconero aux côtés de Timo Helbling. Ballotté entre ligues mineures et piges dans la grande ligue, le Bâlois est donc rapatrié au pays pour compléter l'expérience de Julien Vauclair. Un autre international, Steve Hirschi, sera le quatrième maillon d'une chaîne comprenant en outre Andreas Hänni, Krister Cantoni, sans oublier le prometteur Alessandro Chiesa. La régularité (et la santé) seront-elles au rendez-vous cette année ?

 

Rapperswil-Jona refait du neuf avec du vieux en rappelant un certain Kari Eloranta. Le moustachu est donc de retour aux affaires, et son adjoint ne sera autre que Mike Richard, l'ancienne gâchette maison qui sévissait encore en LNB, du côté des GCK Lions... Cela fleure donc bon la nostalgie dans le canton de Saint-Gall, où reviennent également l'attaquant défensif Sébastien Reuille (après trois ans du côté de Lugano) et le centre finlandais à licence suisse Niki Sirén (Langnau) !

Fort de ce quatuor de revenants, 'Rappi' aspire à plus de régularité, même si le départ de l'espoir de l'année Brady Murray (appelé en NHL) affaiblit indéniablement l'offensive. Hormis le vieillissant Mikko Eloranta, tous les étrangers ont re-signés, même la star polonaise Mariusz Czerkawski. Une fois encore, le Polonais guidera l'offensive saint-galloise en profitant de sa supériorité technique et d'une vista préservée. L'autre leader sera encore le centre canadien Stacy Roest, qui entamera sa cinquième saison au club, alors que l'ailier suédois Niklas Nordgren devrait encore butiner dans l'ombre. Tourmenté par les blessures, le buteur zurichois Daniel Steiner espère se relancer aux côtés du col-bleu Sven Helfenstein (ex-ZSC Lions). Le vétéran Claudio Micheli sera toujours présent, de même qu 'Oliver Kamber, qui tira profit en fin de saison de son alignement aux côtés de Czerkawski et Murray. Il en va de même pour Bernois Rolf Schrepfer et les attaquants-défensifs Stefan Hürlimann et Markus Bütler.

Renforcé à l'avant, 'Rappi' l'est aussi à l'arrière où le retour de blessure du gardien Marco Streit ne sera pas un luxe après le médiocre intérim du Canadien Scott Langkow en fin de saison. La défense s'articulera autour du Finlandais Tom Koivisto et des néo-internationaux Patrick Fischer et Cyrill Geyer, alors que Gaétan Voisard, précieux l'an passé du côté de Bâle, sera un très solide complément aux Noël Guyaz et autres Sandro Gmür. Les Lakers ont de quoi donner pas mal de fil à retordre cette saison.

 

Les promesses de l'automne passé n'auront certes pas été couronnées de réussite et Chris McSorley aura surtout agi en retouchant partiellement son contingent étranger. Aussi Genève-Servette sera toujours tributaire de son leader charismatique, un Serge Aubin brillant dans tous les registres et catalyseur de toute une attaque. Dans son sillage, l'ailier Kirby Law devra ôter ce petit sentiment d'inachevé alors que Jean-Pierre Vigier, une connaissance d'Aubin, débarque aux Vernets, fort d'un certain statut comme attaquant défensif en NHL. Le contexte devrait permettre au Franco-Manitobain de s'épanouir offensivement et de faire oublier l'inefficace Jamie Wright.

Laurent Meunier, finalement conservé (au contraire de Yorick Treille parti en DEL) malgré quelques touches en Finlande, pouvait espérer débuter la saison comme titulaire. Mais voilà, l'arrivée d'une ultime pointure étrangère, l'ailier slovaque Juraj Kolnik, lui coup proprement l'herbe sous le pied. La venue de ce buteur-né, entièrement formé en Amérique et titulaire sur une troisième de NHL (en Floride), retranchera donc le capitaine de l'équipe de France en tribunes en plus de sacrément diversifier l'offensive. Chris McSorley pourra toutefois l'activer au besoin, bien conscient des qualités défensives et de l'abnégation sans bornes du Français "aux trois poumons" comme on dit aux Vernets...

La vista de l'inoxydable Igor Fedulov, qui fut l'allié du duo français l'hiver dernier, sera de nouveau sollicitée, tout comme l'intensité de Thomas Déruns et Jan Cadieux alors que les néo-internationaux Paul Savary et Morris Trachsler auront eux aussi leur part de responsabilité. Il n'est pas encore dit que Florian Conz, le petit prince du LHC, puisse s'imposer dès sa première année à l'autre bout du Léman, mais le jeu en vaut la chandelle.

L'imposant Goran Bezina a sans conteste la carrure du "mercenaire" de la défense. Avec son apport offensif et son pouvoir d'intimidation, l'international d'origine croate reste l'atout majeur des lignes arrières. En fin de carrière, Olivier Keller n'a pas montré le même leadership qu'à Bâle il y a deux ans mais reste un rouage essentiel, comme l'est devenu le néo-international John Gobbi et comme aspire à le devenir Jonathan Mercier, révélé la saison passée. Outre l'étonnant Robin Breitbach, promu international allemand malgré des références très modestes, Sebastian Schilt et le routinier Martin Höhener (blessé à la mâchoire en préparation face au CSKA Moscou) compléteront les rotations. Las de ronger son frein sur le banc, Michael Tobler est définitivement parti à Lausanne, ce qui laisse davantage de champ au gardien titulaire Gianluca Mona. Ce dernier, sur la lancée de ses playoffs, a repris du poil de la bête et devra confirmer pour sa deuxième année aux Vernets.

Ce GSHC sera donc très proche de son devancier, avec un certain caractère et un Chris McSorley plus engagé que jamais. Connaissant ce perfectionniste né, les remous seront encore au rendez-vous mais son objectif reste inchangé : conduire ses Aigles au sommet...

 

Les ZSC Lions reprennent de l'appétit après deux saisons en demi-teinte. La continuité prime pourtant puisque l'arrière-garde reste inchangée. Les étrangers aussi avec le vieux lion Ari Sulander devant le filet et le blueliner slovaque Radoslav Suchy. On retrouvera donc ce même bloc défensif, où les internationaux Séverin Blindenbacher et Mathias Seger (mais aussi Andri Stoffel et le sur-coté Beat Forster) tiendront lieu de leaders devant une flopée de jeunes talents, presque tous issus du club-école des GCK Lions (LNB). Une source inépuisable donc, d'où s'est toutefois échappé (vers Davos) le très prometteur Lukas Stoop, considéré comme l'un des plus grands talents suisses de ces dernières années.

Loin de cette continuité en ce qui concerne la défense, Harold Kreis et son état-major ont copieusement dégraissé aux avant-postes ! Certes, Martin Kariya leur a filé entre les doigts (le récent top-scoreur de SM-liiga s'était engagé pour finalement rejoindre son frère Paul à St. Louis) mais le matériel reste conséquent pour les Lions zurichois. Ces derniers se sont ainsi rabattus sur le centre des maritimes Donald MacLean (30 ans), un gros bras de Ligue américaine réputé depuis une grosse décennie pour sa polyvalence offensive dans les mineures.

Thibaut Monnet, devenu titulaire en sélection nationale après s'être remarquablement relancé à Fribourg-Gottéron, obtient là une nouvelle chance de s'affirmer comme un joueur dominant de LNA aux côtés de l'international Adrian Wichser. Comme l'attaquant défensif Thierry Paterlini a changé d'air, le double-passeport Ryan Gardner, plaque tournante du HC Lugano, a fait le chemin inverse pour rejoindre la capitale économique. Le grand ailier d'origine canadienne disposera donc d'un rôle tout aussi majeur que les centres Jan Alston et Rastislav Pavlikovsky, notamment en powerplay. Mark Bastl (ex-Fribourg) sera une solution plus défensive, à l'instar de Kim Lindemann, Lukas Grauwiler et Vitaly Lakhmatov. Kevin Gloor, fort d'une belle saison au Grasshopper, tentera de se faire un nom à ce niveau de compétition. Une quête également d'actualité pour les lionceaux Martin Wichser et Aurelio Lemm, les frangins de qui vous savez, eux-mêmes issus de la pépinière des GCK Lions. Enfin, la blessure au genou du Canado-Suisse Mirko Murovic (contractée en pré-saison) favorise l'intégration d'un autre double-passeport, un Russe au patronyme célèbre : Aleksei Krutov. La fils du légendaire Vladimir Krutov, qui fut aussi un Zurichois au début des années 90...

Ces Lions peuvent s'avérer comme de coriaces adversaires si Harold Kreis parvenait à fédérer une alchimie. Comme au printemps dernier. Si les blessures les épargnent et que les équipes-spéciales sont cette fois-ci d'aplomb...

 

Une page se tourne à Ambrì-Piotta, où le prolifique Jean-Guy Trudel, pourtant pressenti à Genève-Servette, s'est vu octroyer un contrat two-ways par les Blues de St. Louis. Son fidèle compère, le futur Suisse Hnat Domenichelli, devra donc trouver les mêmes affinités avec l'Américain Erik Westrum, un centre polyvalent et adepte du défi physique ; Westrum, si productif soit-il en AHL, sera t'il à la hauteur des attentes ? Pour le reste, les Tessinois abordent une ère nouvelle avec Jan Tlacil, jusqu'alors aux commandes du mouvement mineur. Assisté du tout jeune retraité "Jay-Jay" Aeschlimann, le Tchèque, prenant le relais de Larry Huras, n'a pas tardé à poser sa patte sur le recrutement en se rappelant au bon souvenir du solide Zdenek Kutlak, qu'il avait jadis sous ses ordres à Ceské Budejovice.

Si les biancoblù ont raté leur précédente saison, ils n'en ont pas moins conservé leurs forces vives, excepté donc Trudel et le défenseur défensif Fredrik Svensson. La pointure américaine Nick Naumenko, stabilisateur de la défensive, assumera son statut de chef de meute aux côtés du néo-international Félicien Du Bois. Le capitaine Nicolas Celio et autres Allan Tallarini compléteront des lignes arrières toujours protégées par le gardien Thomas Bäumle. Mais, une fois encore, c'est le compartiment offensif qui risque bien de faire la force des Tessinois. On espère beaucoup de l'entente Domenichelli-Westrum, et tout autant du travail de sape de Paolo Duca. Pour son retour au pays, l'ex super attaquant-défensif de Zoug trouvera à qui parler avec le tandem romand Alain Demuth - Benoît Pont, voire Reto Stirnimann (ex-ZSC Lions). Désireux comme Duca de renouer avec ses racines, Omar Tognini retrouvera la Valascia et une LNA qu'il avait quittée depuis cinq ans. Quant au Lausannois Lovis Schönenberger, il ne devrait pas quitter ses attributs de laborieux à l'étage supérieur, dans un registre proche d'un autre double-passeport, l'Ukrainien Oleg Siritsa.

Alors que les grandes lignes semblaient tracées, un coup de tonnerre frappa la Léventine en plein juillet. L'ex-futur grand espoir du hockey suisse Luca Cereda, pion important du dispositif offensif biancoblù, s'est vu contraint à raccrocher les patins. L'arythmie cardiaque du Tessinois, un ancien choix de première ronde de Toronto (24e choix en 1999), décelée par les médecins torontois en 2000, n'était plus compatible avec la pratique du sport de haut niveau. Ces ennuis cardiaques l'avaient tout d'abord contraint à une année blanche au sortir de son opération à Lausanne, puis à stagner en AHL avant de s'échouer du côté de Berne. Rentré depuis deux ans dans son canton natal, Cereda n'aura donc jamais connu la carrière qui lui était jadis promise.

 

Échaudé par le choix hasardeux (et c'est un doux euphémisme !) de ses étrangers ces dernières années, le Fribourg-Gottéron de Serge Pelletier a frappé fort pour chasser une morosité devenue coutumière suite à une nouvelle saison frustrante. Un "exploit" rendu possible par une extension du budget et l'apport de quelques sponsors enclins à éponger un nouveau passif record (2,4 millions de francs suisses). Par ailleurs malheureux lorsqu'ils piochaient en Finlande, les Dragons espèrent donc avoir tiré le bon numéro avec l'attaquant défensif Antti Laaksonen, au bagage conséquent en NHL (500 matchs depuis 1998). Attendu comme le moteur de l'attaque, mais aussi du repli avec ses faculté à évoluer dans les deux sens, celui qui aura connu une dernière saison mitigée au Colorado est sacrément attendu à Saint-Léonard, qui en aura vu tant passer ces dernières années. À ses côtés, Marc Chouinard (30 ans) apparaît comme le finisseur tout désigné. L'ex-Canuck de Vancouver (320 matchs en carrière NHL), sans contrat ferme dans la grande ligue, s'est donc résigné à réorienter sa carrière vers l'Europe. Le Québécois renforcera immanquablement le domaine des mises au jeu, tout comme celui du volume physique.

Le métier des deux NHLers précités sera essentiel pour la jeune garde fribourgeoise, au même titre que celui du vénérable Gil Montandon, toujours présent sur le front de l'attaque du haut de ses 42 ans. Le départ de Thibaut Monnet vers Zurich ne fait pas qu'isoler Julien Sprunger : il prive également Gottéron du meilleur compteur de la saison passée. Pour leur part les Caryl Neuenschwander, Benny Plüss (même s'il s'est blessé en pré-saison), le nouveau capitaine Geoffray Vauclair, Deny Bärtschi (ex-Rapperswil) et autres Antonio Rizzello (ex-Langnau) ne prendront sûrement pas de part active au pointage mais sont de solides joueurs d'équipe. Dans ce contexte propice aux révélations, le jeune Andrei Bykov sera tout particulièrement surveillé, et même pressenti pour être le complément idéal au duo Laaksonen-Chouinard sur la ligne de parade.

Outre Zurich, Gottéron sera la seule formation à miser sur un cerbère étranger cette saison. C'était déjà le cas l'an passé, bien que cela ne transpirait guère des performances plus qu'aléatoires du Canadien Adam Munro. Serge Pelletier et son staff espèrent donc plus de rigueur et d'impact de leur toute nouvelle acquisition, le Québécois Sébastien Caron. Plus expérimenté que son devancier, Caron, venu se relancer après s'être sans cesse vu ballotter entre AHL et NHL, est un sérieux client affublé en plus d'une solide réputation. Plus aguerri et surtout plus rigoureux que Munro, il sera soumis à une pression constante mais semble en mesure de ne pas répéter les erreurs de son fameux prédécesseur. Caron devra donc s'employer pour masquer les carences d'une défense très inégale. Certes, le toujours sûr Philippe Seydoux et solide Shawn Heins ont vu leur contrat prolongé pour une année supplémentaire et le néo-international Michael Ngoy a résisté aux sirènes de LNA. Mais une fracture de l'épaule contractée aux dernières Hockeyades met déjà Ngoy sur la touche pour trois longs mois...Malgré l'embauche du Canado-Suisse Wesley Snell, issu du dégraissage luganais, l'arrière-garde romande reste bien légère pour lorgner avec certitude vers les séries... même en dépit d'un recrutement étranger de haute volée que l'on espère exempt de vices cachés ! À Saint-Léonard plus qu'ailleurs, on connaît la musique !

 

L'attaque, point faible du précédent contingent, a clairement été améliorée à Langnau. Sur le papier du moins, si l'on se fie à son nouveau quatuor offensif. Si le playmaker Jeff Toms, mais aussi le trublion Josh Holden, connaissent déjà bien l'organisation, Vaclav Varada débarque en Emmental avec un certain statut. Le dur à cuire tchèque, blessé dès le mois de janvier à Davos, est l'antithèse du flambeur, plutôt un travailleur, renouant ainsi avec la tradition locale. Avec un tel trio, le Finlandais Marko Tuomainen n'entrait plus forcément dans les petit papiers de l'état-major emmentalois...

Autour des Fabian Sutter, Claudio Neff et autres Mathias Joggi, un homme d'expérience s'est greffé cet été en la personne de Michel Zeiter, dont ce sera la première expérience hors du cocon zurichois. Quant au jeune Aleksei Dostoinov, titulaire de la double nationalité russo-suisse, il complétera l'alignement après une période d'essai jugée concluante.

Mathias Schoder démarrera donc cette nouvelle saison comme numéro un à priori incontestable devant le filet, même si l'ex-doublure luganaise Mickaël Flückiger travaillera à ses côtés. De son côté, la brigade défensive n'aura pas connus de changements majeurs puisque l'apport du Saint-Gallois Marco Bayer et surtout du défenseur-étoile d'AHL, Curtis Murphy (Houston), contribueront également à faire tourner l'attaque et les jeux de puissance. Les jeunes loups Simon Lüthi et Eric Blum poursuivront leur développement, entourés par Martin Stettler, Christian Moser et Daniel Aegerter. Christian Weber n'aura certes pas une grande marge de manœuvre, mais il serait fâcheux de vendre trop tôt la peau de ses SCL Tigers...

 

La saison passée fut celle du retour à la réalité pour Bâle. Une année noire où le club, qui affichait le pire dossier à l'extérieur, sauva sa peau in extremis. Pour cette troisième saison de rang en LNA, celle du jubilé, les hommes de Mike McParland restent une fois encore de sérieux candidats... aux barrages !

Il faut dire que l'attractivité bâloise n'est guère étendue en LNA, et seul de rares types de joueurs peuvent être intéressés. Parmi eux, le gardien Reto Schürch, qui aura l'incommensurable tâche de succéder à Daniel Manzato, parti tenter sa chance dans l'organisation des Hurricanes de la Caroline. Si Bâle avait tiré le gros lot avec Manzato, avec Reto, rien n'est moins Schürch... puisque ce dernier, à peine remis d'une longue blessure aux adducteurs, n'est qu'un choix par défaut vu la saturation constatée du marché des gardiens helvètes. Sa doublure Olivier Gigon, rôdée à la LNB avec Ajoie, a ainsi une bonne carte à jouer.

Défensivement, c'est vers Brett Hauer que l'EHC Basel confiera une partie de ses destinées. Après une année d'exil en Superliga russe, Hauer revient dans une LNA qu'il connaît sur le bout des patins. L'Américain s'est blessé au pied en pré-saison face à Liberec et devrait être remis à temps pour apporter sa science du jeu de puissance et de l'offensive à ses nouvelles couleurs, orphelines à l'intersaison de Mark Astley et Gaétan Voisard...

Le sérieux déficit de créativité constaté depuis deux saisons sera appelé à être compensé par le centre canadien Justin Papineau. S'il fut gêné par les blessures durant toute la saison passée, Papineau est reconnu pour son sens du jeu et ses qualités de distributeur, mais le hic, c'est que Bâle n'a toujours pas de buteur... En effet, les deux vétérans canadiens Mike Maneluk et Yves Sarault sont à l'image de l'équipe, vieillissants...

La pré-saison rhénane aura surtout été marquée par les blessures puisque pas moins de six cadres (les défenseurs Adrien Plavsic, Ralf Bundi, Lukas Gerber ainsi que les attaquants Patric Della Rossa et Thomas Nüssli en plus de Brett Hauer) étaient portés pâles dans une défaite à la maison face aux Danois de Rødovre... Une paille si l'on s'en tient à l'impact dans les deux sens d'un Nüssli (harcelé par les blessures depuis deux ans) ou de l'international Della Rossa !

Ces pépins physiques, déjà vécus l'an passé, ont donc perturbé une formation bâloise misant encore sur un bataillon de role-players. Parmi lesquels le centre-défensif Andreas Camenzind, parfait relais en fin de saison passée durant les blessures répétées de l'ex-capitaine Alex Chatelain, tiendra un rôle essentiel. Derrière, peu de certitudes si ce n'est le peps des nombreux attaquants défensifs du cru (notamment les inséparables Sandro Tschuor et Stefan Schnyder). Enfin, Marco Truttmann était attendu au pays de Novartis (et du football), mais son contrat fraîchement signé fut cassé par l'état-major rhénan en raison des antécédents chargés du jeune buteur thurgovien. Le Biennois Daniel Rubin tentera pour sa part de tirer les marrons du feu après une pré-saison relativement concluante aux côtés de Maneluk et Papineau.

Les Rhénans amorcent donc une saison de tous les dangers en raison des nouvelles réformes, rendant impossible l'artifice des jokers de fin de saison. Bâle ne pourra donc que surprendre cette année...

 

Les clubs de LNB

 

Bienne n'en mène pas large après avoir agité toute la fin de saison passée. Griffés par Langnau en barrages, les Seelandais ont poussé loin leurs envies de promotion durant une intersaison pesante. Certains cadres n'ont pas attendu longtemps avant de migrer sous d'autres cieux (Pasche, Rubin, Spolidoro voire même Rieder). Évidemment, l'entraîneur Kim Collins n'a pas survécu aux critiques de certains médias. Le nouveau duo Heinz Ehlers - Albert Malgin (l'ancien gloire russe d'Olten) aura donc fort à faire pour maintenir le rang de Bienne, tout en haut de la LNB depuis quelques années. Le top-scoreur québécois Alexandre Tremblay, meilleur étranger de la saison passée, a re-signé et sera adjoint du Finlandais Marko Tuomainen, en disgrâce à Langnau. Le compartiment offensif a pourtant subi quelques pertes, même si les Alain Miéville, Matthieu Tschantré, Emanuel Peter, Robert Othmann (ex-Olten) et autres Mauro Beccarelli n'ont plus rien à prouver à ce niveau.

Pascal Caminada avait su se débarrasser de la concurrence de Kaspar Zgraggen l'an passé. Cette année, l'ex-Fribourgeois est le numéro un, son concurrent d'alors étant parti tenter sa chance en République tchèque. Pour l'adjoindre, il faudra néanmoins compter sur l'ex-doublure bernoise Marco Wegmüller. Tous deux seront néanmoins susceptibles d'être appelés en LNA, à Bâle, en cas de besoin. Autour du grognard Jörg Reber, l'assise défensive est partiellement restée en état avec les Serge Meyer, Gregor Thommen et même un Zarley Zalapski dont personne ne veut, mais qui étrennera un passeport flambant neuf ! Le club du Seeland reste ainsi une force de la Ligue nationale B, sans pour autant se dresser en favori. Pourra-t-on assumer ces excès et vivre avec cette étiquette qui est désormais collée au maillot rouge et blanc de l'EHC Biel ?

 

Lausanne a dû revoir sa copie après une nouvelle saison décevante. Fort d'une nouvelle équipe dirigeante et une belle perspective d'avenir, le LHC tentera de couper le mal à la racine pour enfin donner corps à ses ambitions grâce, entre autres, à l'appui de tout nouveaux investisseurs d'origine canadienne.

Dans la continuité de son travail entamé (avec succès) du côté de Viège, Kevin Ryan sera le nouvel homme fort du banc vaudois. Chapeauté par un sacré manager général (nul autre que Jim Koleff), le LHC de Ryan sera forcément... viégeois puisque les anciens de la Litterna-Halle pullulent désormais du côté de Malley (Silvan Lüssy, Federico Lardi, Kevin Lötscher et Thomas Rüfenacht, sans oublier le Martignerain Jeremy Gailland). Il faut dire que cela résout pas mal de soucis, et permet de recycler une attaque s'en étant trop remise au duo canadien Patrice Lefebvre - Jesse Bélanger. Avec le talent offensif de l'Américano-Suisse Rüfenacht, voilà Lausanne muni d'une attaque très relevée, où seuls les combatifs Julien Staudenman et Anthoine Lussier ont été conservés ! Abondance de biens ne nuit pas mais il conviendra donc de gérer tous les ego car les places seront chères ! Et davantage si l'on tient compte du partenariat engagé avec Genève-Servette...

À l'arrière, la purge est moins flagrante. Surtout que Michael Tobler (barré à Genève par Gianluca Mona) a prolongé au LHC, lui qui était prêté par le grand rival du Léman pour les dernières séries. Avec Sébastien Pellet en doublure, le filet semble donc bien gardé.

Restait la question des mercenaires, destinés à succéder à l'opportuniste Bélanger et au maître-passeur Lefebvre. Là encore, le changement de cap fut radical. Sont sortis du chapeau deux jeunes loups estampillés AHL, le robuste centre Cory Pecker (1,90m pour 90kg) et le rapide ailier Eric Himelfarb. Ces deux-là ont flambé en pré-saison, affichant de belles affinités avec le prometteur Kevin Lötscher. Avec Ryan aux commandes, le LHC quittera peut-être son état de crise perpétuelle pour enfin assumer son statut...

 

La déception d'une sortie précoce (et sans gloire pour le champion de la saison régulière) à peine ravalée, Langenthal renfourche son destrier pour, enfin, essayer de franchir ce cap. Les Haut-Argoviens n'ont guère changé à l'intersaison, excepté le départ du second mercenaire d'alors, Éric Lecompte (chez le voisin Olten). L'autre, le routinier canadien Steve Larouche, fera la paire avec l'ailier David Lundbohm, arrivé de Straubing en DEL allemande.

Le soutien offensif ne manquera pas avec les Philipp Orlandi, Oliver Müller et même Stefan Gähler (Viège) tandis que la structure défensive, préservée, restera un atout certain. Successeur de Mike Posma en pleins playoffs, le Canadien Gary Prior a été reconduit pour tenter de porter le SCL au sommet de la division.

 

Viège entame un nouveau cycle a perdu plus qu'un entraîneur en la personne de Kevin Ryan. Le départ du Canadien, s'accompagnant de nombreux cadres venus le rejoindre à Lausanne, a changé la donne chez le vice-champion en titre. L'attaque haut-valaisanne a ainsi été décimée de bout en bout, mais s'articulera de nouveau autour du vétéran canadien Terry Yake, encore très fiable l'hiver passé. Tyler Beechey non conservé, Yake fera équipe avec un tout jeune compatriote, l'ailier Greg Hogeboom, venu d'ECHL. L'arrière-garde a elle perdu son gardien Raffael Walter, parti à Lugano.

Le coach canadien John Fust, nouvellement investi, a donc du travail pour que ses troupes se montrer aussi efficaces que leurs devancières à la Litternahalle, fief imprenable tout au long de la saison passée.

 

La barre fut trop haute pour Sierre l'an passé. Malgré un redressement en fin de saison, le club valaisan avait rapidement touché ses limites. Et par la même affiché sa dépendance à ses deux étrangers, le créateur Derek Cormier et son vieux complice Lee Jinman, vite revenu là l'automne passé de son éphémère passage en LNA. Puisque sa paire fétiche, celle qui enflammait la ligue voilà deux ans, risque encore de faire bonne chaire cet hiver, tout porte à croire que le HCS sera relativement compétitif. L'atout-maître des Valaisans est donc bien cerné. Ses limites aussi puisque le soutien des nationaux ne fut pas toujours à la hauteur du rendement des deux cracks canadiens.

Pour sa deuxième année dans le Valais, Heikki Leime disposera donc d'une troupe sensiblement équivalente, à la différence près que Jinman sera cette fois-ci présent dès la première mise au jeu pour apporter le danger aux avant-postes. Toujours placé mais jamais gagnant, Sierre ne partira cette fois pas favori, mais pourrait troubler les cartes.

 

La saison passée fut celle du renouveau pour La Chaux-de-Fonds. Porté par son buteur québécois Jonathan Roy, le HCC avait alors surpris son monde par sa qualité de jeu et ses résultats très positifs. Il va s'en dire que ce nouvel opus s'annonce lui aussi prometteur au vu d'un contingent majoritairement préservé par Gary Sheehan, et même agrémenté d'une pincée de juniors et de quelques éléments rôdés à la LNB, comme le Tchèque à licence suisse Tomas Dolana (Sierre). Irrégulier l'an passé, le gardien Sébastien Kohler espère se relancer et pourra encore compter sur le savoir-faire du vétéran d'origine ukrainienne Valeri Schiriaev, toujours aussi redoutable offensivement.

Fort d'une telle rampe de lancement, Jonathan Roy, mais aussi son collègue Dominic Forget, devraient en bénéficier pour gonfler leurs statistiques. Les anciens Michael Neininger, Steve Pochon, mais aussi le défenseur Laurent Emery, très vite rentré de son été lausannois, encadreront une attaque très juvénile, mais ayant démontré son potentiel l'an passé. La dynamique des Abeilles, rafraîchissante tout l'hiver passé, devrait encore rajeunir les Mélèzes. Effet de surprise ou pas...

 

Ajoie (et sa pré-saison très "francophile") consentira encore à jouer les trouble-fêtes en LNB. Bras armé de l'équipe, le ticket Stéphane Roy - James Desmarais n'a aucune raison de baisser le pied aux abords du filet, constituant ainsi l'atout numéro un des Jurassiens avec le jeune Steven Barras comme troisième larron. L'inconnue se situerais plutôt à l'arrière, notamment devant le filet où le duo Simon Rytz (Neuchâtel) - Simon Pfister devra prendre la suite d'Olivier Gigon, parti à Bâle...

L'entraîneur Dany Gélinas, promu à de plus larges responsabilités, notamment dans le recrutement, n'a donc pas bouleversé son effectif et misera sur la continuité d'une dernière saison satisfaisante avec, en point d'orgue, une sulfureuse série (une de plus !) perdue face à l'ennemi intime biennois. Il va s'en dire qu'une revanche est forcément attendue du côté de Porrentruy...

 

Thurgovie, empêtré dans le ventre mou l'hiver passé, aura connu un tranquille retour en LNB. En faisant l'impasse sur les étrangers, le manager-entraîneur-sponsor-président Felix Burgener s'attendait forcément à une saison sans grand éclat. Ce fut ainsi le cas, malgré quelques individualités très remarquées. Si les René Stüssi et Omar Tognini (Ambrì-Piotta) ont quitté les rives du lac de Constance, il reste toutefois une jeune garde très talentueuse. Notamment Marco Truttmann, dont le passé très trouble et agité lui barre les portes de la LNA. Burgener ne s'en plaindra toutefois pas... Pour adjoindre ces jeunes loups (même si Beat Schuler, le meilleur buteur de l'an passé, fera l'impasse sur cette saison pour préparer, déjà, sa reconversion), l'ailier canadien Scott Mifsud, rayonnant l'an passé en ECHL, mais surtout le vétéran finlandais Mika Alatalo, seront des atouts importants pour les lions de Kreuzlingen. Alatalo, ancien international et NHLer, est une pointure comme en voit peu en LNB de nos jours. En défense, le pilier Ronny Keller s'est pour sa part blessé à l'épaule pour quatre mois...

L'apport de deux étrangers ne sera donc pas un luxe pour le HC Thurgovie, qui sera peut-être en mesure de lutter, cette fois-ci, pour les séries. En attendant, peut-être, que le voisin cantonal de Weinfelden ne se mêle au HCT dès la saison prochaine. Ce qui n'est assurément pas pour plaire à l'omnipotent Burgener, lequel s'était d'ailleurs désisté pour participer à un tournoi de pré-saison à Epinal.

 

Les GCK Lions, équipe-réserve des ZSC Lions, tournent une page de leur histoire. Pour la première fois depuis quatre saisons, le quadra canadien Mike Richard, tireur d'élite de son état, ne sera pas présent à la rentrée. On en demandera peut-être pas tant à son jeune remplaçant, l'attaquant d'ECHL Dustin Johner, tant l'inexorable mission des Lionceaux est de former et rôder ses jeunes pousses dans le contexte incertain de la LNB. Parti à Davos, le gardien Leonardo Genoni sera ainsi remplacé par un autre prospect rentré du junior majeur ontarien, Lukas Flüeler (19 ans). À l'heure de ces lignes, il n'était pas exclu que Florence Schelling (18 ans), une gardienne internationale membre de l'organisation, ne vienne dépanner d'une manière ou d'une autre, ce qui en ferait la première femme à évoluer en LNB...

L'étroite collaboration avec le grand frère de LNA fonctionnera sans nul doute dans les deux sens, au gré des formes et méformes de chacun, ce qui rend le club de Küsnacht traditionnellement imprévisible...

 

Olten a changé ses batteries suédoises pour deux Canadiens. Si le centre Éric Lecompte est une valeur sûre de la division (offensivement parlant du moins), Jean-François Boutin a lui un cursus moins européanisé (surtout du semi-pro québécois) malgré l'expérience d'une saison en deuxième Bundesliga allemande.

Les Soleurois, solidement renforcés dans tous les secteurs du jeu, ont tout d'un outsider pour les séries...

 

Après deux saisons de réadaptation placées sous le sceau de la médiocrité, Martigny espère franchir un cap et décoller des tréfonds du classement. Pour ce faire, et après l'expérience mitigée d'un duo Koreshkov-Pantelejevs, le club octodurien a pris le contre-pied en enrôlant deux jeunes Canadiens. Le challenge, mais surtout des contrats plus lucratifs, ont donc convaincu Pierre-Luc Sleigher et le centre Jonathan Bellemare, dominants en Ligue Magnus, de s'implanter dans ce coin-ci du Valais.

L'ancien Diable Rouge Pierre-Luc Sleigher fut le meilleur buteur du championnat français alors que le diablotin Jonathan Bellemare a bouclé l'an passé sa meilleure saison du côté d'Angers. De bon augure pour un public octodurien plus soumis au pire qu'au meilleur ces derniers temps !

Le HCM, moribond depuis son retour en LNB voilà deux hivers, aura bien besoin d'eux pour ne plus végéter parmi les cancres. Ainsi les mouvements furent nombreux à tous les paliers, y compris sur le banc où Bruno Aegerter, l'un des deux entraîneurs suisses officiant à l'étranger l'an passé (en A2 italienne, à Merano), tentera d'impulser une dynamique nouvelle et de chasser le naturel. Au vu de la bonne pré-saison de Martigny, on serait tenté de le croire.

 

Quinze ans après, Neuchâtel est de retour en Ligue nationale. Et c'est sous l'égide du Gapençais Alain Pivron que les Young Sprinters redécouvriront la LNB. Champion romand amateur, le club du Littoral a largement dégraissé à l'intersaison et débarque donc dans un nouveau monde, largement renforcé par son club-partenaire bernois. On n'a pas lésiné sur les prêts dans l'optique de cette périlleuse saison de réadaptation.

Ainsi, la clé du filet sera confiée au prometteur Damiano Ciaccio (prêté par Fribourg-Gottéron), alors qu'une flopée d'espoirs des deux clubs pré-cités, mais pas seulement (comme l'attaquant Adam Hasani, rentré du junior majeur canadien), constitueront l'ossature neuchâteloise. Quelques vieux briscards de LNB ont donc été embauchés pour encadrer cette bleusaille, notamment le sulfureux Cyrill Pasche (Bienne) ou encore le Bernois Corsin Camichel. D'autres, comme le défenseur Michel Kamber, très décevant à Lausanne, tenteront de se relancer dans ce prototype de contingent. En effet, il est question de faire de Neuchâtel un "GCK à la sauce romande". Un club-école, certes, mais pas dénué d'arguments financiers pour engager ses mercenaires, puisque le centre canadien Rod Hinks, pilier des Newcastle Vipers, n'a pas résisté aux espèces sonnantes et trébuchantes pour quitter son château anglais... Son allié est lui aussi un ancien d'Elite League, Dan Welch. Le petit gabarit américain avait enchanté Morzine à l'hiver passé et impulsera sa dynamique et son habileté technique sur le front d'une attaque très hétéroclite.

 

L'EHC Coire nage, depuis son retrait de LNA voilà quelques années, en eaux très troubles. Les finances fragiles du club grison le contraignent à aligner une équipe jeune et inexpérimentée. Contrairement à la saison précédente, un renfort étranger, le centre québécois Kevin Bergin (venu d'élite britannique), débutera l'exercice, mais le jeune gardien tessinois Ivan Mantegazzi s'est cassé le doigt en pré-saison... Par chance, Arosa, un voisin de première ligue (ambitionnant un retour en LNB sous cinq ans), a consenti au prêt de Flavio Lüdke, ancien back-up à Ambrì.

Une nouvelle année de transition s'augure donc dans cette place forte du hockey suisse, malgré le soutien affirmé du grand voisin cantonal davosien et de ses autres clubs-partenaires, Lugano et Zoug (dernièrement inscrit dans ce programme de collaboration).

 

Enfin, comme l'an passé, l'expérience "Suisse U-20" sera répétée en LNB. Une fois par semaine, les juniors helvètes (enfin ceux restés au pays) seront ainsi réunis une fois par semaine pour confronter, sous la houlette de Jakub Kölliker, chacune des formation de l'antichambre. Hors-concours, les moins de 20 ans ne sont pas comptabilisés dans le classement général, mais ils ont signé l'hiver passé quelques bonnes performances qui ont coûté des points à certains de leurs adversaires.

Cette saison, les regards se tourneront donc vers les arrières Daniele Marghitola (Ambrì), Claudio Cadonau (GCK Lions), Lukas Stoop (Davos), les attaquants Andrei Bykov (Fribourg), Gregory Sciaroni (Ambrì), Dino Wieser (Davos) et le portier Damiano Ciaccio (Fribourg), déjà enclins à tenir un certain rôle dans leurs formations respectives. Idem pour les Bernois Roman Josi et Étienne Froidevaux, suffisamment convaincants en pré-saison pour débuter directement en LNA.

Jérémie Dubief

 

 

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