NHL 2006/07 : présentation des play-offs

 

Les séries éliminatoires ont commencé mercredi soir sur tous les fronts et la chasse pour la Coupe s'est officiellement ouverte. Nouveau vainqueur et finaliste il y aura forcément, puisque tant les tenants de la Caroline que son dauphin d'Edmonton n'ont pu se qualifier.

 

Ottawa - Pittsburgh

Le coach d'Ottawa, Bryan Murray, a affiché sa grande forme lorsque qu'il a tiré les premières salves en affirmant avec une part de provocation que la plupart des observateurs favorisaient les Pittsburgh Penguins de Sydney Crosby face à son équipe des Sénateurs. Ce à quoi le coach adverse, Michel Therrien s'est empressé de répondre le contraire en mettant la pression sur son adversaire, réputé pour ses échecs répétés en play-offs ces dernières années. Certains les appellent même les Chicago Cubs du hockey.

Il s'agira de la première expérience à ce niveau pour l'étoile montante Sydney Crosby. Cette année, le jeune homme de 19 ans est devenu le plus jeune joueur de l'histoire à remporter le titre de meilleur compteur (120 points). Le premier choix au repêchage de 2005 est par ailleurs devenu le plus jeune joueur à enregistrer deux saisons consécutives d'au moins 100 points.

Les Sénateurs ont acquis la réputation d'être une bonne équipe de saison régulière mais d'échouer systématiquement en séries, et cela fait maintenant cinq ans qu'ils sont considérés pour les plus grands honneurs. Jamais depuis leur première participation ils n'ont été capables de prendre une avance de victoires à zéro.

Les hommes du directeur-gérant John Muckler (connu pour ses succès passés avec les Oilers) ont débuté la saison doucement, presque misérablement, le gardien Martin Gerber, entre autres, ne se montrant pas toujours à la hauteur. Peut-être digérait-on encore la perte du géant Zdeno Chara en défense, parti pour Boston ? C'est finalement Ray Emery qui émergea comme le gardien numéro un, lui qui a dû ronger son frein pendant trois longues années comme substitut derrière Lalime, puis Hasek. Et lorsque Spezza, Heatley et le capitaine Alfredsson se sont sérieusement mis en marche, les représentants de la capitale canadienne nous ont rappelé la raison pour laquelle on les classe parmi les favoris. Surtout si l'on considère que, derrière ce trio d'exception, l'on compte encore des joueurs de soutien tels que Mike Fisher, Peter Schaefer, Antoine Vermette ou Chris Kelly.

La défense, bien qu'un peu moins physique vu le départ du grand Slovaque Chara, a en revanche davantage contribué à l'offensive que par le passé, puisque Redden, Preising, Meszaros et Corvo ont tous les quatre atteint le cap des 30 points. En outre, Chris Phillips et Anton Volchenkov font partie du très sélect club des dix meilleurs de la ligue dans la colonne des +/-. Mais Ottawa n'a pas (plus) le droit à l'erreur et la pression pourrait revenir très vite.

Paradoxalement, les Pingouins de Pittsburgh ne peut pas trop attendre non plus avant de gagner, car en admettant que les Crosby, Malkin et Jordan Staal continuent de briller, ils risquent bien de faire sauter la banque... et le plafond salarial, ce qui forcerait la direction à procéder à des choix cornéliens et à se séparer d'éléments prometteurs et de valeurs. Pour ces raisons, il serait préférable de gagner pendant que les jeunets performent pour un salaire "décent".

Et d'autres jeunes pousses émergent également en la personne de Michel Ouellet, Colby Armstrong et Ryan Malone. Pour les entourer , on a fait l'acquisition du rugueux vétéran Gary Roberts (une vieille et cruelle connaissance des Sénateurs alors qu'il était membre des Maple Leafs) et du dur à cuir Georges Laraque qui se joignent à un autre vétéran qui a déjà tout connu : Mark Recchi.

À la défense, la paire Sergei Gonchar et Ryan Whitney a impressionné en accumulant 126 points et en jouant sur le quatrième meilleur jeu de puissance de la ligue. Les autres défenseurs sont plus défensifs à l'exemple de Brooks Orpik, Josef Melichar ou Mark Eaton.

Le jeune Marc-André Fleury part comme titulaire devant le filet mais n'a aucune expérience à ce niveau de compétition. À son passif, il n'avait pas toujours convaincu lors des matches cruciaux avec l'équipe canadienne junior. Jocelyn Thibault pourrait se rappeler au bon souvenir de son coach.

 

Vancouver - Dallas

L'attention sera portée sur les deux portiers dans le duel opposant les Canucks aux Stars. Le dernier rempart de Dallas a été, comme toujours, productif en saison régulière, mais n'a encore jamais été à la hauteur dans les séries. Vancouver lui opposera Roberto Luongo qui a été exceptionnel cet hiver, mais qui n'a jamais encore disputé la moindre minute en play-offs.

Lors de sa carrière chez les juniors, Luongo a remporté trois titres de la ligue junior majeur du Québec (QMJHL) mais n'a pas su convaincre lors des tournois de la coupe Mémorial qui ont suivi. Les sceptiques ajouteront qu'il a perdu ses deux matches lors des championnats du monde junior de 1998, et que l'année suivante, même s'il a été brillant, il a perdu en prolongation lors de la finale face aux Russes en 1999.

Les Canucks compteront principalement sur leur "Swedish connection", à savoir les frères Sedin et le capitaine Markus Näslund (quelque peu décevant par rapport à sa production de l'année précédente) pour l'offensive et le quart-arrière Mattias Öhlund qui sera leur rampe de lancement.

Les défenseurs ont connu leur part de blessures, mais tous sont plus ou moins sur pied. Outre Öhlund, Willie Mitchell, Sami Salo, Rory Fitzpatrick et Lukas Krajicek composent le cœur de la défensive, à laquelle il faut également ajouter Brent Sopel, de retour au club.

Jan Bulis, acquis de Montréal lors de la saison morte, a quelque peu déçu, tout comme Morrison, toutefois Taylor Pyatt (ex-Buffalo), le vétéran Brian Smolinski ou encore Matt Cooke pourraient s'avérer d'utiles joueurs de play-offs.

Dallas a également bouclé l'exercice avec 105 points avant d'entamer cette série qui s'annonce autant disputée qu'équilibrée. L'acquisition de Mike Ribeiro de Montréal (pour Janne Niinimaa) s'est révélée un bon choix, car le nouveau venu a pu bénéficier d'un temps de glace important en raison de l'absence de Mike Modano et d'Eric Lindros pour blessures. Il a tout simplement fini meilleur compteur de la formation texane avec 59 points. En revanche, un seul marqueur de plus de vingt buts a pu se distinguer en la personne de Jere Lehtinen. Par ailleurs, on s'est encore renforcé dans ce secteur avec l'acquisition tout récente du Slovaque Ladisav Nagy en provenance de Phoenix.

Mais c'est traditionnellement la défense qui constitue le point fort des Stars, avec en premier lieu bien sûr le numéro 55 Sergei Zubov, mais aussi Philippe Boucher, qui a lui aussi passé les 50 points, ou encore Mattias Norström, Darryl Sydor, Jon Klemm et Stéphane Robidas. Voilà une des brigades les plus complètes de la ligue. Et si Turco performe aussi bien qu'en saison régulière devant sa cage, les Canucks vont au-devant de grandes difficultés.

 

Nashville - San José

Voilà une série exotique, mais la "nouvelle NHL" se veut plus chaleureuse, paraît-il. À vérifier avec des Prédateurs et des Requins.

Nashville et San José ont tous deux remporté 51 victoires cette saison. Toutefois, les Prédateurs n'ont pas fini en force, tandis que San José a gagné sept de ses dix dernières sorties.

Les Prédateurs compteront sur Peter Forsberg pour leur donner un coup de fouet. Même si l'ancien joueur de MODO a été bien discret pour l'instant, lui qui soigne toujours sa blessure récurrente au pied, on peut s'attendre à ce qu'il élève sensiblement le niveau de son jeu, comme en témoignent ses statistiques impressionnantes de 163 points (61 buts) en 139 matches de play-offs.

Mais résumer l'équipe du Tenessee au Scandinave n'est pas correct, car l'équipe de Barry Trotz figurait déjà dans le peloton de tête de la ligue avant son arrivée de Philadelphie sur échange. En effet, l'ancien vainqueur de la coupe avec Colorado ne représente qu'un rouage important ajouté à une mécanique qui comprend les vétérans Paul Kariya (son ancien adversaire de la finale des JO de 94 de Lillehammer lors d'une séance de tirs aux buts mémorable) ainsi que Jason Arnott et des plus jeunes comme Jean-Pierre Dumont (ex-Buffalo), Alexandre Radulov (21 ans, meilleur joueur de la ligue junior majeur du Québec en 2006 et vainqueur de la Coupe Mémorial avec les Remparts de Québec), le marqueur tchèque Martin Erat (5 points en 4 matches contre les Sharks cet hiver) et l'Américain David Legwand (aperçu à Bâle pendant le lock-out). Et mentionnons encore le matamore amérindien Jordan Tootoo (192 minutes de pénalité cette année, ce qui est conforme à son habitude...) pour déranger l'adversaire, le second violon Vern Fiddler ou encore le petit et rapide (malheureusement souvent blessé) Steve Sullivan.

Le chef d'orchestre de la défense se nomme Marek Zidlicky, un Tchèque de 30 ans qui est venu en NHL assez tard après avoir disputé quelques saisons à Kladno dans son pays, puis en s'affirmant avec le IFK Helsinki, avant que le citoyen de Most ne franchisse la grande gouille.

Le Finlandais Kimmo Timonen n'est pas en reste et fait partie des éléments les plus complets de la ligue à son poste. Dans le registre des défenseurs physiques, Shea Weber s'est particulièrement fait remarquer, non seulement avec ses charges mais aussi avec ses 40 points.

Et devant le filet, aussi bien Tomas Vokoun (remis de ses problèmes de santé) que Chris Mason ont parfaitement convaincu et se sont partagé la tâche à peu près équitablement en affichant respectivement une moyenne de buts alloués de 2,40 et 2,38

Le cliché est facile et simpliste, mais les Sharks ont faim et ne manquent pas de mordant avant d'aborder le dernier droit. Joe Thornton sort d'une deuxième campagne consécutive de plus de 100 points et Patrick Marleau a également favorablement impressionné son entraîneur Ron Wilson en enregistrant plus de 80 points pour la deuxième saison. Et Jonathan Cheechoo se montre parfois intenable, au point de presque faire de l'ombre à Thornton. Les jeunes Joe Pavelski, Milan Michalek, Ryan Clowe et Steve Bernier ont franchi un palier supplémentaire cette année, aussi peut-on raisonnablement envisager d'aller loin sur la côte ouest.

De plus, Bill Guérin a été acquis de Saint-Louis en février et son apport se révélera sans doute précieux dans les moments cruciaux. L'Allemand de Schwenningen Marcel Goc continue de progresser tout en présentant la meilleure statistique de mises au jeu gagnées de sa formation avec 55,4%.

En défense, il manque peut-être à première vue un grand quart-arrière mais le jeu de puissance des Californiens est classé au deuxième rang de la ligue (22,4 %). Chrisian Ehrhoff, Craig Rivet (arrivé de Montréal en janvier pour Josh Gorges), Scott Hannan ou encore Kyle Mc Laren constituent une brigade solide, sans génie mais efficace. Les gardiens Evgeni Nabokov et Vesa Toskala sont eux aussi solides.

 

Anaheim - Minnesota

Les Ducks d'Anaheim ont établi un nouveau record de franchise avec 110 points cette année et ont résisté à San José et Dallas en fin de saison pour remporter leur tout premier titre de la Division Pacifique.

L'an passé, leur saison s'était arrêtée en demi-finale face à Edmonton et le général manager Brian Burke a gardé l'ossature de son groupe afin de remporter les honneurs suprêmes. Bien qu'aucun gros nom n'ait pu être ajouté lors de la date limite des échanges du 27 février, l'attaque repose sur d'excellents éléments tels que l'inusable vétéran finlandais Teemu Selänne, Andy McDonald et les jeunes Ryan Getzlaf, Corey Perry, Chris Kunnitz et Dustin Penner.

Et avec la paire Niedermayer-Pronger en défense, les Canards limitent leur chance de boîter, d'autant que François Beauchemin et Sean O'Donnel ont également brillé sur la glace

Sur le plan des unités spéciales, ils affichent le deuxième meilleur jeu de puissance et le septième rang pour ce qui a trait au box-play.

Jean-Sébastien Giguère n'avait plus sa place de numéro 1 assurée au début de saison car Ilja Bryzgalov lui avait ravi sa place lors des play-offs l'an dernier. Cependant, il a su se montrer à son avantage cette année, et Randy Carlyle l'a aligné lors de la majorité des parties de son équipe. Toutefois, s'il devait connaître une mauvaise séquence, il n'y a pas de raison que le coach et ancien défenseur des Jets de Winnipeg ne se tourne pas à nouveau vers Bryzgalov, ancien adversaire malheureux de la Suisse et de Pavoni lors d'une fameuse victoire helvète à Saint-Pétersbourg en 2000.

Leur adversaire du Minnesota est la formation qui a alloué le moins de buts de toutes les équipes de la NHL (184). Son coach n'est autre que Jacques Lemaire, déjà réputé pour prôner un style hermétique lors des ses succès passés au New Jersey.

 

New Jersey - Tampa Bay

Les Devils du New Jersey justement ont choqué tout le monde lorsque le directeur-gérant Lou Lamoriello a limogé son coach Claude Julien en toute fin de saison régulière, alors que tout allait pour le mieux et que la formation restait sur une série de victoires. Mais la transition se passera en douceur, tant les joueurs des Devils semblent craindre et respecter leur chef. Rien ne sera bouleversé et le style défensif et ennuyeux mais diablement efficace que pratique les pensionnaires d'East Rutherford sera une nouvelle fois de mise.

Pour une équipe qui ne compte aucun joueur parmi les 50 premiers compteurs de la ligue, les Devils ont cependant une attaque très équilibrée qui peut engendrer des buts de tous ses éléments à n'importe quel moment. Patrik Elias, Scott Gomez, Zach Parisé et Jamie Langenbrunner ont chacun compté plus de 60 points, tandis que le marqueur Brian Gionta a accumulé les points, bien qu'ayant manqué une bonne partie de la seconde moitié de la saison en raison d'une blessure à l'aine. Avec un amas d'attaquants à vocation défensive tels que Jim Dowd, John Madden et Jay Pandolfo, les Devils possèdent une des meilleures unités de "penalty-killing".

À la ligne bleue, Brian Rafalski continue de performer en offensive avec ses meilleures statistiques en carrière, alors que Paul Martin, Colin White, Brad Lukowich et la recrue Johnny Oduya continuent dans la tradition d'implication défensive de la formation de Lamoriello.

Les gardiens de buts remportent les championnats, dit-on, et rien n'est plus vrai lorsque vous comptez un cerbère de la trempe de Martin Brodeur et ses trois bagues de Coupe Stanley. Et rappelons-nous que le but avoué des Devils n'est pas de juste de se qualifier pour les séries mais bien de les gagner !

Leurs opposants de Tampa Bay avaient remporté les honneurs en 2004, soit un an après la dernière consécration des Devils. Cette année, ils comptent avant tout sur Vincent Lecavalier qui a pour la première fois de sa carrière passé le cap des 100 points en saison et également capturé le trophée Maurice-Richard en inscrivant 52 buts. Martin Saint-Louis a également tiré son épingle du jeu avec une campagne de plus de 100 points également, trois ans après avoir remporté le trophée Hart.

En revanche, Brad Richards est en quête de rachat puisqu'il n'a pas approché ses totaux de la campagne précédente et montre une des moins bonnes fiches +/- du Lightning. Gageons qu'il relèvera le défi lors de cette première ronde. Cependant, le coach John Tortorella aurait bon goût de ménager quelque peu son premier trio qui risquerait de ne plus trouver son souffle si la série devait s'étirer. Mais a-t-il vraiment le choix, vu le manque de profondeur de son contingent ?

Outre ces trois vedettes, le Lightning peut compter sur le Tchèque Vaclav Prospal (55 points), le Québécois et ancien Bernois Éric Perrin (36 points), l'Ukrainien Ruslan Fedotenko (32 points) ainsi que Ryan Craig (27 points).

Après avoir perdu Pavel Kubina et Daryl Sydor, partis sous d'autres cieux l'été dernier, l'ossature défensive repose sur Filip Kuba, Nolan Pratt, Cory Sarich et Paul Ranger qui ont offert une performance honnête cette saison. Dan Boyle demeure encore l'un des meilleurs joueurs de défense aptes à diriger le jeu de puissance depuis ses bases arrières.

De même que pour la saison dernière, le point d'interrogation se situera devant le filet. Le Suédois Johan Holmqvist a su convaincre partiellement tout au long de la campagne et a ravi le poste de numéro 1 à Marc Denis qui a en revanche connu des moments difficiles et semble en mal de confiance, à l'image d'un Aebischer à Montréal. Cependant, aucun des deux gardiens n'a l'expérience des séries éliminatoires.

 

Buffalo - New York Islanders

Le dernier affrontement entre ces deux équipes à ce niveau date de... 1980 lorsque les Trottier, Bossy, Potvin et consorts s'étaient imposés face aux Sabres de Gilbert Perreault. Mais beaucoup d'eau a coulé dans le lac Ontario depuis et certains joueurs n'étaient pas encore nés à cette époque. Les Sabres font figure d'épouvantail, alors que l'on attendait pas forcément les pensionnaires du Nassau Coliseum à ce niveau.

Les Sabres de Buffalo ont débuté la saison affublés de l'étiquette de favori et ont assumé ce rôle à la perfection en connaissant un départ tonitruant avec une série de dix victoires consécutives. Les protégés de Lindy Ruff pratiquent un jeu attractif basé sur la vitesse et l'offensive et disposent en outre d'un effectif suffisamment étoffé pour répandre leurs forces sur quatre lignes d'attaque de valeur sensiblement égale. Chris Drury et Daniel Brière - qui deviendra agent libre sans compensation à compter du 1er juillet - ont connu leur meilleure saison en carrière et scintillent parmi les plus beaux joyaux d'une attaque qui comprend également les diamants que sont le Russe Maxim Afinogenov (de retour après avoir soigné son poignet cassé), Jason Pominville et l'Autrichien Thomas Vanek (le joueur originaire de Graz a mis 43 buts et a eu la meilleure fiche +/- de la NHL). On en oublierait presque le Tchèque Ales Kotalik, Derek Roy, l'Allemand de Mannheim Jochen Hecht ou encore le Lituanien Dainius Zubrus, acquis de Washington en échange de Jiri Novotny lors de la date limite des échanges.

Les Sabres n'ont non plus pas été épargnés par les blessures cet hiver, à l'image du printemps dernier, toutefois les attaquants appelés à la rescousse de Rochester - citons Clarke MacArthur, Drew Stafford ou Daniel Paille - ont dépassé toutes les espérances en évoluant à un excellent niveau lorsqu'il leur fut demandé. De surcroît, Tim Connolly vient de reprendre le jeu après avoir longuement soigné une commotion cérébrale tout au long de la saison. Paul Gaustad, quant à lui, représente un centre qui dérange l'adversaire constamment.

En défense, Brian Campbell mène un groupe qui certes n'inscrit pas énormément de points, mais qui en revanche excelle dans deux aspects importants du jeu : le patinage et le contrôle de la rondelle. Les Européens Teppo Numminen, Henrik Tallinder, Dmitri Kalinin et Jaroslav Spacek en sont la plus belle preuve. Dans le style physique de la NHL, il leur est cependant parfois reproché leur manque de robustesse. Mais ne dites pas cela à Toni Lydman puisqu'il est l'élément qui compte le plus de mises en échec (138).

Enfin, Ryan Miller sort d'une magnifique saison et sera l'homme de confiance devant les filets, d'autant que Martin Biron évolue désormais à Philadelphie. En revanche, son auxiliaire, son compatriote américain Ty Conklin, n'a que partiellement convaincu lors de ses dernières sorties.

Leur opposant étatique des New York Islanders fait figure de négligé après s'être qualifié in extremis alors que tout semblait perdu quelques jours plus tôt, grâce à une séance de tirs aux buts face aux Devils du New Jersey lors du tout dernier match, pour ainsi fermer la porte à Toronto, qui en avait fait de même un jour auparavant avec le Canadien de Montréal.

C'est un gardien tombé de nulle part, Wade Dubielewicz, appelé à la rescousse, alors que le remplaçant de Rick Di Pietro (qui se remet d'une commotion cérébrale subie en mars lors d' un choc avec Steve Begin de Montréal) Mike Dunham ne faisait pas le travail, qui a finalement porté l'équipe dans la dernière ligne droite.

Le nouveau directeur-gérant, l'ancien gardien américain Garth Snow que l'on avait vu lors des JO d'Albertville, a réussi un coup de maître le 27 février en faisant l'acquisition de Ryan Smyth, capitaine et âme des Oilers d'Edmonton. L'habitué des tournois mondiaux avec le Canada a apporté son précieux "leadership" et s'est immédiatement mis en évidence en inscrivant 18 points en 20 rencontres.

Jason Blake a été le meilleurs compteur de la formation de Long Island et a établi ses meilleures marques personnelles en carrière. Le centre Mike Sillinger sort d'une intéressante campagne et Alexei Yashin a certes été limité à 58 parties en raison de diverses blessures, cependant le Russe a réussi 50 points. Mais va-t-il montrer quelque chose dans cette partie de la saison ? À Ottawa on a longtemps attendu en vain, et en 2004 lors de la dernière apparition des Islanders, l'énigmatique Alexei n'avait inscrit qu'une assistance en cinq rencontres. C'est dire qu'on l'attend au tournant et que la pression est sur ses épaules. Le talentueux Slovaque Miroslav Satan va quant à lui affronter ses anciens coéquipiers.

Certes, le jeu physique de Chris Simon - suspendu 25 matches pour son coup de bâton aussi idiot qu'odieux sur Jeff Ortmeyer lors d'un derby face aux Rangers - va manquer lors de ces parties engagées, mais d'autres joueurs complets comme Aaron Asham, Andy Hilbert ou Trent Hunter se chargeront de la besogne.

Le jeune Québécois Marc-André Bergeron a connu du succès à la ligne bleue, a bénéficié de beaucoup de temps de glace depuis son arrivée d'Edmonton et a amassé 21 points en 23 parties. Les deux défenseurs physiques que sont Brendan Witt et Tom Poti se chargeront du ménage dans la zone défensive.

Mais est-ce que Dubielewicz pourra tenir le fort et continuer sur sa lancée ? À moins que Rick Di Pietro (qui s'est à nouveau entraîné avec ses coéquipiers) ne revienne finalement... Un joker intéressant dans la poche de Nolan en tout cas, lui qui a un vieux compte à régler avec Buffalo car sa carrière de coach s'était terminée en queue de poisson là-bas

 

Atlanta - New York Rangers

Les séries éliminatoires sont de retour à Atlanta pour la première fois depuis 1980, époque où les Flames n'avaient pas encore déménagé à Calgary. Mais les Géorgiens vont bénéficier de l'expérience de leur coach Bob Hartley, vainqueur de la coupe avec l'Avalanche du Colorado en 2001. Cependant les seuls expérimentés se nomment Slava Kozlov (deux championnats avec Detroit) et surtout Robert Holik (deux avec le New Jersey), qui va se retrouver en face des ses anciens coéquipiers.

La jeune vedette Ilya Kovalchuk en sera à sa première expérience en série et il est attendu au tournant. La série opposera également Marian Hossa (qui avait été acquis d'Ottawa en retour de Dan Heatley il y a deux ans) à son jeune frère Marcel.

L'acquisition récente du vétéran Keith Tkachuk des Blues de Saint Louis pourrait également se révéler précieuse à ce niveau, tout comme celle de Pascal Dupuis des... Rangers.

En février, les Thrashers ont senti qu'il leur fallait acquérir un défenseur d'expérience après une série de défaite afin de ne pas compromettre une première participation de la franchise pour l'après-saison et le vœu fut exaucé par Don Waddell, qui a mis la main sur Alexei Zhitnik des Flyers. Ce qui a eu pour effet d'immédiatement améliorer le jeu de puissance. Niclas Havelid représente un autre défenseur de talent, tandis que les peu commodes Andy Sutton, Greg de Vries ou encore Shane Hnidy vont mettre en avant leur gabarit pour éloigner le danger.

Dans les buts, c'est un peu l'inconnue avec le jeune Kari Lehtonen, numéro 2 de la "draft" de 2002. Le Suédois Johan Hedberg pourrait aussi voir de l'action si besoin se fait sentir.

Les Rangers sont toujours à la recherche de leur première victoire en séries depuis... 1997, et cette année pourrait enfin être la bonne après une fin de parcours convaincante. L'addition de Sean Avery s'est révélée judicieuse pour une formation a priori pas trop physique. Ainsi le talent des Européens Jagr (plus de 70 points pour la quinzième saison consécutive), Nylander (26 buts, son meilleur total en carrière) et Martin Straka a pu s'exprimer avec encore plus d'acuité. N'oublions surtout pas le vétéran canadien Brendan Shanahan, arrivé de Detroit à la saison morte.

En défense, le Tchèque Michal Rozsival s'est révélé être le meneur avec ses 40 points, alors que les Fedor Tyutin, Karel Rachunek et Marek Malik ont démontré de bonnes qualités de patinage. Le gardien Henrik Lundqvist a confirmé sa première saison et les Rangers n'en seraient probablement pas là sans le brio du champion olympique de 2006.

Une belle série en perspective avec a priori beaucoup d'offensive de part et d'autre.

 

Detroit - Calgary

Même sans Steve Yzerman et Brendan Shanahan, les Red Wings sont resté plus que compétitifs. C'est à la ligne bleue, en dépit de la nouvelle blessure subie par le Suédois Niklas Kronwall, qu'ils semblent les mieux armés. Nicklas Lidström demeure le patron, et c'est à son calme, son contrôle de la rondelle, sa patience et son exceptionnelle vision du jeu qu'on le distingue. L'Américain Mathieu Schneider a connu sa quatrième saison consécutive de 45 points ou plus, et que dire de son compatriote Chris Chelios qui semble se bonifier avec les années. La défense est complétée par Andreas Lilja, Brett Lebda et Danny Markov.

En attaque, Henrik Zetterberg se remet de ses douleurs au dos et Todd Bertuzzi d'une commotion cérébrale et d'une blessure au cou, mais tous deux devraient être opérationnels sous peu afin de donner du soutien à Pavel Datsyuk.

Mais lorsque les play-offs arrivent, un gars comme Tomas Holmström a d'autant plus d'importance, et des joueurs comme Dan Cleary, Mikael Samuelsson (ex-Genève-Servette) et le Tchèque Jiri Hudler ont su tirer leur épingle du jeu pendant la saison régulière. Par ailleurs, Kyle Calder s'est bien intégré après son arrivée des Flyers de Philadelphie. Et Kirk Maltby connaît le jeu physique et Johan Franzen ne le craint pas non plus.

Dominik Hasek, même s'il a connu des hauts et des bas, est évidemment un gardien tout désigné pour ce genre de défi. Néanmoins, s'il devait se blesser ou décevoir, Chris Osgood représente la police d'assurance numéro 1.

Les Flames ont résisté à la poussée du Colorado dans le dernier droit pour accrocher la huitième place. Ils se devaient d'améliorer leur offensive et Alex Tanguay s'est avéré une addition fort utile dans ce domaine, puisqu'il a rejoint Jarome Iginla, Kristian Huselius et Daymond Langkow, les meilleurs compteurs de la formation albertaine. Tous ont atteint 70 points au moins, alors qu'aucun n'avait pu l'accomplir lors de l'exercice précédent. De plus, Craig Conroy s'est redécouvert des talents de marqueur après sa ré-acquisition de Kings de Los Angeles et Matthew Lombardi a réalisé sa meilleure campagne sur le plan comptable.

Le secteur défensif est quant à lui resté solide comme l'on pouvait s'y attendre, en particulier la ligne d'empêcheurs de tourner en rond qui comprend Wayne Primeau, Stéphane Yelle et Marcus Nilson.

À la ligne bleue, le jeune Dion Phaneuf est la vedette montante et est le meneur incontesté de la brigade défensive. Roman Hamrlik peut également se targuer d'avoir connu un bel hiver en accumulant les points sur le jeu de puissance et en étant parmi les meilleurs dans la colonne des +/-.

Enfin, les physiques défenseurs que sont Rhett Warrener, Robyn Regehr, Mark Giordano et Brad Stuart (acquis des Bruins) se chargent de faire le ménage devant l'excellent Miikka Kiprusoff qui a déjà fait ses preuves en menant sa formation en finale en 2005.

Stéphane Matthey

 

 

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