Présentation de la D2 française 2006/07

 

Cet été, le hockey français est passé tout près d'une grande première : voir toutes ses équipes reprendre la saison là où elles se sont sportivement qualifiées, sans la moindre interférence ou la moindre chute financière. Finalement, un "vilain petit canard" est venu noircir le tableau : Amiens a retiré sa réserve, après avoir pourtant passé sans rien dire les différentes étapes de la validation. Une décision étonnante, en ce qu'elle est survenue en août. Du coup, les Français Volants, qui étaient persuadés de rester en D2 quelques mois plus tôt - par l'effet pervers des habitudes prises de voir systématiquement des recalés mais aussi parce que des dirigeants picards avaient déjà évoqué vis-à-vis d'eux qu'il ne représenteraient pas leur réserve - se sont retrouvés pris au dépourvu par ce repêchage trop tardif pour leur permettre de préparer leur saison et de recruter. Les barragistes parisiens ont donc décliné l'opportunité et laissé le relégué direct Meudon y aller à leur place.

Une perche tendue qui se révèle toutefois assez glissante. Du fait de la réduction de la D1 à quatorze clubs, la lutte pour le maintien en division 2 s'annonce difficile, avec trois relégués et un barragiste, sauf la fusion envisagée entre D2 et D3 amortit le choc en passant transitoirement à 18. En tout cas, la composition des poules est toujours le grand casse-tête dans cette division, en raison de la dissémination des clubs sur le territoire. On est finalement passé à une répartition par latitudes, avec une grande poule sud qui s'étend de Nice à Nantes, et qui paraît, comme souvent, la plus relevée.

 

Poule nord

Les nostalgiques du HCR reprochaient au RCH nouveau de manquer d'ambition. L'arrivée d'un coach intransigeant sur le banc, Pascal Ryser, est un signe clair car le Neuchâtelois a lié sa carrière à des clubs en ascension. Il succède à Vladimir Kovin qui se concentrera sur l'encadrement du hockey mineur, qui a persisté à Reims dans les périodes délicates. Ryser arrive dans une équipe qui encaisse peu de buts, notamment grâce à son gardien polonais Marek Raczka. Cette tendance qui devrait subsister avec l'arrivée du solide défenseur Loïc Querrec et de Martin Zajicek, que Ryser a entraîné à Montpellier. Il doit maintenant travailler le jeu de transition qu'il affectionne pour donner à Reims plus d'efficacité en contre. L'attaque a été renforcée en conséquence avec des jeunes. L'ailier suédois Jonny Wåger et l'attaquant tchèque Vladimir Novak, qui étaient tous deux des joueurs anonymes du troisième niveau de leur pays respectif, devraient logiquement assumer un rôle plus important au troisième niveau français. Après son passage difficile à Gap en ligue Magnus, Björn Odot-Andersson rejoint Wåger qui était son coéquipier à Bräcke. Mais la nouvelle âme de l'attaque rémoise, c'est l'éternel Roman Trebaticky. Le vétéran arrive dans les mêmes conditions qu'à Mulhouse, choisissant de descendre de deux divisions alors qu'il avait des propositions au-dessus, parce qu'il pense aussi à sa reconversion (il travaille comme archiviste dans une clinique). Son expérience incomparable pourrait faire la différence au sein d'une attaque un peu tendre l'an dernier, où le grand espoir du club Julien Carolet (parti en Avignon) avait débuté en première ligne à 17 ans. C'est que les joueurs ont encore beaucoup à apprendre. Après le premier déplacement à Meudon, huit d'entre eux ont "emprunté" et endommagé le minibus du club. Se disant adepte de la discipline, Ryser a donc déjà matière à recadrer ses hommes.

Pour sa première saison en D2, Belfort n'est pas passé si loin d'accéder aux play-offs. La moindre forme du gardien Franta Neckar en phase finale et la blessure du défenseur-clé Xavier Rénier ont sans doute pesé dans le bilan avec une sixième place finale. Entre la légère pointe de regret et la satisfaction d'avoir surpris tout le monde, Belfort doit maintenant confirmer pour cette deuxième année. Il a cependant fallu subir la concurrence de Mulhouse, car la renaissance des Scorpions en D3 a attiré les deux meilleurs Français de l'équipe, Franck Herbrecht et même le Belfortain Romain Pierrel. Mais heureusement, le buteur tchèque Jan Zakovsky est toujours là malgré des essais à Amiens et à Gap, et pendant ses vacances en Bohème du sud, il a convaincu quatre compatriotes de le rejoindre : Milan Kral, Lukas Hanzal et les ex-Spinaliens Jiri Sevcik et Vaclav Lukes. Intégrer ces joueurs devrait permettre d'accrocher au moins la qualification. Mais pour l'heure, il faut surtout subir le choc de la suspension à vie de Christophe Théry après le match houleux contre Meudon. Sa sanction exemplaire pour avoir frappé un arbitre a eu des échos jusqu'en Suisse, car l'information a été relayée par une dépêche AFP. Or, Théry était le principal responsable de la mue de Belfort : c'est lui qui avait contacté ses anciens coéquipiers mulhousiens il y a deux ans, convainquant notamment Neckar de sortir de sa retraite. C'est alors que ce club à l'encéphalogramme plat s'était découvert une envie de haut niveau... mais il n'imaginait pas que sa première médiatique viendrait d'incidents de ce type.

Il y a cinq candidats pour quatre places dans cette poule nord, et Le Havre jouera plus que jamais le rôle de trouble-fête. La place accrue des jeunes dans l'effectif rouennais aura en effet peu d'impact sur son club-partenaire. Avec les règlements adoptés lors de la première assemblée générale de la FFHG, on ne verra plus de piges d'Édouard Dufournet ou Yvan Fontana (qui ne pourront plus être prêtés au bout de dix matches de Magnus), mais les "réguliers" du HAC que sont Dubillot, Yrondelle, Sucré et l'aîné Dufournet sont toujours présents, avec le junior première année Julien Correia comme renfort désormais "à demeure". La progression ininterrompue des Havrais au classement année après année traduit le potentiel réaffirmé du pôle rouennais, qui n'a même plus besoin de joueur étranger. Jean-Benoît Deschamps est remplacé dans sa mission d'entraîneur-joueur par Sébastien Bergès, l'ex-capitaine de Caen qui s'affirme à 27 ans comme un mentor. Le HAC s'est même doté d'un joker inattendu après un mois de championnat : Simon Doreille, éternel septième défenseur du RHE qui a choisi de privilégier ses études à une hypothétique carrière pro, a finalement tiré une conclusion logique en se tournant vers Le Havre pour pratiquer sa passion.

On peinait presque à croire que les Albatros de Brest puissent aborder la division avec uniquement le retour de Gabriel Bounoure dans les cages et de Lilian Prunet et Ivan Borzik pour solidifier la défense. Après deux journées, ils se retrouvaient avant-derniers de leur poule. Sacrilège ! Dans quelque division que ce soit, une telle place est forcément pour les autres, elle est absolument intolérable chez les Albatros. La réaction n'a pas tardé avec quatre renforts supplémentaires. Petr Mainer amène du poids à la défense : même si ce baroudeur de 36 ans a plutôt été l'étranger le moins convaincant à Pontebba, tout est relatif dans une équipe qui a gagné la série A2 italienne. L'attaque est complétée par Juraj Mincak, qui reste sur une saison en Roumanie à Miercurea-Ciuc, et surtout par Karel Kadlec, le buteur de poche ancien d'Épinal et de Besançon. Quant à Jani Tuominen (ex-Angers, Grenoble, Neuilly...), il est pris à l'essai. Jarmo Kuusisto - qui devient entraîneur et permet à Maynard de se concentrer sur son rôle de joueur - dispose donc bel et bien d'une équipe compétitive qui vise forcément le haut du tableau.

Essayer tant bien que mal de se maintenir en D1 aura valu à Asnières de douloureuses polémiques et des périodes de doute. La division 2 est sans doute plus conforme au niveau actuel du club, et elle permet en plus de refermer des plaies inutiles, comme le prouve le retour au club du gardien Guillaume Dalsasso, qui ne risque plus d'être mis en concurrence avec un gardien étranger. Le AHC devait tout de même se trouver de nouveaux renforts, et il a été aidé en cela par Osmo Lipponen, consul général de Finlande à New York mais aussi ancien joueur d'Asnières dans les années 70. Le consul a fait passer une petite annonce dans un magazine de hockey finlandais, et le club n'a eu ensuite qu'à faire le tri entre une quinzaine de candidatures. Il a ainsi sélectionné trois joueurs de 21-22 ans ayant essentiellement des références chez les juniors : le défenseur Mika Snellman, formé au KooVee Tampere, et les attaquants Matias Pulkkinen, formé au Kalpa Kuopio et Jani Lehtinen, formé au Tappara Tampere. Un universitaire américain, Kevin Osborne, s'ajoute à ce trio.

Les trois autres équipes franciliennes devraient quant à elles jouer le maintien. Pas de problèmes financiers (l'ACBB et Meudon ont été parmi les très rares validés à la date prévue et Meudon a su faire passer son dossier de repêchage), mais pas beaucoup d'argent non plus. L'ACBB paraît logiquement la mieux armée des trois, puisqu'elle a recruté Gaël Cler (11 buts l'an passé à Reims) et qu'elle a "piqué" Julien Libat au concurrent direct Meudon. Mais pour qu'Anthony Becaglia et ses coéquipiers puissent concrétiser ce petit avantage théorique, il faut qu'ils prennent garde à ne pas se laisser emporter, car les consignes de sévérité arbitrale accrue pourraient se retourner contre eux.

Ce sont toujours les joueurs formés au club qui constituent le corpus de Champigny-sur-Marne : les Gravier, Labat, Landau et Frachon plus le revenant Benoît Cointreau. Le club accueille encore un ancien de Viry, Ludovic Germack, et c'est tout pour le recrutement. Mais il n'y a pas non plus de vrai départ, Dalsasso ne s'étant déjà pas entièrement engagé la saison dernière. Cet effectif très jeune (à l'exception de Laurent Athuil) fait le pari qu'il ne pourra que progresser, même si son inexpérience risque de lui coûter cher derrière.

Le maintien de dernière minute a soulagé beaucoup de monde à Meudon, notamment chez les joueurs même si la plupart d'entre eux seraient repartis en D3. Le club souhaite également pérenniser une équipe première en D2 afin d'offrir un débouché d'un bon niveau aux joueurs provenant du mineur. Après ce retour imprévu en division 2, on peut se poser la question des départs survenus dans l'intervalle. En fait, l'arrêt d'Alexandre Martin est planifié depuis un moment, et les autres départs n'affaiblissent pas tant l'équipe que ça. Yann Thiébault (parti à Évry) était très peu utilisé par l'entraîneur, et Kévin Nickels n'avait pas beaucoup plus joué en raison d'une blessure au genou. Certes Erwan Sergeant s'en est allé chez la réserve de Saint-Gervais/Megève, mais il y avait deux gardiens de niveau sensiblement équivalent et il reste un titulaire régulier, Steven Froment. Le plus embêtant est la décision confirmée de Julien Libat qui avait pourtant repris initialement les entraînements avec le MHC. La saison dernière, les Meudonnais s'étaient troués sur les matches capitaux contre les Volants et l'ACBB. Il faudra une meilleure gestion des derbys pour prouver qu'ils ont bien leur place en D2.

 

Poule sud

Nice avait présenté une formation solide, la prétendante la plus légitime à la place de dauphin de Tours, mais avait cependant échoué en demi-finale face à Bordeaux. Il est donc logique de placer le NCHA parmi les favoris de la nouvelle saison. Pourtant, les dirigeants azuréens se défaussent et affichent des objectifs officiels trop sous-estimées pour être réalistes. Certes, l'équipe a perdu sa clé de voûte, le grand gardien Christian Carlsson, devenu trop cher pour ses moyens. C'est une lourde responsabilité qui s'abat sur les épaules de son remplaçant, Viktor Gunnarsson, junior de Västerås âgé de seulement 19 ans. Mais même s'il est plus inexpérimenté, il bénéficie lui aussi du soutien d'une défense de métier : après le départ de Christophe Perez pour Bordeaux, l'arrière-garde niçoise s'appuie maintenant sur cinq étrangers, le duo Banas-Dubaj plus trois Suédois. Reste la question de l'attaque où seule la première ligne de Pascal Margerit et des jumeaux Laplace avait été productive. Les Suédois de la deuxième ligne n'étaient pas assez incisifs devant le but, et le joker John Sarno leur en avait remontré dans ce domaine. Krantz a été conservé, pas Thoren qu'on attendait plus percutant à son stade de maturation. Le centre Mikael Sjölin et l'ailier gauche Oscar Alstergren, champions de Suède juniors en 2004 avec MoDo, arrivent donc pour former un nouveau 2e trio, entièrement suédois. Sauront-ils contribuer plus offensivement ? Sinon, la troisième ligne se tient prête. Son élément stable Anthony Miramond reçoit le renfort d'Augustin Gillardin, auteur de 16 points l'an passé avec la réserve amiénoise, et d'Aurélien Macon, un junior première année à découvrir. Formé au club, cet ancien espoir du roller n'avait fait que quatre apparitions en D2 l'hiver dernier mais pourrait séduire sur la glace cette saison. Cette densité d'effectif fait de Nice, bon gré mal gré, le favori obligé de la poule.

Il est vrai que Lyon pourrait l'être tout autant, mais il est trop tôt pour dire si le LHC est guéri après son incroyable déroute. Surtout qu'en apparence, rien n'a changé. Comme si l'épisode Leime n'avait pas incité à plus de prudence, le club a en effet réussi à rater de nouveau sa com' de l'intersaison, en révélant sur l'arrivée comme entraîneur de Sébastien Roujon (finalement resté à Viry) avant qu'il n'ait effectivement signé. Une fausse annonce deux années de suite, cela frisait le grotesque. Mais en fin de compte Benjamin Agnel n'a rien d'un choix par défaut, et l'ex-international pourra mieux communiquer avec ses hommes que son prédécesseur suédois l'an passé, même s'il arrive dans un rôle jamais confortable d'entraîneur-joueur. L'équipe ne reste pas franco-française, puisque deux étrangers arrivent pour l'encadrer, le défenseur finlandais Mikko Martikainen et l'attaquant canadien Dave Cunnings. Mais ce n'est pas le plus important. L'essentiel est que le groupe reprenne confiance dans une D2 qui lui accorde de la marge tactiquement et techniquement, et qu'il se reconstruise un moral conquérant.

Directement barré par Tours l'an passé, La Roche-sur-Yon redémarre avec un nouvel entraîneur, puisque Gautier Gustin (Cholet) remplace Bertrand Pousse devenu directeur du nouveau centre de formation de Strasbourg. La retraite de Paul Charret a été suivie d'un long feuilleton pour connaître le nouveau gardien. Marc-Antoine Richard devait initialement arriver de Limoges, avec ses coéquipiers Pacull et Payen, mais il s'est désisté pour raisons personnelles. Les dirigeants se sont alors tournés vers leur agent slovaque, qui leur a dégoté Juraj Husek, dont le niveau a vite été jugé insuffisant. Finalement, le Hogly s'est rabattu sur une valeur un peu mieux connue, l'ex-Gapençais Peter Stanga. La défense prend le parti de s'appuyer sur un seul étranger (l'arrière offensif Erik Marinov) avec le retour du rude Samson Samson à la place de Blahut. La densité offensive reste néanmoins en question. Seuls sept attaquants avaient marqué plus d'un but l'an passé, et quatre d'entre eux sont partis, y compris Frédéric Levêque qui était prévu dans l'effectif mais a préféré aller jouer au roller-hockey à La Chapelle-sur-Erdre. Bien sûr, le duo Kaspar-Ocelka reste très dangereux, mais pour qu'il ne reste pas le seul atout du Hogly, il faudra que Marcel Budos (le remplaçant de Hopjak), Jean-Philippe Pacull voire le Québécois Olivier Bourbonnais soient vite performants. Les Yonnais sont bien placés pour savoir que les points perdus en début de saison ne se rattrapent pas. Le potentiel technique est toujours là cependant.

Après deux saisons décevantes, qu'est-ce qui permet de croire que la situation de Toulouse-Blagnac s'est améliorée ? Après tout, les deux stars - un peu décevantes - du précédent recrutement (Mauget et Medeiros) sont reparties, et trois joueurs (Bobillier, Gibeaux, Pechmeja) ont arrêté. Sont arrivés le défenseur amnévillois Nicolas Blum, l'attaquant Thibault Villemejane revenu de ses études en Norvège, et surtout les frères Ribanelli qui amènent leur expérience du haut niveau. Cela n'empêche pas le club enfin débarrassé de sa dette - et bon élève des validations - de viser haut. L'entraîneur-joueur Benoît Pourtanel (meilleur marqueur la saison passée, ce qui ne plaide pas pour ses attaquants...) annonce la couleur dans La Dépêche du Midi : "Nous partons avec l'objectif de monter en D1 qui, pour un temps, devrait nous convenir avant de placer la barre plus haut. Sur le papier, je dispose d'un effectif moins fort que l'an passé, mais je pense qu'il n'en sera rien. Il vaut mieux des jeunes moins brillants mais qui ont la rage que des joueurs à la large auréole mais moins saignants." Et si, après avoir eu des résultats en dessous de son potentiel, le TBHC parvenait à faire l'inverse ?

Le raccourcissement du banc angevin a fait des heureux chez les autres équipes de la région, et en particulier à Nantes, qui voit débarquer Benjamin Mocquard et Romain Gentilleau. Les deux hommes remplacent ainsi deux atouts offensifs qui ont quitté le NAHG, David Page, qui a pris sa retraite à 34 ans, et le puissant Jonathan Lussier. Avec ce Canadien, les Nantais ont perdu leur gabarit le plus imposant, et ils accentuent ainsi leur image d'équipe plutôt légère, y compris dans les cages avec leur gardien canadien de 1m75 Martin Léonard. Et justement, en cette année de tolérance zéro, les joueurs petits mais rapides pourraient être avantagés. Il faudra compter avec la tranquille équipe nantaise.

Pour sa part, Cholet a fait confiance à un autre ancien d'Angers, Julien Pihant. L'ex-international a décidé à 28 ans de suivre un projet de reconversion à long terme dans une D2 qu'il découvre de l'intérieur, comme entraîneur-joueur, un poste où il succède à Gustin. Pihant emmène avec lui Thomas Neveu, un junior qui aura fait long feu dans le groupe senior angevin, et retrouve un autre ex-coéquipier, le gardien Frédérick Gilbert, de retour de Sant-Pierre-et-Miquelon. Il n'y a plus d'étranger après le départ de l'arrière Pierre Wilhelmsson à Nice, et les jeunes Français ont quelque chose à prouver, à l'instar de Sylvain Ragain et Virgile Valsaint, qui ont goûté à la "super glu Millette" sur le banc tourangeau la saison dernière. En faisant de son mieux avec ses moyens, Cholet s'affiche comme un club de D2 tout à fait convenable.

Quand elle se présente dans sa meilleure composition, c'est-à-dire bardée de juniors, on sait ce dont Mont-Blanc II est capable, à savoir battre une équipe de Magnus dans un bon jour, comme ce fut le cas en coupe la saison passée dans un bon jour du gardien Johan Scanff, qui viendra encore accumuler de l'expérience en D2 cette saison. Si on peut identifier Guillaume Duclos, le revenant Nicolas Périnet et les frères Payraud comme les cadres de l'effectif, le reste est ainsi appelé à varier, car les espoirs en grand nombre pourront osciller entre Magnus et D2. Le nouveau règlement sportif de la FFHG ne permet plus de faire n'importe quoi avec les associations, mais les équipes B n'y sont pas soumises. Les réserves restent donc imprévisibles dans leur effectif. Celle du Mont-Blanc alimentera donc probablement elle aussi la grogne, d'autant qu'elle n'attirera évidemment aucun public ou média : la somme "spectateurs Entente + spectateurs Entente II" sera logiquement inférieure à la somme "spectateurs Saint-Gervais + spectateurs Megève" d'avant l'union, même si on alternera les apparitions de la première et de la réserve dans les deux villages quand la patinoire de Megève réouvrira. Et le débat sur l'utilité de ces réserves (pépinières ou poids morts ?) de reprendre... Le réservoir de juniors constitue-t-il un garde-fou suffisant pour éviter la descente ? Attention cependant, car s'il faut jouer le maintien sur les deux tableaux, même les ascenseurs Magnus/D2 ne constitueront pas une solution-miracle.

À l'issue d'une poule finale où les Éléphants, minés par une cascade de blessures, avaient donné l'impression de partir sans espoir, le président Philippe Fontanel avait évoqué un "complexe d'infériorité" de Chambéry. Il n'est désormais même plus question de se qualifier pour cette phase finale. Cette saison sera encore plus dure, après la retraite du meilleur marqueur Joël Raymond, un pilier de l'équipe. Il n'est pas remplacé, malgré le retour appréciable de Thomas Fontanel après une saison blanche et l'arrivée de juniors des clubs alpins de Magnus. La situation des gardiens est désormais clarifiée : après l'imbroglio de la saison passée (Drif écarté après un match et remplacé par le junior Schwach, tandis que Nicolas Jimenez s'imposait comme titulaire), Chambéry s'appuie de nouveau sur un duo qui se relaie dans les cages : Jimenez, donc, et Benjamin Jubien, le Haut-Savoyard qui retrouve avec bonheur la montagne après une saison difficile aux Volants, où il a eu du mal à s'adapter à la vie parisienne. Avec une préparation écourtée par les travaux de leur patinoire, les Savoyards ne se font pas trop d'illusions et essaieront surtout d'être performants en poule de maintien.

Marc Branchu

 

Retour à la rubrique articles