Les Albatros retrouvent la haute atmosphère
Après avoir fait un retour plutôt prometteur parmi l'élite du hockey français la saison passée, sanctionnée par une bonne cinquième place, les Albatros sont attendus plus que jamais au tournant cette saison.
Et pour satisfaire cette faim de succès, Briec Bounoure a tenté de bâtir une équipe un ton plus compétitive. C'est d'abord du côté de Dijon que le président brestois s'est tourné pour recruter le jeune et très prometteur attaquant Thomas Gueguen, qui a donc rejoint la pointe bretonne pour se donner un défi d'une autre ampleur et retrouver au passage la région d'où il est originaire. Peu de temps après, Ivan Borzik l'a également suivi. Le costaud défenseur slovaque à vocation offensive a dès lors endossé le rôle de remplaçant de Daniel Kysela, qui a tout juste raccroché les patins en compagnie de Christophe Niedziolka.
S'en est suivi Christian Élian en provenance de Grenoble, sous les conseils de Sébastien Oprandi et dans le but de se relancer après une saison en demi-teinte dans la capitale dauphinoise. Bruno Maynard, qui avait un temps mis un terme à sa carrière à Rouen, a également rejoint le club breton, après un séjour en Italie, avec en parallèle un projet de reconversion après le hockey.
Et d'Italie, trois joueurs ont suivi, avec Stéphane Arcangeloni, qui après un an de contacts avec Brest signe enfin sous le maillot bleu afin de faire un come-back en France, avec Ludek Broz, attaquant tchèque et terreur des défenses de Série A2, et avec Patrick Bona, conseillé à M. Bounoure par Arcangeloni, un jeune attaquant italien de petite taille mais évoluant de fort belle manière pour son âge dans la série A italienne plus propice aux lourds et expérimentés briscards canadiens. Pour pallier les départs des gardiens Jérôme Plumejeau et Jean-Baptiste Dell'Olio, respectivement à Amiens et Béthune, les Albatros ont enrôlé rien de moins que le troisième gardien de l'équipe de France en l'absence de Huet, Julien Figved, tout droit venu de Briançon. Jimmy Provencher agrandit lui aussi les rangs brestois en quittant la cité rouennaise où il n'est plus vraiment désiré.
Dino Grossi, l'un des joueurs emblématique de l'époque héroïque brestoise, fait également son grand retour pour le plus grand bonheur du public brestois qui le voit donc troquer sa tunique noire et blanche de Tours, avec qui il aura réalisé une saison plutôt décevante, pour celle de la cité du Ponant où personne ne pense qu'il puisse décevoir ! Pour en terminer avec le recrutement brestois, la onzième et dernière recrue est donc Jan Mikel, un solide défenseur tchèque en provenance de Grande-Bretagne, plus précisément de Dundee en BNL, dont il était le capitaine et un des meilleurs pointeurs. Il rejoint donc un très bon ami à lui, Ludek Broz. La direction brestoise attendant beaucoup de ce duo tchèque.
Coté départ, la "Belarus connection" explose donc, avec comme seuls rescapés Aleksandr Tsyplakov et Maksim Tikhonov. En effet, Maksim Slysh est blessé aux ligaments croisés du genou jusqu'au mois d'octobre. Sharyton, Kastsiuchonak et Tolstik ont pour les deux premiers des prétentions salariales bien trop à la hausse pour le rendement donné, alors que le troisième n'aura pas su convaincre le staff brestois de le conserver dans l'effectif 03/04, à l'instar de Sami Wikström qui n'a pas accepté la proposition brestoise pour évoluer en D2 en préférant s'exiler (de force ?) en Espagne à Puigcerdá. Quant aux jeunes un peu frustrés, Wilfried Molmy a rejoint Dijon pendant que son compère Guilhem s'en est allé vers Neuilly-sur-Marne.
Après un camp d'entraînement corsé à souhait, une chose frappe dans l'effectif brestois, c'est l'ambiance joviale et sympathique qui y règne, à l'opposé de la saison passée où l'atmosphère avait été un des principaux maillons faibles pour l'accession aux play-offs. Sous l'impulsion d'Arcangeloni et Maynard en metteurs d'ambiance, le groupe brestois prend très rapidement la forme d'un groupe de "potes".
Seulement, s'il est important de rigoler, les Brestois n'en oublient pas le travail et se mettent à pied d'œuvre dans la fonte des lignes. Sur la première ligne, pas de surprises, puisque Loïc et Yven Sadoun se retrouvent encore autour de Janne Ijäs, tandis que Pulawski voit Kysela remplacé comme prévu par Borzik. Sur la deuxième ligne et malgré des petits retards concernant Grossi (bloqué à Toronto en raison de la coupure d'électricité générale sur une partie de l'Amérique du nord), Broz et Mikel (attendant leurs visas), ce qui ressort est la puissance physique qui s'y dégage, avec des joueurs puissants comme Provencher et Grossi, bien orchestrés par le fin et rusé Ludek Broz doté d'une bonne vision de jeu, alors que derrière Mikel et Tsyplakov font une paire de défenseurs offensifs (peut-être trop ?) pouvant appuyer les attaques grâce à leur lourds lancers tout comme imposer le respect dans le slot grâce à leur gabarit impressionnant l'un comme l'autre.
Enfin, dans un style tout autre, la troisième ligne se démarque par son style basé sur la vivacité et la technique, avec trois attaquants de même style avec Bona, qui n'est pas surnommé pour rien "pitbull" par ses coéquipiers, et Veret orchestré par un Arcangeloni transformé par son passage en Italie où il a endossé un rôle d'étranger qui l'a contraint à prendre une toute autre dimension. Derrière ce trio de feux follets, Maynard et Élian s'entendent déjà à merveille.
Le staff a déjà prévenu que Brest ne jouerait qu'à trois lignes en compétition. On compte pourtant sur une possible quatrième ligne des joueurs de bon niveau, en l'occurrence Sylvain Giet qui aura montré de quoi il était capable en fin de saison dernière, Sébastien Oprandi qui revient en grande forme après sept mois d'absence en raison d'une vilaine blessure, Maksim Tikhonov et Thomas Gueguen qui aura pourtant montré de très belles choses. De quoi donner une belle profondeur à cette effectif particulièrement homogène avec trois lignes de niveau similaire mais de style différent alors que la quatrième ligne préserve le groupe Albatros de toutes blessures ou autre coup dur...
Même si sur le papier, et d'après les premiers coups de patins, l'équipe brestoise semblent un ton au-dessus de l'an passé, reste à savoir où elle se situera par rapport aux autres grosses écuries car comme le conclut Stéphane Arcangeloni : "Je pense que tous les joueurs sont comme moi et ne sont pas venus ici pour faire cinquièmes comme l'année dernière. On va essayer d'être dans les trois premiers, voire premier. On n'est pas venu ici pour rien, heureusement ! Notre point fort, je pense, est que l'on a une très grosse attaque. La défense n'est pas mal non plus et les gardiens sont prometteurs." Le ton est donné, la pression est mise, et les Albatros ne cachent pas leurs objectifs !
William Boussard
Départs : Jean-Baptiste Dell'Olio (Béthune), Jérôme Plumejeau (Amiens), Björn Albin (?), Gaël Guilhem (Neuilly-sur-Marne), Daniel Kysela (arrêt), Krzysztof Niedzolka (arrêt), Wilfried Molmy (Dijon), Sami Wikström (Puigcerdá, ESP), Pavel Tolstik, Viktor Kastyuchonak, Maksim Slysh, Viktor Sharyton, Bohuslav Subr.
Arrivées : Thomas Gueguen (Dijon), Ivan Borzik (Dijon), Christian Élian (Grenoble), Bruno Maynard (Egna, ITA), Julien Figved (Briançon), Stéphane Arcangeloni (Turin, ITA), Jimmy Provencher (Rouen), Jan Mikel (Dundee, GBR), Ludek Broz (Appiano, ITA), Dino Grossi (Tours), Patrick Bona (Merano, ITA).
Effectif
Gardiens : Gabriel Bounoure, Julien Figved.
Défenseurs : Tadeusz Pulawski (POL), Ivan Borzik (TCH), Aleksandr Tsyplakov (BLR), Jan Mikel (TCH), Bruno Maynard, Christian Élian, Sylvain Giet.
Attaquants : Loïc Sadoun, Janne Ijäs (FIN), Yven Sadoun, Ludek Broz (TCH), Jimmy Provencher (CAN), Dino Grossi (CAN), Stéphane Arcangeloni, Patrick Bona (ITA), Jérôme Veret, Sébastien Oprandi, Thomas Gueguen, Maksim Tikhonov (RUS).
Entraîneur : Sergueï Tukmachev (entraîneur).