Espagne : bilan de la saison 2002/03
Les saisons se suivent et se ressemblent dans le triste championnat d'Espagne et ses six clubs inamovibles. Enfin, quand on dit "inamovibles", c'est une façon de parler, puisqu'une nouvelle fois le Txuri Urdin de Saint-Sébastien a manqué de boire la tasse pendant la saison régulière. Fait encore plus significatif, les défaites pour forfait qui lui seront imposées (0-5 à chaque fois) ont en fait amélioré son goal-average, tant la défense du Txuri était catastrophique. Le club est bien revenu aux affaires pour la Coupe du Roi, mais avec deux étrangers seulement, les autres ayant assez légitimement préféré partir.
La saison régulière est un long fleuve tranquille pour le sempiternel Jaca. L'équipe paraît sur le papier un peu moins forte que celle de 2000-01 qui représente le pinacle du club, mais elle bénéficie d'une grande cohésion en raison de la stabilité de son effectif. L'organisation aragonaise bénéficie aussi de l'apport appréciable de l'Hispano-Canadien Miguel Baldris, jadis drafté par les Buffalo Sabres - le genre de double-passeport dont aucun autre club du pays ne saurait se prévaloir. Malgré une enceinte toujours aussi incompatible avec les ambitions olympiques affichées par la ville, Jaca n'est cette fois pas confronté - contrairement à la saison dernière - aux gros problèmes de glace qui l'avaient privé de quelques points.
Avec ses quinze matches et ses qualifications pour la Coupe sous forme d'un ridicule repêchage par appariement, la saison ibérique commence à prendre des proportions franchement anémiques. Jaca s'adjuge sans problème ce championnat régulier. Derrière lui, Barcelone attend en embuscade, solidement accroché à sa deuxième place, et prêt à profiter d'un éventuel nouveau faux-pas du leader pyrénéen en phase finale. Les Catalans ont perdu à l'intersaison l'expérimenté défenseur slovaque Peter Gapa, dont la descente aux enfers ne semblait pas devoir s'arrêter là puisqu'il a par la suite échoué chez les Belges de Deurne. Outre Gapa, l'autre pilier de la défense barcelonaise était le vétéran Andrei Ovchinnikov (qui avait en fait partagé sa saison 2001-02 entre le maillot blaugrana et celui de l'inévitable Sokol Kiev). Mais ce dernier a également été débarqué. Et le Russo-Ukrainien n'est guère mieux loti que son compère slovaque, car il atterrit chez les voisins campagnards de Puigcerda. Il est vrai que son grand âge ne pouvait décemment lui laisser espérer mieux.
Malgré ces défections relativement conséquentes à la bleue, le Barça a surtout veillé à s'offrir un renfort offensif de grand luxe. Il se manifeste en la personne d'Oleg Synkov, qui était il y a peu encore l'une des terreurs de l'East European Hockey League. Finalement, la réduction du quota d'imports (qui est passé de cinq à quatre cette année) ne paraît pas trop affecter le club puisque son dernier joker, le jeune arrière suédois Andreas Rönnblom, a du accepter au vu de ses "faibles" références (formé à Skellefteå tout de même) de conserver un travail à coté du hockey pour se faire une place dans l'effectif barcelonais. Ceci permet opportunément de l'exclure de la liste des renforts affichée par le FCB. Il n'en reste pas moins un relâchement indéniable dans le recrutement défensif, qui a scellé la perte de l'équipe catalane au cours des moments-clés de la saison.
Le troisième larron de cet exercice 2002-03 est Madrid, anciennement Majadahonda. CH Madrid était il y a bien longtemps l'appellation d'une équipe qui - à des époques diverses - fut aussi connue sous le nom de CH Boadilla ou CH Boadilla-Madrid. Boadilla est une bourgade voisine de Madrid, peuplée de quelques dizaines de milliers de personnes, qui est le siège historique du hockey dans la capitale.
À l'ouverture de la patinoire de Majadahonda en 1995, une majeure partie de son contingent hockeyistique s'était déplacé vers cette autre localité périphérique. Mais l'endroit, en dépit de sa piste de taille olympique, ne sera jamais le havre du hockey que certains espéraient, principalement en raison du manque de soutien émanant des propriétaires de la patinoire comme des collectivités, et aussi du caractère anonyme de Majadahonda qui n'est qu'une vulgaire zone commerciale sans âme, au milieu de laquelle la patinoire semble bien perdue. Même le Mondial de division II de 2001 organisé là-bas n'avait pas été un franc succès en dépit de deux rencontres télédiffusées, l'une sur l'Eurosport espagnol et l'autre dans Teledeporte, l'équivalent du Sport Dimanche de notre France 3 nationale.
C'est donc avec un grand bonheur que l'équipe senior de Majadahonda a trouvé en début de saison un nouveau refuge dans la patinoire Circus. Cette infrastructure toute récente se situe au sein d'un immense centre commercial baptisé Planetocio, dont les tenanciers sont beaucoup plus coopératifs : ceux-ci voient d'un bon œil l'installation d'un club résident au cœur de leur édifice. L'équipe conserve le même logo qu'à Majadahonda mais reprend le nom plus fédérateur de CH Madrid, accolé à celui du Planetocio qui sponsorise le club. Cependant il faut noter que la ville de Collado-Villalba, où se trouve le Planetocio, est quand même distante de 39 kilomètres du centre de Madrid.
Heureusement, les habitants de la ville et les spectateurs occasionnels, au départ plus attirés par l'offre commerciale du lieu, se sont pris d'affection pour leur équipe. Le nouveau CH Madrid-Planetocio s'est vite constitué un public fidèle, et relativement nombreux pour un pays comme l'Espagne. Mais comme tout cela était trop beau pour être vrai, une anicroche n'a pas tardé à se produire. Le conseil municipal a perfidement refusé au club la somme de 30 000 euros qui aurait pu lui permettre d'organiser le Final Four de la Coupe du Roi, non sans l'avoir dans un premier temps incité à briguer l'événement, pour ensuite bloquer les fonds une fois l'organisation définitivement attribuée au club du cru. La manifestation sera donc réaffectée en catastrophe, et organisée une seconde fois consécutive à Jaca. Reste cette première saison très encourageante pour le hockey madrilène dans un édifice, une fois n'est pas coutume, accueillant et plutôt bien fréquenté. Voilà qui n'est déjà pas si mal.
Derrière ce trio de tête formé par Jaca, Barcelone et Madrid, se trouve le premier club au bilan sportif déficitaire : Puigcerdá. Plutôt poussif, le modeste escadron formé par ces montagnards catalans sur le retour n'obtient qu'une logique quatrième place pour s'être renforcé avec des Français plutôt bas de gamme (parfois munis de passeports espagnols) et des Ukrainiens limite grabataires (le susnommé Ovchinnikov mais également son compère, l'ex-Amiénois Ramil Yuldashev).
Viennent ensuite les clubs basques. Cette année, ces derniers (c'est le cas de le dire) ont fait plus que lorgner le bas de tableau. Ils ont carrément mordu la poussière.
Vitoria
, malgré un budget que nous dirons relativement acceptable (environ 1,5 million de nos défunts francs), n'a vraiment pas bénéficié de l'apport technique et du carnet d'adresses supposés de l'entraîneur Aleksei Koulikov (qui officiait au Berkut Kiev avant que ce club ne disparaisse), ni des problèmes financiers du voisin Saint-Sébastien, qui lui avaient pourtant offert sur un plateau le défenseur international Eugenio Arbesu quelques temps plus tôt.Difficile de savoir si l'autre postulant à ce travail apparemment difficile (un ancien entraîneur de l'équipe des moins de vingt ans du Belarus) aurait fait mieux que Koulikov, mais quand on sait que le défenseur canadien Peter Beazley a été embauché sur un simple coup de téléphone avant de dégager à peine quelques mois plus tard pour manque de résultats, il est permis de s'interroger.
Si l'on peut toujours ricaner aux problèmes de Gasteiz (Vitoria), ceux du Txuri Urdin finissent par être franchement exaspérants. D'année en année, les dirigeants (Patri Zubizaretta, Miguel Sanz...) se succèdent, se léguant les dettes du club et son effectif de plus en plus ravagé, avant de se faire renverser ou pousser à la démission par la vague suivante.
À force de tirer ainsi sur la corde, le Txuri était sans nul doute condamné à connaître un vrai gros clash. Et c'est ce qui a fini par se produire, avec une très longue suspension d'activité en milieu de saison régulière. L'équipe fanion est revenue sur les rails à peu près en temps et en heure pour les éliminatoires de la Coupe du Roi, mais avec un effectif encore amoindri. Les salaires, déjà bien maigres et à présent totalement inexistants, ont entre-temps eu raison de la patience de deux des quatre étrangers du club. Heureusement, il semble presque certain que les blancs et bleus repartiront la saison prochaine, notamment grâce au soutien de dernière minute d'un important chauffagiste, Vaillant.
Avant même que les événements n'aient pris cette tournure pathétique, la moitié de l'effectif avait déjà sauté en début de saison. De nombreux joueurs locaux préféraient encore prendre leur retraite plutôt que de subir la double humiliation des tracas administratifs s'ajoutant aux raclées subies hebdomadairement sur la glace. Par ailleurs, sans trop qu'on sache pourquoi, le coach de la sélection nationale Iñaki Bolea (lui-même un ancien de Saint-Sébastien) n'a pas jugé bon de sélectionner un seul joueur du Txuri pour son pré-camp de février, dont le niveau n'était pourtant guère élevé. Cela en dit long sur ce qu'il appartient maintenant de reconstruire.
Comme à chaque jour suffit sa peine, les play-offs ont également été marqués par des incidents particulièrement salés lors du second match des demi-finales opposant les deux clubs rivaux des Pyrénées, Jaca et Puigcerdá. Jaca mène alors la série.
De son coté, Puigcerdá ne fait plus d'étincelles depuis longtemps, et le recrutement entamé par le nouveau président Miguel Angel Carnicero (qui a succédé cet été à Joseph Pous Rodriguez après de longues années de service) n'a rien de bien enthousiasmant, même si le club arbore de superbes maillots aux couleurs de la riche chaîne de supermarchés Caprabo. Cependant, Puigcerda est une équipe de play-offs, ainsi qu'en atteste par exemple son probant parcours lors des séries 1997-98. Ce collectif de villageois irascibles y avait dévoilé des ressources restées insoupçonnées à l'aune de la saison régulière.
Bref retour en arrière : Puigcerdá venait encore de se sortir dans la douleur d'une de ces saisons en demi-teinte dont il est coutumier. Par voie de conséquence, il s'était vu opposer d'entrée au vainqueur du championnat régulier qui, déjà à l'époque, n'était autre que l'épouvantail jacetano. Un épouvantail sur lequel Puigcerdá était contre toute attente parvenu à prendre le meilleur dans un affrontement très chaud. Il est vrai qu'en ces temps quelque peu reculés, la dynastie aragonaise ne faisait que prendre forme, et allait ultérieurement atteindre son rythme de croisière avec la venue du redoutable défenseur Evgeni Rochine (tout juste auréolé d'une sélection avec l'équipe du Belarus aux JO de Nagano).
Mais déjà, aux yeux de l'observateur aguerri, la preuve en était faite : dès que les irréductibles Cerdanais se retrouvent face à leur adversaire de toujours, les hostilités prennent systématiquement une tournure épicée. Les jaune et noir s'avèrent souvent capables en pareilles circonstances de montrer un visage diamétralement éloigné de celui qu'ils ont arboré pendant le reste du calendrier, fût-il des plus moroses. C'est paraît-il l'une des caractéristiques de l'équipe, et il en était déjà ainsi aux toutes premières heures du championnat dans les années soixante-dix.
La saison qui se termine nous a offert un nouvel avatar de cette rivalité explosive. Cette fois, un nouveau cran a surtout été franchi dans la bêtise quand une vingtaine de supporters de Puigcerdá ont fait irruption dans le couloir menant à l'unique vestiaire (!) mis à la disposition des deux rivaux, dans le seul but de faire la peau à l'équipe adverse. Ces débordements coupables interviennent pendant la pause précédant la dernière période du match n°2. Un second affrontement qui se déroulait sur la glace de Puigcerdá.
Le jeu finit par reprendre mais, irrité par ces incidents, l'un des joueurs emblématiques de Jaca, Juan José Palacin, s'emporte et invective brutalement la foule des partisans adverses, à tel point que la police doit intervenir sur la glace pour tempérer les ardeurs du joueur. Il s'agit en premier lieu d'éviter une bagarre générale, non seulement entre les deux équipes, mais aussi avec un public révolté par les propos méprisants de Palacin - qui appuie ses remarques douteuses en martelant avec sa crosse la vitre séparant sa prison des tribunes.
Dans ces conditions, l'arbitre Frank Gonzales décide d'arrêter le match. De façon assez surprenante, la fédération décide d'entériner le résultat tel qu'il était au moment de l'interruption, soit 6-4 en faveur des hôtes de la rencontre. Peu après, Gonzales annonce tel un preux chevalier qu'il se retire de l'arbitrage afin de soulager sa conscience éplorée par des évènements si affligeants. On ne sait pas encore qu'il retrouvera à peine quelques semaines plus tard une activité sensiblement plus gratifiante (et probablement beaucoup plus profitable) en se faisant élire à l'IIHF Council, évinçant au passage notre cher Patrick Francheterre.
Encore une fois, Puigcerdá a donc réussi à pousser Jaca vers un troisième match décisif. Cette confrontation supplémentaire est néanmoins remportée assez facilement par un Jaca très dominateur, a fortiori sur sa glace. Les Aragonais ont-ils laissé des plumes dans cet affrontement fratricide à rebondissements ? Vont-ils pouvoir avaler dans la foulée et sans encombre un Barça tout de même bien armé ?
Pour ce qui est de sa propre demi-finale, ledit Barça s'est fait un plaisir de balayer sans pitié les quelques velléités montrées plus tôt dans l'année par son rival héréditaire car castillan, le CH Madrid-Planetocio. Les Madrilènes avait clairement dominé l'ennemi catalan lors du match de pré-saison qui scellait les destinées du club à sa nouvelle patinoire, et certains avaient pu y voir le signe d'une rivalité renouvelée. Mais en play-offs, il n'en a rien été. Toute la bonne volonté de nos sympathiques banlieusards amateurs n'a rien pu faire face à la horde slovaco-ukrainienne de Barcelone, cette dernière s'imposant en deux matches aux scores punitifs.
Malheureusement, ces mêmes renforts de l'est se sont montrés incapables d'élever indéfiniment leur niveau de jeu. La tranquille (et relative) domination forgée au fil du calendrier indigent de la Superliga, rythmé par les apparitions d'un soleil local enjôleur, a trouvé un brutal contrepoint lors de l'ultime assaut mené face à Jaca.
La physionomie des deux équipes est pourtant assez comparable sur le papier, avec des étrangers de niveau sensiblement égal, voire légèrement plus capés du côté blaugrana. Quoiqu'il en soit, la palme de la stabilité et de la complémentarité revient au CH Jaca, celui-ci disposant à la fois d'une formation homogène et de joueurs espagnols parmi les plus expérimentés d'un marché il est vrai bien réduit. Le Barça, quant à lui, mise tout sur une grosse ligne. Ce six majeur doit dès lors friser l'excellence à chaque instant pour compenser les attaques répétées et souvent fructueuses d'un Jaca plus que jamais omnipotent dans une ligue d'aussi faible calibre. Il n'en sera hélas pas complètement capable. Jaca reconquiert donc immédiatement son bien en balayant Barcelone trois manches à zéro, le tout devant des affluences décevantes.
Place maintenant à la Coupe du Roi.
Saint-Sébastien, malgré le support de son chauffagiste, s'est encore fait dessouder dès les éliminatoires, cette fois par Madrid. Que dire, que faire, sinon espérer des jours meilleurs et peut-être le retour au jeu de quelques-unes des forces vives ayant récemment quitté le navire, si toutefois leur bonne volonté est parvenue à survivre une année entière dans un paysage hockeyistique local totalement sinistré. Le club cherche, paraît-il, un gardien de but expérimenté... Souhaitons qu'il puisse se le payer. Mais il faudra probablement beaucoup plus que cela. Dans un championnat où les gâchettes venues de l'est font la loi, le Txuri ne semble pouvoir offrir la moindre alternative locale à la tournure inflationniste du championnat. Ses licenciés, aussi nombreux et courageux soient-ils, n'ont tout simplement pas le niveau. Et, au delà de la différence inévitable de talent qui peut exister entre un jeune Espagnol et un étranger successivement rompu aux rigueurs de l'école soviétique puis à de nombreuses années de professionnalisme, il convient de se poser quelques questions sur la qualité intrinsèque de la formation ibérique. En effet, celle-ci vient encore de connaître un échec frisant l'humiliation lors du dernier Mondial de Division II, contre des nations pourtant guère mieux loties structurellement. Le parallèle avec la Yougoslavie, qui n'a tourné le dos à sa sclérose néo-fasciste que depuis une poignée d'années (contre plus de deux décennies à l'Espagne) est à cet égard édifiant, puisqu'il s'est soldé par un cinglant 7-1 en faveur des Slaves.
Mais délaissons un instant ces considérations funestes pour revenir à une perspective nationale et à la deuxième série des éliminatoires de notre bien-aimée Copa del Rey 2003. Hélas, le paysage est à peine plus réjouissant sous cet angle.
Vitoria a malgré tout offert un semblant de résistance supplémentaire face à Puigcerdá, à l'occasion d'une série naturellement placée sous le signe de la rudesse, et cela d'un côté comme de l'autre. La palme revient toutefois au très brutal défenseur de Vitoria, Aleksei Andreev, un ancien international junior du Belarus qui n'hésite jamais à briser quelques os pour préserver son petit chez-lui. Ce coup-ci, c'est le Tchèque Radim Kehlja (remplaçant de Ramil Yuldashev en cours de saison) qui passe par la case hôpital. Néanmoins, l'équipe cerdanaise poursuit sa route dans le tournoi.
Et elle n'aura pas à le regretter puisque dans le premier match du final four, disputé comme à l'habitude sur le principe de l'élimination directe, Puigcerda sort un Barça chancelant sur la marque de cinq buts à trois. En plus de son titre national sèchement ravi par Jaca, Barcelone - venu en grand frère de la puissante capitale catalane - abandonne aussi la suprématie provinciale à son humble cadet, et clôt de bien triste manière une saison 2002-03 décidément terne. De son coté, Jaca écrase sans encombre (9-0) des Madrilènes toujours limités et s'ouvre à nouveau les portes de la finale, ce qui ne constitue en rien une surprise.
Cette année, contrairement à la précédente, le roi n'a pas daigné bénir la compétition de son auguste accolade, mais le public a tout de même répondu présent (plus en tout cas que pour les play-offs proprement dits).
Après une confrontation houleuse en séries, Jaca se voit donc offrir l'occasion de clouer définitivement le bec à son frère ennemi montagnard. Et il ne s'en prive pas. La finale se conclut sur un score de 4-2 en faveur des maîtres de cérémonie. Le public local, bon prince, fête cet énième triomphe en envahissant la piste, bordée pour la circonstance d'une farandole désuète de ballons aux couleurs du club, ce qui achève de donner à cet événement supposé national la tonalité misérablement provinciale d'une fête de village. Quelques caisses de San Miguel perdues au milieu de la glace suppléent le gros rouge qui tache, histoire de donner le change. Mais cela ne trompe personne : l'esprit (et l'amateurisme) sont les mêmes.
Rien à tirer de ce sacre version 2003, excepté le prétexte à quelques clichés, guère différents de ceux de l'année précédente, où s'étalera à loisir la satisfaction d'une équipe qui n'a vraiment plus rien à prouver. Business as usual, en quelque sorte.
Guilhem Rougé