Suisse 2002/03 : présentation

 

Résultats du championnat suisse

 

Ligue Nationale A

Jamais la LNA n'aura paru aussi serrée à tous les niveaux que cette année. La saison dernière a prouvé que tout le monde peut battre tout le monde, et cette tendance ne paraît pas devoir s'inverser, bien au contraire. Entre Davos, Zurich, Lugano et Berne, aucun favori ne se dégage vraiment et la lutte promet d'être incertaine jusqu'au bout, d'autant que les outsiders pourraient s'y mêler. Mais le constat est encore plus frappant dans le bas du tableau : aucun club ne paraît franchement largué, au contraire, tout le monde a une équipe qui mériterait d'aller en play-offs. Malheureusement, il faudra bien qu'il en reste quatre sur le carreau - dont les deux derniers seulement en barrage de maintien, nouvelle règle qui ajoutera encore du piment à la queue de classement. Les quatre recalés auront de quoi être déçus mais c'est le jeu de la concurrence relevée. On en vient même à se demander si un gros ne pourrait pas se trouver piégé par ce resserrement des valeurs. En tout cas, il est très probable dans ce contexte que chaque club connaîtra à un moment de la saison une petite crise et que celle-ci pourrait vite prendre de grandes proportions au classement, comme on l'a vu l'an passé. Séisme de force 7 sur l'échelle de Richter en perspective, avec pour épicentre les sièges éjectables de la plupart des entraîneurs - mais ça, par contre, ça n'a rien de nouveau en Suisse.

 

Le club où ce risque est peut-être le moins présent est paradoxalement celui qui a le plus à perdre, à savoir le champion en titre, Davos. On comprendrait mal une marque de défiance à Arno del Curto alors que le club grison a choisi la stabilité, de manière particulièrement spectaculaire. En effet, Davos n'a pas enregistré la moindre arrivée à l'intersaison - il faut dire qu'il s'était servi en cours de saison dernière avec les jokers Riesen, Von Arx et Sutter. Le HCD a renoncé à engager Crameri, et a pris son temps pour reprendre dans l'effectif Claudio Neff finalement revenu d'Ambrì, la dépense (remboursement du transfert et salaire) n'ayant pas été prévue au budget. Davos reste sage mais a toujours une équipe aussi forte malgré la retraite d'Equilino et Müller. L'attaque est toujours la plus impressionnante du pays avec le magnifique Lonny Bohonos, avec le duo Michel Riesen - Reto von Arx, avec des Andreas Ambühl et Fabian Sutter qui apprennent aux côtés de Josef Marha, et avec des joueurs de collectif comme Thierry Paterlini et Patrick Fischer. La seule incertitude concerne la santé du buteur Kevin Miller, 37 ans, qui a connu quelques soucis avant la saison.

Bien sûr, la défense, construite autour du physique Beat Forster, compte beaucoup moins de grands noms, et le banc y est moins long sans Equilino. Mais elle a surpris son monde en tenant le choc l'an passé, et on aurait donc tort de la sous-estimer a priori. Elle se connaît bien et elle fait son travail. Davos, qui devra cumuler le championnat, la Coupe Spengler et la Coupe Continentale, peut voir venir vu le nombre de jeunes pousses capables d'intégrer l'effectif. Le temps des curistes appartient à l'histoire de la ville, mais il reste quelque chose du rapport au temps si particulier que décrit le roman La montagne magique de Thomas Mann. Loin de la frénésie des clubs citadins qui sont plongés dans une crise à la moindre contrariété, Davos a construit son retour au sommet du hockey suisse avec calme et patience. Le gardien Lars Weibel incarne bien cet état d'esprit, lui qui paraît avoir atteint l'âge de la sérénité. L'équipe nationale s'ouvre à lui maintenant que Gerber a rejoint Aebischer en NHL. Davos n'aura pas le même écart sur ses poursuivants que l'an passé, mais il sera encore un candidat majeur au titre.

 

A Zurich, on a pu expérimenter combien la surabondance de biens pouvait être nuisible au niveau des renforts étrangers. Cinq pour trois places, c'est une situation intenable. Bien sûr, cette situation n'était pas complètement voulue et était due au délai pris par l'obtention du passeport suisse de Jan Alston, mais elle a dégénéré. Résultat, une star de la SM-liiga finlandaise comme Petri Varis n'a été que l'ombre d'elle-même. Le problème est désormais "réglé" puisqu'il a été prêté à plein temps au Grasshopper. Alston a également beaucoup souffert de la pression de la concurrence entre les étrangers. Maintenant qu'il est considéré comme suisse, il sera dans une situation beaucoup plus confortable - et les autres étrangers aussi, du reste - et pourra mieux se faire oublier pour surgir de sa boîte comme le diable de buteur qu'il est.

La nouvelle situation d'Alston et le recrutement de deux étrangers de haut niveau, Christian Matte et Derek Plante, font oublier le départ de Crameri. De plus, les ZSC Lions pourront aussi compter sur des attaquants très impliqués dans le travail défensif comme Patric Della Rossa, Mattia Baldi et Reto Stirnimann, sur les vieux Dan Hodgson et Peter Jaks qui trouvent toujours le chemin des filets, et sur un Pascal Tiegermann, bien développé au Grasshopper, et qui monte avec envie dans le club de son enfance, le ZSC. C'est plus pour la défense que l'on s'inquiète. Numériquement, les départs d'Adrien Plavsic et Bruno Steck sont plus que compensés par les arrivées de Jakub Horak, de Martin Kout et d'un Arne Ramholt pas terrible à Zoug. C'est déjà ça, car on a vu les conséquences d'une arrière-garde décimée en défense. Mais, qualitativement, le mystère demeure. Calme et écouté, Mark Streit sera toujours un irremplaçable leader, Seger et Salis sont toujours là, mais il sera important que les jeunes (René Back, Tim Ramholt, Michael Hofer) montrent qu'ils sont capables de prendre leurs responsabilités. Autre point d'interrogation, Ari Sulander, désormais seul gardien étranger du championnat après le départ de Huet, et qui devra revenir à son meilleur s'il veut conserver cette distinction de survivant.

 

A Lugano, on a (un peu) dégraissé une énorme masse salariale en fin de compte inutile puisqu'elle n'a pas permis de décrocher le titre. On commence la saison avec trois étrangers qui suffisent amplement, on a laissé partir le Canado-Suisse Christian Dubé beaucoup trop cher, et on a salué Cristobal Huet parti assouvir son American dream. Le départ de ce dernier était plus ou moins programmé de longue date, mais bizarrement, on ne s'est préoccupé de son remplacement que dans l'urgence, et quand on avait laissé partir Weibel, on n'avait pas trop pensé à ce qu'il adviendrait à moyen terme. Le Tessinois Paolo Della Bella - parti pour cirer le banc d'une ligue mineure nord-américaine après avoir été porteur d'eau à Magnitogorsk - a été couvé pour rien, et on ne comprend pas trop l'attitude de Lugano à son sujet. Mis devant le fait accompli - bientôt plus de gardien ! - on est allé chercher un Ronnie Rueger jamais complètement titulaire à Zoug, et on l'a mis à l'épreuve - examen réussi - en play-offs aux dépens de Huet. Son talent est indéniable, mais il doit maintenant en faire la démonstration sur une saison complète.

Pour Dubé, le problème est encore plus facile à résoudre : il n'existe personne en Suisse qui soit capable de le remplacer. Cependant, en engageant un Adrian Wichser prêt à prendre une nouvelle dimension, Lugano a sans doute fait le meilleur choix qui soit. N'oublions pas qu'on peut toujours compter sur Rötheli, Jeannin et Aeschlimann, et qu'on attend que Flavien Conne et le défenseur finlandais Petteri Nummelin retrouvent leur meilleur niveau. L'effectif reste très large et très talentueux. Plus curieux, les arrivées de Krister Cantoni et Andreas Hänni, directement du rival tessinois d'Ambrì-Piotta. Une équipe d'Ambrì par lequel était aussi passé Corey Millen avant de devenir l'idole de Cologne. Mais son recrutement à 38 ans a laissé pour le moins dubitatif les supporters du HCL. Si ces doutes s'avéraient fondés, cela serait directement imputé à un Jim Koleff qui a retrouvé les pleins pouvoirs. Son casier comporte déjà ses échecs répétés et sa gestion douteuse de la concurrence en play-offs, ainsi que le départ de joueurs appréciés du public et pas toujours bien traités. Conséquence, dès le premier match amical à domicile, la Curva Nord a déployé une banderole : "Koleff n'est pas notre entraîneur". Chaude saison en perspective à la Resega...

Signalons enfin que, après avoir soutenu l'intégration d'équipes étrangères comme Milan ou Feldkirch, le HC Lugano fait aussi un lobbying intense pour transformer la LNA en ligue fermée à la mode nord-américaine, avec un système d'équipes-fermes. Les clubs de LNB pourraient ainsi tirer une croix sur tout espoir de promotion, et les joueurs pourraient être relégués à tout moment dans une autre équipe. A la lumière de ces projets, on comprend mieux la situation du jeune défenseur français de mère suisse Sébastien Dermigny, qui a été baladé dans six clubs en un an par son employeur (Lugano, La Chaux-de-Fonds, Lausanne, Genève-Servette, Coire - sans y aller à cause de la faillite du club - et finalement Ajoie, malgré une nouvelle escale à La Chaux et un contrat signé mais pas respecté par le HCL qui voulait faire jouer la surenchère). Le rêve, non ? Faut-il donc en déduire qu'il est l'objet d'une expérience-test préfigurant ce nouveau système ? On pensait naïvement qu'il avait signé à Lugano pour être joueur de hockey, pas cobaye...

 

Chose rare, Berne a aussi joué la carte de la stabilité, et cela pourrait lui réussir car le talent est bien présent. En plus, avec Dubé et Leuenberger, le SCB a peut-être engagé les deux meilleures recrues possibles. On dit de Christian Dubé, qui a obtenu un contrat de trois ans, qu'il peut gagner un match à lui tout seul. Attention cependant, on a vu à Lugano qu'il ne peut pas gagner à lui tout seul. Quant à Lars Leuenberger, fort de sa réussite à Fribourg, il brûlait de retrouver par la grande porte Berne, son club, dont il avait été dégagé il y a deux ans. Tout aurait été idéal si Derek Armstrong n'avait pas préféré faire défection pour la NHL plutôt que d'honorer son contrat. Il a fallu trouver en urgence un remplaçant, et ce fut Sébastien Bordeleau. Le Franco-Canadien, après une carrière en NHL perturbée par les blessures, devrait trouver ses aises dans un championnat suisse mieux adapté, où son excellence dans les mises en jeu devrait être également précieuse.

Avec deux internationaux, Martin Steinegger pour la Suisse et Rikard Franzén pour la Suède, Berne dispose de deux leaders en défense. Il faut y ajouter David Jobin, un des meilleurs espoirs, et les rugueux Rolf Ziegler et Dominic Meier. L'arrière-garde forme par conséquent un ensemble solide. Plus solide que rapide, d'ailleurs... Ce n'est pas vrai de l'attaque, où Dubé et Leuenberger vont amener de la vitesse. Le buteur suédois Patrik Juhlin sera encore aux avant-postes, mais on suivra aussi avec intérêt Sven Helfenstein, un des espoirs suisses les plus attendus, notamment en NHL, mais qui tarde à confirmer vraiment.

 

Les gens de Kloten ont de la chance. Au Schluefweg, on peut admirer en août une impressionnante brochette de stars russes de NHL, qui viennent toutes travailler avec le renommé Vladimir Yurzinov, plus en cadeau bonus cette année un certain Saku Koivu, qui a connu l'entraîneur russe au TPS Turku. Et, toute l'année, on peut supporter une des équipes les plus appréciées de LNA pour son travail de formation. Les successeurs potentiels de Martin Plüss, formé au club et aujourd'hui leader de l'équipe, sont potentiellement nombreux. Patrick et Deny Bärtschi, fils d'Urs, Romano Lemm, fils de Renato, et maintenant Roman Wich, fils de Marcel, perpétuent non seulement les traditions du club, mais également les traditions familiales.

Certes, les Aviateurs sont maintenant privés de deux de leurs figures, Felix Hollenstein, qui a pris sa retraite, et Reto Pavoni. Le départ de ce dernier est intervenu plus tôt que prévu, et Tobias Stephan va donc devoir déjà prendre le relais. Il est considéré comme le futur grand gardien suisse, meilleur que Tosio, Aebischer et Gerber, mais il n'a encore que 18 ans. Formé à Kloten, il a été prêté l'an dernier à Coire, où il a pu acquérir une expérience en LNA, mais on sait qu'il est plus facile pour un gardien de briller dans une équipe de bas de tableau où il a plus de travail. Le départ le plus problématique est sans doute celui d'Adrian Wichser, un des joueurs les plus importants avec Plüss. Comme les anciens André Rufener et Andy Keller sont également partis, les jeunes vont devoir prendre plus de responsabilités, aussi bien ceux cités plus haut que les nouveaux Marc Reichert (Berne) et Andreas Camenzind (Davos).

Pour ce qui est des étrangers, l'attaquant international tchèque Jaroslav Hlinka devrait faire mieux qu'un Fredrik Nilsson décevant. La défense gagne aussi à change puisque Chris O'Sullivan est remplacé par l'international finlandais Marko Kiprusoff. Après un second départ raté en NHL, l'homme de Turku revient pour redevenir le chef d'orchestre d'une défense très jeune à l'image de Martin Höhener et d'Alain Reist, un Biennois en provenance de Rapperswil. Enfin, un mot sur Oskar Szczepaniec, qui va devoir subir une troisième opération à l'épaule et s'interroge sur la suite de sa carrière.

 

Satisfait d'avoir digéré le tumultueux départ de ses cadres l'été dernier, Zoug aborde confiant ce nouveau championnat. Il a recruté Chris Armstrong comme leader défensif, le puissant Alain Demuth et le créatif Olivier Kamber qui peuvent être des piliers offensifs s'ils sont en terrain de confiance, et un troisième Romand, le défenseur Gaétan Voisard, revanchard. Quant à ceux qui sont partis (Elik, Ivankovic, Ramholt, Grogg), ils étaient, sinon indésirables, du moins invités à s'en aller pour des raisons diverses de stratégie.

C'est ainsi qu'on a préféré se passer de Todd Elik pour rééquilibrer l'équipe en engageant un étranger, Chris Armstrong, au sein d'une défense qui compte aussi sur l'international Patrick Fischer (l'homonyme de l'attaquant davosien) et sur le Canado-Suisse Charles Simard, qui revient d'une université américaine. En attaque, outre un autre Canado-Suisse, Joël Savage, il faudra suivre la façon dont Paul DiPietro et le capitaine américain Chris Tancill évolueront sans Elik, et la possible éclosion de Lovis Schönenberger. Ce joueur de 24 ans formé au club était prêté l'an dernier à Bâle et a donné un aperçu de son potentiel avec Zoug lors des play-offs, et il doit maintenant enfin percer en LNA. Mais après le départ de Rueger, la grande inconnue réside dans les performances du gardien à l'ancienne Patrick Schöpf, désormais pleinement titulaire à 33 ans.

 

Fribourg-Gottéron a beau être le premier club de hockey sur glace certifié ISO, cela ne l'a pas empêché de boucler son budget 2001/02 avec un déficit, ni de se voir unanimement gratifier du titre de "club qui a le plus raté sa campagne de transferts", et ce pour avoir... conservé ses trois étrangers. Il est en effet de notoriété que Fribourg pistait Matte (finalement aux ZSC Lions), alors qu'il a dû se contenter de garder ses deux attaquants canadiens Jean-Yves Roy et Craig Ferguson, qui tenaient à terminer leur contrat de deux ans. De plus, Lars Leuenberger, qui était certes sous contrat mais avait trop envie de retourner à Berne, n'a pas vraiment été remplacé par un Vjeran Ivankovic trop irrégulier. L'an passé, à cause du faible rendement de Ferguson et surtout de Roy (le plus critiqué car on l'avait recruté plus comme buteur que comme travailleur, rôle réservé à son collègue), les meilleurs marqueurs étaient Leuenberger, les défenseurs Mike Gaul et Philippe Marquis, et les vétérans (Patrick Howald, Mario Rottaris et Gil Montandon).

Pour que Gottéron conserve son rang, les deux Canadiens devront absolument marquer plus. Ce sera le travail du nouveau duo d'entraîneurs. Colin Muller, pourtant viré de Fribourg il y a deux ans quand il avait dû passer de joueur à entraîneur du jour au lendemain, revient en effet après avoir mûri deux ans à Rapperswil avec son collaborateur Evgueni Popichin. Si Roy et Ferguson parviennent au niveau où on les attend, par contre, Fribourg sera redoutable avec son jeu rapide et offensif, d'autant qu'il tient avec Thibault Monnet l'espoir suisse dont la progression est la plus régulière et la plus franche. Son assise défensive a en effet été améliorée avec le renfort d'Oliver Tschanz (Lausanne) et surtout de Tiziano Gianini (Ambrì), qui sont de bons compléments à la paire Gaul-Marquis. Quant au gardien Matthias Lauber, qui a remporté le duel pour la place de titulaire face à son cadet Gianluca Mona, il devrait la conserver et continuer à progresser s'il parvient à lâcher moins de rebonds.

 

Avec son jeu fondé sur l'engagement physique et l'agressivité, le Genève-Servette devrait faire souffrir plus d'un cador en LNA. Dans le système de Chris McSorley, la défense joue évidemment un rôle capital, et il ne se voyait pas débarquer en LNA uniquement avec l'expérience de ses anciens, Dino Kessler et Patrice Brasey. Il a donc effectué un choix tranché en prenant deux défenseurs parmi ses trois étrangers (l'autre étant évidemment Philippe Bozon). Brett Hauer et James Heward, qui jouaient en AHL, font leur première expérience en Europe, et le fait d'évoluer dans une équipe au style très canadien pour un entraîneur qui apprécie leur jeu devrait faciliter leur intégration.

L'attaque s'est également renforcée avec le revenant Theo Wittmann (Coire), Daniel Meier (Rapperswil) et surtout l'excellent international Gian-Marco Crameri (Zurich). On lui reprochait de compter exclusivement sur des vétérans comme Igor Fedulov, Misko Antisin et Philippe Bozon ? Qu'importe ! On a puisé les trois meilleurs jeunes de La Chaux-de-Fonds, Michael Neininger (25 ans), Thomas Déruns (20 ans) et Kévin Romy (17 ans), et voilà le travail (même si Genève a quand même la moyenne d'âge la plus élevée de LNA)... Quand on sait que le Servette disposera en plus d'un des gardiens les plus sûrs du pays avec le vétéran Reto Pavoni, on cherche vainement une faille. Outre le fossé générationnel entre les très vieux et les très jeunes, les seules qui pourraient survenir concernent l'adaptation du système de Chris McSorley à la LNA et l'adaptation des recrues à Chris McSorley. Ce dernier point a déjà posé problème puisqu'André Baumann (Berne) a déjà claqué la porte avant que le championnat ne commence. Les Genevois ont un effectif jamais vu pour un promu. Alors, le parvenu est-il déjà dans son domaine en LNA ? Pas complètement, puisque les Suisses alémaniques lui reprochent le manque de professionnalisme de son organisation (absence d'un responsable médias, déplacements dans les voitures des joueurs...) malgré les millions d'Anschutz.

 

La plupart des pronostiqueurs romands ou alémaniques mésestiment Ambrì-Piotta qu'ils ne voient pas se qualifier pour les quarts de finale. Pourtant, si vous interrogez n'importe quel Tessinois (tout du moins parmi les deux tiers qui préfèrent les biancoblù aux bianconeri de Lugano), il vous dira que la participation aux play-offs d'Ambrì est une évidence, que Shastin est une trouvaille géniale et le gros coup du marché des transferts, et bien sûr qu'Ambrì gagnera tous les derbys contre Lugano. La foi des supporters n'est plus à démontrer, on l'a vu avec l'opération "Sauvez Ambrì", une souscription qui a connu un franc succès et a permis d'épurer le passif du club. Histoire de ne pas creuser à nouveau le trou à peine rebouché, le club a dû alléger son effectif pour trouver un nouvel équilibre financier. Avec la perte d'Alain Demuth et de Tiziano Gianini, l'équipe est naturellement affaiblie.

Sans Hänni et Gianini, la priorité sera de maintenir malgré tout une bonne base défensive, et il faudra pour cela espérer que l'ancien international Martin Rauch (Fribourg) ait encore de beaux restes à 37 ans. Le potentiel offensif, en revanche, est toujours là, ne serait-ce que grâce à Robert Petrovicky, mais il sera difficile de reconstruire un premier bloc aussi performant sans Vlasak et Demuth. Le fameux Shastin, junior obtenu de l'Avangard Omsk en compensation de Vlasak, est inconnu dans son pays et n'intéressait pas absolument pas les dirigeants de l'Avangard, où il n'a quasiment pas joué en équipe première, comme beaucoup de jeunes en Russie. Il ne faudra donc pas attendre de lui de miracles d'emblée, mais lui laisser le temps de s'adapter, qu'il devrait obtenir du fait de son passeport de la Confédération, son père ayant joué en Suisse.

Pour corser l'affaire, Ambrì a connu un été difficile puisque deux recrutements ont avorté. Premièrement, celui de Pavel Rosa (Jokerit Helsinki), qui avait un contrat sans clause de sortie mais qui ne s'est pas gêné pour partir quand même en NHL. C'est finalement Zdenek Sedlák (Plzen), un joueur conseillé par l'ancien entraîneur national tchèque Josef Augusta et suivi de près par son successeur Slavomir Lener, qui le remplacera. Deuxièmement, Claudio Neff ne s'est pas entendu avec le stratège Rostislav Cada, qui veut avoir l'adhésion des joueurs à son organisation tactique et à sa philosophie de jeu, et qui l'obtient d'habitude. Dans ce contexte, il faudra que le gardien Pauli Jaks, désormais trentenaire, fasse une nouvelle grande saison pour qu'Ambrì atteigne les play-offs, ce qui fera grincer des dents car cela ne pourra se faire qu'au détriment d'un club romand, voire d'un club alémanique plus coté (Zoug ?).

 

On dit souvent que la deuxième saison est la plus difficile. Pour Lausanne, c'est en tout cas déjà un tournant. Le LHC ne pourra plus compter sur l'effet de surprise et sur l'euphorie de la promotion, et devra faire face à une concurrence accrue, en particulier en Romandie. Les premiers effets en ont déjà été ressentis puisque le Servette a pris deux recrues au nez et à la barbe des dirigeants lausannois : Meier - qui n'a pas tenu sa parole envers le club - et Crameri - trop cher.

Faute de joueurs suisses, Lausanne a préféré investir dans un quatrième étranger pour pallier les blessures et instaurer une concurrence. Quatre étrangers, voilà une habitude de riche qui vit dans l'opulence. Ni Zurich, ni Lugano, ni Berne n'ont pourtant suivi cette voie cette année, et le "petit" Lausanne est le seul club de LNA à s'offrir ce luxe. Désir de reconnaissance, besoin de s'affirmer ? En tout cas, cela ne sera pas facile à gérer au quotidien pour Mike McParland. Le Franco-Canadien Serge Poudrier, ancien international tricolore rebaptisé Lucky Luke en Suisse pour ses tirs qui n'ont donc rien perdu de leur vigueur, paraît intouchable, d'autant que la défense ne compte que deux autres joueurs d'expérience, Bruno Steck (ex-Zurich) et Frédy Bobillier. Le nouvel attaquant Jarrod Skalde, par ses références en AHL et par les louanges de McParland à son égard, arrive pour être titulaire. Par conséquent, entre le petit Igor Shamolin et le puissant Andreï Bashkirov, il y aura au moins un Russe qui grognera...

Signalons une curiosité dans l'effectif de Lausanne : Thomas Stastny, 20 ans, fils d'Anton et neveu de Peter, et donc membre de la plus célèbre famille du hockey slovaque, mais formé à l'école suisse. Raison supplémentaire pour attirer l'œil des supporters, qui devraient encore vivre de belles soirées à Malley car Lausanne devrait à nouveau se retrouver à lutter jusqu'au bout pour une place en play-offs. Le public sera donc toujours présent en nombre, même si on le prend un peu pour une vache à lait en lui imposant les tickets d'entrée les plus chers du pays. C'est que, comprenez-vous, quatre étrangers, ça se paye...

 

L'expérience russe avec Vassili Tikhonov ayant foiré (le fiston est parti rejoindre son père Viktor à la tête du CSKA Moscou réunifié), Langnau se concentre maintenant sur ses forces locales avec Alfred Bohren comme entraîneur et Markus Graf comme directeur sportif. Ces deux-là ont porté par le passé les couleurs du club, tout comme Todd Elik, adopté par la petite ville de l'Emmental où personne ne l'a oublié même après deux ans à Zoug. Compte tenu de ses moyens, s'il continue à se calmer et à éviter les prisons, le Canadien peut redevenir le leader irremplaçable des SCL Tigers et sera à lui seul le gage du soutien du public.

Langnau avait une bonne défense mais une attaque indigente. On a donc décidé de mettre le paquet sur l'offensive, au risque de déplumer les lignes arrières, où les très jeunes internationaux Beat Gerber et Steve Hirschi - trop jeunes peut-être au vu des derniers Mondiaux - devront déjà s'affirmer comme des leaders. Le pari est risqué mais tentant, car les Tigers ont maintenant un trio d'attaquants étrangers de haut niveau avec Elik, l'ex-joueur de NHL Mike Craig et l'Américain Brian Bonin, de loin le meilleur marqueur de l'équipe l'an passé. La grande question consiste maintenant à déterminer s'il est préférable de concentrer ses trois hommes sur un gros bloc ou bien de les séparer sur deux lignes, en faisant confiance à Stefan Grogg, qui veut se relancer après avoir mal terminé ses six années à Zoug, à Benoît Pont et au jeune Daniel Steiner. Pour l'instant, on semble privilégier la seconde solution. En espérant aussi que le concurrence entre les gardiens Claudio Bayer et Marco Streit continue à être positive et à servir l'émulation, Langnau a une équipe plus forte que l'an passé. Le problème, c'est que ses principaux rivaux aussi.

 

Rapperswil-Jona compte désormais quatre Finlandais... dont deux Suisses. En effet, Niki Siren, dont le père avait été l'entraîneur du club, avait signé sa première licence en Suisse, et Jarno Peltonen, qui a contribué l'an passé à la remontée de Leksand en Elitserien, est dans le même cas puisque son père entraînait Zoug à l'époque. Certes, ces deux joueurs n'auraient jamais été engagés en Suisse en tant que renforts étrangers, mais ils ont un niveau tout à fait appréciable. Avec le défenseur Kari Martikainen et l'attaquant Mikko Peltola, c'est donc une véritable colonie finlandaise qui s'installe à Rapperswil. Une fournée de joueurs du pays du Père Noël pour une formation en difficulté, on peut se méfier en pensant à un cadeau empoisonné d'après les exemples similaires de Newcastle ou de l'AIK Stockholm. Mais ça n'a rien voir : les recrutements de ces deux clubs avaient été effectués par leur bref propriétaire Hjallis Harkimo qui y avait envoyé des joueurs n'ayant rien en commun si ce n'est que le Jokerit voulait les garder sous contrôle dans son organisation.

Dans le cas présent, pas de lubie de millionnaire, juste un entraîneur compétent, Kari Eloranta. Son parcours avec les Pelicans de Lahti, dont il s'est occupé pendant six années et qu'il a fait monter en SM-liiga, mérite à lui seul le respect. Il a été consulté au sujet du recrutement et ce n'est pas un hasard s'il a amené de son ancien club Mikko Peltola, qui avait la meilleure fiche +/- à Lahti. De là à dire qu'il aura l'occasion d'entamer un autre bail de six années à la tête de Rapperswil, c'est un pari qu'on ne prendra pas certainement pas connaissant les mœurs suisses... La greffe "Suomi" prendra-t-elle ? On verra... En tout cas, ne croyez pas que le problème vienne du troisième étranger, le Canadien Dale McTavish, qui risquerait de se sentir seul au milieu des Finlandais. En effet, il connaît bien le jeu et la culture de ce pays, puisqu'il a déjà joué à Lappeenranta et Espoo.

Le principal problème est que Rapperswil a connu deux grosses pertes au niveau de ses joueurs suisses, avec Alain Reist (Kloten) et Daniel Meier (Servette). En attaque, le départ de Meier est compensé par l'arrivée des Finlandais et par l'éclosion attendue de trois jeunes prometteurs, Patrick Aeberli (Viège), Thomas Nüssli (Zoug), et surtout un Sébastien Reuille demeuré fidèle et qui devrait finir de briser sa coquille. La perte de Reist est plus douloureuse, car la défense est maintenant encore plus dépendante de la forme de Martikainen. Dans les buts, le titulaire pas toujours convaincant Thomas Berger et le tout jeune Marco Wegmüller (venu de Bienne) forment un duo peu confirmé.

 

 

Ligue Nationale B

Après avoir fait passer la LNA de dix à douze équipes, le problème de la fédération est d'arriver à atteindre ce nombre en LNB. Cela semblait possible en mai dernier grâce aux promotions obtenues par Langenthal et Star Lausanne. Malheureusement, le deuxième club lausannois comptait pour cela sur un partenariat du LHC, mais celui-ci, qui aurait ainsi pu prêter certains de ces joueurs voire trouver un abri pour son quatrième étranger, a refusé d'aider son "petit frère". Ce manque de solidarité fait un peu désordre quand on sait que les deux clubs collaborent dans le hockey mineur (au sein d'une association qui s'appelle "les 4 clubs" et qui comprend aussi Prilly et Rénens). Le Star, qui était trop confiant et croyait en ce partenariat, n'avait pas de plan B et a dû refuser la promotion - ce qui a entraîné le départ de ses meilleurs joueurs.

La LNB s'était alors retrouvée à onze clubs, et pour la compléter, Milan, appuyé par le HC Lugano, a alors posé sa candidature. Le club italien a été accepté comme invité, à condition qu'il renonce à être promu en LNA. Mais la fédération italienne, qui ne pouvait pas se permettre de perdre un de ses six clubs restants en série A, a mis un veto à cette nouvelle escapade après l'expérience française et sa lamentable conclusion.

On se résignait alors à évoluer avec un nombre impair d'équipes, mais ce ne sera pas le cas. Le relégué Coire, qui traîne une dette colossale, a vu sa licence refusée et devra donc quitter le hockey professionnel. Retour à la case départ, il n'y aura donc à nouveau que dix équipes - et toujours pas de descente puisqu'on attend pour cela d'arriver à l'objectif de douze. Pour étoffer un peu le calendrier un peu réduit, on a décidé d'ouvrir la saison par deux journées de derbys, en aller-retour, afin d'accrocher les médias locaux d'entrée et de faire grimper les recettes. La répartition géographique - la plus logique possible - n'a pas arrangé tout le monde, en particulier Ajoie, qui s'est senti doublement lésé : non seulement il ne rencontrera pas de club romand, mais en plus il devra affronter le favori, Bâle.

Non pas que Bâle soit au-dessus du lot comme Genève-Servette l'an passé, mais la patinoire St. Jakob ouvrira le 12 octobre et il a désormais des ambitions à la hauteur de cette nouvelle enceinte. Il a ainsi engagé le "porte-bonheur" Flavio Streit, qui peut viser une troisième montée de rang après celles obtenues avec Lausanne et Genève. Bâle disposera d'une défense qui a l'expérience de la LNA avec Knecht, Käser, Vacheron et Zehnder, et d'un buteur redoutable avec Martin Bergeron (Ajoie). Certes, il faudra sans doute du temps avant que les recrues ne s'assemblent, mais grâce au renfort de joueurs de troisième ou de quatrième ligne de LNA, Bâle a les moyens de jouer le titre... mais probablement pas de monter dès cette année compte tenu du niveau plus relevé à l'étage au-dessus.

Le principal concurrent des Bâlois devrait être Bienne. Bror Hansson, licencié en 1993 dans une atmosphère polémique (à cause de la complicité supposée de son assistant Jakob Kölliker, actuel entraîneur des juniors suisses), revient aux commandes d'une formation tout entière en quête de rachat. C'est aussi vrai de Ryan Savoia, exclu en plein milieu des play-offs car trop individualiste mais qui reste finalement au club car il est toujours sous contrat et n'intéressait personne d'autre. Reste à savoir si le buteur canadien va se fondre dans un collectif trop souvent tiraillé par les individualités. Pour la cohésion, on notera avec intérêt une reconstitution familiale puisque Mario Beccarelli est rejoint par son frère Fabio. Rajeunie, la défense a été privée de son vétéran Sven Schmid parti à Tramelan, de Pascal Sommer contraint à une retraite anticipée sur blessure, et en partie de Philipp Rytz qui manquera les deux premiers mois à cause de ses ligaments croisés. Par conséquent, il faudra que le deuxième étranger, le défenseur très offensif Craig Bélanger pense aussi à assurer ses arrières pour l'équilibre de l'ensemble.

Les GCK Lions avaient été mis au pain sec et à l'eau l'an passé par leurs associés zurichois, et avaient disputé la saison avec un seul étranger et des jeunes, un peu comme La Chaux-de-Fonds cette année. Mais le ZSC a maintenant davantage choyé les Grasshoppers en lui cédant pour de bon Petri Varis, qui formera avec Mike Richard un duo d'étrangers impressionnant. En plus, le Grasshopper Club / Küsnacht s'est trouvé un deuxième club partenaire avec Rapperswil, d'où arrivent les frères Claudio et Sandro Moggi. Une remontée vers le haut de tableau est donc attendue, mais il faudra pour cela que l'ex-adjoint Christian Weber, qui a remplacé Matti Alatalo comme entraîneur principal, gère au mieux un effectif large et remanié dans ses pièces importantes. Car, mine de rien, les Grasshoppers ont en effet perdu leurs quatre meilleurs compteurs suisses (Tiegermann, Prinz, Hildebrand et Looser) et leur meilleur défenseur helvétique (Badrutt).

Sortant d'une saison catastrophique, Sierre a confié son retour vers des eaux plus chaudes à Kim Collins, un entraîneur qui a prouvé à Schwenningen qu'il sait se débrouiller avec de petits moyens. Les moyens du club valaisan devraient d'ailleurs être en hausse, car il est probable que son nombreux public revienne en masse, qui plus est avec la relégation des voisins du FC Sion en football. Sierre accueille l'attaquant de DEL Derek Cormier, ainsi que Maxime Lapointe, sacrifié par le Servette sur l'autel de la LNA, et qui a connu - exactement comme son ex-coéquipier Flavio Streit - deux promotions en deux ans sans en goûter la récompense. Mais c'est surtout en défense qu'on attendra le deuxième étranger, le rugueux mais organisateur Terry Hollinger, qui, avec les expérimentés Fabian Gull (Genève) et Roland Kradoffer (Thurgovie), devra aider des jeunes défenseurs qui ont souffert l'an passé. Ceux-ci voient également revenir un de leurs compagnons, Julien Bonnet, qui a engrangé de l'expérience avec les juniors élite de Davos. Dans la rubrique des jeunes prometteurs, on ne peut pas omettre le gardien junior de Berne, Thomas Bäumle, qui est un candidat à une prochaine draft mais qui devra déjà pour l'instant essayer de prendre la place du titulaire Roland Meyer.

Le moins que l'on puisse dire est que les renforts étrangers d'Ajoie ont de l'expérience : ce sont le baroudeur Chris Lindberg, 35 ans, champion de Suisse 1998 avec Zoug, et le défenseur offensif John Miner (qui vient dans l'effectif avec son fils Jonathan Miner jr !), 37 ans, champion d'Allemagne avec Cologne au printemps. Si le potentiel offensif est intact avec Yann Voillat, Sascha Guerne, Cyrill Pasche (Bienne) et le Canado-Suisse Gilbert Flüeler (Fribourg), la défense pose toujours problème, et l'international français Sébastien Dermigny devrait s'y faire une bonne place. Dans les buts, le jeune Lorenzo Barenco (doublure de l'indéboulonnable Pauli Jaks) remplace un Sébastien Kohler regretté par les supporters. Celui-ci aurait voulu rester, mais il n'était que prêté par Bienne et les dirigeants ajoulots ne voulaient pas payer son transfert définitif. Comme Bienne n'a guère de place par lui, il a du coup été prêté à Franches-Montagnes en 1ère ligue.

Viège devrait se stabiliser en milieu de tableau et n'a pas connu trop de changements. Stéphane Roy, auteur d'une saison très réussie à Alleghe, a comme beaucoup plié bagages quand le championnat italien a été plongé dans la crise à la fin du printemps, rendant son avenir très incertain. Il remplacera Richard Laplante, avec qui on ne s'est pas entendu sur la durée du contrat, et qui effectuera le chemin inverse, rejoignant l'Italie et Asiago. La défense toujours sans stars se renforce de Stefan Badrutt (GCK Lions) et l'attaque accueille trois juniors prêtés par Langnau, Marcel Moser, Michel Gerber et Adrian Witschi.

Miné par des problèmes financiers et administratifs, Olten a tardé à obtenir sa licence pour avoir le droit de participer à la LNB. La réduction de salaire de 30% assortie d'un système de primes a provoqué la grogne dans l'équipe. Cependant, l'effectif paraît toujours intéressant sur le papier, d'autant que l'échec de Coire pour obtenir sa licence a permis l'arrivée de Bizzozero. Si Yannick Dubé est reparti en Allemagne (Bad Tölz) pour raisons familiales, il sera bien remplacé par Martin Gendron, le buteur d'Asiago. Et dans les buts, on retrouvera toujours Beat Aebischer (35 ans), parent éloigné de David (ils sont cousins issus de germains).

Les grandes ambitions de Jacques Noël, qui parlait déjà de remontée, étaient incompatibles avec la situation financière d'un club de La Chaux-de-Fonds endetté. Il est donc parti, de même que son fils Thierry (Tours), et on a repris comme entraîneur Mike Lussier, qui avait pourtant été remercié en fin de saison dernière. Il doit composer avec un budget réduit de près de moitié, une préparation retardée et un effectif recomposé après avoir été saigné à blanc. La Chaux-de-Fonds n'a presque plus que des jeunes, et encore a-t-il perdu les meilleurs d'entre eux. C'est pour ça que l'on espère, à défaut de Neininger et Déruns sur lesquels on a tiré une croix, que le partenaire Genève-Servette aura au moins l'amabilité de restituer le junior Kévin Romy de temps en temps. Dans ce contexte, l'unique étranger, le fidèle Ukrainien Valeri Chiriaev, 39 ans, champion du monde 1989 avec l'URSS, aura un rôle extrêmement important dans une défense très inexpérimentée. Même l'expérience de LNA du vétéran Boris Leimgruber (Servette) et d'Andreas Cellar (Kloten) sera très bonne à prendre, car les autres recrues arrivent pour la plupart des rangs juniors ou de 1ère ligue.

Le propriétaire du club de Thurgovie, l'entrepreneur du bâtiment Felix Burgener, a fait savoir qu'il devrait se serrer la ceinture. Comme le très important international letton Harijs Vitolins est actuellement blessé, la qualification en play-offs paraît difficile. Heureusement que Thurgovie pourra compter sur l'attaquant finlandais Mikko Liukkonen, un des principaux artisans des succès européens du Jukurit Mikkeli. Le partenariat avec Davos, une équipe avec pléthore de bons jeunes à prêter, sera également très utile.

Club majeur de LNB au début des années 80, Langenthal y revient près de deux décennies plus tard, pour la plus grande joie d'un public passionné de hockey, qui attend avec impatience les derbys contre Olten. Mais peu de joueurs (Diethelm, Klay, Habisreutinger, Hirschi et Franzi) ont l'expérience de la LNB, et le fossé devrait tout de même être difficile à combler dès la première saison. L'effectif n'a quasiment pas bougé, si ce n'est bien sûr l'arrivée de deux renforts étrangers, l'imposant Eric Lecompte (Asiago) et l'Italo-Canadien Bruno Zarrillo (Nuremberg). Mais l'ancien international italien s'est fracturé un orteil et, en raison de son absence prévue de trois semaines, on a engagé le Canadien Daniel Marois comme substitut.

Marc Branchu

 

 

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