Championnat du monde, division 1, groupe A
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Cette semaine, les principaux journaux français ont fait leur une sur Grenoble. Non, je vous rassure, ce n'était pas parce qu'ils s'étaient pris d'une passion soudaine pour le sport le plus rapide du monde et pour le championnat du monde de division I organisé dans cette ville, mais parce qu'ils couvraient le procès de l'Ordre du Temple Solaire, cette secte dont les membres périssaient par le feu pour franchir une étape vers un niveau supérieur de conscience et rejoindre un monde meilleur : l'étoile Sirius.
Au même moment, une autre secte aux étranges adeptes vêtus de bleu se brûlait les ailes dans une expérience semblable : l'équipe de France. Ne vous gaussez pas si vite de la crédulité de ces gens. Ils croyaient vraiment que ce tournoi ne serait qu'une étape à franchir vers un niveau supérieur et que, au-delà, ils rejoindraient un monde merveilleux : le groupe A.
Le Temple Solaire recrutait ses adeptes en France, en Suisse et au Canada. De son côté, le Temple Bleu a rassemblé des joueurs de France, de Suisse (Bozon et Huet qui évoluent à Lugano) et d'Amérique du Nord (les prometteurs Treille et Meunier, de l'Université Mass-Lowell dans le Massachussets). Il y en a même un qui vient de Grande-Bretagne (Allard de Manchester), mais aucun d'Allemagne (Briand, Barin et Ouellet sont tous trois blessés).
Pourtant, contrairement au Temple Solaire, aucun gourou ne faisait de fausses promesses à ces joueurs du Temple Bleu: leur entraîneur Heikki Leime avait même une fois déclaré qu'il visait la remontée en groupe A en deux ans. Le problème est que, quand il disait ça, personne ne le croyait. La France terminerait première de son tournoi, c'était une certitude.
La préparation face à des nations du groupe A (Finlande, Lettonie, Allemagne) a servi de trompe-l'œil : les Bleus n'étaient pas prêts à faire le jeu contre des nations plus faibles. A trop s'entendre répéter que les adversaires les plus dangereux étaient la Pologne et le Danemark, ils ont négligé les soi-disant formalités qu'étaient les Pays-Bas et la Hongrie, et leurs espoirs se sont envolés avant même les matches décisifs.
Quelle aubaine pour les Polonais qui, au soir du match contre le Danemark, après seulement trois rencontres, étaient quasiment en groupe A (il leur suffisait de battre la Lettonie, ils le firent 13-2). Les Polonais méritent cette promotion car ils ont réussi un tournoi parfait... pendant quatre matches et deux tiers. En effet, à la fin du deuxième tiers-temps contre la France, un but refusé pour une erreur d'arbitrage antérieure allait les décontenancer. Enervés, ils encaissaient trois buts en début de troisième période. Jusqu'alors, ils avaient été défensivement très disciplinés. Le retour en équipe nationale d'Andrzej Schubert à 39 ans s'est avéré particulièrement utile. Oublié dans les divisions inférieures allemandes, il a eu la chance de devenir à Bremerhaven le coéquipier de Patrik Pysz, le fils du sélectionneur national, et de se rappeler ainsi à son bon souvenir.
En battant le Danemark et la Pologne, la France a pris la deuxième place et s'interroge d'autant plus sur les causes de son échec antérieur. La défense, jeune et peu expérimentée, a souvent laissé Cristobal Huet seul et désarmé face aux échappées adverses. L'attaque s'est souvent reposée sur le seul Bozon pour marquer des buts. Après le match contre les Pays-Bas, Leime a changé ses lignes, mais Maurice Rozenthal (aux côtés de Bozon et Pouget) et Gras (avec Meunier et Treille) n'ont parfaitement trouvé leurs marques... qu'au dernier match, soit bien trop tard. En l'absence de Briand, Barin avait été parfait dans le rôle de compagnon de Bozon et Pouget en amical contre l'Allemagne... avant de se blesser à l'épaule. Autre grave problème des Français : leurs entames de match désastreuses, qui ont tout déclenché. Une fois menés au score, ils se sont précipités et ont oublié l'impact physique en zone neutre, surtout contre les Hongrois. Maintenant, le hockey français doit apprendre à faire le grand écart : les moins de 20 ans sont dans l'élite mondiale et les moins de 18 ans deux niveaux plus bas. L'équipe nationale est aux Jeux Olympiques, mais elle doit patienter une saison de plus dans cette division I.
Le Danemark aussi a déçu. A l'image d'un leader nerveux (Kim Staal, pénalité de match contre la France), l'équipe montante de ces dernières saisons a subi un coup d'arrêt parce qu'elle a pris trop de pénalités : elle a offert, à la fois contre la France et la Pologne, une double supériorité numérique qui a permis à ses adversaires de prendre l'avantage. Bien sûr les Danois sont frustrés de manquer à chaque fois le bon wagon, mais ils devront changer d'attitude pour atteindre enfin l'élite.
A contrario la Hongrie est une bonne surprise : la victoire contre la France doit servir de référence aux coéquipiers de Tamas Gröschl, mais ils ont également prouvé leur valeur dans d'autres matches, notamment face aux Pays-Bas (8-2). Cette constance a fait défaut aux Néerlandais, qui n'ont réussi qu'un bon match contre la France. Ils ont une meilleure première ligne que les Hongrois avec Tom Hartogs et les Canadiens naturalisés, mais ils manquent vraiment de profondeur pour ce qui est du reste de l'effectif.
Quant à la Lituanie, elle était très loin des meilleures nations, mais n'a perdu que d'un but contre les Néerlandais et les Hongrois. Néanmoins, les scores à deux chiffres de l'autre groupe ont prouvé que la nouvelle division I à deux poules de six n'était pas nécessairement une très bonne idée. L'ancien groupe B à huit équipes aurait pu faire une compétition passionnante et plus serrée.
Marc Branchu
World Championships, Division I, Group A
Last week, main French headlines focuses on Grenoble. No, they didn't feel a sudden passion for the fastest sport on Earth and for the World Chmpionships Division I hosted in the city. They covered the trial of the Solar Temple Order, a sect whose members perished in fire in order to reach a higher level of consciousness and to join a better world: Sirius star.
In the same time, another sect with strange followers dressed in blue had its wings burned in a similar experience: French national team. Don't mock too quickly the credulity of those people. They really thought that this tournament would only be a stage towards a higher level, and that, in the beyond, they would join a wonderful world: Pool A.
The Solar Temple recruited its followers in France, in Switzerland and in Canada. For its part, France gathered players from France, Switzerland (Bozon and Huet from Lugano) and North America (promising Treille and Meunier from Mass-Lowell University in Massachussets). There was also one guy from Great Britain (Manchester's Allard) but no one from Germany (Briand, Barin and Ouellet were all injured).
Yet, contrary to the Solar Temple, no guru told fake promises to the followers from the Blue Temple: their coach Heikki Leime even said once he aimed at Pool A... within two years. The problem is nobody believed him when he said that. France would finish first in the tournament it organized, that was a certainty.
The preparation against Pool A nations (Finland, Latvia, Germany) was an eyewash: French weren't ready to take on the responsibility of the game against weaker nations. They heard too often that Poland and Denmark were the two most dangerous rivals and neglected the so-called mere formalities (the Netherlands and Hungary). So their hopes had already vanished before the presumed decisive games.
It was a godsend for the Polish who were almost qualified in Pool A (they just had to beat Lithuania, they did it 13-2) the night of their game against Denmark, after three matches only. They deserved this promotion as they acomplished a perfect tournament... during four games two thirds. Indeed, at the end of the second period against France, their goal wasn't allowed because of a refereeing error: the linesman shouldn't have made the face-off as the French weren't ready and had only three players on the ice instead of three. They were disconcerted by the incident and took three goals in the beginning of the third period. Until then, they were very disciplined defensively. The national team comeback of 39-year old Andrzej Schubert proved to be very useful. Everyone forgot him in German lower divisions, but he became the teammate of Patrik Pysz (the son of Poland's coach) this season and could be called back in national jersey.
France took the second place by defeating Denmark and Poland and wonder all the more why they failed in previous games. The young and inexperienced defence often let Cristobal Huet alone and disarmed facing breakaways. The offense too often lie on Bozon to score goals. After the game against the Netherlands, Leime changed the lines, but Maurice Rozenthal (with Bozon and Pouget) and Laurent Gras (on the sides of Meunier and Treille) found perfectly their marks... only in the last game, far too late. In Briand's absence (wrist injury in the last DEL game with Augsburg), Barin was perfect in the role of linemate for Bozon and Pouget during the friendly game against Germany... before he was injured in the shoulder. Another serious problem for Frenchmen: they opened their games disastrously, which provoked a chain reaction. Once they were led, they rushed over the puck and forgot tactics and physical play in neutral zone, especially against Hungary. Now, French ice hockey has to learn to do the splits: under 20 are in the world elite, but under 18 two levels below. The national team will participate to the Olympic Games, but has to wait another season in this division I.
Denmark was disappointing too. Like his nervous leader (Kim Staal, game misconduct against France), the rising team in the last years lose its momentum because they took too many penalties: they offered, against both Poland and France, a two-man advantage which enabled their opponents to go ahead. Sure they are frustrated because they always miss the good wagon, but they will have to change their attitude if they wan to reach Pool A at last.
A contrario Hungary was a good surprise: win over France is now a reference for Tamas Gröschl team-mates, but they also proved their value in other games, especially against the Netherlands (8-2). The Dutch team lacked this consistency and had only one good game against France. They have a better first line than the Hungarians with Tom Hartogs and the Dutch/Canadians, but they really lack depth when you consider the rest of the roster.
As for Lithuania, they were very far from the best nations, but lost only by one goal to the Dutch and the Hungarians. Nevertheless, the two-figure scores in the other group showed the new division I is not necessarily a good idea. Former eight-team Pool B could have engendered a enthrilling, tighter tournament.