Décembre 2020 : anecdotes

 

Enchères à la carte

Durant sa carrière d'exception, Wayne Gretzky a empilé les records, plus de 60 au total. Mais 21 ans après son dernier tour de piste avec les New York Rangers, le mythique numéro 99 en a obtenu un autre. On sait le marché des cartes sportives particulièrement juteux en Amérique du Nord. Mi-décembre, une carte de la saison rookie de Gretzky produite par O-Pee-Chee, datant de 1979 et dans un état neuf, s'est vendue aux enchères à 1,29 million de dollars. C'est la première fois qu'une carte de hockey franchit le seuil du million de dollars américains, un seuil atteint d'ailleurs très rarement dans le milieu.

Ce qui explique ce prix astronomique, c'est que seules 2 cartes de ce type (sur les 6000 connues) sont labellisées "état neuf" par un cabinet d'authentification. Les cartes canadiennes sont en outre plus prisées que les cartes américaines. La carte de rookie du fabricant américain Topps, dont le recto est strictement identique avec la même photo (seul le nom du fabricant diffère au verso), avait été vendue 720 000 dollars.

Souvenirs volés

Le nom de Gretzky était décidément à la une en décembre puisqu'un cambriolage a été commis à Brantford en Ontario, au domicile de Walter Gretzky, le père de Wayne. Les cambrioleurs ont volé de nombreux souvenirs issus de la carrière du Great One. En menant l'enquête, la police s'est aperçue rapidement que de nombreux objets ont été revendus à des collectionneurs à travers le Canada. Le 15 décembre, deux suspects ont été arrêtés. Le butin n'a pu être récupéré qu'en partie, dont des crosses, des gants, des maillots et des trophées. Les objets retrouvés sont estimés à 500 000 dollars. Un homme et une femme, tous deux âgés de 58 ans, sont inculpés mais les investigations doivent se poursuivre.

De l'argent parti en fumée

Le Canada, pays des légendes du hockey... et du cannabis légalisé depuis 2018. La production et la vente se font donc normalement et en toute légalité, et certains y investissent beaucoup. C'est le cas de l'ancienne gloire des Edmonton Oilers et des New York Rangers Mark Messier, un investissement finalement perdu. Celui-ci avait investi auprès de la société Destiny Bioscience, mais la compagnie a ensuite déclaré faillite avec des dettes de l'ordre de 42 millions de dollars. Messier a d'ailleurs engagé des poursuites envers le PDG Ed Moroz car l'ex-hockeyeur aurait perdu 500 000 dollars. Moroz aurait garanti à Messier qu'il ne perdrait pas d'argent en devenant actionnaire... Promesse fumeuse ?

L'oiseau-tonnerre pris dans l'orage

La représentation amérindienne dans le sport est désormais sujet à controverse. Ce fut notamment le cas des Chicago Blackhawks en NHL, mais aussi en Suède avec les Indians de Frölunda. Le nouveau gardien des Vancouver Cancuks, Braden Holtby, l'a constaté en dévoilant son nouveau casque sur Instagram, créé par Dave Gunnarsson. En effet, ce ne fut pas du tout du goût de certains représentants des Premières Nations qui ont vu une copie de l'art indigène du nord-ouest canadien par l'artiste suédois.

Le "thunderbird", le populaire oiseau-tonnerre, dessiné sur le casque est effectivement identique au totem de Stanley Park de Vancouver. La représentation de l'art des Premières Nations doit se faire dans le respect et la consultation, chose qu'avait omise Holtby, qui s'est rapidement excusé. L'ancien portier de Washington a décidé de collaborer avec un artiste autochtone pour ne pas froisser les Premières Nations, et ainsi permettre un bel hommage sans tomber dans la maladresse.

 

 

Les citations du mois

 

"C'est un genre de folie. Même les jeunes peuvent tomber sérieusement malades, mais on dirait que la direction de la KHL s'en fiche. Bien sûr, la vie ne peut pas être complètement stoppée, mais dans de telles conditions il est stupide de jouer sans une zone de quarantaine stricte. Comme une bulle. [...] Je ne vois pas l'intérêt de commencer la saison de NHL. Les propriétaires perdront moins d'argent si la saison est annulée. En NHL, les spectateurs ne seront certainement pas autorisés dans les tribunes, et jouer sans eux n'est pas profitable financièrement."

Teemu Selänne critique l'attitude de la KHL et la reprise de la saison NHL dans Italehti.


"On va être, je pense, beaucoup plus agile que certains sports car on a toujours eu l’habitude de se démerder seul."

Thierry Chaix, président du Rouen Hockey Élite, adopte un ton plus positif que ses confrères sur la crise Covid dans Paris Normandie.


"Notre but est d'aller au Bélarus. Nous souhaitons y aller pour les fans, parce qu'ils méritent d'y aller et ne pas être sous pression politique. Nous ne voulons pas être l'otage de jeux politiques."

La déclaration très critiquée du président de l'IIHF René Fasel à l'agence russe TASS au moment même où le Comité International Olympique - qui a pourtant bien plus de dictatures dans ses pays membres que la fédération internationale de hockey - avait exclu Loukachenko et le comité olympique biélorusse dans une décision rare. Positif au Covid-19, Fasel venait d'annuler un voyage au Bélarus et une entrevue avec Loukachenko pour discuter des problèmes liés à l'organisation contestée des Championnats du monde 2021. Légère inflexion depuis : le BSSF, organisation de 1400 opposants du monde sportif biélorusse, a obtenu une réunion avec l'IIHF le 4 janvier (en passant par les sponsors de la fédération pour la forcer à ouvrir la porte) et a annoncé que l'IIHF avait ouvert une enquête sur Dmitri Baskov, affidé de Loukachenko nomme président de la fédération biélorusse de hockey en septembre et soupçonné de complicité dans le meurtre d'un opposant.

 

 

La photo du mois

Trent Buhler, d'Edmonton, a construit cette réplique du Boston Garden (qui a abrité les Bruins de 1928 à 1995 avant d'être démoli en 1998) autour d'un jeu de hockey sur table. Il ne s'agit pas que d'une maquette à contempler, le jeu est effectivement jouable - mais sans doute pas par des enfants compte tenu de la taille des tribunes. Buhler a d'autres projets, y compris avec ce concept si anachronique en cette période : des spectateurs sur les sièges.

 

 

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