Mars 2018 : anecdotes

 

Le match le plus haut du monde

Établir le record d'altitude pour un match de hockey sur glace à 4371 mètres, sur le lac Harong du village de Chibra Kargyam, à 160 kilomètres de la ville himalayenne de Leh qui est le coeur de ce sport en Inde (à 3500 mètres) : c'est l'objectif que s'était fixé Antoine Jouvet, membre de la "Hockey Foundation" créée par Adam Sherlip qui est l'entraîneur national de l'Inde depuis 2009. Pour que le match soit officiel, il fallait une balustrade aux normes. Le co-organisateur Markus Nirschl (un joueur allemand amateur) s'est chargé de l'approvisionnement depuis l'Autriche, un tour de force pour passer la douane et la bureaucratie. L'armée étant partout au Ladakh, c'est un convoi militaire qui a fait venir ces bandes quatre jours avant la date fatidique, alors que le responsable de la logistique était sur place depuis trois semaines pour la monte. Cette balustrade montée à toute vitesse, c'est le legs qui doit rester au hockey indien après cet évènement puisqu'elle sera installée autour de la nouvelle patinoire de Leh.

Six équipes ont pris part, les Rainman All-Stars (mélange international), les Tatra Eagles (Slovaquie), Randstad (l'entreprise d'intérim est le sponsor principal de l'évènement), les Geronimo Stars (Allemagne), la sélection locale du Ladakh et les organisateurs de la Hockey Foundation. Les arbitres étaient Mike Leggo (arbitre de NHL de 1997 à 2017) et l'Autrichien Michael Leitl. Le séjour ne s'est pas déroulé sans certaines dissensions. Certains des 90 participants étrangers, qui ont tous payé entre 2500 et 3500 euros pour financer l'évènement, ont en effet été frustrés que le record ne concerne en fait que les 20 participants du match d'ouverture (gagné 6-2 par la Hockey Foundation contre le Ladakh devant 400 spectateurs) et pas le reste du tournoi. Précisons que le Guinness n'a envoyé personne sur place pour homologuer le record - car le voyage était bien trop cher ! - mais que le match a été filmé.

L'expérience était en tout cas unique pour tous les participants, dont le plus âgé avait 71 ans. Parmi eux, deux hockeyeuses, l'Allemande Jana Mooslechner et la gardienne tchèque Karolina Simunkova. Les conditions étaient forcément extrêmes : entre -25°C et -30°C, pas d'eau courante, trois heures d'électricité le soir pour recharger caméras et appareils photo, une tente militaire en guise de vestiaires. Des bouteilles d'oxygène étaient prévues pour aider les joueurs, mais le mal des montagnes a fait son effet et plusieurs participants ont dû être évacués vers Delhi avant même que le tournoi ne commence (certains ayant eu la mauvaise idée de consommer de l'alcool). L'air manque grandement à cette altitude, et le combustible utilisé par les locaux pour faire du feu n'aide pas à respirer : la bouse de yack mêlée à du fioul est peu supportable pour les poumons.

HeForShe à Norrköping

Le 8 mars dernier, le Vita Hästen, club suédois de Norrköping qui évolue en Allsvenskan, et sa présidente, Yvonne Anglesjö, ont souhaité fêter à leur manière la Journée internationale du droit des femmes. Le "Cheval blanc" de Norrköping est devenu le premier club de hockey au monde membre de l'organisation HeForShe.

HeForShe est une campagne de solidarité lancée par l'ONU en 2014 qui incite garçons et hommes de tous âges à combattre la violence, la discrimination et l'injustice qui affectent les filles et les femmes du monde entier. Son ambassadrice est l'actrice Emma Watson, dont le discours à l'ONU en septembre 2016 avait particulièrement marqué les esprits. La cause que défend HeForShe a plu à Yvonne Anglesjö, une des rares présidentes de club de hockey.

Injustice à Gävle

En Suède, certains valorisent la justice pour les femmes, mais certaines doivent encore crier à l'injustice. La section féminine de Brynäs, où évolue l'internationale française Betty Jouanny, n'a pu déjouer Luleå en quart de finale de la SDHL. Sitôt éliminées, les joueuses de Brynäs ont dénoncé le manque de moyens mis à disposition par leur club, coup de gueule porté à travers les médias par les deux stars de l'équipe, la gardienne Sara Grahn et l'attaquante Anna Borgqvist. Quelques semaines avant, la révélation des nouveaux vestiaires, qui ne disposaient que d'une seule douche pour toutes les joueuses, avait déjà suscité la polémique.

L'arrivée de l'entraîneur Åke Lilljebjörn a été tardive et le manque de ligne directrice propre du club pour le hockey féminin a surmené cet ancien gardien de Reims. Les joueuses exigent plus spécifiquement un gestionnaire matériel, l'accès régulier à un kinésithérapeute et des aides nourritures / coupons déjeuner. C'est une forme d'ultimatum qu'ont lancé Grahn et Borgqvist, qui préféreraient rester avec Brynäs. Finalement, le président du conseil d'administration, Jürgen Lorenz, est intervenu en concédant qu'ils n'étaient pas satisfaits du traitement de la section féminine et de son aspect actuel. Brynäs IF a annoncé avoir mis sur pied un groupe de travail pour résoudre les problèmes. Il se composera de joueurs, de membres du conseil d'administration et de membres de l'équipe de gestion du club. Les joueuses Angelica Östlund (récente retraitée), Anna Borgqvist et Caroline Markström ont été intégrées à ce groupe de travail.

Une bouteille qui coûte cher

Les entraîneurs ont parfois beaucoup de mal à maîtriser leurs nerfs derrière le banc, d'autant plus lorsque une décision arbitrale ne les satisfait pas. Filip Pešán, coach de Liberec (et de l'équipe tchèque des moins de 20 ans), en est un parfait exemple.

Lors du match d'Extraliga contre Vítkovice le 4 mars dernier, un surnombre sifflé contre son équipe l'a énervé à tel point qu'il a jeté une bouteille en plastique sur l'arbitre. Un acte qui a coûté cher à Pešán : une amende de 50 000 couronnes tchèques, soit environ 2000 euros. Le conseil de discipline n'a pas retenu "le jet par inadvertance" du coupable, qui a eu des précédents. En janvier 2015, Filip Pešán avait sorti les poings face à un supporter lorsqu'il était alors coach de Benátek nad Jizerou.

Joby joue bas

En Suède, c'est Joby Messier, entraîneur de l'IK Pantern et de Kévin Hecquefeuille en Allsvenskan, qui a totalement perdu le contrôle de lui-même. Le cousin du grand Mark Messier n'a guère apprécié que l'un de ses joueurs, Lucas Nordsäter, n'avait pu être validé sur la feuille du match, il aurait alors menacé physiquement des bénévoles de son propre club, Anna Johansson et Jacob Alsenfelt, chargés des formalités administratives.

Les deux bénévoles ont rapidement sollicité le directeur sportif Tony Andersson alors que Messier avait nié les faits et dévoiler une version totalement différente. Finalement, le coach a été maintenu dans ses fonctions et le président du club, Mattias Schönhult, qui était absent ce jour là pour des raisons familiales, n'a pas souhaité faire de vagues en poussant chacun des partis "à enterrer la hache de guerre".

 

 

Le mois précédent (février 2018)

Le mois suivant (avril 2018)

 

Retour au sommaire