Avril 2018 : anecdotes
La doyenne rempile
À 44 ans, Riikka Välilä avait marqué les esprits en février dernier en devenant la plus âgée des médaillés aux Jeux olympiques à l'issue de l'épreuve de hockey sur glace, record incombant précédemment au monument Teemu Selänne, médaillé de bronze à Sotchi. Et la Finlandaise a décidé de prolonger son contrat avec le club suédois du HV71, la possibilité de jouer les Mondiaux 2019 en Finlande étant forcément une source de motivation. De quoi prolonger une impressionnante carrière qui a débuté à la fin des années 80, une longévité semblable à celle de Jaromir Jagr.
Le retour du doyen
Darius Kasparaitis a lui déjà passé le cap des 45 ans. Le défenseur lituanien avait raccroché les patins en 2010, après une longue carrière en NHL avec les Islanders, Pittsburgh, Colorado et les Rangers, carrière qui s'est terminée en KHL au SKA Saint-Pétersbourg. Du moins, c'est ce que l'on pensait avant un improbable come-back. Kasparaitis est en effet sorti de sa retraite en 2013 avec une idée en tête : représenter la Lituanie. Le défenseur hargneux, apprécié par ses fans mais détesté par les supporteurs adverses, avait été champion olympique à Albertville en 1992 avec la CEI, avant de remporter l'argent aux JO de Nagano en 1998 puis le bronze à Salt Lake City en 2002 avec la Russie.
Conformément au règlement international, il était nécessaire que Darius Kasparaitis joue plusieurs années dans le championnat national de Lituanie afin d'obtenir le droit de représenter son pays de naissance. Et puis, cette saison, ce bon vieux Darius a eu le feu vert pour jouer pour la Lituanie à l'occasion des Mondiaux Division 1B, organisés qui plus est à domicile, à Kaunas. Et en réalisant un sans faute, la Lituanie a obtenu sa promotion en Division 1A l'année prochaine, après quatre médailles de bronze consécutives. Pari gagné pour Kasparaitis, crédité de deux assistances et d'un ratio de +5. A noter que le capitaine de cette sélection lituanienne est aussi une ancienne figure de la NHL puisqu'il s'agit de Dainius Zubrus (39 ans), ancien joueur de Philadelphie, Montréal, Washington, Buffalo, New Jersey et San José. Zubrus et Kasparaitis cumulent à eux deux plus de 2000 matchs disputés en NHL.
Une erreur tragique
Le mois d'avril a été marqué par l'une des plus grandes tragédies de l'histoire du hockey. Le 6 avril 2018, le bus des Broncos de Humboldt, une équipe junior du Saskatchewan alors en déplacement pour disputer les playoffs, percute violemment un semi-remorque, à une intersection que beaucoup de riverains considéraient comme dangereuse. Cet accident de la route fera 16 morts et 13 blessés, décimant l'escouade des Broncos. Parmi les 16 disparus, 10 jeunes hockeyeurs perdront la vie, un destin tragique qui a ému la communauté hockey du monde entier.
La liste des victimes authentifiées est alors communiquée, y figure le défenseur Xavier Labelle. Pendant un temps. Car le bureau du coroner va reconnaître une erreur d'authentification... en confondant deux joueurs. Attristée par la perte de leur fils, la famille Labelle va alors apprendre que Xavier est en fait en vie, confondu avec le gardien Parker Tobin, présumé vivant mais bel et bien décédé lors du crash. Imaginez l'ascenseur émotionnel totalement opposé qu'ont connu les proches à la suite de cette choquante révélation. Les autorités ont présenté leurs excuses et cette fâcheuse erreur a rapproché les familles Labelle et Tobin, qui ont affiché leur solidarité à travers un communiqué.
Des joueurs généreux
Pour réaliser des playoffs réussis, il est essentiel de mettre toutes ses chances de côté. À la lutte face au Karlskrona HK pour un ticket en élite suédoise, Timrå était au pied du mur, mené dans la série 1-3 avant un match 5 disputé chez le KHK. Et pour obtenir une mobilisation générale en dépit du fait de jouer à l'extérieur, les joueurs de Timrå ont... payé le déplacement à leurs supporteurs ! Peinant à atteindre le seuil des 4000 spectateurs, la NKT-Arena de Karlskrona a affiché près de 5000 spectateurs pour ce match, remporté par le Timrå IK 3-1. Et le TIK est même parvenu à se qualifier pour l'élite la saison prochaine, remportant la série à l'issue du septième et dernier match.
On dort bien à Cergy
Après leur match contre l'équipe de France à l'Aren'Ice de Cergy, les deux défenseurs tchèques David Sklenicka et Michal Moravcik ont dormi si profondément après leur bonne performance que, en l'absence d'alarme, ils se sont réveillés alors que leur équipe était déjà partie à l'aéroport. Ils ont dû payer de leur poche un taxi pour rejoindre leurs collègues à l'aéroport. Le staff tchèque a indiqué qu'il mettrait à l'amende les deux joueurs mais aussi leurs coéquipiers de la défense, qui n'ont pas signalé l'absence des deux partenaires de chambre dans le bus. On ne leur en a pas plus tenu rigueur puisque Sklenicka et Moravcik ont tous deux été sélectionnés pour le championnat du monde. Mais il faudra que les lignes arrières tchèques, peu expérimentées, y fassent preuve de plus de concentration !
La citation du mois
"Dans ma philosophie de coach, le plus important est le processus par lequel les joueurs deviennent des vainqueurs. Je ne me focalise pas sur la victoire, mais en Russie tout est basé là-dessus. Tous les jours, le management nous mettait la pression du résultat. À cause de ça, il y avait une atmosphère de peur. Il y a eu au moins cinq matches avant lesquels on m'a dit que je serais viré si le Salavat ne gagnant pas. C'était, bien sûr, stressant et inconfortable. Cela n'affectait pas seulement le travail des entraîneurs, mais toute l'équipe. En une saison, j'ai pris plus d'expérience qu'en dix ans. Je pensais que le staff serait conservé, mais finalement ça n'a pas été le cas. J'étais énervé parce que nous aurions eu une bonne équipe la saison prochaine. Puis je me suis senti soulagé. En un ou deux ans, personne ne pourra éviter cette culture de la KHL. Il est peu probable que cela change d'ici dix ans."
L'entraîneur finlandais Erkka Westerlund décrit son expérience au Salavat Yulaev Ufa et la culture court-termiste de la KHL dans le journal Ilta Sanomat.