Mai 2008 : anecdotes

 

La nostalgie, camarade

L'équipe russe championne du monde tissait un lien entre les générations, puisqu'elle comptait dans ses rangs de jeunes joueurs et des vétérans de la "génération perdue" partie en NHL à la chute de l'URSS. Celle-ci n'a pas vécu tous les bouleversements qui se sont produits en quinze ans en Russie. Par exemple, le fait que Vladimir Poutine ait rétabli durant sa présidence l'ancien hymne soviétique, mais avec de nouvelles paroles. Lorsqu'a retenti cette mélodie familière de leur jeunesse, certains joueurs ont ainsi chanté... les paroles soviétiques, celles qu'ils avaient apprises à l'époque. 

French Kiss

On connaît la "Kiss Cam", ce grande classique des enceintes nord-américaines déjà vu aux championnats du monde. La caméra parcourt le public et affiche un couple sur l'écran géant. Les heureux élus sont alors invités à s'embrasser sous l'ovation du reste du public. Entre le deuxième et le troisième tiers de la finale du championnat du monde de Québec, un Français s'est plié à la coutume avec son épouse : il s'agit d'un certain Cristobal Huet.

Porte-bonheur... russe

Les équipes canadiennes ont pris l'habitude de cacher sous la glace, partout où elles passaient, une pièce de monnaie porte-bonheur d'un dollar canadien, qui donnait ensuite des histoires à raconter pour les gazettes les lendemains de victoire. Une tradition qui remonte aux Jeux olympiques de Salt Lake City 2002, où la pièce avait été placée au milieu de la patinoire avant de finir au Hall of Fame, et au championnat du monde 2003, où elle avait été planquée derrière la cage suédoise "vaudouisée", dans laquelle était rentré, d'un cheveu de dreadlock, le but en prolongation d'Anson Carter.

Pour le Mondial à domicile, les Canadiens s'étaient évidemment assurés que leur pièce fétiche trônait bien sous le point d'engagement. Mais les Russes s'en doutaient aussi. Lors des célébrations après la finale, Aleksandr Ovechkin a donc creusé la glace avec son patin pour déterrer la fameuse pièce. Il a annoncé vouloir la casser en deux, en donner la moitié à son ami le défenseur Ilya Nikulin, et la porter autour du cou jusqu'aux JO de Vancouver. Qui aurait misé un kopek sur un tel destin pour le "lucky loonie" ?

Glace universelle

On glose sur les différentes dimensions de glace utilisées en Europe et en Amérique du nord, mais à Québec, on peut jouer sur les deux. Sur la glace d'entraînement, qui jouxte la piste principale du Colisée, un simple mécanisme permet de déplacer les balustrades pour avoir 26 ou 30 mètres de largeur.

 

 

Les citations du mois

 

"C'est un cauchemar personnel. Maintenant, je vais rentrer directement chez moi et je vais me demander si ça vaut le coup de poursuivre ma carrière internationale. Je suis allé vite pour prendre la décision. Je n'avais pas le sentiment qu'il y avait quoi que ce soit de bizarre dans ce but, mais j'avais vu les Américains réagir et j'attendais l'appel de l'arbitre. Quand il a téléphoné, j'ai vérifié le ralenti sur l'écran de ma cabine. Celui-ci est divisé en quatre et les deux images du haut montrent les deux buts. J'ai regardé la caméra placée juste au-dessus de la cage et j'ai vu le palet passer entre le poteau et la jambière, avant de ressortir. J'ai validé le but. Quand le coup d'envoi est donné, on ne peut plus annuler un but. J'ai bien sûr vu combien les Américains étaient agités. Quelques minutes plus tard, j'ai pu voir les images qu'ils avaient vue. Je ne pouvais que prier pour pouvoir revenir en arrière et attendre de revoir plus d'angles de caméra. On a la possibilité d'en demander à la réalisation. Mais ce qui est fait est fait, et je vais devoir vivre avec ça."

Peter Andersson, responsable des arbitres suédois, explique à Aftonbladet sa grosse boulette en tant que superviseur vidéo (après quatre Mondiaux et un tournoi olympique comme expérience). L'IIHF l'a écarté de son poste pour la suite du tournoi pour mettre fin à la polémique.

"Cela fait depuis 1970 que je suis aux championnats du monde comme joueur, entraîneur ou commentateur, et je n'ai encore jamais vu un bon arbitre russe. Certains s'étaient même endormis dans le vestiaire des arbitres..."

Juhani Tamminen, l'ex-sélectionneur de l'équipe de France, sur la télévision finlandaise YLE.

"Ce ne sont pas des hockeyeurs, mais des robots, qui appliquent à la lettre les consignes de leur entraîneur."

Le capitaine biélorusse Oleg Antonenko, dans Pressball, à propos des joueurs suisses.

"Ceux qui veulent manifester, ils n'ont qu'à écrire une lettre. Et si les fans ne nous soutiennent pas, ils devraient prendre le prochain avion et rentrer chez eux. Il y a deux ans [à Amiens], il n'y avait personne, et maintenant certains viennent et manifestent. Il y a trois avions par jour vers l'Allemagne."

Ces propos d'Uwe Krupp, en colère d'avoir entendu réclamer la démission de Reindl après l'affaire Holland au début du match contre les États-Unis (4-6), ont ulcéré les supporters allemands, qui étaient nombreux à Amiens et se sont sentis blessés. Les lettres de protestation, il y en a eu, du coup, comme jamais. Krupp s'est excusé dans les jours suivants, mais a précisé en interview une semaine plus tard qu'il maintenait ce qu'il avait dit, au sujet de ceux qui avait manifesté et pas des autres...

 

 

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