Août-Septembre 2006 : anecdotes

 

Quand la Chine s'éveillera au hockey

Charles Wang, le propriétaire des New York Islanders, s'est fait remarquer récemment en étant un des instigateurs du contrat de 15 ans (!) proposé à son gardien Rick DiPietro, un contrat que toute la NHL a accueilli entre stupeur et railleries, s'étonnant que ce club n'ait pas appris de ses erreurs après avoir déjà fait signer Yashin pour dix ans en 2001.

Wang, milliardaire américain de l'informatique né à Shanghaï, a d'autres projets à long terme. Il vient de signer un accord avec la fédération chinoise des sports d'hiver pour développer le hockey sur glace en Chine. Wang, qui a déjà aidé le hockey chinois en envoyant gratuitement des équipements de hockey complets, souhaite mettre en place un centre d'entraînement national, trois bases pour le hockey féminin, et un système de formation impliquant de nombreuses écoles primaires. Les éléments les plus prometteurs à 14-15 ans se verraient offrir l'opportunité de poursuivre leurs études aux États-Unis. Un système qui n'est pas sans rappeler celui qui se met en place en Israël avec le Canada. Objectif de Wang : voir à terme un joueur chinois en NHL.

Que penser de ce projet ? Il pourrait permettre à la Chine de retrouver son niveau des années 80, avant le déclin dû à des fermetures de patinoires, mais l'optimisme dont on pourrait faire preuve est tempéré par l'ignorance du hockey international de Wang qui oriente son discours sur la promotion d'un joueur chinois en NHL et néglige l'équipe nationale (le syndrome du basketteur de NBA Yao Ming, qui a fait un flop avec la Chine aux derniers championnats du monde...). De toute manière, la Chine a aujourd'hui les moyens de développer un sport si elle le souhaite, et la réelle volonté des autorités est plus importante que l'investissement de Wang. Il est possible en revanche que ce projet ait surtout comme effet de rebooster le hockey féminin en Chine : elle en était une des nations majeures mais son équipe était en déclin depuis plusieurs années. Dans le hockey masculin, aucun pays n'a jamais fait irruption dans la hiérarchie uniquement sur un beau projet imaginé par un seul homme.

Méconduite de Jagr

Jaromir Jagr a reçu pour la septième fois cet été la crosse d'or remise au meilleur hockeyeur tchèque. Mais il a aussi perdu son permis de conduire. Une réforme du code de la route est en effet entrée en vigueur en juillet en République tchèque, instaurant notamment un permis à points. Les effets se sont fait sentir dès le premier mois, avec une baisse de moitié des morts sur la route par rapport à l'année précédente. Si le sujet a été un des plus médiatiques de l'été, c'est aussi parce que certaines personnes haut placées se sont fait pincer, dont le chef de la police qui a été viré après avoir été reconnu coupable de conduite en état d'ivresse et délit de fuite après un accrochage. Jaromir Jagr, quant à lui, a signé la pétition contre le nouveau code (approuvé par une majorité de Tchèques) après avoir étrenné une de ses dispositions les plus controversées : il risque un retrait de permis de six à douze mois pour s'être garé sur une place réservée aux handicapés sur la place Venceslas (les images de sa faute ont été diffusées dans tous les journaux du soir). Il prétend ne pas avoir vu le signe, car c'était la nuit.

Le numéro libéré

La tradition de retirer les numéros des joueurs qui ont marqué l'histoire d'un club est répandue dans de nombreux pays. C'est le cas en Finlande, où le HPK Hämeenlinna, qui en a quatre. Hormis Eero Salisma, joueur marquant des années cinquante, les trois autres hockeyeurs ainsi honorés n'ont curieusement jamais été internationaux. Cela se comprend quand on sait que le HPK a vécu presque trois décennies de vaches maigres après sa relégation en 1960, mais on peut se dire aussi qu'à rendre trop fréquents les retraits de numéros, un club risquera un jour de devoir revenir sur une de ces décisions...

C'est justement ce qui vient de se produire avec le n°24 de Mika Lartama. Son apport au club, où il a été l'une des figures marquantes du retour dans l'élite dans les années quatre-vingts, n'est absolument pas contesté, mais il vient d'être condamné à dix mois de prison avec sursis et son image s'en trouve donc écornée.

Il n'y a pas d'âge pour être puni

Raimo Helminen, l'homme aux six Jeux Olympiques et aux 330 sélections (record mondial), est depuis plus de vingt ans l'icône d'Ilves Tampere, et il en est depuis sept ans le capitaine. Mais aucun titre n'est incontestable et il n'est jamais trop tard pour apprendre de ses erreurs. C'est le message que son club lui a envoyé en lui retirant son capitanat après son expulsion contre le Jokerit pour un piquage sur Arto Kuki, un geste indigne du légendaire "Raipe".

Helminen s'est vite rattrapé : il a fait pénitence en marquant le but vainqueur contre le SaiPa, et il a récupéré le "C" dès le match suivant contre le HPK, un match au cours duquel était organisé le 75e anniversaire d'Ilves. Inimaginable que "Raipe" ne soit pas capitaine en cette occasion. Puisque l'on parlait de numéros, rappelons que son n°14 a déjà été retiré par Ilves... en l'honneur de Lasse Oksanen. Depuis, il porte le 41. Le numéro par défaut sera-t-il retiré ?

Les Tchèques font bande à part

Avec l'affaire de la réintroduction de la ligne rouge, finalement abandonnée, on avait déjà constaté chez la ligue tchèque une tendance à vouloir édicter ses propres règles. C'est encore vrai cette saison puisqu'elle a décidé de se distinguer des normes statistiques en vigueur ailleurs : elle a tout bonnement supprimé la seconde assistance !

 

 

Les citations du mois

 

"Rouen en D1 ! Rouen en D1 !"

Chant moqueur entendu dans les tribunes de Chamonix lors de la victoire 5-4 sur les champions de France en titre. C'était avant que les Dragons se réveillent...

"Je ne sais pas ce qui s'est passé mais ce n'était pas un match de hockey. C'était un meurtre de masse."

Bob Francis, entraîneur du HIFK Helsinki, après l'incroyable 10-1 encaissé par son équipe chez les Pelicans de Lahti.

"Le problème ne vient pas des arbitres, mais des joueurs eux-mêmes. Ces dernières années, ils sont devenus toujours plus grands, toujours plus rapides, mais ils ne sont pas assez intelligents pour comprendre les nouvelles règles."

Pierre Pagé, entraîneur des Eisbären de Berlin.

 

 

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