Novembre 2004 : anecdotes

 

Jágr badine dans le vide

Un soir de défaite à Voskresensk, le manager de l'Avangard Omsk, Anatoli Bardin, a déclaré aux journalistes qu'il ne préférait pas que Jágr, auteur d'un match médiocre, s'exprime devant la presse. Il va pourtant falloir qu'il s'y habitue, car la vedette tchèque est bavarde, et certainement pas disposée à se taire sur ordre (surtout russe). Jaromír Jágr est en effet d'humeur badine, mais ses plaisanteries tombent à plat depuis qu'il est en Russie. À un médecin qui lui injectait un vaccin contre la grippe, il a tendu l'autre bras en disant : "par sécurité". Il a alors subi un laïus du docteur peu enclin à l'humour, et il n'a pas arrangé son cas en riant. Autre épisode des relations tendues russo-tchèques, à un journaliste d'Omsk qui lui demandait pourquoi il avait choisi l'Avangard, il répondit que c'était parce qu'on lui avait promis une belle traductrice. Son cabotinage ne fut pas du goût de la jolie brune qui refusa de traduire, lui signifia qu'elle était une femme mariée, et lui suggéra de trouver une autre réponse. Fallait pas quitter Kladno, Jaromír, cela ne va pas être drôle tous les jours, l'hiver en Sibérie...

Gomez suit l'exemple... à sa façon

Le mois dernier, Igor Larionov avait emmené Scott Gomez et l'entraîneur Barry Smith à un voyage en Russie, où ils ont notamment assisté au match Kazan-Voskresensk. Les journalistes russes avaient espéré que cette visite annonçait la prochaine arrivée en Superliga du "premier latino de la NHL". Mais si ce voyage a effectivement fait figure de révélation pour Gomez, ce n'était pas dans le sens attendu.

En voyant la façon dont Larionov était adulé dans sa ville natale de Voskresensk, Scott Gomez a en effet décidé de faire ce que le néo-retraité Igor n'avait jamais fait pour son club formateur : revenir jouer chez lui. Comme tout natif de l'Alaska, il voue en effet une relation particulière avec sa terre natale. Et il a donc rejoint l'unique équipe professionnelle de l'État, les Alaska Aces, qui évoluent en ECHL. Il redécouvre donc les longs voyages en bus et des conditions qui n'ont rien à voir avec celles de la NHL, tout cela pour cinq cents dollars par semaine, alors que payer l'assurance de son contrat NHL lui coûte déjà 25 000 dollars. Comme les joueurs européens de type Forsberg, Scott Gomez joue donc "à perte" afin d'évoluer pour les siens, plutôt que de suivre ceux qui vont chercher les millions en Russie pendant le lock-out.

 

 

Les citations du mois

 

"Quand j'avais quitté le pays, on trouvait des villes comme Kiev, Riga et Minsk sur la carte du hockey, des centres culturels où il était plaisant de se promener le long des rues. Aujourd'hui, il faut aller à Nijnekamsk, Novokuznetsk, Magnitogorsk... Je n'ai rien contre les supporters locaux, mais il n'y a rien de bon à dire des infrastructures dans ces villes, des toilettes, vestiaires et douches. Je sais que l'argent afflue et que des changements sont inévitables. Mais pour l'instant, le hockey russe vit encore au siècle précédent. [...] Je pense que le conflit en NHL peut durer deux ans. Il y a un an et demi, à une réunion, j'avais demandé aux dirigeants du syndicat si la situation changerait si, par exemple, 400 des 700 joueurs s'exprimaient contre le lock-out. Ils m'ont dit que non, que le lock-out était déjà programmé. C'est triste."

Vyacheslav Kozlov, revenu de NHL à son club formateur du Khimik Voskresensk, dans Sport-Express.

"Chez nous, on joue un système défensif. On lanterne en 1-4 à attendre l'erreur adverse. En France, c'est un hockey beaucoup plus rapide et ouvert, où l'on va plus fréquemment d'un but à l'autre. C'est donc plus spectaculaire, plus rapide et plus technique [sic]. Tout le monde connaît les raisons de mon départ. Je n'avais pas de place ici et je voulais faire une expérience à l'étranger. Je m'y suis bien senti, la fédération française est très professionnelle [re-sic], donc même les contrats sont très bien réglementés. [Même si on y joue moins de matches], je le conseille, parce que c'est un bon hockey et que cela se voit aux résultats de l'équipe de France ces dernières années [re-re-sic]."

Gianluca Tomasello sur le site hockeytime.net. Comme quoi, vu d'Italie, le hockey français peut se trouver paré de vertus insoupçonnées...

- Si le 68 avait déjà été pris à l'Avangard, quel numéro auriez-vous choisi ?

- J'aurais choisi une autre équipe.

Réponse de Jaromír Jágr à sa première conférence de presse à Omsk. Bien qu'il joue maintenant en Russie, il n'a pas l'intention d'abandonner le numéro dédié à son grand-père décédé l'année où les chars de l'Armée Rouge étaient rentrés dans Prague...

"Je crois que les joueurs de NHL tirent vers le haut certaines équipes comme Morzine par exemple. Mais pour les grosses formations ça a surtout un impact négatif. C'est juste bon pour promouvoir le hockey en France."

Bob Millette (entraîneur de Tours) jette un pavé dans la mare mulhousienne, via La Nouvelle République.

"J'entraîne déjà 145 enfants, cela ne fait rien s'il doit y en avoir 25 de plus."

Milan Mokros, entraîneur tchèque du hockey mineur de Kassel, quand on lui a donné la charge de l'équipe senior après la démission de Mike McParland. Il devait alors être un simple intérimaire mais a finalement été confirmé dans ses nouvelles fonctions.

 

 

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