Novembre 2003 : anecdotes

 

Zach et ses petites contrariétés

L'entraîneur de Cologne et de l'équipe d'Allemagne, Hans Zach, jouit ainsi d'une certaine cote de popularité en raison de ses bons résultats. Dans le conflit qui l'opposait au manager de Cologne, Holger Rathke, c'est ce dernier qui a été contraint de prendre la porte. Mais il arrive aussi qu'il soit chahuté. À Fribourg-en-Brisgau, il a été conspué car accusé d'avoir influencé l'arbitre en lui suggérant les dix minutes de méconduite pour la recrue défensive locale Adam Nittel, qui avait dégagé au niveau du banc des visiteurs (Zach expliqua que l'officiel était simplement venu le voir pour constater s'il avait ou non été blessé). Du coup, la séance de dédicaces de son autobiographie Der Alpenvulkan ("le volcan des Alpes", son surnom), prévue après le match, a dû être annulée pour "raisons de sécurité". Le promu et dernier venait de perdre (6-7 aux tirs au but), comme souvent cette saison, une rencontre qu'il avait nettement mené (4-1).

Quant à son travail en équipe nationale, il fait l'unanimité. Mais le quotidien de boulevard a bien dû trouver un angle d'attaque contre lui pour faire vendre. Il a donc dénoncé la non-sélection de Florian Keller (Eisbären de Berlin). Hans Zach s'en est expliqué : "C'est un très bon talent, mais il lui manque l'émotion. Contre nous, Corriveau avait marqué un but sur un superbe travail préparatoire de Keller. Tous les Eisbären, même sur le banc, avaient été très expressifs dans leurs émotions, sauf lui." Vous l'aurez compris, pour impressionner Zach, il faut célébrer les buts de manière très ostentatoire quand vous jouez contre son équipe. Pour le modèle, je conseille la cassette du but de son expressif chouchou Lasse Kopitz en quart de finale du dernier championnat du monde contre le Canada.

Scorpions contre Scorpions

Le groupe de hard rock et de slows de l'été "Scorpions" a remporté un procès contre le club de hockey sur glace des "Scorpions" de Hanovre. Plus exactement, il s'agit de l'ancienne SARL propriétaire de cette équipe, celle qui détient la patinoire de Mellendorf, et non pas des dirigeants actuels. Les musiciens devraient ainsi récupérer un pourcentage du chiffre d'affaires de tous les produits dérivés vendus par le club entre 1996 et 1998. L'ESC Wedemark s'était renommé Wedemark Scorpions (puis Hanovre Scorpions, sur ordre de l'ex-directeur de la DEL Bernd Schäfer qui ne jurait que par les noms de grandes villes) en l'honneur du groupe, car son guitariste Rudolf Schenker avait autrefois un fils qui jouait au hockey mineur dans le club. Mais les relations amicales entre les uns et les autres se sont dégradées lorsque le manager du club Eric Haselbacher a essayé de fricoter avec la femme du guitariste solo Matthias Jabs, un supporter régulier du club tout de suite bien moins passionné après cet incident.

Les Scorpions de Mulhouse, qui avaient assez ostensiblement copié nom et logo sur les Scorpions de Hanovre, vont-ils eux aussi devoir se méfier de l'appât du gain de rockers sur le retour ? Attention aux coureurs de jupons alsaciens, pas touche aux Scorpionnes...

Qui connaît son règlement ?

Après le fameux Grenoble-Dijon de la saison dernière et sa prolongation à trois contre trois, on croyait avoir tout vu, et on pensait que le corps arbitral tout entier aurait porté une attention toute particulière au nouveau règlement du Super 16, qui prévoit cette année une prolongation rallongée (dix minutes) et jouée à quatre contre quatre. Ce n'est malheureusement pas le cas, comme le prouve l'épisode tragi-comique du match Villard-de-Lans - Épinal.

Au début de la prolongation, l'entraîneur spinalien Raphaël Marciano, dont le club a déjà eu l'occasion de jouer deux fois une période supplémentaire dans ce championnat, a prévenu l'arbitre, M. Mendlowitcz, qu'elle durait dix minutes, mais celui-ci n'a rien voulu savoir, brandissant un règlement... senior, oui, c'est déjà ça, mais de... l'an passé. On a donc seulement joué cinq minutes avant la sirène "finale"... Lorsque les arbitres se sont rendus compte de leur erreur, ils ont envoyé les dirigeants villardiens chercher dans les vestiaires les joueurs visiteurs, qui s'apprêtaient déjà à passer sous la douche ! Résultat, la suite de la prolongation (qui n'a pas donné lieu au moindre but) a été jouée presque sans public, la grande majorité des spectateurs étant rentrés chez eux depuis longtemps... No comment.

 

 

Les citations du mois

 

"Quand on est mentalement fort, on trouve des solutions. Quand on est mentalement faible, on trouve seulement des excuses." Pierre Pagé, entraîneur des Eisbären de Berlin (et ancien d'Ambrì), ajoutera ultérieurement qu'en Suisse, médias, dirigeants et parents de joueurs se font une spécialité de trouver des excuses à la défaite avant même le début d'un match.

"Les derniers Jeux Olympiques m'ont laissé une sensation étrange. Bien sûr, j'étais content pour l'équipe du Canada qui l'a emporté, mais vous reconnaîtrez que d'autres auraient tout aussi bien pu obtenir la médaille d'or. Cela s'est un peu joué à pile ou face. À cause de l'interruption extrêmement courte de la saison régulière consentie par la NHL, les équipes du tour préliminaire, notamment la Slovaquie, n'ont pas bénéficié de conditions identiques. De mon point de vue, le tournoi féminin a été beaucoup plus intéressant, on sentait plus de cœur dans le jeu. Peut-être parce qu'il n'a pas connu un tour préliminaire inéquitable ?" Guy Lafleur, cinq Coupes Stanley avec les Canadiens de Montréal et meilleur joueur de NHL 1977 et 1978, dans une interview au quotidien russe Sport-Express.

"En notre temps, nous ne gagnions pas des millions de dollars, mais nous avions vraiment du plaisir à jouer. C'est quelque chose que beaucoup des joueurs de NHL d'aujourd'hui n'ont plus." Guy Lafleur encore, cette fois en conférence de presse avant le match des légendes Edmonton-Montréal, en prélude au premier match en plein air de l'histoire de la NHL devant 57167 spectateurs.

"Toutes les promesses que l'on m'a fait ne se sont pas vérifiées sur la glace. Pour moi, à moins de sortir de NHL, je ne vois pas comment un jeune peut réussir à Brest ! La preuve, Thomas Gueguen, qui était un espoir du hockey français, ne joue pas non plus." Wilfried Molmy, dans Le Bien Public. (Quelques jours plus tard, Gueguen quittait Brest et retournait à Dijon, où il retrouvait Molmy, son ex-coéquipier en juniors à Reims.)

"Un joueur homosexuel aurait du mal à survivre dans le hockey." Gunnar Johansson, entraîneur de Nybro et ancien de Färjestad, a déclenché malgré lui une belle polémique dans la très tolérante Suède avec ses propos dans l'émission Sportklubben sur la chaîne TV4... Surtout que Curt Lindmark, l'entraîneur qui avait donné le titre olympique à la Tre Kronor en 1994 à Lillehammer, s'était déjà signalé par des commentaires du même ordre.

"On dirait que nous avons vingt-cinq ans de retard sur tout le monde." Michael Englund, secrétaire général de la fédération suédoise de hockey sur glace. (Le hockey suédois a connu un précédent tragique à ce sujet : en mars 1995, Peter Karlsson, un joueur d'Elitserien à Västerås, avait été victime d'un crime homophobe, tué dans la rue de nuit par un jeune nazi qui lui avait infligé soixante-quatre coups de couteau)

 

 

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