Bozon, les retrouvailles manquées

On attendait beaucoup du match Servette-Lugano du 4 octobre dernier. En effet, les Genevois comptent dans leurs rangs plusieurs joueurs qui avaient été mis à la porte d'une façon peu amène par Jim Koleff, l'entraîneur-manager de Lugano. Misko Antisin et Igor Fedulov ne manquent ainsi jamais une occasion d'évoquer leur esprit de revanche, et Fedulov avait même déclaré : "je ne suis pas le dernier pion sacrifié par Koleff, des cadavres de joueurs gisent sur son chemin". Philippe Bozon est beaucoup moins disert sur le sujet et intériorise plus sa rancœur, mais nul doute qu'il avait coché sur son agenda la date du 4 octobre. Malheureusement, dans le match précédent à Rapperswil, il a répliqué à un coup de crosse du gardien Thomas Berger en frappant le portier, geste qui lui a valu une pénalité de match... et une suspension pour le match contre Lugano.

Résultat : privé de son capitaine et maître à jouer, le Servette a été écrasé 2-6 à domicile par Lugano, ce qui était sa première défaite à domicile depuis un an. Et Philippe Bozon, à qui Koleff avait pu reprocher ses suspensions dommageables en play-offs, avait de quoi regretter ce nouveau coup de sang. Le bilan provisoire est donc clair : Koleff 1, Bozon 0. Mais ce n'est pas fini, au contraire : les retrouvailles ne sont que reportées au match retour, qui se disputera cette fois-ci en Tessin. Autant dire que les points y compteront double, car si Bozon ne veut pas dire du mal de Lugano, c'est parce qu'il a encore en mémoire l'affection particulière que lui vouent les supporters, qui l'avaient toujours soutenu contre Koleff. Le 17 novembre prochain à la Resega, le duel Koleff-Bozon aura aussi lieu dans les tribunes, dont le cœur pourrait balancer du côté du Français...

Cela fait six ans que l'on avait plus eu droit à un derby du Voralberg entre Lustenau et Feldkirch, et toute l'Autriche a suivi le match avec attention. Lustenau, qui venait de faire tomber le champion en titre Villach, a été battu 3-5 avec un triplé de Rob Doyle dans un match marqué par une erreur d'arbitrage. Cory Cyrenne, le centre de Lustenau, a en effet été expulsé pour un coup de crosse au visage de Dominic Lavoie, alors que le défenseur austro-canadien avait en réalité été atteint par le palet. Le lendemain, l'arbitre Schiffauer s'est excusé par écrit de son erreur ! L'honneur de Cyrenne est ainsi lavé sur le principe même si cela ne change évidemment rien au résultat du match.

Stéphane Barin a dû jouer comme arrière pendant quelques matches pour aider son équipe de Krefeld dont les défenseurs avaient rejoint l'infirmerie les uns après les autres. Mais un de ses coéquipiers a connu une reconversion semblable de façon plus durable. Tommie Hartogs, l'international néerlandais qui avait joué sur la même ligne d'attaque que le Français à Grenoble et à Krefeld, s'était retrouvé au chômage à l'intersaison. Finalement, il a trouvé un club en 2è Bundesliga, à Duisburg, où il a remplacé le vétéran finlandais Veli-Pekka Kautonen qui a annulé son contrat pour raisons familiales.

Mais Didi Hegen, joueur légendaire qui commence sa carrière d'entraîneur, l'a aligné à un poste inhabituel, et en a fait en quelque sorte le "libero" de l'équipe. Du coup, le promu Duisburg a réussi un début de saison exceptionnel... sauf le week-end où Hartogs était blessé et où Duisburg a encaissé quatorze buts en deux matches. Le néo-arrière Tommie Hartogs est le leader sur la glace et dans les vestiaires et son manager Klaus Hille va jusqu'à le décrire comme le "meilleur défenseur du championnat".

Adam Oates est considéré comme un des meilleurs passeurs de NHL. C'est pour cela que le transfert de ce centre à Anaheim a fait l'évènement, car il est considéré comme le joueur idéal pour alimenter un Paul Kariya jusqu'ici bien seul dans une équipe en pleine débandade. Mais le 13 octobre face à Detroit, Oates a fait la pire passe de sa vie. Cela s'est passé en deuxième période : après une pénalité différée, Anaheim avait fait sortir son gardien pour jouer à six contre cinq. Adam Oates se trouvait derrière le but adverse et tenta une passe en retrait... Mais personne ne l'a reprise et le palet a traversé toute la patinoire pour aller finir sa course dans la cage vide. Comme les buts contre son camp n'existent pas en hockey - même pas d'aussi mémorables ! - c'est Brendan Shanahan, dernier Red Wing à avoir touché le palet, qui a été crédité du but.

Et pour prouver que ce n'était vraiment pas le mois d'Adam Oates, il est maintenant absent un mois à cause de deux fractures à la main gauche.

Certaines personnes sont prêtes à tout pour se faire remarquer. La mode de s'élancer nu sur un terrain de sport a déjà été vue en football, en rugby, en golf, et même en cyclisme. Si le hockey sur glace avait jusque là été épargné, il y a une raison : la glace, ça glisse ! Pourtant, un Anglais (les spécialistes mondiaux de ce genre d'exhibitions débiles) avait pénétré il y a cinq ans sur la glace de Calgary. Un Canadien a eu la mauvaise idée de l'imiter à cinq minutes de la fin du match de NHL entre Calgary et Boston. Il a sauté par-dessus le plexi au niveau du banc des prisons et est monté sur la glace vêtu seulement de chaussettes rouges. Elles ne devaient pas être anti-dérapantes puisqu'il est tombé sur la nuque. Il a perdu connaissance et a dû être évacué sur une civière (sous les applaudissements...). Heureusement, le ridicule ne tue pas...

C'est une police d'assurance bien particulière qu'ont souscrit les Hanovre Scorpions. Ils seront en effet indemnisés en cas de... qualification pour les play-offs de DEL ! Le club pourra ainsi faire face aux dépenses supplémentaires, en particulier aux primes de match. C'est l'ex-international allemand Harald Birk qui a eu cette idée et a fondé une société, "Aktiv Concept", qui propose aux clubs ce genre de contrats (avec un autre projet dans les tiroirs, une assurance contre une moyenne de spectateurs en dessous des chiffres prévus). Le modèle suivi est... la fédération française de football, qui s'était assurée pour trente millions de dollars chez la Lloyd's contre la victoire dans la Coupe du Monde 1998. Le président des Hanovre Scorpions, Jochen Haselbacher, justifie cette assurance : "A long terme, cela paie toujours." Effectivement, surtout pour l'assureur...

"Actuellement, nous avons ce qui se fait de mieux en... France en matière de jeunes, mais les meilleurs n'arriveront en équipe première que dans six ans." On ne demande qu'à croire Alain Pivron, l'entraîneur de Besançon, mais là il en fait peut-être un peu beaucoup. Même le journaliste de l'Est Républicain a des doutes, puisqu'il a mis des points de suspension au milieu de la phrase.

"Cela ne serait-il pas revenu au même si on avait mis dans les buts notre manager avec des baskets aux pieds ?" Question d'un journaliste de Regensburg à l'entraîneur Ignaz Berndaner en référence au mauvais match de Markus Hätinen. On le voit, tout naturalisé allemand qu'il soit, l'ex-gardien finlandais de Reims n'est plus seulement la cible des critiques, il devient même de plus en plus l'objet des moqueries.

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