Coupe Stanley 1924

 

Finale entre champion PCHA et champion WCHL (10, 12, 15 mars 1924)

Vancouver Maroons - Calgary Tigers 3-1 (1-0,1-0,1-1)  Lloyd Cook, Duncan, Mackay (Duncan) / Morris (Gardiner)
Calgary Tigers - Vancouver Maroons 6-3 (3-1,1-0,2-2)  Wilson (Morris), Oliver, Oliver (Benson), Wilson 2, Dutton (Morris) / Bostrom, Mackay (Matte), Boucher
Vancouver Maroons - Calgary Tigers 1-3 (1-0,3-1,2-0)  Gardiner, Oatman (Oliver), Morris (Crawford) / Cook

Chaque équipe s'impose à domicile dans ses conditions de jeu habituelles. Vancouver joue dans une patinoire articielle devant plus de 10 000 spectateurs qui ont le droit de fumer (ce qui n'est le cas nulle part en WCHL) alors que Calgary évolue sur une glace naturelle. Il faudra donc jouer un match décisif à Winnipeg, également dans le froid des prairies.

Pendant que cette finale de l'ouest a lieu, Léo Dandurand, le manager des Canadiens de Montréal vainqueurs de la NHL, demande à n'affronter qu'une équipe de l'Ouest et non deux, ce qui semble un principe d'équité, mais Frank Patrick, le président de la PCHA, insiste en menaçant de ne pas disputer la Coupe Stanley car il estime que l'Ouest a trop souvent cédé aux exigences de l'Est dans le domaine sportif.

Plus souples que leurs collègues de Vancouver, les Tigers de Calgary avaient annoncé qu'ils étaient prêts à renoncer s'ils perdaient le match à Winnipeg... mais ils le dominent nettement. Entre-temps, Frank Patrick a obtenu gain de cause le matin de ce match... qui n'élimine donc personne et qui déçoit le public par un jeu trop individuel. Les Canadiens de Montréal joueront d'abord le perdant Vancouver, puis le gagnant Calgary.

Demi-finale (18 et 20 mars 1924)

Canadiens de Montréal - Vancouver Maroons 3-2 (0-1,2-0,1-1)  S. Cleghorn, Joliat (Morenz), B. Boucher (S. Cleghorn) / Bostrom (F. Boucher), Matte 
Canadiens de Montréal - Vancouver Maroons 2-1 (0-0,0-0,2-1)  B. Boucher (Morenz), B. Boucher / F. Boucher

Vancouver ouvre le score au premier match puis défend à trois devant son gardien Hugh Lehman, qui se casse le nez dans une collision avec son capitaine Art Duncan mais qui résiste bravement. Dandurand ne fait entrer en jeu qu'un seul remplaçant (Odie Cleghorn) pour reposer de temps en temps ses attaquants Howie Morenz ou Aurèle Joliat, tandis que Frank Patrick fait tourner tout son banc. Néanmoins, les Montréalais restent individuellement supérieurs. Frank Boucher, le meilleur attaquant de Vancouver, battu l'an passé par l'aîné de la fratrie (Georges) resté dans la patrie familiale Ottawa, s'incline cette fois devant ses deux autres frères qui jouent pour les Canadiens : le jeune Robert reste sur le banc mais Billy Boucher est décisif à l'aile droite avec ses trois buts.

Finale (22 et 25 mars 1924)

Canadiens de Montréal - Calgary Tigers 6-1 (1-0,3-1,2-0)  Morenz (B. Boucher), Morenz (Joliat), B. Boucher (O. Cleghorn), Morenz, Joliat, S. Cleghorn / Gardiner (Morris) 
Canadiens de Montréal - Calgary Tigers 3-0 (1-0,0-0,2-0)  Anderson, Hart / Morenz, B. Boucher (O. Cleghorn), Joliat

La glace naturelle du Mont-Royal était déjà molle lors de la seconde manche de la demi-finale. Elle ne cesse de se dégrader car le temps est de plus en plus doux, au point que Calgary ne peut pas s'y entraîner la veille de la finale. Le déplacement du second match dans la patinoire artificielle d'Ottawa est alors programmé, et en attendant, on fait venir dans la nuit une machine de la capitale pour enlever cinq centimètres de glace (il y a 25 cm d'épaisseur) et assurer une surface de jeu à peu près praticable. Les Tigers n'en font pas un drame puisqu'ils connaissent les vicissitudes de la glace naturelle chez eux.

Que ce soit sur une glace molle ou sur une glace parfaite et rapide, les Canadiens de Montréal dominent largement. Leur défense composée de Sprague Cleghorn et Wilfrid Coutu n'a aucun mal à maîtriser les attaques trop inviduelles des hockeyeurs de Calgary, et le débutant professionnel Howie Morenz mène l'offensive montréalaise avec 4 buts... avant de se déchirer les ligaments de l'épaule après 25 minutes au second match sur une charge de Herb Gardiner que l'arbitre Art Ross - complimenté par la presse pour sa prestation - juge légale. Les Canadiens remportent leur seconde Coupe Stanley, mais la première depuis la création de la NHL : le gardien Georges Vézina est le seul joueur restant de la victoire de 1916. Sur le chemin du retour, le pneu de la voiture qui transporte la coupe crève. Les joueurs sortent la coupe du coffre pour délester le véhicule et pouvoir remplacer la roue... mais ils oublient de la remettre. Ce n'est qu'une fois arrivés à Montréal qu'ils se rendent compte de l'absence du trophée... qu'ils retrouveront dans la neige sur la route depuis Ottawa !

 

 

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La saison suivante (1924/25)

 

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