Championnats d'Europe 1929

 

Affiliée deux ans auparavant à la LIHG, la Hongrie organise pour la première fois les championnats d'Europe, à Budapest. Une vague de froid s'est installée sur l'Europe centrale, la grippe fait rage, et les spectateurs sont courageux dans ces conditions.

 

Groupe A (le 30 janvier 1929)

Pologne - Suisse 2-0 (1-0,0-0,1-0)
  Tupalski 2

Classement : 1 Pologne 2, 2 Suisse 0.

Initialement inscrite pour ses grands débuts internationaux, la Finlande a déclaré forfait. La proposition de l'Autriche de changer la formule ayant été repoussée par trois voix contre deux, i y a donc un groupe de deux équipes, avec un seul match. Aleksander Tupalski marque le premier but dans une mêlée et le second sur une combinaison avec Adamowski, le seul bon moment de la rencontre. Le troisième but que pense avoir inscrit Wlodzimierz Krygier est refusé par l'arbitre.

 

Groupe B (du 28 au 30 janvier 1929)

Autriche - Allemagne 1-0 (1-0,0-0,0-0)
  Ertl
Tchécoslovaquie - Allemagne 2-1 (1-0,0-0,1-1)
  Malecek 2 / Jaenecke
Tchécoslovaquie - Autriche 3-1 (0-1,1-0,2-0)
  Malecek 3 / Klang

Classement : 1 Tchécoslovaquie 4, 2 Autriche 2, 3 Allemagne 0.

Piégés d'entrée par une percée de Hans Ertl, les Allemands ont peu de réussite offensive et sont les premiers éliminés du tournoi. Josef Malecek inscrit les cinq buts de son équipe et qualifie les Tchécoslovaques en demi-finale.

 

Groupe C (du 28 au 30 janvier 1929)

Hongrie - Italie 1-2 (1-0,0-1,0-1)
  Lator / Roncarelli 2
Italie - Belgique 1-0 (1-0,0-0,0-0)
  Roncarelli
Hongrie - Belgique 1-1 (1-0,0-0,0-1)
  Lator / Collon

Classement : 1 Italie 4, 2 Hongrie 1 (-1), 3 Belgique 1 (-1).

L'Italo-Canadien Frank (Francesco) Roncarelli qualifie l'Italie, un temps malmenée par le jeu physique de l'équipe locale hongroise. La Belgique a du courage d'être là, car elle n'a plus de patinoire artificielle depuis que celle d'Anvers a brûlé en août 1928. Mais ses joueurs continuent de se déplacer à l'étranger pour "entretenir la flamme" du hockey, si l'on puit dire. Albert Collon est le seul Belge à marquer un but.

 

Les premiers de chaque poule sont qualifiés pour les demi-finales, les deuxièmes jouent un repêchage. Le tirage au sort désigne un match Autriche-Hongrie dont le vainqueur jouera la Suisse.

 

Barrage (31 janvier 1929)

Hongrie - Autriche 0-3 (0-2,0-1,0-0)
  Tatzer, Lederer, W. Brück

Finale de repêchage (1er février 1929)

Autriche - Suisse 3-1 (1-0,2-1,0-0)
  Lederer 2, Tatzer / Spengler

L'Autriche se qualifie pour les demi-finales.

 

Demi-finales (2 février 1929)

Tchécoslovaquie - Italie 1-0 a.p. (0-0,0-0,0-0,1-0,0-0)
  Dorasil
Pologne - Autriche 3-1 (1-0,1-0,1-1)
  Kulej, Adamowski 2 / Ertl

Le doute gagne petit à petit les Tchécoslovaques qui n'arrivent pas à vaincre le gardien Enrico Calcaterra. Elle se méfie de cette équipe d'Italie dont le danger se résume à deux hommes : Decio Trovatti, qui a une belle occasion en fin de match mais échoue sur Peka, et bien sûr Roncarelli. Il est partout sur la glace, en défense et en attaque, même si son jeu n'est pas dénué de fautes. S'il quitte brièvement le jeu sur blessure en début de troisième période, il revient au bout de quelques minutes. Roncarelli semble le plus endurant de tous et affiche une belle forme en fin de match. La défense Sroubek-Pusbauer sait cependant qu'il suffit de contrôler ces deux attaquants. Dès la troisième minute de la première moitié de la prolongation de deux fois cinq minutes, Dorazil débloque la situation d'un tour de cage qui surprend Calcaterra, et les Italiens, un temps découragés, ne parviennent pas à revenir malgré leurs ultimes efforts.

L'Autriche est affaiblie pour sa demi-finale. Walter Brück et Walter Klang sont grippés. Un remplaçant doit arriver de Vienne, Alfred Schmucker, mais il arrive trop tard à,; Budapest car son train a quatre heures de retard.

 

Match pour la troisième place (3 février 1929)

Autriche - Italie 4-2 (0-2,2-0,2-0)
  Tatzer 3, Lederer / Trovati, Rabaelli

Après la première période, tout paraît perdu pour les Autrichiens. Ils ont deux buts de retard et leur défenseur Jacques Dietrichstein a dû sortir de la glace après avoir pris une crosse au-dessus de l'oeil. Ils n'ont donc plus aucun remplaçant et ne peuvent plus faire souffler personne. Leur gardien Peregrin Spevak s'est troué d'entrée face à Trovati et le nouveau venu Schmucker est tétanisé par le trac... Ils haussent cependant leur niveau de jeu par la suite, suivant l'exemple d'un excellent Hans Tatzer. Celui-ci marque trois buts, une combinaison avec Ulrich Lederer, une action individuelle et un tir de loin. L'Autriche est repassée devant, et elle bétonne alors en défense. Le jeu se durcit, les fautes se multiplient. Tatzer se fait un sévère claquage au genou dans un choc, mais la bande d'éclopés garde sa troisième place après une dernière contre-attaque gagnante de Lederer.

 

Finale (3 février 1929)

Tchécoslovaquie - Pologne 2-1 a.p. (0-0,0-1,1-0,0-0,1-0)
  Steigenhöfer, Dorasil / Adamowski

La Tchécoslovaquie devient championne d'Europe. Avec un jeu plus collectif et semble-t-il plus de fraîcheur, la Pologne, emmenée par un magistral Tupalski, a longtemps mené les débats. Mais elle a souffert en troisième période après la blessure de Krygier, et un lancer lointain de Steigenhöfer dans la lucarne gauche égalise logiquement. Lors de la deuxième prolongation de six minutes, c'est encore Wolfgang Dorasil qui marque le but de la victoire... sur une passe de Malecek. Enfin, les deux meilleures individualités tchèques ont mené une vraie action ensemble !

Wolfgang Dorasil, le héros de cette victoire de la jeune nation tchécoslovaque, est en fait originaire d'Opava, la capitale des Sudètes. Il est de culture allemande et a étudié à Munich... avant d'y être chassé de l'université en 1923 pour avoir participé à la tentative de putsch d'Adolf Hitler. Après ce championnat, il est courtisé par plusieurs clubs européens mais ne quitte pas sa ville où il travaille avec son père au sein de la société familiale (dans l'acier). Placé dans un camp après-guerre pour son ancienne appartenance au parti nazi, il restera quelque temps à Opava avant de rejoindre sa famille à Berlin.

 

Trophée du fair-play : Pologne.

 

 

Les championnats d'Europe précédents (1927)

Les championnats d'Europe suivants (1932)

 

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