Top/Flop : janvier 2005

 

 Jokerit Helsinki (FIN)

Dans tous les championnats du monde, les records de blanchissages tombent comme des mouches, signe d'un hockey devenu plus défensif mais aussi des progrès généraux des gardiens. La SM-liiga finlandaise n'échappe pas à la règle, et le record a été amélioré presque chaque année. Mais celui qu'est en train d'établir le souriant gardien américain Tim Thomas semble fait pour durer. Après neuf blanchissages l'an passé en quarante-deux matches d'AHL à Providence, il en est désormais à treize sur le même panel de rencontres avec le Jokerit Helsinki, qui a du coup dépassé Kärpät pour s'échapper en tête de la SM-liiga. Dans les deux derniers mois, les Jokers n'ont perdu que deux fois. L'une contre le TPS Turku sur le score de 0-1 après prolongation (but de Saku Koivu)... C'est rarement le gardien que l'on blâme dans ces cas-là. L'autre est bien plus embêtante, puisque c'était une baffe infligée à domicile par les bons derniers, les Pelicans de Lahti... mais ce jour-là, c'est le gardien remplaçant Pasi Häkkinen qui était dans les cages. Indéniablement, Tim Thomas est donc l'homme en forme du moment dans le hockey mondial (ceux qui ne jouent pas ont toujours tort).

 Avangard Omsk (RUS)

L'Avangard Omsk n'est plus ce club de millionnaires jalousé par le reste de la Russie. Aujourd'hui, Ak Bars Kazan l'a largement supplanté au niveau du budget et des salaires astronomiques versés, et surtout, l'Avangard a redonné sa fierté au hockey russe en lui rendant cette amante adorée qui l'a trop longtemps délaissé, la victoire. Deux succès faciles sur Trencin et Jönköping ont affirmé la force de la Superliga russe, et la finale gagnée en prolongation sur un but de Jaromir Jagr a dénoté la hargne et la combativité de l'équipe, toujours présente dans les moments importants. Après avoir été champion de Russie, Omsk est maintenant champion d'Europe, et n'a pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Revenir de loin rend plus sympathique, Omsk l'a déjà vécu l'an dernier, et il pourrait faire de même cette année. Le début de saison raté est oublié, l'Avangard est remonté en position de se qualifier pour les play-offs, et il devrait y être un adversaire redoutable pour tout le monde. Élu meilleur joueur de la Coupe des Champions ressuscitée, Maksim Sushinsky est toujours là comme leader offensif, et il a même repris la tête du classement des marqueurs de Superliga à Rosa et Kaïgorodov, alors qu'il a, comme l'an dernier, manqué plusieurs matches sur blessure.

 

 Litvínov (TCH)

L'ex-capitaine de l'équipe nationale tchèque Robert Reichel était revenu cet été dans le club de sa ville natale, Litvínov, comme capitaine et directeur sportif. Pour mettre à bien ses plans ambitieux, il avait obtenu la tête du directeur général Vladimir Macholda, reconnu comme un gestionnaire compétent, et avait ainsi les mains libres pour prendre les rênes du club et faire revenir ses amis d'enfance Martin Rucinsky et Jiri Slegr, en plus de Martin Skoula, le récent vainqueur de la Coupe Stanley, déjà recruté par Macholda. Il restait un cinquième joueur de classe mondiale en activité à avoir débuté sa carrière par Litvinov, Robert Lang. Mais l'ancien camarade de classe de Reichel a refusé de revenir à cause de sa femme américaine Jennifer, effrayée par la perspective d'habiter dans une petite ville industrielle de 27 000 habitants. Cela n'avait pas empêché Litvinov de se retrouver quatrième après trente journées, en pratiquant un style très offensif. Mais soudain, tout s'est écroulé, avec une série de onze matches sans victoire. Au bout de neuf, Robert Reichel a licencié l'entraîneur Josef Beranek, pour le remplacer par son adjoint Vladimir Jerabek. Mais au onzième match d'insuccès, un déplacement à Pardubice, c'est Reichel lui-même qui a souffert. Sa vieille blessure à la main s'est réveillée et il a dû être opéré dès le lendemain. Il ne rejouera probablement plus de la saison et se bornera donc à exercer la fonction de manager. Et paradoxalement, avec sa présence intimidante en moins sur la glace, ses coéquipiers se sont libérés. La réception de la lanterne rouge Jihlava était l'occasion idéale pour mettre fin à la série noire, et ce fut fait (8-5) avec un quintuplé (!) de Jan Caloun. Avec dix points en deux rencontres gagnées, Caloun, un de ces attaquants tchèques qui a passé une grande partie de sa carrière en Finlande, se pose en nouveau leader offensif. Heureusement, car Litvinov, tombé en dixième position, n'a plus de temps à perdre s'il veut atteindre les play-offs pour la première fois depuis quatre ans. Il se dit même que Rucinsky pourrait quitter le navire...

 Malmö (SUE)

Au sujet de l'influence du lock-out sur le championnat suédois, Björn Kinding, l'entraîneur de Malmö, déclarait avant la saison : "Je ne vois que du négatif. Les jeunes n'auront plus de temps de jeu et il n'y aura plus de compétition équitable entre les équipes." Paroles prémonitoires. En effet, Malmö, qui traîne toujours un boulet financier, n'a pas les moyens de rivaliser avec les recrutements de ses rivaux. Il avait poursuivi en vain les pistes Andreas Lilja et Kim Johnsson, et en cours de saison, il a perdu son temps avec des pigistes comme Janne Ninnimää ou Richard Park qui ne sont pas restés assez longtemps pour être utiles. Quant aux juniors, Malmö en compte un très prometteur dans ses rangs, Carl Söderberg. Ce centre explosif combinant un grand gabarit et une bonne technique, se contente de miettes de temps de glace et n'a toujours pas marqué un seul but. Ce que Kinding ne savait pas, même s'il s'en doutait peut-être un peu, c'est qu'il n'y aurait également "que du négatif" pour lui, puisqu'il allait être démis de ses fonctions. Son remplacement par Dan Hober est resté sans effet, si ce n'est celui de faire sortir de ses gonds Percy Nilsson, le porte-drapeau du hockey local. Il a mis en cause les joueurs qui "pensaient que ce serait plus facile de virer l'entraîneur, alors que l'équipe n'est tout simplement pas assez bonne". Maintenant, c'est sûr, le MIF ira en poule de promotion/relégation. Reste à savoir s'il réussira à se sortir d'affaire comme l'an passé.

 

 

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