Top/Flop : octobre 2004

 

 Mora IK (SUE)

Le promu en Elitserien était annoncé probable dernier par tous les observateurs suédois. Après un mois et demi de compétition, il déjoue pourtant tous les pronostics en s'affichant à la cinquième place. C'est dans sa patinoire que Mora est particulièrement redoutable. Une seule équipe a jusqu'ici réussi à y gagner, et c'est le leader du championnat Frölunda. Cette défaite à domicile n'a en rien entamé le moral des promus, puisqu'ils ont enchaîné par deux incroyables festivals offensifs, 9-5 à Brynäs puis 6-5 contre Malmö. Qui a dit que la Suède était le pays du hockey défensif ? Cette période d'abondance en attaque coïncide avec le réveil des renforts de NHL, qui avaient pourtant mal commencé la saison. Mora se débrouillait déjà très bien sans que ses attaquants canadiens ne l'aident beaucoup, alors de nouvelles perspectives s'ouvrent maintenant que Daniel Cleary a enfin trouvé le chemin des filets et surtout que Shawn Horcoff est intenable. Il est l'homme du moment en Suède, puisqu'il a inscrit le total ébouriffant de huit buts et huit assists lors des six derniers matches, alors qu'il n'avait que deux points au compteur après les neuf premières journées. Qui arrêtera le promu ?

 Cologne (ALL)

L'année où tous ses principaux adversaires se sont grandement renforcés, notamment en allant chercher des joueurs de NHL, non seulement le KEC n'est pas rentré dans le prévu, mais en plus il trône désormais en tête de la DEL. Presque plus étonnant, il présente un visage plutôt séduisant, plus en tout cas que les très défensifs Ingolstadt et Hambourg. Comment expliquer une telle transformation ? Hans Zach, considéré sur le plan international comme le maître de l'ennui, fait semblant de ne pas voir de quoi on lui parle : "Nous ne faisons rien différemment de l'an dernier. Il n'y a pas de hockey offensif ou défensif. Il y a seulement un hockey malin et un hockey stupide." Il avance tout de même une explication plus convaincante. L'arrivée de deux défenseurs rapides à la relance et capables de porter le jeu vers l'avant, Stéphane Julien et Paul Traynor, a dynamisé une équipe de Cologne qui s'appuyait sur des arrières lents et usés (Lüdemann et Schlegel, le capitaine blessé). Et en attaque, le travail de longue haleine de Zach auprès des jeunes porte ses fruits, puisque la troisième ligne de Sebastien Furchner, Tino Boos et Eduard Lewandowski, étonnant meilleur marqueur du KEC, est la meilleure en début de saison. Résultat, Cologne a gagné tous ses matches à la Kölnarena, devant toujours plus de dix mille spectateurs de moyenne.

 HC Zlín (TCH)

Champion tchèque à la surprise générale en 2004, Zlín semblait confronté à une tâche insurmontable pour défendre son titre. L'Extraliga tchèque, en baisse de niveau constant depuis cinq ans, est en effet le championnat qui a le plus profité du lock-out NHL qui a ramené du monde au bercail. Beaucoup d'équipes bénéficiaient ainsi du retour de leurs stars, et Zlín risquait de perdre son avantage en étant logé à la même enseigne que les autres. Mais même si le club morave n'a pas les moyens financiers d'un Sparta pour attitrer les joueurs, il a par contre formé de bons hockeyeurs qui sont revenus dans leur ville natale : Roman Hamrlík est revenu aux côtés de son frère Martin et a encore solidifié la défense, Martin Erat fait tout pour se faire un nom en République Tchèque, lui qui y est peu connu car il est parti jeune outre-Atlantique, et seul Petr Cajánek semble un peu en retrait. Mais les deux leaders du club sont encore les mêmes que l'an passé : revenants de NHL ou pas, Petr Leška figure toujours parmi les meilleurs marqueurs du championnat (seul Jágr le devance) et Jaroslav Balaštík est encore un des buteurs les plus prolifiques. Grâce à ce duo, Zlín tient tête à l'armada du Sparta et de ses stars, alors que toutes les autres équipes suivent ce duel de très loin. Mais le club de la capitale n'a pas dit son dernier mot et devrait encore accueillir des grands noms à la trêve (on parle de Vincent Lecavalier, meilleur joueur de la dernière coupe du monde). Un nouveau défi pour Zlín ?

 

 HV 71 Jönköping (SUE)

Le champion suédois HV 71 est le seul club d'Elitserien qui avait totalement renoncé aux renforts de NHL. Mal lui en a pris puisqu'il n'est qu'en neuvième position. L'équipe de Jönköping n'a donc même pas attendu la trêve pour annoncer qu'elle reviendrait sur sa politique et recruterait trois joueurs à cette occasion, exclusivement afin de renforcer sa défense. Il s'agit des arrières Bryan McCabe, idole des Toronto Maple Leafs où il reste sur une saison à 53 points en 75 matches, et Anders Eriksson, qui s'est relancé à Columbus après deux années médiocres chez ces mêmes Leafs, ainsi que du gardien Brian Boucher. Celui-ci avait établi un record très médiatique en début d'année en enchaînant cinq blanchissages d'affilée en NHL, et il sera chargé de remplacer un gardien qui avait réussi un autre exploit au printemps, Stefan Liv et ses quatre blanchissages en finale du championnat. Le mauvais début de saison de Liv, qui a la plus mauvaise moyenne d'arrêts des gardiens titulaires d'Elitserien (87%), est en effet la cause principale des problèmes de HV 71. Il risque désormais d'être la doublure de Boucher, alors que Boo Ahl, jusque là second gardien, prendra sa retraite. Quelques jours après avoir annoncé la fin toute proche de sa carrière, Ahl a toutefois dû redevenir titulaire en attendant la trêve, car Liv s'est blessé. Le préretraité intérimaire s'est bien débrouillé puisque HV 71 est allé gagner à Linköping. Encore un match qui prouve que le potentiel est toujours là chez le champion, qui s'est également imposé chez les deux favoris Färjestad et Frölunda. Malheureusement, le tenant du titre n'arrive à reproduire les mêmes performances lors des parties a priori plus abordables, et il n'a plus gagné à domicile depuis le 4 octobre. Il lui reste trois matches avant la trêve pour faire meilleure figure, ce qu'il a les moyens de faire sans même attendre les trois renforts.

 Avangard Omsk (RUS)

Le champion de Russie est exactement dans la même situation que le champion de Suède. Lui aussi a voulu maintenir sa confiance en une équipe qui a prouvé sa valeur l'an passé, et lui aussi peine au sein du paquet à la lutte pour les play-offs. La différence, c'est que l'Avangard a décidé pour sa part de rester fidèle aux principes édictés. Précisant que les rumeurs d'arrivées prochaines (Kasparaitis, Saleï, Fedorov) étaient l'śuvre d'agents qui essayaient de faire monter les prix en annonçant leurs joueurs un peu partout, le président Konstantin Potapov a réaffirmé qu'il ne considérait pas les joueurs de NHL comme une panacée et qu'il ne ferait pas appel à eux, une obstination non dénuée de fond de fierté nationaliste. Mais elle s'explique aussi par le fait qu'Omsk était encore plus mal classé l'an dernier à la même époque, et que ça ne l'a pas empêché d'être champion. En plus, l'Avangard a accumulé les malheurs. Le défenseur Oleg Tverdovsky, qui a été frappé à la tête par un palet fin septembre et qui a continué à jouer, a ainsi aggravé une commotion cérébrale et est au repos depuis. Les deux vedettes de l'attaque, le talentueux Maksim Sushinsky et le maître à jouer Andreï Razin, ont elles aussi connu des blessures. Le principal objectif de la trêve sera donc de guérir tout le monde. Mais même sans regarder au-delà de l'océan, un joker très célèbre s'apprête à venir : Andreï Kovalenko, rejeté par l'entraîneur finlandais Kari Heikkilä à Yaroslavl. Le "tank russe" veut prouver qu'il est encore loin d'être rouillé.

 Blues Espoo (FIN)

On connaissait l'engagement des joueurs grévistes de NHL, les Blues d'Espoo ont failli être les premiers à engager un entraîneur pour la durée du lock-out, ce qui ne colle vraiment pas avec le travail à long terme que constitue la construction d'une équipe. Après avoir viré Hannu Virta, les Blues ont en effet voulu désigner à sa place Barry Smith, qui travaille au sein des Detroit Red Wings et qui était déjà consultant pour l'équipe d'Espoo. Seul détail qui a coincé, ils avaient oublié de lui demander son avis ! Smith a fait savoir quelques jours plus tard qu'il n'avait aucune intention de coacher, et c'est donc Pekka Rautakallio qui a pris la suite. Cet épisode ridicule a encore renforcé les critiques autour du manager de l'équipe, Christian Ruuttu, qui se devait de réagir. Alors que l'attaquant tchèque Ladislav Kohn est de loin le meilleur étranger de l'équipe pour l'instant, Ruuttu cherche toujours son salut en Amérique du nord. Il ne l'a pas vraiment trouvé avec Ryan Malone, qui vient de terminer un essai d'un mois peu probant, mais il a engagé un autre joueur de NHL, Krystofer Kolanos, centre des Phoenix Coyotes dont la carrière a connu un frein il y a deux ans avec une commotion cérébrale. Bonne pioche. Kolanos a été au-dessus du niveau attendu de lui dès ses premières sorties, et a marqué deux buts et une assistance dans une victoire 3-0 chez le Lukko Rauma. C'est tout simplement la première victoire à l'extérieur des Blues cette saison, hormis un succès aux tirs au but à Turku lors de la première journée. Espoo, qui a l'habitude d'avoir des résultats bien inférieurs à ses investissements, patauge en effet en bas de tableau. Son principal handicap, c'est la blessure pour de longs mois de l'international finlandais Juha Ylönen, absence très préjudiciable. En attendant, il faut donc compter sur la bonne surprise Kolanos, et peut-être donner une seconde chance à Ryan Malone, actuellement reparti aux États-Unis soigner une petite blessure. L'Américain reviendra en Europe pour jouer la Deutschland Cup avec son équipe nationale et compte se faire une place dans l'effectif d'Espoo ensuite, mais il y aura alors cinq étrangers pour quatre places lors d'un même match...

 

 

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