Top/Flop : novembre 2004

 

 Zvolen (SVK)

La trêve internationale a changé la donne dans l'Extraliga slovaque. Pendant que Trencín voyait sa ligne Demitra-Hossa-Gáborík amputée de Marián Hossa parti en Suède, Zvolen voyait revenir Michal Handzus, qui s'était blessé au bras droit pendant la préparation à la coupe du monde, ce qui créait une nouvelle ligne NHL avec les ailiers Vladimír Országh et Vladimír Zednik, même si ceux-ci avaient été très décevants jusque là. La seule chose qui faisait enrager les supporters de Zvolen, c'est que leur ancienne vedette Martin Bartek s'est engagée au même moment avec le Slovan Bratislava, alors qu'il avait juré après les évènements scandaleux de la demi-finale du printemps dernier que jamais il ne jouerait jamais pour ce club. On sait maintenant en quelle haute estime on peut tenir la parole d'un joueur qui paraît maintenant "grillé", du moins à l'étranger... Il faut dire que Bartek, qui avait rejoint cette saison Lukko Rauma en Finlande, s'était félicité initialement d'arriver dans une petite ville comparable à Zvolen. Quelques mois plus tard, il étalait sa mauvaise humeur pour réclamer son départ : il regrettait qu'on n'ait pas construit l'équipe autour de son auguste personne comme promis et il expliquait que les nuits étaient trop longues dans l'automne finlandais et qu'il s'ennuyait à passer ses journées sur internet... Zvolen a donc pris un plaisir particulier à prendre sa revanche sur son ancien buteur, réduit au mutisme lors du dernier match au sommet de l'Extraliga, où le Slovan a été battu 0-1 à domicile sur un but de l'habituel passeur Richard Sechny. Le gardien Karol Krizan, qui est pour sa part finalement resté au club à l'intersaison après un essai infructueux à Mannheim, a arrêté 38 tirs lors de cette précieuse victoire, et Zvolen s'est emparé de la tête du classement.

 Ceské Budejovice (TCH)

Qu'est-ce qu'un club de deuxième division vient faire dans cette rubrique ? C'est qu'aucun ne fait parler de lui autant que Ceské Budejovice, qui a même trouvé le moyen de voir un de ses matches diffusé à la télévision tchèque. Tout est parti d'un concours de circonstances, car le traditionnel match d'Extraliga du samedi soir devait opposer juste avant la trêve Karlovy Vary et Vítkovice. Mais la grippe qui a affecté l'équipe locale l'a contrainte à demander le report du match, et il fallait donc vite trouver quelque chose à diffuser à la place. Cela a donc été le match de 1. Liga entre Brno et Ceské Budejovice. Et si ce club a eu cet honneur, c'est certainement parce qu'il compte des célébrités dans son effectif, puisque trois de ses anciens joueurs y sont revenus pendant le lock-out, Václav Prospal, Radek Martínek et Radek Dvorák. Dernièrement, un quatrième joueur de NHL, Andrew Ference, les a même rejoints. Relégué cet été, Ceské Budejovice veut renouer au plus vite avec sa riche tradition. Mais ce n'est pas encore fait, car tous ses concurrents sont largués... sauf un. Sans aucune star mais avec un gardien - Lukáš Sáblík - qui réalise des prodiges, Ústí nad Labem colle en effet inexplicablement à ses basques.

 

 Tappara Tampere (FIN)

La saison avait pourtant bien commencé pour Tappara avec un début tonitruant du renfort de NHL Ville Nieminen, qui, sur la lancée d'une finale de Coupe Stanley avec Calgary, installait son club en haut de tableau et s'adjugeait le casque d'or du meilleur marqueur. Et soudain, c'est le drame... Fin octobre, Nieminen se fracture le poignet et devient indisponible pendant trois mois. Depuis, les hommes à la hache accumulent contre-performance sur contre-performance : quasiment un mois sans victoire à trois points, des succès laborieux en prolongation face aux équipes de bas de tableau, et une huitième place qui n'assure toujours pas le club de jouer les playoffs. Du côté de la direction, on hésite. Un premier pas vient d'être fait avec le départ du renfort tchèque Tomas Chlubna (2 points en 18 rencontres) qui n'a jamais été à la hauteur des attentes de l'équipe et des supporters. Reste à lui trouver un remplaçant, en attendant que Nieminen puisse remonter sur la glace. Un temps sur la piste du gardien de NHL et ex-joueur de Tappara Mika Noronen, le manager général Mikko Saarinen serait maintenant sur la piste du défenseur de Toronto Brian Leetch (qui déjà lors du lock-out de 1994 prévoyait de venir jouer pour Tappara, mais qui avait été finalement remplacé par Theoren Fleury). La frilosité de Saarinen à embaucher un renfort de NHL place l'équipe dans une situation bien inconfortable. Il se murmure qu'il préfèrerait attendre la trêve de Noël. Tappara peut-il se permettre de laisser passer les huit matches à venir ?

 SC Berne (SUI)

Il y a quelques mois, à la suite du titre de champion de Suisse, les dirigeants du SC Berne étaient portés en exemple comme des modèles de management. Aujourd'hui, on ne voit plus que leurs errements lourds de conséquences. Quelques semaines après avoir répété fièrement qu'on se passerait de joueurs de NHL, on s'est jeté sur les stars Heatley et Brière, et on se rend compte aujourd'hui de l'erreur qu'a constitué le recrutement d'un second choix comme le faible défenseur d'AHL Rich Brennan. Et ce n'est pas la seule reculade. Tout avait été prévu pour qu'Alan Haworth, ancien joueur adulé du club, en devienne l'entraîneur. Le Canadien avait été recruté il y a deux ans comme adjoint de Kent Ruhnke, contre l'avis de celui-ci, et il avait pris sa succession cet été. Sous sa direction, le carrosse s'est soudain retransformé en citrouille. De l'équipe la plus physique de LNA, il ne restait qu'une escouade de bûcherons indisciplinés accumulant les fautes douteuses et les longues suspensions (Dubé, Bordeleau). C'est donc Haworth qui en a fait les frais, et Berne est allé chercher comme remplaçant le fameux entraîneur finlandais Alpo Suhonen, qui s'occupait du hockey mineur à Lausanne où il avait dernièrement décliné l'opportunité de s'occuper de l'équipe première, pour laquelle il ne voyait pas de solution (c'était avant l'arrivée de Martin Saint-Louis). La place à Berne est-elle plus sûre pour l'ancien directeur de théâtre qui sait qu'il doit ménager son cœur ? Ce n'est pas certain, car les Ours, sans Dany Heatley qui a eu le malheur de prendre un palet de son compère Daniel Brière dans l'œil, ont enregistré cinq défaites d'affilée avant de se reprendre à Rapperswil et de surnager à peine à la huitième place. Seule nouvelle rassurante ces derniers temps, le SCB a réussi le tour de force de se faire prêter le capitaine de Kloten (c'est dire le besoin de ce club d'alléger sa masse salariale...), Marc Reichert. Mais le plus incroyable, c'est que, malgré ce début de saison désastreux, la patinoire est plus pleine que jamais. Pendant qu'à Cologne on est desservi par le calendrier de la DEL qui fait fréquemment jouer le KEC le mardi et fait donc chuter la moyenne de spectateurs, dans la BernArena, ils sont maintenant plus de quinze mille à chaque match, deux mille de plus que la saison dernière ! Plus personne en Europe ne peut donc rivaliser avec le public de la capitale suisse. Sur la glace, par contre...

 

 

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