Top/Flop : janvier 2003

 

ì Djurgårdens IF (SUE)

Le 1-2-2, le fameux "torpedo" qui avait fait la gloire de Djurgården il y a quelques années, n'est plus vraiment en odeur de sainteté en Suède, alors que de nombreux entraîneurs étrangers avouent s'en inspirer. Les résultats médiocres de l'équipe nationale où il avait été implanté en sont sans doute une cause. Et même Djurgården, berceau de cette tactique, vient de l'abandonner. Fini le pressing offensif, place à un système en 1-3-1 qui met principalement l'accent sur la défense, avec quatre hommes pour barrer l'accès à la zone. Pour ce qui est de la production offensive, le DIF utilise principalement son jeu de puissance, le meilleur du championnat. Les joueurs majeurs qui sont restés dans ce club sévèrement saigné ces dernières années, Matthias Tjärnqvist, Kristoffer Ottosson et Fredrik Lindqvist, se sont bien adaptés à ce changement tactique. Même si le spectacle ne va sûrement pas y gagner, Djurgården regarde avant tout l'efficacité du nouveau système qui a fait ses preuves : onze victoires en treize matches depuis Noël. Le club de Stockholm est parti pour jouer les play-offs avec l'avantage du terrain, ce que peu de gens auraient cru en début de saison.

ì Jokerit Helsinki (FIN)

Le vainqueur de la Coupe Continentale ne pouvait décemment pas être absent de cette rubrique. Depuis l'arrêt de la Coupe d'Europe et de l'EHL où elle avait prouvé sa valeur, la SM-liiga finlandaise restait de plus en plus dans l'ombre, perdant peu à peu de son crédit au fil de l'exode de ses meilleurs joueurs, notamment vers l'Elitserien voisine. Mais le Jokerit Helsinki a prouvé que le championnat finlandais est toujours compétitif en battant un vrai grand d'Europe, le Lokomotiv Yaroslavl, pour une finale de haut niveau dont on espère qu'elle ne restera pas un évènement sans lendemain. À vrai dire, si la séance de tirs au but à Lugano avait donné un autre vainqueur, le Jokerit ne se serait jamais retrouvé dans cette rubrique, car il a peu brillé en SM-liiga. Il s'est surtout fait remarquer par le geste dangereux du genou de Toni Sihvonen, qui a provoqué la blessure de Tuomo Ruutu, le grand espoir du rival de Helsinki, le HIFK. Sihvonen a été suspendu dix matches et le jeu rugueux du Jokerit dans ce derby donne du grain à moudre aux joueurs de Yaroslavl qui jugeaient que certaines des charges vues pendant la finale de Coupe Continentale étaient un peu limite...

 

î Fribourg-Gottéron (SUI)

La troisième place en saison régulière de l'an passé était un exploit, Fribourg a eu trop tendance à l'oublier. On s'attendait à voir le club un ton en dessous, il a plutôt été deux tons en dessous. Du coup, le mois de janvier a été fatal à l'entraîneur Colin Müller. L'équipe a toujours un tandem à sa tête, mais Evgueni Popichin est désormais accompagné par un compatriote, Vyacheslav Bykov. L'immense respect dont jouit le champion olympique d'Albertville et la nouvelle poigne d'un Evgueni Popichin qui ne veut plus voir les trop nombreux moments de relâchement pourraient former un duo intéressant. Gottéron en aura bien besoin pour trouver une régularité qu'il n'a jamais eu cette saison. Même l'arrivée d'un quatrième Canadien, Paul Brousseau (libéré par Schwenningen qui devait alléger sa masse salariale), n'y a rien changé. Non seulement Fribourg n'a pas assuré sa place en play-offs, mais les retours en force de Lausanne et Zoug font toujours planer la menace du barrage de relégation. Dans le mouchoir de poche du bas de tableau, tout peut se produire, mais une évidence s'impose : au-delà des critiques sur les étrangers qui ne marquent pas (Craig Ferguson est maintenant épargné depuis qu'il met des buts tout en restant travailleur), Fribourg a, de loin, la pire défense de LNA. Cela pourrait signifier la fin des défenseurs offensifs, et donc probablement le départ de Mike Gaul, le seul étranger à avoir conservé son auréole ces dernières saisons, mais qui a peut-être fait son temps.

î Graz (AUT)

Les excellentes affluences constatées depuis le début de saison dans le championnat autrichien ont un peu calé au cours du mois de janvier. Parmi les moins bons chiffres, ceux de Graz, et ce n'est pas surprenant car le club de Styrie était en crise. L'entraîneur Peter Znenahlik a été licencié et le nom de son successeur a surpris. Des négociations avaient été engagées avec Konrad Dorn, qui avait fait de Feldkirch un confortable leader à l'automne avant d'être licencié à cause d'un conflit de pouvoir. Mais c'est Ken Tyler, l'entraîneur de l'équipe nationale féminine, qui a finalement été choisi. Son arrivée a eu un effet immédiat, et il a choisi une tactique offensive, à la lutte pour le palet dès la zone neutre au lieu d'attendre en défense. Mais c'est surtout la nouvelle combativité des joueurs qui a été remarquée, avant même que Tyler ait réellement posé son empreinte. Il l'a constaté lors de son deuxième match, contre Klagenfurt, où Graz a gagné en prolongation après avoir été mené 0-3. Pour autant, le club n'est pas devenu soudainement invincible, et a été sèchement battu (2-6) à Feldkirch qui en est à son troisième entraîneur de l'année avec Bob Leslie. L'espoir pour la lanterne rouge est de rattraper Lustenau pour la septième place. Pour le reste, il faudra espérer créer la surprise en play-offs.

 

 

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