Top/Flop : février 2003

 

ì Ceské Budejovice (TCH)

Sauvé des eaux. Quelle meilleure expression pour décrire la saison du HC Ceské Budejovice ? Lorsque leur patinoire toute neuve fut inondée dans les crues qui frappèrent la République Tchèque en août dernier, Ceské Budejovice ne suscitait que pitié et compassion. De toute manière, disait-on, avec une équipe trop jeune, trop peu homogène, avec seulement deux bonnes lignes, ils n'avaient aucune chance d'accéder aux play-offs, inondations ou pas. Et le début de saison fut évidemment difficile, dans l'attente de la patinoire qui ouvrit début octobre. Mais cette équipe s'est révélée, à l'image du vétéran Rob Luboš, qui a ajouté à sa panoplie d'attaquant physique et bon passeur un sens du but insoupçonné, au point de tourner à un point par match. Ceské Budejovice a trouvé son rythme, restant à portée de vue des huit premières places... avant d'y faire une entrée fracassante au mois de février grâce à six victoires consécutives. Maintenant que les play-offs réputés inaccessibles sont atteints, cette équipe n'aura rien à perdre en quarts de finale...

ì SKA Saint-Pétersbourg (RUS)

Le SKA Saint-Pétersbourg avait deux priorités pour aborder la saison : d'une part, se maintenir dans la Superligue russe, ce qui n'était pas gagné avec quatre relégations, d'autre part, attirer du public, ce qui n'était pas donné non plus. Mais, peu à peu, on s'est approché de ce deuxième objectif. À huit mille spectateurs, joueurs et entraîneurs ne savaient plus comment exprimer leur joie. Alors, qu'en est-il maintenant qu'ils ont atteint 12300 personnes pour recevoir le Spartak de Moscou, club très populaire mais aussi trè,s désté ? C'est tout simplement le record absolu du championnat de Russie. Le SKA réunissait déjà des foules de plus de 10000 personnes dans les années 80, mais le hockey à Saint-Pétersbourg était considéré comme sinistré. Il faut dire que la nouvelle patinoire avait été inaugurée pour les Mondiaux 2000, qui resteront, probablement pour très longtemps encore, comme la plus grande débâcle de l'histoire du hockey russe. Dans ce match capital pour le maintien, le SKA s'est imposé 6-1. Deux années après une saison noire où le club avait subi une crise financière et sportive et n'avait sauvé sa place que par miracle après que les points avaient été remis à zéro avant la dernière phase, il a prouvé que le hockey avait de l'avenir dans la capitale des tsars. Seule ombre au tableau : le SKA devra déménager pour deux matches dans la petite patinoire de deux mille places car son enceinte avait déjà été réservée pour des concerts il y a quelques semaines, à une époque où personne ne pouvait imaginer de telles affluences.

 

î Fribourg-Gottéron (SUI)

Fribourg-Gottéron a l'honneur de figurer pour la seconde fois consécutive parmi les flops, mais pas pour les mêmes raisons. Le redressement sportif a en effet permis au premier club de hockey sur glace certifié ISO 9001 de se qualifier pour les play-offs, mais une erreur administrative a tout fichu par terre. Plutôt que de planifier à long terme, Gottéron a en effet cherché à grignoter de petites économies en avançant le transfert du "gros salaire" Vjeran Ivankovic à Berne au lieu d'attendre la fin de saison. Pour le remplacer, on a rappelé le junior Sandro Abplanalp... qui avait joué avec l'équipe partenaire de Guin après la date limite du 1er février. Bilan, pas de play-offs, et environ 150 000 francs suisses de recettes envolées, soit beaucoup plus que ce qui a été rogné en faisant partir Ivankovic. Cela a-t-il servi de leçon ? Sûrement pas : à peiné éliminé, Fribourg s'est aussitôt empressé de transférer ou prêter ses joueurs majeurs pour diminuer la masse salariale, des transferts qui ont encore ajouté à la confusion quant à la légalité de ces pratiques. Les clubs helvétiques ont de plus en plus tendance à privilégier les chiffres des recettes et à triturer le règlement dans cette optique au détriment de l'aspect sportif, le résultat est maintenant un immense chaos qui a relégué le sport au second plan. Tout ça parce que Gottéron a voulu réaliser des économies de bouts de chandelle. Oui, mais des bouts de chandelle certifiés ISO 9001...

î Södertälje (SUE)

Södertälje, après avoir été promu et s'être maintenu en Elitserien l'année de son centenaire, s'était convaincu de réussir à atteindre les play-offs la deuxième année, conforté par tous les pronostiqueurs. C'est pourquoi la déception n'en a été que plus difficile à avaler lorsqu'il a fallu se rendre à la réalité. Ni le changement d'entraîneur, Timo Lahtinen ayant remplacé Hans Särkijärvi, ni le recrutement de Tony Virta, qui n'a marqué que trois points en cinq matches, n'ont changé les choses. Les deux Finlandais n'ont pas fait de miracles pour une équipe dont le principal problème a été l'efficacité offensive. Le match décisif de la dernière journée contre Leksand, où il suffisait d'un nul et où Södertälje n'a finalement réussi à marquer qu'à la dernière minute, alors qu'il était déjà trop tard, a été symptomatique d'une saison ratée.

 

 

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