Top/Flop : mars 2001

 

ì Avangard Omsk (RUS)

Cinquante ans qu'Omsk attendait ça ! Enfin, la finale de championnat se présente à l'Avangard. Ces play-offs se sont jusqu'ici déroulés comme dans un rêve pour l'entraîneur Gennady Tsygurov. En quarts de finale, il prenait une revanche personnelle sur le Lada Togliatti, qui l'avait autrefois licencié. En demi-finales, il est sorti maître d'un duel tactique contre un autre spécialiste de la défense, l'entraîneur de Yaroslavl, Petr Vorobiev. Un des artisans de ce succès a été le gardien Alexandr Viyukhin : après avoir bêtement encaissé un but de la zone neutre en prolongation du premier match, il a accumulé les blanchissages - déjà 5 ! Mais, après ces deux qualifications en cinq manches, l'exploit reste encore à accomplir pour Omsk : faire tomber le Metallurg Magnitogorsk, qui s'est jusqu'ici baladé.

ì Hanovre (ALL)

Souvent contesté et parfois irrégulier au cours de la saison, le gardien Pavel Cagas a prouvé qu'il était bien un homme de play-offs. Il a écœuré les attaquants de Cologne et Hanovre a ainsi éliminé le favori pour se qualifier pour les demi-finales de DEL. Un effectif juste n'a pas handicapé Hanovre, épargné par les blessures, malgré certaines attaques mal intentionnées de certains joueurs de Cologne. Comme un bonheur n'arrive jamais seul, les Scorpions ont appris qu'ils disposeraient bel et bien de la Preussag Arena de Hanovre, une enceinte de 13000 places construite pour les championnats du monde, la saison prochaine. Ils ont enfin trouvé un accord avec les responsables de la patinoire n'impliquant pas un coût de location exorbitant.

Précision : les habitants de Hanovre ne se sont jamais identifiés à ces Scorpions, qui n'ont pris le nom de la ville qu'il y a quelques années par opportunisme. Il y avait d'ailleurs l'an dernier plus de spectateurs aux matches des Indians (en Oberliga, la troisième division), la "vraie" équipe de Hanovre, qu'à ceux des Scorpions, basés à Mellendorf dans le Wedemark, dont ils laissent les supporters en plan par ce déménagement. Aussi bien les amateurs de hockey de Hanovre et des Indians, les dindons de la farce, que ceux de Mellendorf, où le hockey doit repartir de zéro, font les frais de l'opération.

ì TPS Turku (FIN)

La complète débandade des deux clubs d'Helsinki ouvre la voie libre au TPS, qui se dirige vers un nouveau titre. Beaucoup attendaient la fin de son règne en début de saison : on ne se remet pas du départ de joueurs de la qualité de Kai Nurminen (son meilleur buteur), Tomi Kallio et Marko Kiprusoff (le pilier de la défense parti en Suisse à Kloten) comme ça. Bien sûr, ils n'eurent pas trop de mal à trouver de remplaçants, et l'équipe menée par le capitaine Kalle Sahlstedt et par Tony Virta (élu meilleur joueur du championnat) a encore fière allure, mais il ne paraissait pas y avoir de raison objective pour qu'ils gagnent à chaque fois. Et pourtant, la troupe dirigée par Hannu Jortikka semble une nouvelle fois bien partie pour remporter le championnat, même si elle a pour une fois laissé la saison régulière au Jokerit.

 

î Jokerit Helsinki (FIN)

Harry Harkimo, le patron du Jokerit Helsinki, est un homme ambitieux : il a acheté l'AIK Stockholm, Newcastle et s'est intéressé aux Berlin Capitals avant de chercher à reprendre Hambourg... en exigeant de la DEL qu'elle intègre ce club car il ne tient à devenir propriétaire que si on lui assure d'emblée son investissement ! Mais le noyau de cet empire naissant a vacillé face à une petite équipe provinciale, lors de quarts de finale de SM-liiga qui ont résonné comme un camouflet pour la capitale. Face au néo-promu Kärpät Oulu entraîné par Juhani Tamminen, le Jokerit a été éliminé dans gloire alors qu'il faisait figure de grand favori. Ce n'est pas encore aujourd'hui que le Jokerit retrouvera les sommets finlandais auxquels il pourrait prétendre. Après son échec à Newcastle, Harry Harkimo va plutôt reprendre son habit de vautour pour construire son futur "Hambourg SV" sur les cendres d'un club de DEL existant.

î Cologne (ALL)

Une patinoire exceptionnelle, la Kölnarena, un tout nouveau centre d'entraînement, des conditions uniques, la meilleure moyenne de spectateurs d'Europe (selon l'étude publiée ce mois-ci par l'IIHF), Cologne a tout pour réussir. Mais les play-offs ne lui réussissent pas et le KEC n'arrive pas à renouer avec ses heures glorieuses et ses titres passés. Présenté comme le principal concurrent de Mannheim, il a été sorti sans gloire dès les quarts de finale par Hanovre. Des joueurs indisciplinés et au mauvais esprit (leur entraîneur Lance Nethery a si peu apprécié qu'il les a traités d'"idiots"), auquel il faut ajouter un jeu de puissance complètement défaillant, et trois défaites indiscutables scellèrent le sort de Cologne, qui doit déjà songer à la saison prochaine. Si le meilleur marqueur Corey Millen a prolongé son contrat, et que Mirko Lüdemann, considéré actuellement comme le meilleur joueur allemand du championnat, sera certainement conservé, l'effectif sera nettement dégraissé : exit les MacDonald, Zarrillo, Momesso ou Forslund, ainsi que les Allemands Paepke, Zajankala ou Lupzig, déjà victimes de la limitation du nombre de contrats professionnels. Pour espérer briller en play-offs, il faut un gardien de haut niveau, c'est un lieu commun en hockey sur glace. Voilà le grand chantier que doit ouvrir maintenant Cologne, après le départ programmé du décevant Andrew Verner et la retraite du légendaire Peppi Heiss.

î Bolzano (ITA)

Même devancé en saison régulière par Asiago et Milan, Bolzano conservait encore les faveurs des pronostics pour beaucoup. Après tout, l'équipe du Haut-Adige n'est-elle pas l'équipe-type des play-offs, transfigurée à l'heure d'aborder les séries finales ? Elle avait déjà fait le coup l'an dernier : après une saison sans éclat, elle avait écarté en finale le grand favori Asiago et ses quarante matches d'invincibilité. Mais cette année, le miracle ne s'est pas produit : Milan a battu Bolzano et déplacé le hockey italien de son centre de gravité historique des vallées germanophones du Südtirol vers de nouvelles régions. Pour la première fois, la finale opposera une équipe lombarde à une équipe du Veneto.

 

 

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