République Tchèque - Finlande (le 17 mai 1999)

 

Deuxième manche de la finale des Championnats du Monde 1999.

Après le premier match, on attendait de voir quels changements Aravirta allait effectuer pour relancer son équipe. C'est finalement le fusible "gardien" qui a sauté, puisque Sulander, qui paie peut-être là son erreur des demi-finales, est remplacé par le jeune Kiprusoff. Pour autant, personne ne se risquerait à miser un Markka sur les Finlandais, privés de Saku Koivu, dont le forfait était officialisé quelques heures avant le match. Mais la rencontre s'engage pour eux sous les meilleurs auspices. L'ouverture du score d'entrée de Antti-Jussi Niemi (son deuxième but pour sa cinquantième sélection) constitue en effet le scénario idéal. Le déblocage offensif tant attendu est ainsi l'œuvre d'un défenseur. Mais les Tchèques répliquent rapidement : Výborný attire les défenseurs finlandais et sert Hlavac qui donne ainsi l'occasion à Kiprusoff de se mettre dans le bain. Sur l'action suivante, un lancer de Kallio est dévié par Lind et vient tromper Hnilicka. Après un peu plus de cinq minutes, les Finlandais mènent déjà 2-0. Comme si tout le déficit de réussite engrangé la veille se trouvait d'un coup compensé ! Même le jeu de puissance des Tchèques, jusque là le plus performant du tournoi, met à l'épreuve à trois reprises les Finlandais sans parvenir à altérer leur confiance. Deux buts en trois tirs cadrés : la réussite des Finlandais est pour le moins insolente.

A l'amorce de la deuxième période, Mikka Kiprusoff a pris confiance et réalise un superbe arrêt de la jambière face à Martin Prochazka, puis capte le lancer de Patera sur le rebond. C'est alors que Výborný concède la pénalité de trop. Le slap puissant de Karalahti fait enfin mouche : c'est la cinquième fois de ce tournoi qu'il marque en supériorité numérique, mais la première en finale. Les Tchèques paraissent alors de plus en plus énervés, à l'image de Patera qui se défoule sur ses adversaires, allant à son tour en prison. Les Tchèques se sortent de cette mauvaise passe et maintiennent la pression : ils ne sont inquiétés que sur un 2 contre 1 de Rintanen et Selänne, mais ce dernier n'arrive toujours pas à tromper Hnilicka. Même s'ils prennent trop de pénalités stupides, comme le prouve le coup de coude de Libor Procházka, les Tchèques, lorsqu'ils sont à égalité numérique, dominent, et finissent par réduire le score, Mikka Kiprusoff ne parvenant qu'à dévier le tir de Viktor Ujcik sur son propre poteau. Les Finlandais souffrent sous les coups de boutoir tchèques, et Niemi doit même détourner du gant un palet qui serait peut-être rentré dans son but car son gardien n'avait pu l'écarter. Un cafouillage de Nummelin et Helminen est bien près d'aboutir à un deuxième but tchèque à quarante secondes de la fin de la période. On a même le sentiment que les tchèques auraient pu refaire une plus grande partie de leur retard si leur indiscipline n'avait pas permis aux Finlandais de souffler en supériorité numérique.

En début de troisième tiers-temps, les Finlandais, plus agressifs, récupèrent suffisamment de palets pour annihiler les velléités offensives tchèques. Le but de Ville Peltonen permet de clore les débats. Le jeu se ferme de plus en plus, et ce jusque dans la prolongation, même si les Tchèques se montrent un peu plus dangereux. Roman Cechmánek commence même à s'échauffer au cas où Ivan Hlinka déciderait de nouveau de le sortir de sa manche pour une éventuelle séance de tirs au but. Mais la prolongation dure cette fois 20 minutes et non 10 comme en demi-finale. Il reste moins de cinq minutes à jouer quand un lancer contré de Lydman arrive sur Simicek. Celui-ci lance Hlavac qui part en contre. Comme sur le premier but, Mikka Kiprusoff touche le palet mais ne peut le détourner et la rondelle retombe finalement derrière sa ligne. La victoire est ainsi revenu au meilleur collectif, qui pratiquait un jeu que Aravirta, qui reconnaissait les mérites de son vainqueur, qualifiait de "fair-play, technique et offensif". Les Tchèques, sans Hasek ni Jagr, confirment donc leur succès olympique. Et dire qu'ils avaient failli être éliminés durant les poules de quart de finale !

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Les championnats du monde 1999