Italie - Belgique (14 mars 1951)
Match comptant pour les Championnats du monde 1951, groupe B.
Seule équipe à avoir remporté ses deux premières rencontres, l'Italie peut se rapprocher un peu plus de la victoire dans le "Critérium Européen". Sa défaite pourrait en revanche maintenir les chances de l'équipe de France.
En première période, toutefois, c'est la Belgique qui prend l'avantage (ce qui ne lui avait pas servi contre l'Autriche). Jules Du Pré marque en avantage numérique en profitant d'une pénalité contre Bucchetti, une faute inutile de maladresse. Mais ce qui a le plus d'importance pour la suite, c'est que les arbitres font remarquer à la table de marque que la sirène de fin ne s'est pas déclenchée et que le premier tiers-temps s'est donc prolongé 20 secondes de trop...
De retour des vestiaires, l'Italie se reprend et joue mieux, ce qui rappelle sa remontée face aux Néerlandais. Passerini ne met que quatre minutes à égaliser en reprenant par un tir magnifique une passe en profondeur d'Agazzi. En fin de tiers, Passerini remet ça avec un but tout aussi spectaculaire, et ce n'est qu'ensuite que les signaux lumineux et sonores annonçant la fin de période se déclenchent. S'ensuit une controverse, car les chronométreurs indiquent que le temps était écoulé. Les deux arbitres autrichiens décident de valider le but, en vertu de l'article 41C du règlement international, mais l'inspecteur du match, le Néerlandais Bierenbroodspot, le refuse.
Le score est donc officiellement de 1-1 quand commence le troisième tiers-temps, et les esprits sont passablement échauffés par la polémique. Après quatre minutes, la Belgique reprend l'avantage par un beau tir d'Albert Wileur, mais Passerini réplique encore dans la foulée. À partir de ce moment, le match commence à se tendre, sans que les arbitres ne parviennent à intervenir assez énergiquement. Les Belges jouent de manière très physique, notamment Dumon et les frères Du Pré. L'Italien Beltrami doit quitter la glace, blessé. Ses coéquipiers marquent deux buts coup sur coup, par Federici sur une mêlée puis par Nardella sur passe de Gerli.
L'écart enfle de manière définitive, et quand Bedogni inscrit le sixième but, il est retenu par Jules Du Pré qui lui envoie une baffe. Ce que provoque là l'attaquant belge - qui a étudié dans le Minnesota et s'est confronté à la rudesse du hockey américain - c'est une bagarre générale, à laquelle les remplaçants viennent se mêler, comme on peut en voir outre-Atlantique. Les agents de police doivent monter sur la glace pour séparer les adversaires, puis le match reprend comme si de rien n'était, avec deux joueurs en prison de chaque côté.
Le score final de ce match à scandales ne sera connu que le lendemain. La protestation du délégué italien Calcaterra sera accepté et le deuxième but de Passerini sera donc re-validé après coup. Au vu du résultat sans appel de la troisième période, il n'a plus désormais qu'une importance anecdotique.
Italie - Belgique 7-3 (0-1, 2-0, 5-2)
Mercredi 14 mars 1951 à 13h10 au Palais des Sports de Grenelle, Paris (FRA). 150 spectateurs.
Arbitrage de MM. Samwald et Wollinger (AUT).
Pénalités : Italie 12', Belgique 6'.
Évolution du score :
0-1 à 16' : J. Du Pré
1-1 à 08' : Passerini assisté de Dietz
2-1 à 40' : Passerini [but controversé et validé a posteriori]
2-2 à 44' : Wileur
3-2 à 45' : Passerini
4-2 à 53' : Federici
5-2 à 54' : Fardella assisté de Gerli
6-2 à 56' : Passerini
7-2 à 57' : Bedogni
7-3 à 60' : A. Du Pré
Italie
Attaquants :
Gian Carlo Agazzi - Aldo Federici - Mario Passerini (2')
Vincenzo Fardella - Dino Innocenti (C) - Umberto Gerli
Mario Bedogni
Défenseurs :
Gian Bucchetti (2') - Eno Campanini (6')
Guerrino Beltrami (2') - Carlo Bulgheroni
Gardien :
Antonio Fresia
Remplaçants : Vittorio Bolla (G), Luigi Mattavelli (A).
Belgique
Attaquants :
André Elsen - Jules Du Pré - Albert Du Pré (2')
Yvon Berger - Georges Hartmeyer - André Waldschmidt (2')
Défenseurs :
Joseph Lekens - Constant Delarge
Roland Dumon (2') - Léon Van Heckhout (C)
Albert Wileur
Gardien :
Henri Heirman
En réserve : Jimmy Graeffe (A), Percy Lippit (A), Robert Waldschmidt (A).