France - Lettonie (6 mai 1999)

 

Match de la troisième journée de la poule B du Mondial A 1999.

Pour les Français, l'enjeu est (presque) simple : ils doivent gagner de trois buts pour espérer se maintenir en groupe A, et de cinq buts pour se qualifier pour les quarts de finale. Mais en cas de nul ou de victoire des Lettons dans le match suivant contre la Suède, une victoire suffirait quel que soit le score.

D'entrée, les Français a l'occasion d'ouvrir la marque puisque les Suisses se retrouvent à trois après les pénalités de Steinegger et Sutter. Mais ils ne parviennent pas à installer leur jeu de puissance, et autorisent même une contre-attaque dangereuse. Finalement Jean-Philippe Lemoine gâche cette double supériorité en se prenant une pénalité. Mais la France continue à faire jeu égal et, après 10 minutes, Poudrier lance Pouget dans le dos de la défense suisse, mais Steinegger l'accroche par derrière, allant ainsi en prison pour la troisième fois du match. Non seulement la France n'en profitent pas, mais Huet perd un peu de vue le palet qui rebondit contre les bandes, et Fischer, son coéquipier de Lugano, vient le glisser dans ses buts. Malgré ce but en infériorité numérique, les Français ne perdent pas espoir et Dewolf trouve même le poteau sur un rebond laissé par Aebischer. Mais, après des pénalités contre Perez et Pouget, la Suisse se retrouve à son tour à cinq contre trois et ne manque pas l'occasion, le lancer de la ligne bleue de Streit étant dévié dans ses propres cages par le malheureux Poudrier. Streit remue le couteau dans la plaie en marquant son deuxième but à 5 contre 4 à peine 30 secondes plus tard. Pour Cristobal Huet, qui disputait là son premier match du Mondial, la note est salée. Il faut préciser que, durant cette première période catastrophique, les Suisses ont remporté 20 mises au jeu sur 23 !

Dans le deuxième tiers-temps, les Français continuent à se créer des occasions, même si Lemoine gâche une nouvelle supériorité numérique en écopant d'une pénalité stupide pour accrocher. Mais c'est finalement la Suisse qui enfonce un peu plus la France grâce à un deuxième but de Fischer démarqué devant le but. Huet va boire le calice jusqu'à la lie : masqué, il ne peut arrêter le tir de la bleue en supériorité numérique de Seger. Les Français abordent alors le troisième tiers avec l'intention de sauver l'honneur, mais c'est Van Arx, mis sur orbite par une magnifique passe de Sutter, qui ajoute un sixième but. 6-0 : la France n'avait pas connu pareille humiliation face aux Suisses depuis son retour aux Jeux Olympiques en 1988 à Calgary, où elle avait encaissé un 9-0. Déconcentration et indiscipline auront finalement coûté cher dans ce match où les Français avaient les moyens de s'imposer (21 tirs cadrés de chaque côté). Ils devront oublier au plus vite ces Championnats du Monde désastreux et se concentrer sur les barrages de l'automne prochain.

Les supporters suisses attendaient ensuite le match Suède-Lettonie avec impatience car une victoire lettone aurait pu les bouter hors des quarts de finale. Motivés par le soutien de leurs nombreux supporters, les Lettons vont accrocher les Suédois, mais sans jamais être en position de s'imposer, s'inclinant finalement 4-3.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match (le Journal du Hockey)

Philippe Bozon (attaquant de la France) : "Soit la fédération veut qu'on se maintienne dans le groupe A et il faut revoir la politique de préparation. Soit la FFSG veut le groupe B mais alors il faut nous le dire et arrêter de nous mener en bateau."

Denis Perez (défenseur de la France) : "Contre la Suisse, on aurait pu faire nettement mieux mais ça n'a pas souri dans notre sens. Il y a des championnats où tout te réussit et d'autres où rien ne va. Mais bon, là, c'est un constat à court terme... De manière générale, on laisse traîner une situation dans le hockey français où on vit au-dessus de nos moyens. Cette année, l'équipe a eu à peine quinze jours de préparation alors que les Suisses ont eu six semaines avec des vrais matches d'entraînement. Il n'y a pas de secret. On fait avec la moyens du bord mais cette année, ça n'a pas suffi. On arrivait à avoir de bons résultats parce qu'on avait une grosse préparation. Le championnat avait des faiblesses et le seul moyen de les combler était de faire beaucoup plus de regroupements. Ce qui est contradictoire, c'est que le niveau du championnat de France est quand même un peu mieux. Soit l'équipe essaye de rester dans le groupe A et on donne aux joueurs les moyens de le faire, soit on n'a malheureusement pas les moyens et on repart avec des jeunes pour faire ce que nous avons fait... Il faut voir ce que la fédération veut faire."

 

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