Russie - Suède (3 septembre 2009)

 

Match comptant pour les Czech Hockey Games, première manche de l'Euro Hockey Tour.

Vikings dans la cambrousse

Quelle audace dans le choix de la fédération russe ! Son président Vladislav Tretiak avait promis que l'équipe nationale ne devait pas être réservée aux habitants de la capitale mais appartenait à tout le monde. Une assertion presque révolutionnaire. La Sbornaïa se produit rarement hors de Moscou, ou à la rigueur de Saint-Pétersbourg. La dernière fois qu'elle avait organisé un match ailleurs que dans la capitale, c'était il y a plus de 6 ans, quand elle avait reçu la Finlande et l'Ukraine... ici-même, à Podolsk.

Tretiak évoque la nécessité d'étendre l'aire géographique des rencontres de l'équipe nationale. D'où le grand pas effcectué ce soir. Podolsk, c'est au bout du monde, si loin de la civilisation, c'est, rendez-vous compte, à... 35 kilomètres de Moscou ! Est-il besoin de rappeler que la Russie fait 10 000 kilomètres de long ? Les joueurs russes ont bien fait leurs vaccins, ils ont constitué des réserves d'eau potable, et sont donc prêts à affronter la nature sauvage de Podolsk. Une étendue glacée peuplée ce soir de farouches Vikings...

Ceci dit, les envahisseurs vikings ne sont vraiment pas venus en nombre : 6 défenseurs et 11 attaquants. Marcus Nilson a quitté l'équipe avant-hier soir parce que sa femme est malade, tandis que Niklas Persson et Mathias Tjärnqvist n'ont pas eu leur visa à temps et rejoindront leurs coéquipiers directement en République Tchèque pour la suite du tournoi. Pas de quoi faire peur à une équipe russe comptant 12 champions du monde en titre ?

Pourtant, les Suédois se comportent en patrons et se montrent plus conquérants dans les duels. Même une lourde mise en échec de Radulov sur Warg n'arrive pas à inverser la tendance. Sur un palet envoyé au fond, Linus Omark part fore-checker Nepryaev, qu'il bouscule même s'il lui rend une douzaine de kilos, et remet en retrait dans le slot. Zackrisson ne peut reprendre mais Johan Harju propulse le palet en pleine lucarne. Deux minutes plus tard, on prend les mêmes : Patrik Zackrisson perce côté gauche et évite Korneïev qui s'est couché pour centrer dans la palette d'Omark. La Suède mène 2-0 face à un adversaire qu'elle n'a battu qu'une fois dans les treize dernières confrontations ! Les supériorités numériques peuvent relancer la Russie, mais il n'est pas si simple pour les attaquants de s'imposerface au gardien Mikael Tellqvist, qui fait le ménage lui-même. Il faut attendre une situation de 4 contre 3 en fin de tiers : Vitali Proshkin attire le défenseur Sanny Lindström et sert Viktor Kozlov, seul devant la cage, qui réduit la marque en pivot.

Un but important pour maintenir les Russes dans le match. Ils peuvent ensuite égaliser en deuxième période par l'intermédiaire d'Oleg Saprykin. Son lancer du cercle gauche piège Tellqvist entre les jambières. Mais une grossière erreur du défenseur Denis Kulyash, qui rate complètement un dégagement, permet à Johan Harju d'ajuster Eremenko au-dessus de la mitaine. Le malheureux Kulyash essaie de se rattraper en mitraillant la cage adverse en jeu de puissance, mais il ne trouvera pas la cible.

Au troisième tiers, Johan Holmqvist fait son entrée dans les cages suédoises et est vite mis à contribution car la Russie a repris la main sur le match. Les Suédois ont de plus en plus de peine à suivre le rythme et l'égalisation est logique. Konstantin Korneïev fait se coucher Oscar Hedman et sert en retrait Aleksandr Perezhogin, imparable à bout portant. Un Perezhogin qui aurait pu marquer le but vainqueur à deux minutes de la fin après s'être frayé un chemin dans la défense.

Les pénalités vont contrarier la fin de match russe. Zyuzin prend une pénalité bête en zone offensive à une minute de la fin alors qu'un arbitre avait levé le bras pour signaler une faute suédoise préalable. Et en prolongation, c'est Kulyash qui se fait pénaliser et oblige son équipe à défendre, même si Gorovikov se procure une contre-attaque.

On en vient donc aux tirs au but. Mattias Weinhandl réussit un penalty parfait, avec feinte à gauche et revers dans le haut du filet. Le prodige Linus Omark, en revanche, en fait un peu trop : il embarque le gardien vers la droite, freine mais n'arrive pas à glisser le palet sur une botte encore bien campée en position. Peu importe puisqu'aucun des tireurs russes n'arrive pas à battre Holmqvist.

Lien résumé vidéo du match.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Vyacheslav Bykov (entraîneur de la Russie) : "Nous avons complètement raté le premier tiers. La Suède a dominé alors que l'interaction n'était pas bonne entre nos défenseurs. Je suis content que les joueurs aient continué d'essayer et qu'ils aient joué pour gagner jusqu'à la fin. Mais vous avez vu ce qui arrive quand on commet des erreurs inhabituelles dans un match. On a l'excuse du 'hockey estival'. Nous avons vu qu'au niveau international, toute erreur est punie. Ce match nous servira doublement de leçon."

Bengt-Åke Gustafsson (entraîneur de la Suède) : "Je suis content que notre équipe ait aussi bien lancé l'année en battant les doubles champions du monde. Je ne cache pas notre joie car ce test était le plus grand qu'on puisse imaginer. Nous ne sommes réunis que lundi et nous n'avons pu emmener que 17 joueurs de champ. Nous n'avons qu'un gardien en bonne santé, j'ai dû remplacer Tellqvist car il ne se sentait pas bien. Dans ces circonstances, cette victoire est tout sauf ordinaire. [...] Merci au Dynamo d'avoir recruté Omark et Harju [sourire]. S'ils étaient allés en NHL, je n'aurais pas pu les sélectionner dans l'Euro Tour. Vous avez vu comment ils ont joué. Des individualités aussi fortes que Linus Omark, il y en a très peu dans le monde. Il a toujours été un grand talent, même très jeune. Mais son gabarit restait un sérieux problème. Ces deux dernières années, il a travaillé dur et pris du poids. Maintenant il est plus solide, il garde bien le palet, et sa technique a toujours été parfaite."

 

Russie - Suède 3-3 (1-2, 1-1, 1-0, 0-0) / 0-1 aux tirs au but

Jeudi 3 septembre 2009 à 20h00 à Podolsk. 5500 spectateurs.

Arbitrage d'Antti Boman et Sami Partanen (FIN).

Pénalités : Russie 12' (4', 2', 6', 2'), Suède 22' (10', 2', 10', 0').

Tirs : Russie 38 (8, 15, 13, 2), Suède 29 (8, 10, 5, 6).

Évolution du score :

0-1 à 09'13" : Harju assisté de Zackrisson

0-2 à 11'01" : Omark assisté de Zackrisson

1-2 à 19'26" : Kozlov assisté de Proshkin et Sushinsky (sup. num.)

2-2 à 22'00" : Saprykin assisté de Kalinin

2-3 à 24'52" : Harju assisté de Zackrisson

3-3 à 48'33" : Perezhogin assisté de Korneev et Schastlivy

Tirs au but

Russie : Radulov (arrêté), Mozyakin (arrêté), Sushinsky (arrêté).

Suède : Weinhandl (réussi), Omark (arrêté).

 

Russie

Gardien : Aleksandr Eremenko.

Défenseurs : Vitali Proshkin (A) - Ilya Nikulin ; Kirill Koltsov - Dmitri Kalinin ; Denis Kulyash (4') - Konstantin Korneev (A) ; Nikita Nikitin - Andrei Zyuzin (2').

Attaquants : Viktor Kozlov - Sergei Zinoviev - Maksim Sushinsky (C, 2') ; Oleg Saprykin - Konstantin Gorovikov - Aleksandr Radulov ; Sergei Mozyakin - Piotr Schastlivy - Aleksandr Perezhogin ; Igor Makarov (2') - Ivan Nepryaev (2') - Maksim Rybin.

Remplaçant : Vassili Koshechkin (G). En réserve : Mikhaïl Varnakov.

Suède

Gardien : Mikael Tellqvist puis Johan Holmqvist à 40'00".

Défenseurs : Sanny Lindström - Magnus Johansson (C) ; Daniel Tjärnqvist (4') - Oscar Hedman (2') ; Dick Tärnström (A, 4') - Lars Jonsson.

Attaquants : Per-Johan Axelsson (A) - Tony Mårtensson - Mattias Weinhandl ; Per Åslund - Andreas Falk (4') - Fredrik Warg (4') ; Patrik Zackrisson - Johan Harju (2') - Linus Omark (2') ; Fredrik Pettersson - Johan Andersson.

 

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