Hongrie - Danemark (3 mai 2009)

 

Championnats du monde - Tour de relégation.

À force de sauver sa peau tous les ans depuis 2003 malgré la défaveur des pronostics, le Danemark a acquis une expérience considérable des moments décisifs et autres luttes pour la survie. Vaincu sur le fil au premier tour par la Norvège, il ne s'est pas laissé abattre et a entamé une poule de relégation piégeuse par une nette victoire sur la transparente Allemagne. En vue du choc décisif contre l'Autriche, trois points contre la Hongrie sont obligatoires.

Les Magyars, en revanche, ont autant de chances de se maintenir que le Togo de gagner l'Eurovision. Enthousiastes au premier tour, ils ont sombré contre l'Autriche (0-6) et commencent à souffrir de l'accumulation des matches à laquelle ils ne sont pas habitués, surtout à un tel niveau. Daniel Koger et Gergõ Nagy, arrivés en renfort, ne peuvent à eux seuls enrayer le phénomène.

Les Danois sont les premiers dangereux (lancer de Damgaard) mais le frisson est hongrois, avec un breakaway de János Vas sur lequel Galbraith laisse un rebond dangereux refroidi par Damgaard, décidément partout. Mais le capitaine danois ne suffit pas pour compenser les carences de ses partenaires, pas très présents en ce tiers inaugural. Sille puis Palkovics testent encore Galbraith, beaucoup moins solide que Szuper, dont la mitaine contrecarre les rares lancers adverses (17 tirs à 8 pour la Hongrie à la première pause). Aucune surprise donc quand, au quart d'heure, une perte de palet dans la neutre permet à Fekete de lancer Palkovics en un contre un face à Galbraith. L'attaquant d'Alba Volán feinte à gauche, attend que son vis-à-vis se couche et glisse le puck dans les filets (1-0, 15'10").

Avant la pause, les Danois ont déjà réagi. Au retour des vestiaires, ils accélèrent encore. Les vieux Hongrois commencent à tirer la langue et accumulent les pénalités. Horváth et Kangyal en geôle, Staal se retrouve seul à gauche de la cage magyare. Puck en crosse, il prend le temps d'évaluer la situation, repère un trou au dessus de la botte de Szuper et vise juste (1-1, 28'34"). Dans la minute qui suit, la paire Mikkel Bødker - Peter Regin manque d'exploiter ce qu'il reste de temps de surnombre durant lequel Szuper se démultiplie. La façade hongroise fait encore illusion malgré ses fissures mais le sens du match s'est inversé. Les hommes de Bäckman attendent, ils ont le temps.

À deux minutes du buzzer, Mads Christensen (l'attaquant, car il a un homonyme dans les lignes arrières) déborde sur la droite, centre en retrait pour Lykkeskov. Le rebond laissé par Szuper est exploité par le même Christensen, qui s'est intelligemment replacé devant la cage (1-2, 38'35").

Cet avantage à la deuxième pause est la sanction logique de la supériorité du Danemark. On se passerait cependant des oripeaux de brutalité qui enlaidissent son jeu, Tokaji - chargé par Hardt sans aucune sanction à la clef - et Szuper - dont le casque s'est envolé suite à l'obstruction de Regin - pouvant en témoigner.

À un quart d'heure du terme, "Vas János" (en Hongrie, le nom de famille est toujours mentionné avant le nom) a la riche idée de se venger en chargeant Mads Christensen (le défenseur, cette fois-ci) à la tête. Verdict : 5'+20', ce qui entraîne la fin de son Mondial et de celui de ses petits copains car, vous pensez bien, à cinq contre quatre, les Danois ne laissent pas passer l'occasion. Seul dans le slot, Green dévie un lancer du poignet de Nielsen et scelle le match (1-3, 48'25").

S'ensuivent deux autres filets réussis par Madsen, complètement oublié au second poteau à la réception d'une passe de Green, action sur laquelle Szuper se blesse (1-4, 52'48"), puis par Hardt, qui déménage trois Hongrois pour conclure (1-5, 55'19").

La fraîcheur et le bonheur d'être là qui caractérisent l'équipe de Pat Cortina n'auront jamais été démentis. Cela s'est traduit, contre les Danois, par une écrasante domination aux tirs (41-18). Tirer au but à outrance ne constitue cependant pas une stratégie à soi tout seul. Le vernis défensif magyar s'est effrité dès que le Danemark, plus complet, plus homogène, plus expérimenté, est rentré dans le match. L'Autriche sera un adversaire bien plus compliqué pour ce dernier. La Hongrie, déjà reléguée, peut encore espérer battre l'Allemagne pour offrir une victoire à ses merveilleux supporters.

Désignés meilleurs joueurs du match : Viktor Tokaji pour la Hongrie ; Kim Lykkeskov pour le Danemark.

Compte-rendu signé François Borel-Hänni

 

Hongrie - Danemark 1-5 (1-0, 0-2, 0-3)

Dimanche 3 mai à 12h15 à Kloten. 3672 spectateurs

Arbitrage de Rafail Kadyrov (RUS) et Derek Zalaski (CAN) assisté d'Ivan Dedioulia (BLR) et Felix Winnekens (ALL).

Pénalités : Hongrie 37' (4', 6', 27'), Danemark 2' (0', 2', 0').

Tirs cadrés : Hongrie 41 (12, 18, 11), Danemark 18 (7, 6, 5).

Évolution du score :

1-0 à 15'10" : Palkovics assisté de Fekete et J. Vas

1-1 à 28'34" : Staal assisté de Damgaard et Green (double sup. num.)

1-2 à 38'35" : Christensen assisté de Lykkeskov

1-3 à 48'25" : Green assisté de Nielsen (sup. num.)

1-4 à 52'48" : Madsen assisté de Green

1-5 à 55'19" : Hardt assisté de Damgaard et Green

 

Hongrie

Gardien : Levente Szuper puis Zoltán Hetenyi à 54'00".

Défenseurs : Tamas Sille - Bence Svasznek ; Viktor Tokaji - Andras Horváth ; Omar Ennaffatti - Viktor Szélig (A) ; Balázs Kangyal (C).

Attaquants : János Vas - Daniel Fekete - Krisztián Palkovics ; Balázs Ladányi (A) - Marton Vas - Imre Peterdi ; Csaba Kovács - Artyom Vaszjunyin - Csaba Janosi ; Daniel Koger - Roger Holeczy - Gergely Majoross ; Gergõ Nagy.

Danemark

Gardien : Patrick Galbraith.

Défenseurs : Philip Hersby - Philip Larsen ; Jesper Damgaard (C) - Mads Christensen ; Mads Bødker - Daniel Nielsen.

Attaquants : Kim Staal (A) - Nichlas Hardt - Morten Green (A) ; Peter Regin - Morten Madsen - Mikkel Bødker ; Rasmus Olsen - Mads Christensen - Julian Jakobsen ; Kim Lykkeskov - Thor Dresler - Alexander Sundberg.

Remplaçants : Frederik Andersen (G), Kasper Pedersen, Kasper Degn.

 

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