Allemagne - Autriche (3 mai 2009)

 

Championnats du monde, poule de relégation.

L'espoir de maintien prend Koch pour l'Autriche

En d'autres circonstances, ce match aurait mérité une attention toute particulière. Seulement voilà, les Allemands sont assurés de leur maintien parmi l'élite (en vertu de leur statut de prochain organisateur), ce qui dépassionne ce choc entre "cousins germains". Surtout que les hommes d'Uwe Krupp paraissent un tantinet démobilisés, comme face au Danemark vendredi (1-3).

Reste que l'Autriche doit sauver sa peau parmi l'élite. Si la Hongrie, qu'elle balaya deux jours plus tôt (5-1) n'aura fait que passer, les Autrichiens luttent encore avec des Danois qu'ils rencontreront lundi. C'est dire l'importance, pour eux, d'un match capital pour leur maintien. Et accessoirement, pour prendre leur revanche du dernier tournoi de Hanovre, où leurs rêves olympiques s'étaient envolés face aux Allemands...

Difficile de passionner les foules helvètes pour un match du tour de relégation disputé à un horaire avancé (12h15). Du coup, la gigantesque arène bernoise sonne creux (même pas 4000 spectateurs) pour ce lever de rideau d'un crucial Suède-Suisse pour l'avenir immédiat de la Nati.

Il en va pourtant de même pour l'Autriche, qui apparaît plus vive dans la conquête du palet dans ces premiers instants mais finit par adopter une tactique plus prudente en laissant davantage d'initiatives à ses adversaires. Reste la percussion d'Oliver Setzinger, suivi comme son ombre par Thomas Koch et Thomas Vanek. Grâce à cette vitesse d'exécution, ce trio est le plus à même de déjouer la vigilance défensive de la Mannschaft même si ce match semble inexorablement se réduire à un enchaînement de pénalités de part et d'autre. Ce qui n'est pas sans hacher les débats et faire chuter l'intensité. Pourtant, sur une montée latérale de Setzinger, Kaspitz, décalé au second poteau, passe tout près de l'ouverture du score (20e).

Devant le peu d'occasions franches, les deux gardiens sont plutôt à leur avantage. Dimitri Pätzold est toutefois le plus exposé par des oublis défensifs rappelant ceux du premier tour. Lancé dans l'axe par Lakos, Koch s'offre un duel singulier remporté par le gardien de Hanovre, qui a bien fermé les jambières (25e). Mais l'attaquant de Salzbourg n'a pas dit son dernier mot. Sur une récupération en zone neutre, Koch trouve le relais de Vanek dans l'axe et à hauteur de la ligne bleue. Le NHLer remise aussitôt sur ce même Koch, qui profite du décalage pour ajuster le petit filet, côté mitaine (0-1 à 27'41").

Ce but va peut-être donner plus d'allant à une partie manquant singulièrement de relief. Sur une longue relance de Pätzold, Wolf et Hackert se retrouvent seuls devant Brückler mais le gardien d'Espoo (et futur cerbère du Torpedo Nijni-Novgorod en KHL) reste solide le long de sa ligne (29e). L'égalisation reste ainsi à portée de crosse d'une Nationalmannschaft qui pêche dans la finition. Sitôt une énième pénalité tuée, Patrick Hager s'amène aux avant-postes et fixe Rebek pour lancer Hospelt côté gauche. L'attaquant de Wolfsburg, seul devant Brückler, ne peut toutefois lever son palet (36e).

Ce genre de spontanéité fait défaut aux Autrichiens, cantonnés à souvent faire la passe de trop sur leurs quelques occasions. Et lorsqu'ils le sont, comme sur cette petite déviation de Trattnig (45e), Pätzold étale ses réflexes. Et brandit au besoin sa mitaine sur un tir sec de Vanek (48e) couronnant 1'30" d'occupation stérile en double avantage numérique. Faute d'enfoncer le clou, ils resteront jusqu'au bout à portée de fusil même si l'indiscipline allemande leur octroie un peu de sursis.

L'Autriche n'avait plus gagné contre l'Allemagne en championnat du monde depuis... 1934. Pour elle, seule la victoire comptait avant le quitte ou double du match face au Danemark lundi. Car là, ce sera malheur au vaincu...

Désignés joueurs du match : Sven Butenschön pour l'Allemagne et Oliver Setzinger pour l'Autriche.

Compte-rendu signé Jérémie Dubief / photo Caroline Landré

 

Commentaires d'après-match

Andreas Renz (capitaine de l'Allemagne) : "Tous demandent ce qui se passe. Toutes les équipes allemandes sont descendues, l'équipe A sportivement, les 20 ans, les 18 ans. Les féminines ne sont pas montées. Il est temps que quelque chose se passe. Toutes les voix qui demandent du changement, comme Hans Zach, se font moquer. Il est important que les jeunes joueurs reçoivent du temps de jeu, comme c'est le cas à Berlin ou à Krefeld. Les Suisses sont en avance. Sous Zach, nous avons atteint les quarts de finale trois fois de suite avec de la chance et de la combativité. Maintenant, il faut grandir et repenser notre système."

Lars Bergström (entraîneur de l'Autriche) : "Je dois exprimer mes sincères félicitations à l'équipe pour son moral et son caractère. Elle a démarré par trois défaites et a maintenant gagné deux fois de suite. Normalement cela suffit pour le maintien. Mais maintenant, les joueurs doivent travailler dur une dernière fois. Nous jouons bien en infériorité et notre gardien est performant. Nous nous sommes améliorés au cours du tournoi. J'espère que nous montrerons notre meilleur hockey demain."

 

Allemagne - Autriche 0-1 (0-0, 0-1, 0-0)

Dimanche 3 mai 2009 à 12h15 à 16h15 à Berne. 3828 spectateurs.

Arbitrage de Vladimir Baluska (SVK) et Vyacheslav Bulanov (RUS) assistés des Konstantin Gordenko (RUS) et Miroslav Valach (SVK).

Pénalités : Allemagne 14' (4', 2', 8'), Autriche 12' (8', 2', 2').

Tirs : Allemagne 38 (12, 16, 10), Autriche 26 (9, 8, 9).

Évolution du score :

0-1 à 27'41" : Koch assisté de Vanek

 

Allemagne

Gardien : Dimitrij Pätzold [sorti de sa cage à 58'40"].

Défenseurs : Christopher Schmidt - Michael Bakos (A) ; Sven Butenschön - Nikolai Goc ; Sebastian Osterloh - Moritz Müller ; Andreas Renz (C) - Frank Hördler.

Attaquants : Philipp Gogulla - Michael Hackert - Michael Wolf ; André Rankel - Christoph Ullmann - Jochen Hecht (A) ; Sven Felski - Alexander Barta - Daniel Kreutzer ; Patrick Hager - Kai Hospelt - Travis Jason Mulock.

Remplaçant : Dimitrij Kotschnew (G). Absents : Christoph Schubert (genou), Yannic Seidenberg (épaule).

Autriche

Gardien : Bernd Brückler.

Défenseurs : Gerhard Unterluggauer (C) - Darcy Werenka ; Jeremy Rebek (A) - Martin Oraze ; Andre Lakos - Philippe Lakos ; Mario Altmann.

Attaquants : Thomas Vanek - Thomas Koch (A) - Oliver Setzinger ; Andreas Nödl - Roland Kaspitz - Matthias Trattnig ; Markus Peintner - David Schuller - Harald Ofner ; Paul Schellander - Andres Kristler - Gregor Baumgartner.

Remplaçant : Jürgen Penker (G). Absents : Robert Lukas (épaule), Christoph Harand (commotion cérébrale), Michael Raffl (fracture de la clavicule).

 

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