Italie - Ukraine (17 avril 2009)

 

Championnats du monde 2009 de division I, groupe B.

Ce match très attendu pour les deux équipes a fait l'objet d'une répétition générale il y a deux mois pour le compte de la qualification olympique, qu'aucune des deux n'a obtenue. L'Ukraine part donc avec un petit avantage psychologique mais s'attend à un match de toute façon très serré.

Les Azzurri dominent le début de match, sans grande imagination offensive, mais on sent une Ukraine prudente et expérimentée qui attend son heure. Lorsqu'elle accélère et fait arrive à son tour en zone offensive, la différence se fait sentir : les Italiens sont plus nerveux. Après un quart d'heure de jeu, ils commencent à accumuler les pénalités. Fontanive rend une méconduite alors que De Toni, Gallace puis Ansoldi se succèdent en prison. Les jaunes passent deux minutes entières à cinq contre trois mais ne parviennent pas à concrétiser. Thomas Tragust réussit une parade décisive à bout portant devant Serhyi Varlamov.

La deuxième période repart sur les mêmes bases, avec l'Italie en infériorité par une crosse haute de Parco. Encore une fois, c'est son gardien Tragust qui doit sauver son camp devant Gunko. La sanction la plus dure est sifflée contre Stefan Zisser, renvoyé directement aux vestiaires pour une vilaine charge sur Navarenko. Cinq minutes à quatre, cela s'annonce long... surtout quand Luca Felicetti est sanctionné à son tour. Mais l'Ukraine s'obstine à chercher des lancers lointains sans trouver l'ouverture. Les défenseurs se sacrifient à l'instar de Trevor Johnson et Luca Ansoldi qui se jettent devant les palets.

L'Italie est revenue à cinq depuis vingt-deux secondes lorsque Hnidenko est pénalisé pour dureté. C'est seulement la deuxième supériorité numérique pour les Azzurri dans ce match, alors qu'ils ont déjà passé 9 minutes à quatre et 4 minutes à trois... Ils donnent pourtant une leçon d'efficacité : un lancer flottant de la bleue de Michele Strazzabosco est rabattu dans les airs par Roland Ramoser. Le palet est à peine entré dans les filets que le gardien Simchuk écarte immédiatement les bras et fait de grands gestes vers l'arbitres pour mimer une crosse haute. On fait appel à la vidéo...

Les ralentis ont déjà sauve une fois l'Ukraine dans le tournoi : c'était contre les organisateurs polonais, lorsque les images avaient prouvé qu'un lancer puissant de Sryubko était entré en lucarne avant de ressortir en transperçant le filet ! La Pologne ne s'était pas remise de cette égalisation. L'utilisation de la vidéo au niveau de la division I est une innovation, elle n'existait pas l'an dernier. Mais cette fois, les ralentis ne seront d'aucun secours aux Ukrainiens : l'arbitre remet son casque, sort de la cabine et montre le point central d'engagement.

Menée au score, l'Ukraine est forcée de faire le jeu, ce qui n'est pas ce qui lui réussit le plus, malgré quelques bonnes tentatives de Hnidenko. En plus, les Italiens ne concèdent même plus d'infériorités...jusqu'à celle de Felicetti à neuf minutes de la fin. Shakhraïchuk se retrouve alors libre dans le slot, mais Tragust est une fois de plus à la parade. Une dernière prison de Fontanive permet à Seukand de sortir son gardien pour jouer à 6 contre 4, mais Helfer récupère le palet et Nicola Fontanive l'envoie dans les filets déserts depuis la zone neutre.

L'an passé, l'Italie avait été reléguée de l'élite mondiale contre la France parce que ses gardiens n'étaient pas au niveau de Huet et que Thomas Tragust était un peu tendre. Aujourd'hui, elle retournera dans l'élite mondiale parce que son gardien Tragust a réussi son troisième blanchissage de la semaine, avec 39 arrêts. À ce poste occupé historiquement par des Canadiens, l'Italie a peut-être enfin initié une filière locale en faisant confiance à ce jeune portier que l'on savait prometteur depuis ses 18 ans. L'équipe qui a gagné ce soir n'a d'ailleurs que quatre oriundi (Johnson, Gallace, Souza et l'inoxydable Parco). Ils étaient dix il y a deux mois à la qualification olympique...

Même sans apport nord-américain, il n'est pas sûr que les Italiens aient moins de ressources désormais que l'Ukraine. Celle-ci devra patienter une troisième saison en division I, ce qui n'aidera pas sa candidature déjà très hypothétique pour organiser les championnats du monde en 2014.

La vidéo des buts pour vous faire une idée sur la crosse haute de Ramoser.

Désignés joueurs du match : Luca Ansoldi pour l'Italie et Oleg Timchenko pour l'Ukraine.

Compte-rendu signé Marc Branchu

 

Commentaires d'après-match

Rick Cornacchia (entraîneur de l'Italie) : "Les dieux du hockey et Thomas Tragust étaient avec nous aujourd'hui... Je suis vraiment enthousiaste au sujet de mes joueurs. Tous, et je dis bien tous, ont suivi le système de jeu, et avec un telle volonté, nous avons atteint notre objectif qui, je vous l'assure, n'était pas facile... Les Ukrainiens nous ont mis sous pression continuellement, mais grâce à notre défense bien en place, nous avons résisté même aux nombreuses pénalités infligées par l'arbitre. Je suis le premier à faire confiance à mes joueurs, je les traite comme de vrais professionnels et de vrais hommes. Car ce sont des hommes, même si certains sont encore jeunes. Un beau groupe s'est créé dans le vestiaire. Croyez-moi, nous sommes au septième ciel..."

 

Italie - Ukraine 2-0 (0-0, 1-0, 1-0)

Vendredi 17 avril 2009 à 16h30 à Torun (Pologne). 1118 spectateurs.

Arbitrage de Martin Reichert (ALL) assisté de Matjaz Hribar (SLO) et Mikko Kekäläinen (FIN).

Pénalités : Italie 57' (10'+10', 4'+5'+20', 8'), Ukraine 10' (4', 2', 4').

Tirs : Italie 17 (8, 6, 3), Ukraine 39 (18, 10, 11).

Évolution du score :

1-0 à 34'01" : Ramoser assisté de Strazzabosco (sup. num.)

2-0 à 58'36" : Fontanive assisté de Helfer (cage vide)

 

Italie

Gardien : Thomas Tragust.

Défenseurs : Michele Strazzabosco - Christian Borgatello ; Armin Helfer - Stefano Marchetti ; Trevor Johnson - Steven Gallace ; Armin Hofer.

Attaquants : Nicola Fontanive - Luca Ansoldi - Roland Ramoser (C) ; Luca Felicetti - Mike Souza - Giorgio De Bettin ; John Parco - Stefan Zisser - Stefano Margoni ; Thomas Pichler - Manuel De Toni - Diego Iori.

Remplaçant : Adam Russo (G). Absent : Pat Iannone (blessé contre la Pologne).

Ukraine

Gardien : Kostyantin Simchuk [sorti de 58'19" à 58'36" et de 59'08" à 60'00"].

Défenseurs : Serhyi Klimentiev - Yuri Navarenko ; Andrei Sryubko - Vitali Lyutkevich ; Yuri Gunko (C) - Dmitro Yakushyn ; Oleg Blagoï - Oleksandr Pobiedonotsev.

Attaquants : Oleksandr Matvychuk - Serhyi Varlamov - Andryi Mikhnov ; Roman Salnikov - Vadim Shakhraïchuk - Vitali Litvinenko ; Oleg Shafarenko - Artyom Hnidenko - Oleg Timchenko ; Dmitro Tsyrul - Yuri Dyachenko - Sergei Kharchenko.

Remplaçant : Igor Karpenko (G).

 

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