Bordeaux - Poitiers espoirs (12 avril 2009)

 

Championnat de France espoirs excellence, zone ouest.

Match pour du beurre en ce dimanche matin puisque l'équipe de Poitiers (renforcée par quelques juniors limougeauds) est forfait puisque trois éléments se sont désistés, faisant passer l'effectif poitevin sous le seuil minimal. Du coup, le score est connu d'avance, 5-0 pour Bordeaux, de quoi finir tranquillement la saison en effectuant un match amical. Mais pour cela, il faut que Bordeaux prête deux joueurs aux Dragons. Ne lésinons pas sur les moyens et envoyons au charbon deux des meilleurs Bordelais présents : Thomas Giraudau et Alexandre Boirie. Surtout que côté Boxers, il n'y a quasiment aucune absence à signaler... Enfin, aucune, non ! Il manque qui ? Nicolas Mariage, Vincent Cadren, Sydney Poucet, Cyril Lambert, Adrien Baccot, Louis Moreau, Léonard Schue et Grégoire Walter ! Quasiment rien je vous dis, tout juste quatre joueurs de la première ligne plus quelques autres sur la deuxième... Du coup, c'est ce qu'on pourrait appeler une équipe réserve qui est alignée ce matin, d'autant plus que Giraudau et Boirie changent de camp... Bilan : six cadets dans l'effectif des Boxers, de quoi permettre une revue d'effectif pour Jérôme Patard, histoire de compléter le groupe qui disputera les demi-finales nationales à Clermont dans deux semaines.

Voilà, il n'y a plus qu'à s'asseoir dans les tribunes et attendre que le spectacle commence ! Enfin, le spectacle, là aussi, c'est vite dit ! Que peut-on espérer d'une rencontre entre le champion régional privé de neuf éléments et la lanterne rouge, qui aligne une série de onze défaites en autant de matchs ? Pas grand-chose certes, mais je suis venu, c'est pas pour rien ! Bon, la première mission consiste à compter l'affluence... famélique ! Je ne sais pas si c'est la gueule de bois due à la défaite des séniors la veille contre Cergy, mais ça ne se bouscule pas au portillon... Donc, il y a 36 personnes (35 selon Jill Cauly), y compris les personnes de la table de marque, le personnel de la patinoire, les bénévoles et le conducteur de la Zamboni... En gros, reste quelques parents, quelques joueurs de la D1, moi-même... et Jan Katrusin, joueur de Poitiers en D3 venu prendre un bol d'air à Mériadeck.

Le match commence et très vite, on comprend tout aussi vite qu'on va pas voir le match du siècle. Le premier jeu est lancé dans les gradins : au bout de combien de temps va-t-on voir les dix joueurs tenir sur leurs patins simultanément ? En tout cas, pas tout de suite ! Ça chute, ça glisse, ça dérape, les passes sont précises au kilomètre près, les tirs parviennent parfois à toucher le plexi, un festival de mises en jambes ratées... Mais bon, ça ne réussit pas à tout le monde de jouer juste après midi ! D'ailleurs, la veille, le speaker de la D1 nous avais prévenu : "le match de midi aura lieu à treize heures !" De quoi poser des bases solides...

Néanmoins, le jeu est lancé et on assiste aux premières escarmouches : Alex Boirie, promu au poste d'attaquant pour le première fois depuis quatre ans, s'infiltre dans la défense, passe tout le monde en revue et tente de glisser le palet, du revers, entre les jambes de Cargou. Peine perdue pour le moment. Les petits Bordelais ne parviennent pas à aligner leurs passes et les Dragons en profitent. Thomas Giraudau récupère le palet dans sa zone, lève la tête, et aperçoit Thomas Jacquinet parti seul en break. Le palet lui parvient et il fusille Cargou d'un tir sous la transversale (0-1, 02'36"). Le jeu est loin d'être de qualité mais cela permet aux jeunes pousses locales de faire leur gamme. Mais ce sont encore et toujours les visiteurs qui font le jeu. Boirie passe à Venien mais celui-ci manque sa reprise. En fait, il faut attendre plus de six minutes pour voir le premier shoot cadré des Bordelais, sur un tir de la bleue de Romain Horrut. Poitiers se remet aussitôt à l'attaque et Jacquinet multiplie les tentatives : tout d'abord en reprenant son propre rebond puis en tirant de loin. Mais à chaque fois, Cargou veille au grain et repousse. Le duo d'arbitres, Cyril Lambert et Christophe Pérez, tous deux joueurs de la D1 bordelaise, sont assez tranquilles, les quelques charges étant viriles mais correctes.

Pour revenir au score, les Boxers vont devoir compter sur deux erreurs du portier poitevin, Matthieu Rassineux, pourtant solide jusque là. Tout d'abord, sur un tir de la bleue de Steve Jaffeux où le palet passe au dessus de la mitaine pourtant prête à l'emploi (1-1, 15'23). Ensuite, sur un tir lobé de Florent Poigt, où, mal placé, le gardien est battu (2-1, 15'23"). Entre temps, Bordeaux aura eu un brin de réussite lorsque le tir croisé de Venien heurtera le montant de Cargou. Pour finir, les Boxers parviennent à prendre un peu le large lorsque Romain Horrut conclue un joli mouvement initié par Ugo Jaffeux (3-1, 18'18"). Voilà, fin du premier tiers, retour aux vestiaires... D'ailleurs, on trouve de tout dans le même vestiaire puisque Giraudau et Boirie, malgré leurs nouvelles couleurs, réintègrent leurs places traditionnelles, de quoi espionner le discours du coach bordelais à ses troupes !

Le deuxième tiers sera de loin le plus intéressant et celui où on verra le plus de jeu. Thomas Jacquinet, en solo, trompe Nicolas Cargou pour la réduction du score (3-2, 21'36"). Si Kévin Lopez manque de peu d'accrocher le cadre sur un débordement de Nicolas Landes, ce sont encore les Poitevins qui vont marquer. Pour égaliser, Charly Venien se charge d'aller tromper le portier bordelais au plus près (3-3, 23'24"). Les Bordelais semblent à la peine lorsqu'Alex Boirie perce à nouveau la défense mais perd encore son face-à-face avec Nicolas Cargou. Ils auraient pu l'être, d'autant plus qu'ils se retrouvent en infériorité numérique. Et pourtant, c'est dans cette situation que les Boxers trouvent trois fois le cadre alors qu'ils ne l'avaient fait qu'une fois depuis le début du tiers. Landes est même près de trouver la faille sur un bon service de Florent Poigt. Mais il faudra attendre la mi-match pour voir les Boxers enfin concrétiser leur supériorité technique. Romain Horrut, placé à la neutre, reçoit un service d'Arrouy et file droit au but pour magnifiquement feinter Rassineux (4-3, 30'21"). Puis ce sera au tour de Thomas Ramonatxo de profiter du passage derrière la cage de ce même Arrouy, pour propulser très finement le palet dans la lucarne poitevine (5-3, 11'57).

Retour à deux buts d'avance et retour aux affaires des Dragons. Mais si ceux-ci se portent souvent à l'attaque, ils échouent plus qu'à leur tour. Il faut dire qu'en face, il y a un nouveau Cargou. Peut-être inspiré par les sorties de Sylvain Michaud hier, il n'hésite pas à se lancer dans de grandes sorties, voire à plonger dans les jambes adverses. C'est ainsi qu'il repousse de très nombreuses fois les tentatives d'un Jacquinet visiblement au dessus du lot ou d'un Carmona travailleur ou encore d'un Boirie à qui la chance ne veut pas sourire. Il faut également noter que Poitiers aide parfois bien le portier bordelais. L'exemple le plus criant intervient lorsqu'Adrien Gaston, bien décalé dans l'axe par ses coéquipiers, trouve le moyen de tirer juste en dessous du début du plexi bordelais... En gros, à neuf mètres près, c'était cadré (sic). Mais dans ces conditions, difficile de tout repousser. Carmona tire, Cargou laisse le rebond à portée de la palette de Jacquinet qui ne se fait pas prier pour marquer (5-4, 34'45"). Deux minutes plus tard, le même Carmona passe au même Jacquinet qui slalome dans la défense bordelaise pour égaliser et signer son triplé personnel (5-5, 36'56"). Les Boxers tenteront bien de se relancer mais ça ne veut pas : Lopez déborde, sert en retrait Cotnoir dont le lancer manque... le palet ! Puis c'est au tour de Landes de se présenter seul face à Rassineux, duel remporté par le gardien poitevin.

Voilà le second intermède qui intervient. Que ceux qui croient qu'il ne se passe rien entre les tiers-temps me rejoignent dans les couloirs de Mériadeck. Arrivé à hauteur du vestiaire de la D1 bordelais, à quoi assiste-t-on ? Et bien on voit Thomas Giraudau passer à deux doigts de la méconduite de match ! Le pourquoi de la chose ? Non, il ne conteste aucune décision arbitrale, il fait bien pire ! Il tente de négocier une gorgée de Coca à monsieur l'arbitre ! Suicidaire, il harcèle Christophe Pérez qui ne veut pas céder ! Comment cela s'est-il terminé ? Je ne pourrais vous le dire, car, en tant que journaliste consciencieux mais discret, j'ai préféré me retirer du vestiaire...

Toujours est-il que Giraudau reprend sa place sur la glace et est vite dépassé par l'accélération de Jaffeux (comme quoi, il a dû l'avoir, sa gorgée, et il en paye le prix !) qui sert en retrait Thomas Ramonatxo. Celui-ci tente de tirer du revers et parvient à lober le gardien, la cage, le plexi et la Zamboni placée derrière ! Pas dans la finesse comme revers mais au moins ça montre que les Boxers sont revenus avec des ambitions. Pendant que le voleur de boisson gazéifiée finit sa digestion, son compère Boirie laisse de nouveau tout le monde sur place. Il se présente seul devant Cargou mais une nouvelle fois, la rondelle finit sa course dans la mitaine ! Ce même Boirie multiplie les tentatives, que cela soit sur un service de Venien ou sur une diagonale de Stinco, la sanction est la même, Cargou ne laisse rien passer !

Enfin, rien passer de la part de Boirie. Car lorsque Jacquinet sert Aussenac dans l'axe, ce dernier trouve le chemin des filets pour redonner l'avantage aux visiteurs (5-6, 45'02"). À partir de là, ça va d'un but à l'autre, mais ce sont encore les Poitevins qui se montrent les plus dangereux : Carmona sert encore Jacquinet dont le tir est juste ralenti par Cargou... Le palet semble filer vers le but mais Steve Jaffeux intervient pour le stopper pendant que Cargou se couche pour geler la rondelle. Ce sont ensuite les Boxers qui vont mettre à mal les réflexes de Rassineux. Ramonatxo tire, Horrut puis Mangé reprennent les rebonds mais, dans un dernier effort, alors qu'il est couché, le portier des Dragons tend désespérément sa mitaine vers le ciel de Mériadeck pour capter le puck. Ça n'est que partie remise puisqu'une minute plus tard, Coste s'installe en supériorité dans le coin gauche, sert derrière la cage à Poigt qui remet à Landes qui, à bout portant, trompe la vigilance du gardien (6-6, 53'24").

Dès lors, le jeu se calme, les opportunités de marquer se font de plus en plus rares... On notera tout de même le break manqué de Venien pour Poitiers, celui tout aussi raté de Poigt pour Bordeaux... Pourtant, jusqu'au bout les Poitevins vont tenter de faire pencher la balance en leur faveur : Boirie tentera le tout pour le tout en faisant passer le palet entre ses jambes, le reprenant du revers pour le faire passer au-dessus de Cargou mais celui-ci veille encore et Boirie n'est pas dans son jour de chance que tant d'audace aurait dû récompenser ! Et puis, à vingt secondes du terme, dans un ultime soubresaut, Cargou s'interposera magnifiquement sur un break de l'inévitable Jacquinet !

Comme pour les Espoirs, il n'y a pas de remises des étoiles, j'ai décidé de constituer un jury (composé exclusivement de moi-même) pour les décerner, symboliquement. Pour Poitiers, comment ne pas mettre en avant Jacquinet, auteur d'un triplé, tout comme son compère Carmona mais aussi l'inévitable Boirie, mal récompensé. Du côté des Boxers, je mettrai en avant Romain Coste pour son pérpétuel souci d'animer le jeu, Florent Poigt pour son envie de tous les instants et Thomas Arrouy pour ses relances précises de l'arrière.

La saison se termine donc sur un match nul officieux pour les Boxers qui se rendront à Clermont pour les demi-finales nationales pour en découdre avec l'hôte bien sûr, mais aussi Cholet et Caen. Ce dernier match aura une saveur toute particulière puisque c'est l'affiche dont tous les suiveurs de la D1 rêvaient pour la demi-finale des grands... Du coup, les petits jeunes seront investis d'une mission bien particulière pour ce tournoi !

Compte-rendu signé Alex Mondin

 

Bordeaux - Poitiers 6-6 (2-1, 3-4, 1-1)

Dimanche 12 avril 2009 à 13h00 à Mériadeck. 36 spectateurs.

Arbitrage de Cyril Lambert et Christophe Pérez.

Pénalités : Bordeaux 8' (0', 4', 4') ; Poitiers 8' (0', 2', 6').

Tirs : Bordeaux 25 (9, 9, 7) ; Poitiers 62 (16, 23, 23).

Évolution du score :

0-1 à 02'36" : Jacquinet assisté de Giraudau

1-1 à 13'18" : S. Jaffeux assisté de Poigt

2-1 à 15'23" : Poigt assisté de Coste

3-1 à 18'18" : Horrut assisté de U. Jaffeux

3-2 à 21'36" : Carmona

3-3 à 23'24" : Venien assisté de Thiebault

4-3 à 30'21" : Horrut assisté d'Arrouy

5-3 à 31'57" : T. Ramonatxo assisté d'Arrouy

5-4 à 34'45" : Jacquinet assisté de Carmona

5-5 à 36'56" : Jacquinet assisté de Carmona

5-6 à 45'02" : Aussenac assisté de Jacquinet (sup. num.)

6-6 à 53'24" : Landes assisté de Poigt et Coste (sup. num.)

 

Bordeaux

Gardien : Nicolas Cargou.

Défenseurs : Steve Jaffeux - Guillaume Miranda ; Aymeric Mangé - Thomas Arrouy (A).

Attaquants : Ugo Jaffeux (A) - Romain Horrut (C) - Thomas Ramonatxo ; Romain Coste - Florent Poigt - Nicolas Landes ; Kévin Lopez - Vincent Thuillat - Gabriel Cotnoir.

Remplaçant : Arthur Ramonatxo (G). Absents : Adrien Baccot, Vincent Cadren, Cyril Lambert, Nicolas Mariage, Louis Moreau, Sydney Poucet, Léonard Schue et Grégoire Walter (laissés au repos), Thomas Giraudau (prêté à Poitiers).

Poitiers

Gardien : Matthieu Rassineux.

Défenseurs : Étienne Rey (A) - Thomas Giraudau ; Adrien Gaston - Thomas Thiebault (C).

Attaquants : Thomas Jacquinet (A) - Aurélien Carmona - Pierre Aussenac ; Grégory Stinco - Alexandre Boirie - Charly Venien.

Absents : Romain Diversay, Kévin Léger, Charles Werner.

 

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