Strasbourg - Grenoble (6 mars 2009)

 

Ligue Magnus - Quarts de finale - Match 3.

Énormément de monde s'était rendu à l'Iceberg ce vendredi soir pour un évènement exceptionnel : l'Étoile Noire jouait les quarts de finale de play-offs à la maison pour la première fois de son existence, et ce devant un gros prétendant au titre : les Brûleurs de loups de Grenoble.

Les deux premières parties en Isère furent méritantes mais infructueuses. Daniel Bourdages et ses boys étaient donc le dos au mur : devant leurs partisans, ce soir, c'était l'occasion de repousser l'échéance des vacances d'été et de faire mordre la poussière à une équipe alpine pas systématiquement conquérante devant les troupes jaunes et noires.

Le début de partie est crispé : de part et d'autre, on éprouve des difficultés à rentrer en zone adverse. Grenoble parvient épisodiquement à percer, que ce soit sur un échange Mijta Sivic - Martin Masa que Vlad' Hiadlovsky contre en bouchant son angle (7'26") ou sur un break de Damien Fleury (9'52"). Mais c'est Strasbourg qui score sur une remontée de Yannick Riendeau relayée par Steve Pelletier. Le Canadien remise au centre où David Cayer intercepte avant de tirer en pivot. Eddy Fehri, légèrement masqué, voit le palet passer sous lui (1-0 à 12'26"). Dans la foulée, Grenoble croit avoir égalisé mais le but est refusé car la cage avait été déplacée avant que le palet, d'abord figé sur la rouge, ne franchisse la ligne (13'11"). Sur la supériorité qui suit, les Alsaciens s'arc-boutent devant leur gardien et vivent des instants difficiles. C'est pourtant Cayer, à l'affût, qui manque de marquer de nouveau mais Fehri gagne son duel (14'17").

Ce n'est que partie remise puisqu'en début de deuxième tiers, le Canadien va de nouveau scorer : Michal Cesnek envoie une diagonale pour Cayer qui rôde en pointe. Grenoble hésite une seconde sur ce palet et l'ailier en profite pour s'enfuir et battre du revers le portier tricolore (2-0 à 23'19"). Dès lors, les Grenoblois vont vivre des minutes très pénibles, les Bas-Rhinois dansant une furieuse sarabande devant la cage de Fehri. Cayer manque encore le dernier geste, puis c'est Riendeau qui de nouveau rate l'immanquable malgré un gri-gri étonnant de culot (29'25"). Grenoble revient alors à la marque sur deux actions similaires : tir de la bleue puis rebond. C'est tout d'abord Fleury sur un premier tir d'Antonin Manavian (2-1 à 30'44) puis Johan Forsander qui allume Vlad' suite au rebond d'un lancer de Victor Wallin (2-2 à 33'21").

Le match devient de plus en plus physique, dans le sens "éprouvant" (pas viril, ni musclé). À ce jeu, on sent que Grenoble tient la corde mais c'est Strasbourg qui tente le plus de choses, à l'instar de Pierre-Antoine Devin, pourtant à bout portant, qui rate son tir (36'48").

Pourtant, on sent que la fête risque de se terminer prématurément. Strasbourg se retrouve en infériorité suite à un retard de jeu pas trop évident d'Esa Hämälainen, puis en double infériorité suite à une obstruction très généreusement accordée contre Cesnek par un M. Bergamelli jusque là plutôt inspiré. La sanction tombe aussitôt : Martin Masa sort de sa léthargie pour l'une des rares fois de la soirée et exploite la passe d'un Ludek Broz dont ce sera, pour lui aussi, l'un de ses rares éclairs de la soirée (2-3 à 42'58"). Dès lors, on craint que Strasbourg se fatigue à se heurter au prudent système grenoblois. Heureusement Cayer, dans un fouillis impressionnant devant Fehri, ne se pose pas de question pour envoyer la rondelle au fond de la cage (3-3 à 49'02"). L'Iceberg respire mais va vivre quelques moments chauds quand le palet flottera quelques instants derrière Vlad' (52'13") ou quand Ludek Krayzel, face au but, envoie au-dessus (53'52").

Pour les Alsaciens, c'est donc une satisfaction méritée d'aborder les prolongations mais rapidement, ils se retrouvent en infériorité suite à un retenir de Cesnek. Max Catelin a beau dire à l'arbitre qu'en prolongation on siffle rarement ce genre de faute, il faut tenir deux minutes. Ce sera chose faite de façon plutôt convaincante malgré des envois de la bleue des Wallin ou Amar, ou sur ce break de Masa contré par le grand écart de Vlad' (60'48"). De retour de prison, le jeu s'équilibre naturellement et c'est Benoît Martin qui lance Riendeau. L'ancien Chamoniard éclipse son adversaire et part loger le palet sous la barre de Fehri (4-3 à 65'47").

Les Alsaciens ont donc remporté une belle victoire, c'est leur première devant Grenoble, et qui plus est devant leur public.

Sans doute Strasbourg n'était pas le plus fort ni plus expérimenté à ce niveau de compétition. Mais des deux équipes, ce fut sans aucun doute celle qui "en voulait" le plus. Muselée, surveillée depuis quatre matches, la ligne des Canadiens était ce soir la plus intenable. Vlad' a de son côté énormément râlé contre ses défenseurs, encore un peu trop passifs devant lui, mais il a sorti les arrêts qu'il fallait. Le match fût âpre mais l'Étoile Noire a tenu, gênant et grattant énormément devant leur zone.

De son côté, Grenoble ne fut réellement convaincant qu'en situations spéciales. Sur la glace, on sent pourtant que les Isérois sont les plus forts au niveau de l'effort physique ou au niveau technique. Mais cette partie s'est aussi jouée avec les tripes et c'est là où la suprématie était alsacienne. Et ce malgré la débauche d'efforts des Suédois, et notamment la 3e ligne franchement casse-pieds pour l'adversaire local : les Tartari, Hammar, Nilsson et Forsander ont été infatigables pour pousser haut, jouer des épaules, gratter le long de la bande, masquer devant Vlad', mais c'était un peu juste pour compenser les parties insipides des Broz, Masa ou Krayzel, peu concernés par ce match.

Souhaitons que Strasbourg n'ait pas trop laissé de forces dans cet affrontement, ni perdu Lehtisalo parti très rapidement aux vestiaires durant la prolongation en se tenant l'avant-bras.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Strasbourg - Grenoble 4-3 après prolongation (1-0, 1-2, 1-1, 1-0)

Vendredi 6 mars 2009 à 20h30 à la patinoire de l'Iceberg. 1600 spectateurs

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté de Benjamin Gremion et Éric Bouguin.

Pénalités : Strasbourg 14' (2', 2', 8', 2'), Grenoble 8' (2', 2', 4', 0')

Tirs cadrés : Strasbourg 20 (4, 6, 8, 2), Grenoble 34 (11, 11, 8, 4).

Évolution du score :

1-0 à 12'26" : Cayer assisté de Pelletier et Riendeau

2-0 à 23'19" : Cayer assisté de Cesnek

2-1 à 30'44" : Fleury assisté de Manavian et Masa

2-2 à 33'21" : Forsander assisté de Wallin et Broz

2-3 à 42'58" : Masa assisté de Broz et Bergström (double sup. num.)

3-3 à 49'02" : Cayer assisté de Martin et Cesnek (sup. num.)

4-3 à 65'47" : Riendeau assisté de Martin

 

Strasbourg

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Michal Cesnek - Steve Pelletier ; Pavol Resetka - Hugues Cruchandeau ; Milan Dirnbach - Esa Hämäläinen.

Attaquants : Yannick Riendeau (A) - Benoît Martin - David Cayer (A) ; Juho Lehtisalo - Élie Marcos - Pierre-Antoine Devin ; Yannick Maillot - Maxime Catelin (C) - Julien Burgert.

Remplaçants : Gilles Beck (G), Romain Bonnefond.

Grenoble

Gardien : Eddy Ferhi.

Défenseurs : Alexandre Rouleau - Teddy Trabichet ; Viktor Wallin - Antonin Manavian ; Baptiste Amar (C) - Calle Bergström.

Attaquants : Martin Masa - Mitja Sivic - Damien Fleury ; Ludek Krayzel - Ludek Broz (A) - Johan Forsander ; Jan Hammar - Christophe Tartari (A) - Anders Nilsson.

Remplaçants : Lucas Normandon (G), Jason Crossman, Maxime Moisand, Julien Baylacq, Raphaël Papa, Nicolas Arrossamena.

 

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