Reims - Montpellier (21 février 2009)

 

Championnat de France de division 1, vingt-deuxième journée.

C'est un effectif offensif montpelliérain bien diminué qui se présentait en Champagne pour un match crucial, autant pour l'équipe des Phénix, encore dans la course aux play-off, que pour les Vipers, en quête de points précieux.

Sébastien Aris, blessé à l'entraînement, Mathieu Hottegindre, retenu pour une urgence, et Alexis Billard, victime d'une raideur au cou mais quand même présent, obligeaient Lionel Bilbao à modifier son dispositif défensif en donnant à Josse Mielonen un poste d'ailier aux côtés de Yann Fornaguera.

La patinoire Jacques-Barot est la patinoire d'entraînement des Phénix qui l'utilisent comme une annexe à la patinoire principale de Bocquaine. C'est dans un décor austère et dépouillé, orné des visages de spectateurs coincés entre les murs et les vitres de protection, que s'ouvraient les débats.

L'arrêt de Robert Marton donnait le ton à la rencontre (0'42). De grosses montées offensives des Rémois et des tirs au but, une grosse envie de faire trébucher les Montpelliérains pour recoller aux accessits. Les Vipers, un peu nerveux, tentaient de contenir cette furia champenoise et Ilya Urusev projetait sur la bande (très sonore...) un des attaquants rémois. Charge sanctionnée par Damien Bliek, ce que contestait Robert Marton... Le jeune arbitre n'hésitait pas à envoyer un message clair en privant les Héraultais de deux hommes simultanément (3'02). Les Vipers, à trois contre cinq, faisaient tout pour empêcher l'inévitable, on voyait même Julius Malcek se coucher devant un tir. La vraie sanction survenait lorsque Ondrej Prokop, posté au second poteau, plantait le palet reçu de Tomas Sax (1-0, 4'26). Une autre conséquence découlait de la situation, les deux équipes ne se permettraient plus la moindre contestation de tout le match.

Le match pouvait aller de l'un à l'autre gardien, sans que le jeu soit haché par les sifflets. Yann Fornaguera, lancé plein axe par Josse Mielonen, effectuait un pivot pour glisser le palet sous la botte de Vladimir Neumann (1-1, 6'09). Le gardien slovaque se remettait et frustrait les Vipers sur les deux infériorités numériques allouées par ses coéquipiers. Bottes, gants, plateau, le gardien de Bratislava sortait tout ce que les oranges et bleus tentaient de lui faire avaler.

À peine revenus sur la glace, les Phénix reprenaient le contrôle de la partie par un superbe tir de Valère Vrielynck sous la barre du gardien montpelliérain où il parvenait, en angle mort, à loger le palet transmis par les frères Sax (2-1, 21'23). Après une pénalité tuée par les Vipers, une autre était appelée contre Reims. Le bras levé de l'arbitre indiquant que le gardien pouvait être échangé contre un autre joueur de champ, Julius Malcek était alerté par Matus Hanes. Le magicien promenait derrière la cage de Neumann les défenseurs à ses basques jusqu'à ce qu'il repère le géant Stanislas Vernikov rentrant dans la zone comme un boulet de canon et reprenant la passe laser pour transpercer le gardien rémois (2-2, 26'22).

Le reste du tiers-temps donnait lieu à de belles pièces de jeu, aucune des deux équipes ne fermant les couloirs. Les gardiens s'en donnaient à cœur joie, qui de la botte, qui des jetés en l'air, un vrai festival...

Quand Florian Sabatier confondait engagement avec brutalité (37'50), les Vipers héritaient d'une supériorité de cinq minutes concédée par l'arbitre, qui avait jugé que le coup de genou sur Marc-André Allard avait été donné pour blesser. Si les Montpelliérains sont les meilleurs de la division en jeu de puissance, les Phénix sont les maîtres de la gestion des infériorités. Les Champenois remportaient haut la main ce défi et se montraient intraitables, adoptant un dispositif que pas un des gros canons montpelliérains ne parvenait à déjouer, butant inévitablement, qui sur défenseurs bien placés, qui sur gardien incisif. Deux autres pénalités étaient attribuées aux Rémois au troisième tiers sans que les Montpelliérains ne parviennent à déjouer le schéma adopté par les hommes de François Dusseau.

C'est avec beaucoup de maturité que les joueurs de Lionel Bilbao attendaient l'inévitable relâchement des jeunes, revenus à parité de forces. Alors que les locaux soufflaient un peu, les Montpelliérains les pressaient fort sur leur cage. Matus Hanes trouvait Josse Mielonen qui permettait à Yann Fornaguera d'inscrire son second but, par une reprise dans le haut du filet (2-3, 53'05).

Dès lors, comme ils savent si bien le faire, les sudistes verrouillaient en écartant les assauts des Phénix de l'axe central. Même les pénalités concédées par Simak et Allard ne mettaient plus en danger les Vipers, rassurés par la sérénité de leur gardien. Ce sont les Montpelliérains qui se sauvaient avec les deux points.

Le piège était bien tendu, par une équipe accrocheuse, teigneuse, transcendée dans sa patinoire d'entraînement. Les Vipers, diminués offensivement, en butte à un gardien en état de grâce, ont su retrouver le sens de l'efficacité que le résultat seul valide.

Compte-rendu du site officiel de Montpellier

 

Reims - Montpellier 2-3 (1-1, 1-1, 0-1)

Samedi 21 février 2009 à 18h00 à la patinoire Barot.

Arbitrage de Damien Bliek assisté de Sébastien Geoffroy et Nicolas Dessaint.

Pénalités : Reims 35' (4', 5'+20', 6'), Montpellier 14' (4', 2', 8').

Évolution du score :

1-0 à 04'26" : Prokop assisté de T. Sax et Molmy (double sup. num.)

1-1 à 06'09" : Fornaguera assisté de Mielonen

2-1 à 21'23" : Vrielynck assisté de T. Sax et L. Sax

2-2 à 26'22" : Vernikov assisté de Malcek et Hanes

2-3 à 53'05" : Fornaguera assisté de Mielonen et Hanes

 

Retour à la division 1