Valence - Montpellier (7 février 2009)

 

Championnat de France de division 1, vingtième journée.

Comme d'habitude, pourrait-on dire, les Vipers vivaient une entame de match difficile. En infériorité numérique après une pénalité de Simak, le gardien Fabrice Agnel, titularisé devant les Lynx, subissait la pression suite à une mise en jeu perdue. Un palet capté dans le gant et relancé à la crosse lui revenait au fond des filets par Sébastien Savajol aidé d'Eric Medeiros qui avait récupéré le cylindre noir (1-0, 1'23).

Stanislav Vernikov, le grand défenseur ukrainien, se trouvait sur la glace pour la première supériorité montpelliéraine concédée par Cabaré. Il trouvait Jonathan Dick qui se faufilait au milieu des défenseurs pour aller battre Jérémy Valentin dans un face à face gagnant (1-1, 2'57). Lorsqu'une autre pénalité était appelée contre Samson, l'on se disait que le meilleur powerplay de la division allait prendre les devants. C'est tout au contraire un palet perdu dans la zone d'attaque des Lynx qui permettait au soutier Olivier Lyon (on y reviendra...) de transmettre à Eric Medeiros, parti seul pour un autre face-à-face gagnant (2-1, 7'25). Les coupables défilaient devant le gardien battu pour s'excuser de l'avoir mis en si fâcheuse posture. Des excuses qui auront peut-être porté leurs fruits lorsque Fabrice gardera ses coéquipiers en vie au deuxième tiers...

S'excuser, c'est bien, réparer c'est mieux. La ligne responsable de la contre-attaque des rouges et blancs ramenaient leur équipe à parité un peu plus tard, quand John Sandsjö trouvait Yann Fornaguera pour une égalisation bienvenue (2-2, 11'12). La dizaine de minutes traditionnellement pénibles écoulées, les Vipers allaient-ils relancer la machine ? Les Lynx ne l'entendaient pas ainsi et les débats se musclaient un peu dans un bras de fer contenu aisément par des décisions encore mesurées.

La station au vestiaire permettait aux hommes de Lionel Bilbao de préparer un retour qui devait être tonitruant. Alexis Billard entamait une dizaine de minutes de pure efficacité alors qu'il héritait d'un palet que lui transmettait Matus Hanes, auteur d'une feinte ciselée sur un défenseur (2-3, 22'58). Il ne fallait que 18 secondes de supériorité numérique à Jonathan Dick pour préparer le but de Marc-André Allard qui avait repéré, du haut du cercle gauche, le trou offert par le gardien valentinois (2-4, 23'36). Pierre Rossat Mignod, le coach des Lynx, connaît ses classiques et les déboires survenus à Viry et Garges. Il décidait de sortir Jérémy Valentin et d'envoyer Lucas Fournier dans la mêlée.

Rien n'y faisait et les Vipers reprenaient leur œuvre de démolition. En infériorité, c'est encore Stanislav Vernikov qui parvenait à lancer Matus Hanes qui filait droit vers le portier adverse en lui servant une feinte tout en freinage et en lever de palet (2-5, 26'25). Jérôme Catil aggravait le score en supériorité après une obstruction de Samson (30'08 2-6). Réduits à trois par des pénalités de Cabaré et Medeiros, les Valentinois donnaient l'occasion à Marc-André Allard d'initier un superbe mouvement qui, passant par Jonathan Dick, aboutissait à Sébastien Aris, concluant d'une reprise instantanée qui faisaient se lever en une ola les supporters des Vipers (7-2, 32'27). Ceux-ci avaient affrété un bus complet pour se rendre à Valence et se donnaient agréablement la réplique avec leurs homologues en rouge et blanc.

Mais avec le but de l'ailier, le match se terminait, en laissant à regret la place aux clowneries.

Olivier Lyon a sans doute trop vu de mauvais films sur le hockey sur glace, des coups, des gants jetés, du folklore bas de gamme... Le furieux nous est arrivé de division 2 où il avait promené à Mulhouse ses maigres talents avec pour tout titre, celui de joueur le plus pénalisé de la division 2. Quand il se trouve un arbitre complice impavide devant ses pitreries, le mélange devient détonnant. L'agressivité gratuite du trublion sur le gardien des Vipers avait conduit Stanislav Vernikov à retirer du décor l'énergumène. Le coq assénait deux directs à l'Ukrainien, toujours sans réaction de l'arbitre. Vernikov avait l'intelligence de ne pas répliquer, lui qui déclarait plus tard "Se battre, pourquoi pas... mais pas contre ça", avec un mépris amusé pour le "goon" d'occasion.

Le jeune Jonathan Dick n'a pas encore cette sagesse et, s'étonnant d'être pénalisé sur un geste qu'il jugeait bénin au vu des énormités non sanctionnées, il se retrouvait renvoyé aux vestiaires. Réduits à trois sur l'épisode, les Vipers cédaient sur une confusion devant la cage qui sera attribuée à Alexis Pelisse (3-7, 35'20). Dès lors, l'hystérie se mettait en branle et l'arbitre se déchaînait, décernant aux uns et aux autres, Antoine Pelisse, Eric Medeiros (pour le match), Matus Hanes, Julius Malcek, des méconduites qu'il tenterait encore de justifier aux joueurs eux-mêmes, à la fin du tiers-temps, sans réaliser un instant que sa propre incurie provoquait la situation.

Que voulez-vous qu'il se passe après de tels délires ? Rien. Les Vipers revenaient sur la glace avec l'intention d'en finir au plus vite avec cette parodie d'arbitrage et de rentrer illico presto. Plus rien ne se produisait. Tout au plus, Fabrice Hurth consentait il à mettre Olivier Lyon en prison quatre minutes, mais en se faisant tirer quand même l'oreille, pour un coup de crosse dans la bouche de Marc-André Allard qui le faisait saigner.

Bien sûr, un courrier sera adressé à la fédération pour dénoncer un arbitre dont on nous dira dans les couloirs de la patinoire qu'il se comporte ainsi régulièrement. Que faudra-t-il faire pour cesser de donner une telle image de notre championnat ? Que l'on promeuve d'excellents jeunes arbitres de division 1 en Ligue Magnus est une bonne chose, mais qu'on ne démunisse plus la division en l'exposant à de telles désignations sans qu'un minimum de contrôle soit fait sur leur travail. À Nice, en ce samedi, le même phénomène se produisait...

Compte-rendu du site officiel de Montpellier

 

Valence - Montpellier 3-7 (2-2, 1-5, 0-0)

Samedi 7 février 2009 à 18h30 au Polygone. 753 spectateurs.

Arbitrage de Fabrice Hurth assisté de Yannick Moreau et Jérôme Moulin.

Pénalités : Valence 76' (8', 10'+10'+10'+10'+20', 8'), Montpellier 84' (10', 12'+10'+10'+10'+20', 2').

Évolution du score :

1-0 à 01'23" : Savajol assisté de Medeiros (sup. num.)

1-1 à 02'57" : Dick assisté de Vernikov (sup. num.)

2-1 à 07'25" : Medeiros assisté de Lyon (inf. num.)

2-2 à 11'12" : Fornaguera assisté de Sandsjö

2-3 à 22'58" : Billard assisté de Hanes et Vernikov

2-4 à 23'36" : Allard assisté de Dick (sup. num.)

2-5 à 26'25" : Hanes assisté de Vernikov (inf. num.)

2-6 à 30'08" : Catil assisté de Sandsjö (sup. num.)

2-7 à 32'27" : Aris assisté de Dick et Allard (double sup. num.)

3-7 à 35'20" : Pelisse assisté de Savajol (double sup. num.)

 

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