Slovénie - Autriche (5 février 2009)
Qualifications olympiques, poule F.
André Lakos, l'homme qui tombe à pic
En préambule d'Allemagne-Japon, Autrichiens et Slovènes brisent la glace dans ce tournoi qualificatif d'Hanovre. Et ces deux-là se connaissent plutôt bien depuis que les meilleurs clubs slovènes (Jesenice et l'Olimpjia Ljubljana) ont rejoint la ligue élite autrichienne voilà deux ans. Un mimétisme qui se traduit jusque dans les performances des sélections nationales, habituées à faire l'ascenseur entré l'élite mondiale et la division 1. Cette année, c'est l'Autriche qui sera parmi "les grands". La Slovénie, elle, devra passer par Vilnius pour s'octroyer un nouveau visa.
Mais pour l'heure, il convient de ne rien perdre en route pour garder intact ses rêves olympiques. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que les deux équipes mesurent parfaitement la dimension de l'évenement. Surtout les Autrichiens, excessivement pénalisés en cette première période aux allures de round d'observation où ils cumulent même deux méconduites. Deux gestes dangereux de David Schuller (charge par derrière contre la bande) et Daniel Welser (charge à la tête). Pour autant les Slovènes ne sauront pas en tirer profit. Du moins pas tout de suite...
Il leur faut attendre l'acte médian pour qu'ils cueillent à froid une défense autrichienne étonnement passive sur l'entrée en zone d'Edo Terglav, qui bascule aussitôt sur Andrej Hebar dans l'axe. L'attaquant de Jesenice trouve la lucarne opposée d'un Bernd Brückler peu sollicité jusque là (1-0 à 21'48"). Ce but suffit à rappeler aux Autrichiens le mauvais tour joué par ces mêmes Slovènes lors du Mondial 2005, disputé à domicile. Aussi donnent-ils un bon coup de collier pour revenir. Une menace qui se précise sur des tentatives à bout portant de Kalt (24e) et Setzinger (25e) et qui se concrétise grâce à un retenir dont se rend coupable Jakob Milovanovic (23'48"). C'est que le Briançonnais souffre pour contenir l'activité de Michael Grabner, dont l'impact ne se dément pas pour sa deuxième sélection. L'attaquant de Manitoba (AHL) va même s'offrir son premier but "sous les drapeaux" en s'excentrant pour récupérer le rebond avant de pivoter pour trouver la cible (1-1 à 24'52").
Dès lors le rythme s'accélère mais les Slovènes exploitent mieux les espaces. Terglav, lancé en break, échoue sur Brückler (30'15"), puis Marcel Rodman se voit lancé par Tomaz Razingar vers un duel singulier. L'aîné des Rodman ne tremble pas pour se jouer de Brückler (2-1 à 30'30").
Le réalisme des hommes de John Harrington se heurte toutefois à une indiscipline croissante. Notamment ces deux pénalités récoltées coup sur coup par Gregor Poloncic et Marcel Rodman. Le double avantage numérique qui en découle favorise la Nationalmannschaft et Matthias Trattnig, bien placé devant Robert Kristan, va dévier le lancer de Darcy Werenka (2-2 à 35'39"). Aucun de ces protagonistes n'est toutefois inscrit sur la feuille de match officielle, qui attribue ce but à Grabner sur une passe d'Unterluggauer...
Le plus dur semble fait pour les coéquipiers de Dieter Kalt, sauf que les Rodman vont encore frapper, et au moment le plus inopportun qui soit. En contrant une relance autrichienne, Andrej Hebar écarte sur un David Rodman filant côté droit. Son centre, contré par un patin, revient ainsi sur son frère qui élimine Brückler sans coup férir (3-2 à 39'44"). Un véritable coup de massue !
Les velléités autrichiennes ne s'arrêtent pas là, même s'il est difficile de trouver des solutions dans le bloc adverse. Pour autant, la vitesse d'exécution d'Oliver Setzinger reste une des meilleure arme et déteint sur un bloc très remuant avec l'appui de Jeremy Rebek et Michael Grabner. Un accrocher du Grenoblois Mitja Sivic sur Matthias Trattnig (48'44") ne décantera même pas la situation malgré le forcing du jeu de puissance. Un autre "Français", Edo Terglav, a, lui, la victoire au bout de la crosse mais, gêné par le repli, le Diable rouge s'embrique sur Brückler (53'11"). Au lieu de ça, ce sont les Autrichiens qui vont tirer les marrons du feu. Grâce à la hargne de Thomas Koch, qui fixe la défense en s'extirpant du coin droit pour s'en aller glisser le disque entre les bottes de Kristan (3-3 à 55'01"). Le box-play n'a dès lors plus qu'à confirmer ses bonnes dispositions sur une crosse haute reprochée à Philippe Lukas (55'24").
Très vite, la prolongation va choisir son camp. Dieter Kalt ouvre même le but à Thomas Koch mais l'attaquant de Salzbourg, qui a pourtant fait le plus dur, voit Kristan réaliser un petit miracle grâce à une mitaine sûre (60'21"). Et comme souvent en pareil cas, un héros improbable surgit à l'horizon pour "sauver la patrie". C'est le moins que l'on puisse dire au sujet d'André Lakos, un temps écarté de la sélection et rappelé in-extremis pour pallier la blessure du nouveau naturalisé Mickey Elick. Le robuste arrière exilé dans le championnat russe se voit ainsi servi par Setzinger et dégaîne de la pointe (3-4 à 63'40"). En voilà un qui n'est pas venu au pays des Scorpions pour rien !
La Slovénie n'a pas tout perdu dans l'affaire puisqu'elle récolte tout de même un point. Elle n'est toutefois plus maîtresse de son destin avant d'affronter le Japon. Une confrontation très intéressante pour les coéquipiers de Mitja Sivic puisqu'ils retrouveront les Nippons dans quelques mois à Vilnius. Une échéance dont se moquent les deux "cousins germains" allemands et autrichiens avant de s'affronter samedi pour une finale officieuse...
Désignés joueurs du match : Marcel Rodman pour la Slovénie et Matthias Trattnig pour l'Autriche.
Compte-rendu signé Jérémie Dubief
Commentaires d'après-match
Lars Bergström (entraîneur de l'Autriche) : "Avec les nombreuses pénalités du premier tiers, nous n'avons pas trouvé notre rythme. Nous pouvons être contents de ne pas y avoir encaissé de but. Je suis très heureux que nous ayons toujours su revenir. À six minutes de la fin, nous n'avions aucun point, c'est pourquoi je suis content d'en avoir deux. Nous devons mieux jouer à 5 contre 5. Chaque joueur sait que ce n'était pas une partie optimale. Après dix victoires de suite, nous voulons poursuivre la série. L'Allemagne est bien sûr favorite chez elle, mais nous savons comment elle joue. C'est une équipe très compacte avec beaucoup d'engagement en un contre un. Nous y sommes bien préparés."
Slovénie - Autriche 3-4 après prolongation (0-0, 3-2, 0-1, 0-1)
Jeudi 5 février 2009 à 16h00 à la TUI-Arena de Hanovre. 1016 spectateurs.
Arbitrage de Sami Partanen (FIN) et Ulf Ronnmark (SUE) assistés d'Ivan Dedioulia (BLR) et Felix Winnekens (ALL).
Pénalités : Slovénie 10' (2', 6', 2', 0'), Autriche 32' (8'+10'+10', 2', 2', 0').
Tirs : Slovénie 19 (4, 8, 5, 2), Autriche 27 (5, 10, 9, 3).
Évolution du score :
1-0 à 21'48" : Hebar assisté de Terglav
1-1 à 24'52" : Grabner assisté de A. Lakos (sup. num.)
2-1 à 30'30" : M. Rodman assisté de Razingar
2-2 à 35'39" : Grabner assisté d'Unterluggauer et P. Lukas (double sup. num.)
3-2 à 39'44" : M. Rodman assisté de D. Rodman et Hebar
3-3 à 55'01" : Koch assisté de Kalt
3-4 à 63'40" : A. Lakos assisté de Setzinger
Slovénie
Gardien : Robert Kristan.
Défenseurs : Ales Kranjc - Ziga Pavlin ; Mitja Robar - Sabahudin Kovacevic ; Andrej Tavzelj - Jakov Milovanovic ; Damjan Dervaric - Miha Rebolj.
Attaquants : Andrej Hebar - Marcel Rodman - David Rodman ; Ivo Jan - Edo Terglav - Tomaz Razingar ; Mitja Sivic - Ales Music - Anze Terlikar ; Marjan Manfreda - Gregor Poloncic - Matej Hocevar.
Remplaçant: Andrej Hocevar (G).
Autriche
Gardien : Bernd Brückler.
Défenseurs : Dercy Werenka - Gerhard Unterluggauer ; André Lakos - Jeremy Rebek ; Philippe Lakos - Robert Lukas ; Martin Oraze.
Attaquants : Dieter Kalt - Thomas Koch - Matthias Trattnig ; Oliver Setzinger - Philippe Lukas - Michael Grabner ; Michael Raffl - Roland Kaspitz - Daniel Welser ; Markus Peintner - David Schuller - Gregor Hager.
Remplaçant : Jürgen Penker (G). Absent : Marco Pewal (grippe, remplacé par Raffl).