Norvège - Kazakhstan (5 février 2009)

 

Qualifications olympiques, groupe G.

Le Kazakhstan aimerait refaire le coup d'il y a quatre ans et décrocher une qualification olympique que personne n'attend. Mais il a peu d'espoir, car ses joueurs évoluant en KHL craignent toujours qu'une sélection pour leur pays les empêche de bénéficier de leurs passeports russes. Ce n'est normalement plus le cas, mais l'instabilité réglementaire est telle dans les championnats russes que les hockeyeurs se montrent prudents.

Le cas est encore plus épineux pour les gardiens : Vitali Kolesnik (Atlant Mytishchi), l'homme qui avait "tué" la France il y a quatre ans et envoyé son équipe aux Jeux olympiques de Turin, vient d'avouer son intention de jouer pour la Russie et de permettre ainsi à son club de ne plus payer la "taxe Tretiak" sur les gardiens non sélectionnables. Son collègue Vitali Eremeïev (Dynamo Moscou) est blessé au genou, et Sergei Ogureshnikov (Lada Togliatti) est également forfait.

Il faut enlever aussi les défenseurs Troschinsky, Litvinenko et Blokhin, et les attaquants Bumagin, Dudarev et Upper. Soit un taux de déchet de 90% sur les hockeyeurs évoluant dans les clubs russes de KHL, puisqu'un seul joueur s'est présenté, Vladimir Antipin de l'Amur Khabarovsk. Il y a aussi deux joueurs évoluant dans des clubs russes de Vysshaïa Liga, Konstantin Kasatkin (Ugra Khanty-Mansiysk) et Andrei Ogorodnikov (Ermak Angarsk), mais comme cette deuxième division russe n'observe pas la trêve olympique, leurs clubs ne leur versent pas leurs salaires pendant la pause et c'est la fédération qui doit compenser.

Le Kazakhstan ne peut donc compter que sur lui-même. C'est d'ailleurs pour cela qu'il ambitionne de retirer ses clubs des championnats russes. Pour l'instant, ils y sont encore, mais eux ont évidemment le droit d'embaucher des joueurs qui "assument" leur nationalité du Kazakshtan. C'est évidemment le Barys Astana, le représentant du pays dans la nouvelle KHL, qui fournit le gros du contingent. Deux de ses joueurs se sont cependant blessés : Talgat Zhaylauov s'est cassé la clavicule, et Artem Lakiza a reçu un palet dans la mâchoire lors de la préparation. Quand la poisse s'acharne.

Dans cet effectif diminué du Kazakshtan, c'est donc encore Aleksandr Koreshkov qui fait figure de leader. À 40 ans, il a un temps de jeu faible pour le Barys ces derniers temps, mais les entraîneurs nationaux lui confient un rôle important en première ligne. Un premier trio n'a cependant rien à voir avec celui de la Norvège, composé de joueurs de première ligne dans leurs clubs respectifs (Thoresen en Suisse, Vikingstad en Allemagne et Skrøder en Suède).

Le jeu est équilibré en première période, même si déjà l'on constate que la Norvège très disciplinée prend moins de pénalités.

La différence se fait au deuxième tiers-temps quand une belle passe en zone neutre de Mats Trygg sert Patrick Thoresen qui a rapidement retrouvé ses automatismes en équipe nationale avec Tore Vikingstad. Un une-deux, et l'attaquant de Lugano n'a plus qu'à pousser le palet dans la cage ouverte.

Le Kazakhstan égalise cependant par Vadim Krasnoslobotsev, son meilleur joueur ce soir, physiquement énergique et vainqueur de la plupart de ses duels avec les défenseurs adverses. Mais une pénalité d'Aleksei Korshkov, qui a accroché, permet à la Norvège de reprendre rapidement l'avantage, grâce à Vikingstad. Cette fois, elle préserve cet avantage jusqu'au bout. Elle a fait ce qu'il fallait pour se sortir du piège.

Méfiance toutefois, l'Autriche avait largement battu le Kazakhstan le premier jour il y a quatre ans, et ce sont pourtant les perdants qui avaient terminé en tête. Le tournoi est loin d'être fini...

 

Commentaires d'après-match (pour NTB)

Roy Johansen (entraîneur de la Norvège) : "Nous jouons bien collectivement même si nous avons passé peu de temps ensemble. Nous sommes plus complets. La première ligne a été décisive, mais les autres, et surtout la quatrième ligne, ont contribué. Nous avons été compacts en défense. Nous sommes meilleurs qu'eux physiquement, c'est aussi gratifiant. Nous ne tenons rien pour garanti. Dans ces tournois, on n'a pas le droit à l'erreur, mais nous sommes bien partis et nous devons utiliser le jour de repos pour nous relaxer et apprécier cette victoire avant de penser au match contre la France."

 

Norvège - Kazakhstan 2-1 (0-0, 2-1, 0-0)

Jeudi 5 février 2009 à 19h00 au Jordal Amfi d'Oslo. 2069 spectateurs.

Arbitrage de Sören Persson (SUE) et Jyri Petteri Rönn (FIN) assistés de Fredrik Carlman (SUE) et Yuri Oskirko (RUS).

Pénalités : Norvège 8' (2', 2', 4'), Kazakhstan 14' (6', 2', 6').

Tirs cadrés : Norvège 24 (7, 13, 4), Kazakhstan 21 (8, 8, 5).

Évolution du score :

1-0 à 26'49" : Thoresen assisté de Vikingstad

1-1 à 29'55" : Krasnoslobotsev

2-1 à 33'00" : Vikingstad assisté de Skrøder et Myrvold (sup. num.)

 

Norvège

Gardien : Pål Grotnes.

Défenseurs : Anders Myrvold - Mats Trygg ; Tommy Jakobsen (C) - Jonas Holøs ; Juha Kaunismäki - Lars Erik Lund ; Aleksander Bonsaksen.

Attaquants : Patrick Thoresen - Tore Vikingstad - Per-Åge Skrøder ; Anders Bastiansen - Mads Hansen - Lars Erik Spets ; Mathis Olimb - Morten Ask - Marius Holtet ; Peter Lorentzen - Martin Røymark - Kristian Forsberg ; Mats Zuccarello Aasen.

Remplaçant : Ruben Smith (G).

Kazakhstan

Gardien : Aleksei Kuznetsov [sorti à 59'40"].

Défenseurs : Evgeni Fadeev - Vladimir Antipin ; Sergei Yakovenko - Roman Savchenko ; Aleksei Korshkov - Andrei Korabeinikov ; Artyom Argokov - Vladislav Koleshnikov.

Attaquants : Andrei Ogorodnikov - Andrei Gavrilin - Aleksandr Koreshkov ; Vadim Krasnoslobotsev - Konstantin Kassatkin - Ilya Solarev ; Roman Starchenko - Doszhan Yessirkenov - Evgeni Rymarev ; Sergei Aleksandrov - Andrei Spiridonov - Vadim Rifel.

Remplaçant : Ivan Poloshkov (G).

 

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