Allemagne - Japon (5 février 2009)

 

Qualifications olympiques, poule F.

Échec interdit et pression maximale

Uwe Krupp a comparé ce tournoi au Mondial d'Amiens : comme au Coliseum, son équipe est favorite et dans l'obligation de gagner. Un échec serait impensable. L'Allemagne s'est toujours qualifiée pour les Jeux olympiques. Les seules fois où elle n'a pas participé, c'était dans les années d'après-guerre où elle était bannie du concert des nations.

Le premier adversaire, le Japon, avait été battu sans grande difficulté en Picardie. Mais quelques mois plus tard, la dernière confrontation entre les deux équipes, ici même à Hanovre, avait failli tourner en faveur des Japonais, avant que deux buts de Daniel Kreutzer à l'avant-dernière minute ne sauvent la situation.

Dimanche soir, Kreutzer, 174 sélections, "totalement choqué" selon ses termes, a pourtant reçu un message sur son téléphone portable l'informant qu'il ne serait pas retenu. Il pensait bien avoir regagné sa place après avoir surmonté ses problèmes de santé (mononucléose), mais il a manqué trop de regroupements depuis deux ans et a été retranché de la sélection. Krupp lui a cependant épargné le sort d'être parmi les derniers biffés de la liste juste avant le match, ce qui a été le cas des jeunes Korbinian Holzer et Kai Hospelt.

Dans le même temps, l'équipe allemande devient plus nord-américaine que jamais. Uwe Krupp a sorti un autre Germano-Canadien de son chapeau, T.J. Mulock, 23 ans, qui n'a jamais joué en élite mais est le principal artisan de l'étonnante saison de Bad Tölz, le promu qui est en tête de la 2e Bundesliga. Il rejoint Schmidt, Tripp, Mueller et Butenschön, ce qui fait donc cinq Nord-Américains de formation dans l'équipe. Krupp apprécie chez eux leur résistance au stress.

Cette énorme pression sur les épaules allemandes ne tarde pas à se dissiper dans ce premier match. Dans une patinoire à moitié pleine, il ne faut que quatre minutes à Yannic Seidenberg pour ouvrir la marque, malgré une infériorité numérique, en profitant d'une grossière erreur de relance japonaise. Et deux minutes plus tard, Michael Wolf inscrit son 20e but avec l'équipe nationale avec ses compères de la première ligne. On retrouve le même trio à l'ouvrage pendant une pénalité de Suzuki : Michael Hackert, diminué ces derniers jours par une grippe, délivre une passe décisive à Philip Gogulla. En fin de tiers, une obstruction de Felski est sanctionnée et Masato Domeki dans le slot réduit le score à 3-1.

Il ne subsiste cependant guère de suspense et le rythme du jeu stagne. Juste après la mi-match, les Allemandes marquent trois buts en une minute et demie et réveillent le public qui fait alors la ola.

Au troisième tiers, Uwe Krupp se permet de changer de gardien en même temps que les Japonais. Il met au repos son homme de confiance Dimitri Pätzold et fait rentrer le jeune Dennis Endras pour sa deuxième sélection, la première en match officiel. John Tripp ajoute un dernier but, son second de la soirée.

Les discours de mise en garde contre un adversaire "beaucoup plus dur qu'on ne le croit" ne se sont pas vraiment traduits dans les faits, mais l'Allemagne a su s'éviter une frayeur en commençant bien son tournoi. Le plus difficile est toutefois à venir avec l'Autriche, voisin qui suscite toujours la méfiance.

Désignés joueurs du match : Andreas Renz pour l'Allemagne et Aaron Keller pour le Japon.

 

Commentaires d'après-match

Uwe Krupp (entraîneur de l'Allemagne) : "Nous étions très concentrés. L'ambiance positive dans l'équipe nous a aidés à bien partir. Nous avions beaucoup de respect pour les Japonais, nous savions qu'ils étaient rapides et qu'ils avaient presque autant d'automatismes qu'une équipe de club. Nous avons su utiliser notre powerplay et notre vitesse. Il ne faut pas oublier que les Japonais ont eu deux énormes occasions à 3-1 et que Dimitri Pätzold a fait deux arrêts fantastiques. Sans cela, le combat aurait été difficile jusqu'à la dernière minute. Le résultat peut induire en erreur."

Mark Mahon (entraîneur du Japon) : "Rien que le résultat montre que l'Allemagne a dominé le match. Mon équipe a connu un départ décevant et a laissé les Allemands se créer de nombreuses occasions. Dans le groupe B, nous avions 28 à 30% de réussite en supériorité numérique, ici c'était trois fois moins. Nous sommes ici pour nous faire respecter et apprendre pour l'avenir. Samedi, nous serons mieux structurés."

Andreas Renz (capitaine de l'Allemagne) : "Avant le match, nous étions tendus et concentrés. Ce sont les trois matches les plus importants de ces dernières années. Ce n'est pas un championnat du monde où l'on joue la neuvième ou la onzième place. Un échec serait un fiasco absolu. Nous sommes parfaitement partis. Nous avons tout de suite mis les Japonais sous pression et mené au score, ce qui rend les choses plus faciles. Nous avons travaillé dur pendant soixante minutes. C'est un départ optimal, mais juste un premier pas. Samedi, l'Autriche arrive et c'est un derby. Les lois sont différentes. Les Autrichiens vont essayer de nous provoquer et jouer dur. Il faudra garder notre plan de jeu."

 

Allemagne - Japon 7-1 (3-1, 3-0, 1-0)

Jeudi 5 février 2009 à 19h30 à la TUI-Arena de Hanovre. 4318 spectateurs.

Arbitrage de Chris Savage (CAN) et Vladimir Sindler (TCH) assistés de Jiri Gebauer (TCH) et Tobias Wehrli (SUI).

Pénalités : Allemagne 18' (4', 6', 8'), Japon 8' (4', 2', 2').

Tirs : Allemagne 30 (13, 10, 7), Japon 13 (5, 2, 6).

Évolution du score :

1-0 à 03'57" : Seidenberg (inf. num.)

2-0 à 06'07" : Wolf assisté de Gogulla et Hackert

3-0 à 15'00" : Gogulla assisté de Hackert et Wolf (sup. num.)

3-1 à 19'01" : Domeki assisté de Keller et Kon (sup. num.)

4-1 à 31'28" : Klinge assisté de Felski et Barta

5-1 à 31'57" : Mueller assisté de Mulock et Rankel

6-1 à 32'55" : Tripp assisté d'Ullmann

7-1 à 53'22" : Tripp assisté de Reiss et Müller

 

Allemagne

Gardien : Dimitri Pätzold puis Dennis Endras à 40'00".

Défenseurs : Chris Schmidt - Michael Bakos ; Frank Hördler - Sven Butenschön ; Andreas Renz - Martin Ancicka ; André Reiss - Moritz Müller.

Attaquants : Philipp Gogulla - Michael Hackert - Michael Wolf ; Yannic Seidenberg - Christoph Ullmann - John Tripp ; Sven Felski - Alexander Barta - Manuel Klinge ; André Rankel - Travis Jason Mulock - Richard Mueller.

Japon

Gardien : Masahito Haruna puis Hisashi Ishikawa à 40'00".

Défenseurs : Makoto Kawashima - Aaron Keller ; Ryuichi Kawai - Hideyuki Osawa ; Fumitaka Miyauchi ou Jun Tonosaki - Ryota Minami.

Attaquants : Masato Domeki - Yosuke Kon - Takeshi Saito ; Masafumi Ogawa - Go Tanaka - Bin Ishioka ; Sho Sato - Darcy Mitani - Takahito Suzuki (C) ; Toru Kamino - Daisuke Obara - Masahito Nishiwaki ; Yoshinori Iimura.

 

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