Amiens - Angers (17 janvier 2009)

 

Ligue Magnus - Vingt-et-unième journée.

Au sortir de la victoire face à Chamonix, Amiens pensait accentuer la pression pour revenir sur son adversaire du soir. Toutefois, la semaine ne fut pas des plus sereines en l'attente des retrouvailles avec les Ducs : elle commença par une défaite aux mains des Diables Noirs et se poursuivit par l'annonce de nouvelles indisponibilités. Touchés mardi, Vincent Bachet et Yannick Offret ont en effet rejoint Pavel Kowalczyk, Jean-Philippe Glaude et Brian Henderson à l'infirmerie. Le capitaine devra même consulter un chirurgien dans quatre semaines pour savoir s'il pourra revenir au jeu cette saison.

Dans ces conditions, rééditer le spectaculaire succès enregistré en Anjou relèverait du domaine du hautement improbable. Les hommes d'Antoine Richer signeraient cependant pour un succès même étriqué, afin d'entretenir l'espoir d'accéder au quatuor de tête.

Privés d'Éric Fortier, à la cheville douloureuse, les Ducs ne tardent pas à faire valoir leur statut, grâce à Pierre-Luc Laprise, à la réception d'une longue passe côté droit pour expédier la rondelle en force sur Henri-Corentin Buysse. Le deuxième face-à-face tourne à l'avantage du Canadien, qui trouve son compère Jonathan Bellemare devant la cage (0-1 à 00'31"). Malgré une escarmouche en contre-attaque, sur laquelle Romain Bault, positionné à l'avant, voit le centre de Simon Petit filer devant sa crosse, les deux protagonistes reviennent à la charge sur une inspiration de Laprise, dont la passe prend à revers toute la défense pour atteindre Bellemare, esseulé sur la droite, dont le tir en force termine dans la lucarne droite (0-2 à 03'06").

Revivant l'entame calamiteuse de Neuilly-sur-Marne, Antoine Richer profite d'un temps mort pour remobiliser ses troupes, gênées par l'aisance et les mouvements de leurs assaillants. Message non suivi d'effet dans un premier temps car Matt Amado commet une faute en zone offensive, mais ses équipiers contiennent bien les Ducs. À son tour en avantage, Amiens prend la cage de Ville Koivula d'assaut. D'abord par Anthony Mortas, qui rate de peu le cadre. Ensuite par Martin Paquet, en repiquant de l'arrière du but. Enfin par Grégory Béron, dont le lancer tendu termine sa course dans la mitaine du gardien. L'amélioration se poursuit par Amado, sorti vainqueur d'une lutte dans le coin pour permettre à Paquet d'inquiéter Koivula, avant de se retrouver à point nommé pour conclure l'accélération de Pierre-Luc Émond, insaisissable sur l'aile droite (1-2 à 09'57").

Moins en verve, Angers subit les coups de boutoir de Simon Petit, parti de sa zone pour placer la rondelle au fond, où Romain Bault prend le meilleur sur Jean-François Jodoin, poussé à la faute et bientôt rejoint en prison par Mihalik. Sur la double infériorité, Ville Koivula sort la rondelle devant Mortas, sur une action quasi similaire au premier but conduite par Amado, et s'oppose au slap de Loïc Sadoun. Le plongeon de Simon Lacroix lui permet de souffler, mais le danger revient à égalité numérique. La défense plie en effet sur une montée sans complexe de Béron et une reprise d'Anthony Mortas, à la recherche du trou de souris. L'égalisation attendue par le Coliseum ne tarde pas, grâce à Martin Paquet, qui ajuste le portier finlandais depuis le rond-point d'engagement droit (2-2 à 15'53").

Les Ducs éprouvent des difficultés à retrouver la facilité du début de rencontre, les passes vers l'avant ne trouvant plus preneur. Le danger Bellemare demeure toutefois, au moment où le public réclame une faute sur Miroslav Pazak, sur une accélération dont l'Angevin a le secret et qui lui permet de mystifier Maxim Belov pour tenter de feinter Buysse, réactif. Ce dernier préserve encore l'égalité sur le lancer de Braxenholm, Jokinen arrivant en outre trop tard pour conclure l'action rapidement engagée au centre de la glace par Bellemare et Simon Lacroix, et transitée à droite par Laprise.

L'élan de ce dernier n'est pas coupé par la pause 'cirque' car il ne tarde pas à chercher son compère Bellemare devant l'enclave. Julian Marcos est bien présent pour empêcher le numéro 45 de marquer, mais Pierre-Luc Laprise demeure dans les parages pour forcer la décision (2-3 à 20'48").

Hermanni Vidman prend le relais de la première ligne pour maintenir la pression sur une défense poussée à la faute. L'occasion n'est pas mise à profit car Loïc Sadoun heurte Juho Jokinen, à son tour sanctionné pour une obstruction contestée. À quatre contre quatre les espaces s'ouvrent à Bellemare, dont la feinte de lancer efface Mortas et oblige Henri-Corentin Buysse à faire preuve de fermeté. Suite à cette alerte, les Gothiques retrouvent leur allant et la cage adverse, par Roussel et Marcos, sur des tirs excentrés bien captés par un Koivula surpris sur un centre de Pazak, au ras de son poteau. Les défenseurs redoublent de vigilance sur un effort de Pierre-Luc Émond, empêché de lancer en transitant derrière la cage et privé d'un but pour cause hors-jeu (26'06"). Miroslav Pazak, auteur d'un dribble déroutant devant Pavol Mihalik, se casse à son tour les dents.

Tutefois, la punition infligée à l'ancien joueur de Newcastle pour obstruction annonce des temps difficiles. Lahesalu est certes bien positionné pour dégager le palet, les hommes d'Heikki Leime craquent en toute fin de pénalité, moment choisi par Roussel pour déporter la rondelle vers la droite, où Matt Amado décoche un tir croisé à ras glace sur lequel Koivula est en retard (3-3 à 31'56"). Le dernier rempart est encore plus chancelant alors que Martin Paquet cherche une solution derrière son but, avant de trouver la faille, dans le dos d'une défense aux abois (4-3 à 33'20").

Amiens prend les devants pour la première fois au moment où l'un de ses hommes forts, Miroslav Pazak, reste étendu sur la glace après un choc. L'image est trompeuse car ce sont bien les visiteurs qui tardent à se relever, Koivula écartant comme il le peut un tir de Marcos, vers Matt Amado (5-3 à 34'53"). Signe des temps, ces deux buts obligent cette fois Heikki Leime à quémander un temps mort, afin de regagner le vestiaire sans encombres supplémentaires. Le filet angevin ne tremble plus, mais les esprits se chauffent, notamment entre les représentants de la Belle-Province : particulièrement véhément, Pierre-Luc Laprise s'illustre autrement que par sa dextérité crosse en main, Jonathan Bellemare et Pierre-Luc Émond n'étant pas en reste en matières de palabres.

Le fil du match paraît échapper aux visiteurs, par deux fois repris après un début de période plutôt encourageant. À l'abord du dernier acte, Jokinen est remplacé sur le premier trio par Tomas Baluch, mais le changement ne donne pas les effets escomptés car Amiens passe près de la faille sur un jeu de puissance marqué par un gros tir de Sadoun, écarté par l'épaule de Koivula, et une tentative de Pazak, pour redresser un tir de Mortas passé derrière la cage. La comparaison des jeux de puissance n'est pas plus à l'avantage des blancs, car Juho Jokinen rate le cadre puis la rondelle sur un centre de Bellemare. Il faut même abandonner la zone picarde sur une passe en retrait de Mihalik et une faute de Pierre-Luc Laprise.

Le baroud d'honneur arrive aux abords des dix dernières minutes, par un déboulé de Matias Metsäranta sur la droite, repoussé par la jambière de Buysse. Toutefois, un cinglage de Simon Lacroix coupe le semblant de rébellion. Alors que Miroslav Pazak, en force, et Roussel inquiètent encore Ville Koivula, bien plus employé que son vis-à-vis, les nerfs lâchent sur le banc angevin, entre Yven Sadoun et son président. Sur la glace, les esprits sont aussi très chauds, entre Metsäranta et Marcos, ou entre Mortas et Vidman, dont le maillot ne résiste pas au pugilat.

Amiens conforte sa victoire par deux filets déserts, histoire d'atteindre son total de buts du match aller. Victoire de l'envie, pour revenir à deux points de l'adversaire du soir malgré un effectif décimé et encore mis à mal par la sortie de Simon Petit... Difficile de trouver des motifs de satisfaction pour les Angevins, méconnaissables après une entame réussie. Souvent esseulé, Jonathan Bellemare a paru orphelin de Fortier tandis qu'à l'autre bout de la patinoire Ville Koivula n'a pu retarder longtemps l'échéance.

Désignés meilleurs joueurs du match : Martin Paquet pour Amiens et Jonathan Bellemare pour Angers.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Réactions d'après-match

Romain Bault (attaquant d'Amiens) : "C'était un match difficile à cause de l'effectif restreint. Nous nous sommes serrés les coudes pour faire un bon match dans l'ensemble, avec du caractère et la volonté de les battre. Il fallait y aller comme des guerriers. J'ai raté les entraînements cette semaine à cause des cours, mais Antoine m'a fait confiance en attaque. Chacun est allé dans le même sens, alors qu'Angers nous a peut-être pris à la légère. C'est impressionnant de jouer dans une telle ambiance, comparativement à la dizaine de personnes qui assistaient à mes rencontres l'an dernier. Être soutenu durant soixante minutes me fait bizarre ; je ne réalise pas vraiment mais j'en profite un maximum."

Martin Paquet (attaquant d'Amiens) : "Avec l'effectif réduit tout le monde était conscient de devoir travailler fort. En restant positif après leurs deux buts, il a fallu revenir. Cela me rappelle le match d'Épinal, à un autre niveau. C'est un peu décevant d'avoir perdu à Tours car nous serions quatrièmes. En jouant comme cela nous sommes difficiles à battre. Cela fait quelques matchs que notre ligne tourne bien, à Tours nous avons débloqué. Angers est l'équipe que nous avons affrontée le plus souvent, une petite rivalité s'est créée. C'est également important de leur envoyer un message si on les retrouve en play-offs. Il est toujours agréable de rester sur la patinoire quelques instants après la rencontre, malgré quelques mauvaises performances."

 

Amiens - Angers 7-3 (2-2, 3-1, 2-0)

Samedi 17 janvier 2009 à 20h00 au Coliseum. 2900 spectateurs.

Arbitrage de Jimmy Bergamelli assisté d'Aurélien Smeeckaert et Yann Furet.

Pénalités : Amiens 24' (2', 4', 8'+10'), Angers 18' (6', 4', 8').

Évolution du score :

0-1 à 00'31" : Bellemare assisté de Laprise

0-2 à 03'06" : Bellemare assisté de Laprise et Vidman

1-2 à 09'57" : Amado assisté d'Émond et Belov

2-2 à 15'53" : Paquet assisté de Belov et Émond

2-3 à 20'48" : Laprise assisté de Simonneau

3-3 à 31'56" : Amado assisté de Roussel et Paquet (sup. num.)

4-3 à 33'20" : Paquet assisté de Bault

5-3 à 34'53" : Amado assisté de Marcos et Émond

6-3 à 58'03" : Sadoun assisté de Pazak (cage vide, inf. num.)

7-3 à 59'59" : Pazak assisté de Sadoun et Béron (cage vide, inf. num.)

 

Amiens

Gardien : Henri-Corentin Buysse.

Défenseurs : Julian Marcos - Maxim Belov ; Grégory Béron - Thomas Roussel (C).

Attaquants : Loïc Sadoun - Anthony Mortas - Miroslav Pazak ; Matt Amado - Pierre-Luc Émond (A) - Martin Paquet ; Romain Bault - Kévin Hamon - Simon Petit (A) [sorti à 40'].

Remplaçant : Adrien Fénart (G). Absents : Vincent Bachet (genou), Pavel Kowalczyk (pubalgie), Jean-Philippe Glaude (clavicule), Brian Henderson (adducteurs), Yannick Offret (épaule).

Angers

Gardien : Ville Koivula [sorti de 57'27" à 58'03" et de 58'34" à 60'00"].

Défenseurs : Pierre-Antoine Simonneau [sorti à 30'] - Simon Lacroix ; Jean-François Jodoin (C) - Lauri Lahesalu ; Per Braxenholm - Pavol Mihalik ; Kévin Igier.

Attaquants : Pierre-Luc Laprise - Jonathan Bellemare - Juho Jokinen (A) [Baluch à 40'] ; Tomas Baluch [Jokinen à 40'] - Matias Metsäranta - Hermanni Vidman ; Yven Sadoun - Martin Lacroix (A) - Julien Albert.

Remplaçants : Frédérick Gilbert (G), Nicolas Deshaies, Clément Genièvre. Absents : Éric Fortier (cheville), Rodolphe Bretault (blessé à l'entraînement).

 

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