Strasbourg - Épinal (30 décembre 2008)

 

Ligue Magnus - dix-septième journée.

Ce derby de l'est est la sixième confrontation de la saison entre les deux équipes. C'est un classique du genre, qui a cependant évolué : il y a dix ans, les deux clubs se rencontraient déjà, en D1, avec comme ambition le milieu de tableau. Depuis, leurs parcours sont restés sensiblement parallèles et leur évolution, très progressive, les amène maintenant à se rencontrer pour jouer encore le milieu de tableau... mais une division au-dessus !

La dernière confrontation de championnat à Poissompré s'étant terminée de façon pour le moins confuse et houleuse en faveur des Alsaciens, la rencontre de ce soir était attendue de pied ferme de part et d'autre.

La troupe de "Dany le Canadien" affichait complet quand celle d'Épinal se voyait privée des Fabien Leroy, John Paulson, Shawn Allard (resté sur le banc) et Ilpo Salmivirta.

Malgré une alerte météo qui annonçait neige et verglas sur l'Est de la France, et en dépit d'un -7°C affiché du côté de Cronenbourg, les travées de l'Iceberg étaient copieusement remplies (et même un peu généreusement annoncées complètes). Une grosse troupe de supporters spinaliens avaient courageusement bravé les intempéries prévues pour encourager les leurs.

Le spectacle peut alors commencer... Durant le premier tiers, après quelques petits avertissements de part et d'autre, c'est Pierre-Antoine Devin qui ouvre le score en prolongeant un centre de Juho Lehtisalo (1-0 à 3'51"). On ne pouvait mieux commencer pour les Alsaciens. Ils ne vont alors cesser de presser très haut les Spinaliens, en grattant tout palet en zone neutre. Leurs adversaires peinent à répondre, souvent en contre ou de loin. Les locaux doublent la mise sur une déviation de Benoît Martin dont le palet file sous Stanislav Petrik (2-0 à 12'09"). Cependant, si le pressing alsacien est indéniable, les noir et jaune pèchent souvent par excès d'altruisme et cherchent sans doute à trop centrer au lieu de tirer un peu plus. Épinal de son côté bénéficie de sa première vraie occasion en fin de période lors d'un travail à trois de la première ligne, mais Jan Simko manque le dernier geste (18'53").

Pendant le deuxième tiers, Épinal aura eu beaucoup plus d'opportunités de revenir au score, notamment lors de deux supériorités numériques. Mais le schéma un peu trop classique Plch-Petrak-Gervais est trop sollicité et trop marqué à la culotte pour être dangereux. De même, Simko parti en break (23'39"), Ryan Caicco qui bénéficie d'une rare mauvaise relance adverse (30'20") ou Erwan Agostini (36'40") auraient pu ouvrir le compteur visiteur mais Vladimir Hiadlovsky veillait au grain.

De son côté, Strasbourg ne relâche pas la pression mais gâche beaucoup d'essais : c'est d'abord Yannick Riendeau qui part en numéro (29'40"), puis le même Riendeau qui temporise trop avant d'envoyer finalement sur le poteau (34'45"). Benoît Martin, de son côté, parvient à feinter Petrik mais manque le cadre, suivi dans la foulée de Riendeau pas plus réaliste (38'35"). Finalement, le retour aux vestiaires est le bienvenu pour re-concentrer les troupes.

De retour sur la glace, Épinal bénéficie encore d'une très grosse occasion lorsque Michal Petrak est oublié par la patrouille : le break-away du Slovaque bute encore sur Vlad' (40'43"). C'est d'autant plus dommageable pour les Vosgiens car cette occasion sera la dernière importante qui s'offrira à eux. Strasbourg reprend alors définitivement les rênes de la partie, tout d'abord sur une déviation d'Elie Marcos (47'40"). Puis lorsque Riendeau prolonge un centre de David Cayer (3-0 à 50'36"). Petrik reste cependant concentré et aussi un peu chanceux, comme sur cet envoi de la bleue de Steve Pelletier, repoussé on ne sait comment par le portier slovaque, carrément masqué (51'27"). Pourtant, il s'incline de nouveau sur cette nouvelle réalisation strasbourgeoise : Pelletier remonte hardiment et lance Martin à la ligne centrale. Le centre canadien mystifie son défenseur puis Petrik (4-0 à 54'10").

Dès lors, les Dauphins, notamment en défense, baissent littéralement les bras. Julien Burgert manœuvre derrière la cage spinalienne avant d'adresser un centre vers son capitaine Maxime Catelin, embusqué devant le slot : l'ex-Isérois allume Petrik et ouvre par là même son capital points de la saison (5-0 à 56'27"). L'opération portes ouvertes se termine lorsque l'imposant Hämälainen, pris de picotements dans les patins, y va de son rush, bien lancé par Devin, pour tromper une sixième et dernière fois le gardien vosgien (6-0 à 57'01"). Les dernières secondes permettent aux remplaçants des deux équipes de participer à leur dernier match de l'année.

Visiblement, les Spinaliens n'ont pas semblé très concernés par la partie. Hormis Petrik, relativement fiable, la grande partie de l'équipe n'a pas montré grand chose. La première ligne fut complètement muselée, la structure des deux autres était trop désordonnée pour être dangereuse. Au niveau défense, même la paire Slovak-Gervais était bien trop passive dans sa zone et devant son gardien. Épinal confirme donc, sur cette partie, l'inconstance de ses prestations au cours de cette saison.

Agréable partie que celle offerte par les Strasbourgeois ce soir. Finis les matches tristounes offerts depuis deux saisons. Sans que les Alsaciens aient montré des qualités dignes des grands Amiens, Rouen ou Brest, le match qu'ils ont joué a montré des qualités de concentration, de travail et de disponibilité agréables à regarder. La tactique de pressing haut, ce jeu de crosses qui gratte et contre tout palet adverse notamment en zone neutre, fut vraiment intéressant et payant. La ligne canadienne (notamment un Benoît Martin au four et au moulin) est assurément ce qu'il manquait depuis quelques années à Strasbourg. Les deux autres lignes sont pour autant très accrocheuses et même hardies, à l'instar d'Elie Marcos souvent auteur de bonnes initiatives, mais elles manquent de réalisme. Derrière, l'apport du joker Steve Pelletier est un vrai plus car il apporte une polyvalence appréciable et un bon sens du jeu. L'Étoile Noire peut, sans aucun doute, appréhender un classement entre 5 et 8 sans trop de craintes si elle continue ce genre de prestations.

Compte-rendu signé Stéphane Rault

 

Strasbourg - Épinal 6-0 (2-0, 0-0, 4-0)

Mardi 30 décembre 2008 à 20h30 à la patinoire de l'Iceberg. 1400 spectateurs.

Arbitrage de Bruno Colleoni assisté de Benjamin Gremion et Éric Bouguin.

Pénalités : Strasbourg 8' (2', 2', 4') ; Épinal 8' (0', 0', 8').

Tirs : Strasbourg 28 (10, 4, 14) ; Épinal 23 (6, 12, 5).

Évolution du score :

1-0 à 03'51" : Devin assisté de Lehtisalo

2-0 à 12'09" : Martin assisté de Riendeau et Cayer

3-0 à 50'36" : Riendeau assisté de Cayer

4-0 à 54'10" : Martin assisté de Pelletier et Riendeau

5-0 à 56'27" : Catelin assisté de Burgert et Maillot

6-0 à 57'01" : Hämälainen assisté de Devin

 

Épinal

Gardien : Stanislav Petrik.

Défenseurs : Stéphane Gervais (A) - Peter Slovak ; Lionel Simon, Benoît Quessandier et Borislav Ilic en rotation.

Attaquants : Jan Simko - Michal Petrak - Jan Plch (C) ; Ryan Caicco - Alexander Sundqvist - Guillaume Chassard ; Guillaume Papelier - Tarik Chipaux - Erwan Agostini ; puis à 57'01" Anthony Pernot - Nathan Ganz - Yvan Charpentier.

Remplaçant : Eero Väre (G). Absents : Fabien Leroy (suspendu), Shawn Allard (coach), Ilpo Salmivirta (doigt cassé), John Paulson (entorse du genou).

Strasbourg

Gardien : Vladimir Hiadlovsky.

Défenseurs : Michal Cesnek - Steve Pelletier ; Esa Hämälainen - Milan Dirnbach ; Pavol Resetka - Hughes Cruchandeau.

Attaquants : Yannick Riendeau (A) - Benoît Martin - David Cayer-Brissette (A) ; Juho Lehtisalo - Elie Marcos - Pierre Antoine Devin ; Yannick Maillot puis Romain Bonnefond à 57'01" - Maxime Catelin (C) - Julien Burgert.

Remplaçant : Gilles Beck (G). Absents : Philippe Bastian, Timothée Franck, Quentin Wilhelm, Jérémy Quillier.

 

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