Amiens - Neuilly-sur-Marne (30 décembre 2008)

 

Ligue Magnus - dix-septième journée.

De retour de Morzine, les Gothiques ont rejoint les Ducs d'Angers à la quatrième place, pendant quelques heures seulement, le temps pour leurs concurrents de l'emporter à Chamonix. Pour confirmer les bonnes dispositions actuelles et terminer l'année sur une note positive, malgré une infirmerie encombrée, les hommes d'Antoine Richer chercheront à écarter les Bisons de Neuilly-sur-Marne.

Des Gothiques apathiques...

Dans ce contexte, une bonne nouvelle pour Amiens vient du retour de Pavel Kowalczyk, rapidement à l'action sur une relance manquée de Santeri Immonen, expédiée sur le poteau droit. Le lancer trop croisé de Loïc Sadoun, de la droite, et la première pénalité, concédée par Caig, augurent de temps difficiles pour Roman Svaty. Neuilly fait toutefois mieux que résister, et Rane Carnegie se permet un lancer timide du revers malgré trois adversaires. Coup d'essai pour le puissant numéro 12, à la réception d'une passe du revenant T-J Caig pour se jouer de Grégory Béron et Adrien Fénart (0-1 à 04'06"). Les longues passes amiénoises en zone offensive, imprécises, tranchent avec le jeu plus direct des visiteurs, illustré par une montée de Galmiche, relayée par Fontana, et un débordement côté droit de Trevor Jason Caig, repris vers le haut de la cage par Tyler Harrison. Fénart repousse la rondelle de justesse, mais le face-à-face suivant tourne à l'avantage de l'attaquant, qui a le temps de récupérer son propre rebond au milieu de la défense et ajuste le jeune cerbère sur sa droite (0-2 à 07'33").

Face au quadrillage nocéen, les Gothiques se mettent difficilement en position, Simon Petit devant lancer de très loin sur un Roman Svaty bien placé. Et lorsque le décalage est enfin trouvé par Pazak, Loïc Sadoun croise trop son tir, face à un gardien en déséquilibre... Le nouveau début de match raté des Gothiques oblige même leur entraîneur à demander un temps mort, non suivi d'effet car un plongeon de Thomas Roussel sauve les meubles. Ironie de l'histoire, Alexis Birolini, peu utilisé la saison dernière à Amiens, se rappelle au bon souvenir du Coliseum pour alerter Vastusko dans l'espace laissé vacant par une montée de Julian Marcos. Le Slovaque ne peut tromper Adrien Fénart, que ce soit en échappée ou d'une reprise sur le jeu de puissance consécutif à la faute de Simon Petit.

Les combinaisons Caig-Carnegie mettent encore à mal les Picards, soulagés de voir Harrison manquer la cage en voulant conclure l'action (trop ?) rapide de ses partenaires. Santeri Immonen se chargeant de tuer dans l'œuf la révolte menée par Mortas, les Bisons poursuivent leurs assauts par des lancers lointains de Boileau et Birolini, et un service de Paillet pour Caig, laissé libre devant la cage (0-3 à 16'08"). Ce troisième filet résume le premier tiers francilien, entre des travailleurs de l'ombre soucieux de contenir l'adversaire, à l'image de Jérôme Wagner qui rappelle ses troupes à doubler de vigilance, et une première ligne brillante et efficace dans la zone de vérité. La réussite étant de leur côté, T.-J. Caig se permet un lancer assez excentré de la droite, qui fait mouche (0-4 à 17'29").

Alors que le public, désireux d'assister à un nouveau cavalier seul de ses favoris, gronde, Henri-Corentin Buysse effectue un retour aussi prématuré que délicat. Les sifflets ne s'amenuiseront pas avant le premier coup de sirène, car l'avantage numérique local reste muet malgré une nouvelle alerte de Pazak. L'incompréhension se mêle à l'impatience car les partisans attendent le premier but pour lancer sur la glace les peluches destinées aux enfants défavorisés, dans le cadre d'une opération organisée par le HCAS.

... face à des Bisons devenus moribonds...

Même s'il a du cœur, le cerbère slovaque n'entend pas soulager un public à l'occasion chambreur pour le voir craquer. Svaty redouble en effet d'efforts au retour des vestiaires, du gant face à Sadoun, en se couchant sur les tirs tendus de Mortas et Kowalczyk. Pierre-Luc Émond, auparavant contrarié jusque dans les ronds-points d'engagement et contré par Delage, insiste pour maintenir le danger dans la zone, ce dont profite Matt Amado pour servir, de la gauche, Martin Paquet (1-4 à 21'43").

L'avalanche de peluches sur la glace annonce de nouvelles difficultés pour les Franciliens, que même Santeri Immonen ne peut soulager face à la pression grandissante. Heureusement pour Roman Svaty, Joshua Boileau empêche Amado de revenir à la charge, et le défenseur finlandais plonge face à Pazak. Le bout de la crosse de Birolini, le poteau gauche face à Petit et un réflexe de Svaty face à Émond contrariant à nouveau ses avants, Julian Marcos apporte son soutien, mais en oublie le palet au moment de lancer. Amiens opte alors pour la gâchette de Pavel Kowalczyk, dont le missile de la droite est opportunément dévié par Yannick Offret (2-4 à 30'04").

À la mi-match, les Gothiques ont déjà refait la moitié de leur retard, et la charge de Carnegie sur la cage, fortement contestée par Immonen, est le prélude à de nouveaux périls. Deux des principaux acteurs du jeu de puissance, Kowalczyk et Sadoun, sont alors à l'œuvre, le second expédiant un rebond sur le poteau, du revers. Au retour à cinq, Julian Marcos parvient à maintenir la rondelle sur la gauche de la zone, d'où Amado repique pour loger le palet sous la barre, malgré Boileau (3-4 à 33'03"), et emporter la cage sur son passage. Jérôme Pourtanel est hors de lui, il le sera encore dans la minute suivante, sur une déviation de Sadoun, car Monsieur Hauchart estime que la crosse de l'attaquant picard n'était pas trop élevée (4-4 à 34'22"). Amiens poursuit sur sa lancée, par les deux protagonistes de ce but égalisateur, car Julian Marcos, auteur du lancer initial, est à la conclusion d'un jeu à trois amené par Pazak et annihilé par Roman Svaty.

De leur côté, les trois joueurs dominants de l'attaque de Neuilly-sur-Marne, nettement moins en vue, parviennent à mettre leurs opposants en difficultés sur un effort de T.-J. Caig face à Kowalczyk et Bachet, pour offrir une opportunité à Harrison, repris fautivement en bout de course. La finesse de Pazak, la contre-attaque de Petit, le dégagement de Marcos et un essai raté de Caig épargnent Buysse. À forces égales, Amiens trouve plus facilement la route de la cage. Loïc Sadoun, après avoir intercepté un dégagement, met toute sa puissance dans un tir repoussé par Svaty. Posté sur la gauche, Martin Paquet ne se pose pas de question pour lancer dans un angle fermé, malgré la présence de Carnegie (5-4 à 38'21").

... et coiffés au poteau !

À la sortie du deuxième tiers, lui aussi à sens unique, les chances des Bisons apparaissent minces. L'avantage pris par les Gothiques est toutefois contesté avant le retour aux vestiaires par une dernière poussée de Carnegie, reprise par Caig face à un Buysse enfin à l'ouvrage. La leçon n'est pas retenue par les Gothiques, pris de court sur un surnombre provoqué par Boileau. Buysse repousse le danger comme il le peut, mais ses assaillants sont les premiers sur la rondelle, exploitée par Tyler Harrison (5-5 à 41'20").

La parité au score s'accompagne d'un rééquilibrage de la situation. Le danger transite d'un camp à l'autre : au lancer haut d'Offret depuis la gauche, repoussé par l'épaule de Roman Svaty, répond une montée d'Immonen, ponctuée d'un tir trop croisé. Amiens est toutefois plus dangereux par la suite, grâce à Amado, une première fois infiltré dans l'arrière-garde des Bisons, une deuxième fois contré in extremis sur une passe d'Émond, et Petit, sur un dégagement raté de Delage. Anthony Mortas débloque finalement la situation, en venant ajuster Svaty en hauteur, depuis l'aile gauche (6-5 à 50'13").

Le dernier rempart se rachète dès la reprise, de près face à Amado, puis du gant sur une accélération de Petit. Toujours à la portée de leurs adversaires, les Amiénois resserrent la défense, à l'image de Martin Paquet pour harceler Rane Carnegie, mais accumulent les fautes. Les tribunes contestent à leur tour les décisions arbitrales, avant, encouragés par Miroslav Pazak, de se lever pour pousser leurs joueurs. Pour son retour au jeu, Henri-Corentin Buysse ne faiblit pas, faisant preuve de sang-froid pour capter, de la mitaine, le tir de Caig, percutant sur la gauche. Bien en place, il fait face à la dernière alerte, venue côté droit d'Immonen.

Comme face à Épinal, Amiens a réalisé un très bon deuxième acte, sanctionné d'un score sans appel de 5-0. Seul point commun avec l'étonnante victoire de la mi-décembre, car auparavant la prestation proposée aux spectateurs décevait. Peu rassurant avant de se rendre à Pôle Sud, malgré le retour de deux joueurs importants au plan défensif... Les Bisons, sans complexes avant de craquer, peuvent nourrir de légitimes regrets. La réussite des artistes nord-américains et la solidarité qui a précédé un fléchissement physique à la mi-match auraient pu déboucher sur une meilleure issue.

Désignés meilleurs joueurs du match : Julian Marcos pour Amiens et Trevor Jon Caig pour Neuilly-sur-Marne.

Désigné meilleur joueur d'Amiens pour le mois de décembre : Pierre-Luc Émond.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Réaction d'après-match

Pierre-Luc Émond (attaquant d'Amiens) : "On ne s'attendait pas à cela, être mené 4-0 est difficile mais l'équipe a su faire preuve de beaucoup de caractère pour passer devant. Je ne suis pas encore à 100%, il faudra attendre quelque semaines encore. Je ne peux pas faire de miracles."

 

Amiens - Neuilly-sur-Marne 6-5 (0-4, 5-0, 1-1)

Mardi 30 décembre 2008 à 20h00 au Coliseum. 2 700 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Damien Bliek et Adrien Ernecq.

Pénalités : Amiens 14' (4', 4', 6'), Neuilly-sur-Marne 8' (4', 2', 2').

Évolution du score :

0-1 à 04'06" : Carnegie assisté de Caig

0-2 à 07'33" : Harrison assisté de Caig et Carnegie

0-3 à 16'08" : Caig assisté de Paillet et Galmiche

0-4 à 17'29" : Caig assisté de Carnegie

1-4 à 21'43" : Paquet assisté de Amado

2-4 à 30'04" : Offret assisté de Kowalczyk

3-4 à 33'03" : Amado assisté de Marcos

4-4 à 34'22" : Sadoun assisté de Marcos et Pazak

5-4 à 38'21" : Paquet assisté de Sadoun et Mortas

5-5 à 41'20" : Harrison assisté de Boileau et Carnegie

6-5 à 50'13" : Mortas assisté de Pazak

 

Amiens

Gardien : Adrien Fénart puis Henri-Corentin Buysse à 17'29".

Défenseurs : Vincent Bachet (C) - Pavel Kowalczyk [puis Roussel à 40'00"] ; Grégory Béron [puis Marcos à 20'00"] - Thomas Roussel (A) [puis Bault à 40'00"] ; Julian Marcos (A) ; Romain Bault.

Attaquants : Loïc Sadoun - Anthony Mortas - Miroslav Pazak ; Matt Amado - Pierre-Luc Émond - Martin Paquet ; Simon Petit - Kévin Hamon - Yannick Offret.

Remplaçants : Maxim Belov, Jonathan Boehrer. Absents : Jean-Philippe Glaude (clavicule), Brian Henderson (adducteurs).

Neuilly-sur-Marne

Gardien : Roman Svaty [sorti à 58'30"].

Défenseurs : Santeri Immonen - Jérôme Wagner (A) ; Joshua Boileau - Sami Virtanen ; Alexis Birolini - Tony Delage.

Attaquants : Trevor Jon Caig - Rane Carnegie - Tyler Harrison ; Benjamin Galmiche (A) - Benoît Paillet - Ludovic Duranceau ; Milan Vastusko - Yvan Fontana - Laurent Veret (C).

Remplaçants : Julien Figved (G), Guillaume Leclancher, Grégory Tarlé, Clément Rey, Pierre-Charles Hordelalay. Absent : Jérôme Veret.

 

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