Rouen - Strasbourg (26 décembre 2008)
Ligue Magnus, seizième journée.
Après sa qualification en demi-finale de coupe mardi, Rouen revient au championnat, et Marc-André Thinel y fait sa rentrée puisqu'il avait été ménagé lors du déplacement (défaite 4-3 en prolongation) à Villard-de-Lans avant la trêve après avoir tenu à jouer à tout prix contre Briançon en coupe de la ligue. Les joueurs rouennais sont motivés par ce genre d'adversaire qu'ils ne rencontrent pas souvent. Aujourd'hui, ce ne sera pas la fièvre d'un gros match contre un des deux autres cadors de la ligue, mais une opposition fort respectable puisque Strasbourg occupe la septième place du classement après sa victoire en match avancé à Tours pendant la pause internationale.
Béni soit Daniel Bourdages qui a fait venir Julien Desrosiers en France... même si l'entraîneur strasbourgeois doit le regretter ce soir. Aujourd'hui sous les couleurs rouennaises, le fameux numéro 42 ajuste Hiadlovsky d'un slap précis dès la deuxième minute du jeu, après une montée de palet en deux passes par la bande de Romand et David (1-0, 1'38"). Doucet, Thinel et consorts se déchaînent. Que peut faire Strasbourg face à une telle puissance de feu ? La première pénalité contre Hämäläinen est implacablement exploitée par Olivier Bouchard qui dévie dans le haut du filet un slap de Jean-François David (2-0, 7'42").
Après ces dix minutes terribles, l'Étoile noire refait pourtant surface. Yannick Riendeau se voit même refuser un but pour une position de hors-jeu préalable de Pierre-Antoine Devin. Les slaps de la bleue de Dirnbach tentent de prolonger l'effort. Mais le moindre palet perdu peut se payer cash face à un renard comme Desrosiers... Hiadlovsky prend cependant sa revanche. À trois minutes de la fin du tiers, Petri Virolainen, encore impressionnant en ce début de match, reçoit une bosse sur une crosse haute de David Cayer, qui ne l'a pas fait exprès. la sanction inévitable est de 2'+2'. Strasbourg pourrait être définitivement enterré sur cette infériorité... et c'est le contraire qui se produit ! Après un slap de Pelletier, le quintet canadien du jeu de puissance rouennais ne dégage pas le palet et se fait berner par Benoît Martin qui surprend tout le monde et glisse le palet entre les bottes de Sopko (2-1, 17'32"). La partie est totalement relancée.
Vladimir Hiadlovsky commence bien le deuxième tiers-temps, en anticipant la passe de Peltola pour Jérémie Romand. Le néo-international aura un autre palet de but, mais le gardien slovaque le capte en deux temps. Le portier de Strasbourg dit obstinément non, que ce soit de la jambière sur un tir de l'enclave de Peltola, ou d'une parade du gant sur un tir à bout portant de Tarantino qui prenait la direction de la lucarne. L'Étoile noire est réduite à opérer en contre-attaque, mais il s'en faut parfois de quelques centimètres. Le slap de Lehtisalo frôle la lucarne, et vingt secondes plus tard, Julien Burgert s'échappe en solitaire mais son tir du poignet manque de très peu le cadre. Dommage pour les hommes à Bourdages qui reçoit alors une carte postale d'un certain Desrosiers, pourtant surveillé comme le lait sur le feu. Il feinte le tir pour fixer le défenseur Resetka, piégé, et glisse le palet entre les jambières de Hiadlovsky (3-1, 30'50"). Ce pourrait être le coup de grâce asséné par le Maître... mais Strasbourg réagit aussitôt. La ligne canadienne fait le pressing offensif et Benoît Martin décale David Cayer pour la réponse du berger à la bergère (3-2, 31'20"). Les Rouennais ne sont toujours pas à l'abri et leurs tirs sont de moins en moins cadrés...
Strasbourg a envie de réussir l'exploit et part fort dans le troisième tiers-temps. Riendeau tente sa chance le premier, puis ce sont Devin et Marcos qui obligent Sopko à deux arrêts rapprochés. Les Alsaciens se prennent à faire jeu égal. Même les feintes étourdissantes de Desrosiers - souvent étouffé par les mises en échec musclées de ses adversaires - ne prennent plus face à Hiadlovsky. Pour autant, par manque de précision dans les tirs, les visiteurs ne se procurent pas la grande occasion qui leur permettrait d'égaliser. Cette obstruction de Desrosiers à huit minutes de la fin pourrait être une chance, ce serait un sacré clin d'oeil... mais Strasbourg n'est pas dangereux pendant ces deux minutes de supériorité. La logique reprend donc ses droits. Revenus au complet, les Dragons assurent la victoire par Olivier Bouchard qui met toute sa hargne à reprendre le rebond de Doucet (4-2, 55'02"). Daniel Bourdages, furieux, demandait un hors-jeu sur la passe aérienne de Glad qu'ont repris les deux Canadiens. Strasbourg n'y croit plus, et Marc-André Thinel clôt la soirée par un tir en pivot qui vise la cage vide depuis sa zone défensive (5-2, 59'52").
Sans Malette et avec un Thinel qui reprend ses marques, l'attaque rouennaise semble à la recherche d'un second souffle, et à force, ses adversaires se mettent à y croire. La très belle prestation de Strasbourg a été mal récompensée mais reste encourageante avant le derby de l'est.
Rouen - Strasbourg 5-2 (2-1, 1-1, 2-0)
Vendredi 26 décembre à 20h00 au Palais des Sports de Megève. 2452 spectateurs.
Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté d'Aurélien Smeeckaert et Matthieu Loos.
Pénalités : Rouen 6' (4', 0', 2'), Strasbourg 6' (6', 0', 0').
Tirs : Rouen 42, Strasbourg 23.
Évolution du score :
1-0 à 01'38" : Desrosiers assisté de Peltola et David
2-0 à 07'42" : Bouchard assisté de David et Doucet (sup. num.)
2-1 à 17'32" : Martin (inf. num.)
3-1 à 30'50" : Desrosiers assisté de Carlsson et David
3-2 à 31'20" : Cayer assisté de Martin et Riendeau
4-2 à 55'02" : Bouchard assisté de Doucet et Glad
5-2 à 59'52" : Thinel assisté de Virolainen et Glad (cage vide)
Rouen
Gardien : Ramon Sopko.
Défenseurs : Daniel Carlsson (A) - Jean-François David ; Petri Virolainen - Jarkko Glad ; Jaako Niskavaara.
Attaquants : Olivier Bouchard - Éric Doucet (C) - Marc-André Thinel (A) ; Mikko Peltola - Julien Desrosiers - Jérémie Romand ; Lionel Tarantino - Sébastien Strozynski - Loïc Lampérier.
Remplaçants : Ronan Quemener (G), Cédric Custosse, Thomas Baubriau, Édouard Dufournet, Peter Bourgaut. Absent : Carl Mallette (déchirure abdominale).
Strasbourg
Gardien : Vladimir Hiadlovsky.
Défenseurs : Michal Cesnek - Steve Pelletier ; Esa Hämälainen - Milan Dirnbach ; Pavol Resetka - Hughes Cruchandeau ; Julien Burgert.
Attaquants : Yannick Riendeau (A) - Benoît Martin - David Cayer-Brissette (A) ; Juho Lehtisalo - Elie Marcos - Pierre Antoine Devin ; Yannick Maillot - Maxime Catelin (C) - Romain Bonnefond.
Remplaçant : Gilles Beck (G).