Montpellier - Courbevoie (20 décembre 2008)

 

Championnat de France de division 1, quatorzième journée.

Déjà dégrisés

Ce n'était pas la fête pour tout le monde... Si le club avait choisi ce jour pour faire la sienne, son équipe première n'a pas su se hisser à la hauteur des attentes de la journée. Le syndrome apparu juste après le match à Annecy perdure. C'est désormais dans une séquence de deux matchs nuls et deux défaites que les Vipers sont englués. C'est dégrisés à l'avance qu'ils abordent ces fêtes de fin d'année.

Les bonnes stats défensives de l'automne se sont envolés très loin, et à la première pénalité, les Vipers tremblent, tant leur dispositif en infériorité semble se déliter. Il n'aura fallu pas plus de cinq secondes (!) pour que, l'engagement perdu, Alexandre Capet file derrière la cage et trouve l'espace, entre l'attaquant chargé de le contenir et le défenseur supposé surveiller le buteur potentiel, pour donner le palet à Daniel Sevcik. Le renfort slovaque ajustait Robert Marton du côté d'un gant inutile (0-1, 2'40"). Un Robert Marton peut-être déconcerté par un remplacement de Fabrice Agnel impromptu, celui-ci s'étant subitement senti incapable de garder les filets à l'échauffement, victime d'on ne sait quel virus soudain... Montpellier, terre hostile, car même le quasi lapon Josse Mielonen a réussi à y prendre froid... À en perdre son papa noël....

Les spectateurs présents qui tentent de trouver le moyen de soutenir leur équipe pour leur insuffler un peu de leur envie de gagner auront cru que les Montpelliérains étaient de retour deux minutes plus tard. Il aura fallu une rare incompréhension pour que Stanislas Mistrik et Nicolas Fourcade ne parviennent pas, soit à dégager, soit à geler le palet. Toujours est il que l'opportuniste Sébastien Aris poussait le puck égaré au fond des filets (1-1, 4'52").

Qu'en était-il de l'efficacité en infériorité numérique des Vipers ? La confirmation allait vite venir... À la seconde pénalité infligée aux Vipers, l'affrontement entre Stanislas Vernikov et Juraj Varga en bord de bande allait profiter au défenseur du COC qui laissait sur place (allongé sur la glace...) son adversaire, pour filer au but. Ilya Urusev tentait bien de mettre son bâton en opposition à une passe en 2 contre 1, mais le palet parvenait à Daniel Sevcik qui exécutait Robert Marton (1-2, 10'35").

C'est à 5 contre 5 que le coup de grâce était donné aux Vipers. Finissant l'action des Daniel Sevcik et Alexandre Capet, Sébastien Trabach, seul face à Robert Marton, passait, sur un vif tir du poignet, le palet entre des jambières resserrées un peu trop tard (1-3, 17'46").

Les quelques velléités des Vipers de retour sur la glace pour ce deuxième tiers-temps mouraient doucement dès la première supériorité sur une punition infligée à Daniel Sevcik (20'40").

Une inefficacité d'autant plus criante que les Vipers avaient su donner à ce segment de leur jeu un vrai potentiel de réussite avant cette séquence. Comme l'expression d'une certaine lassitude, l'excellent Julius Malcek loupait une relance transversale. Zdenko Sarnovsky s'emparait du palet orphelin pour filer seul vers Robert Marton qu'il obligeait à se coucher, pour dépoussiérer le filet sous la barre (1-4, 24'31").

Paradoxalement, ce coup du sort semblait réveiller des Vipers qui paraissaient, jusque là, à peine se rendre compte de leur production catastrophique. Le pressing donnait aux Vipers l'occasion de se retrouver en supériorité numérique. Une inspiration venue du banc mettait Jonathan Dick en réunion avec Matus Hanes. Placé dans l'axe, le jeune Québécois semblait préparer son tir d'un mouvement rapide des poignets, le dispositif francilien se resserrait devant la cage, mais le 96 avait repéré l'ailier désormais isolé et lui transmettait le palet pour un but parfait (2-4, 30'38").

Les débats se musclaient un peu et l'on assistait à un logique durcissement. L'arbitre, Marie Picavet, donnait du sifflet à bon escient. Même si cela venait avec un brin de retard, la crosse haute de Gregory Boissière sur Jonathan Dick ayant fait couler le sang, le joueur du COC se retrouvait immédiatement aux vestiaires, signe que le "permis de chasse" n'est plus automatiquement délivré (37'34"). C'est alors que les Montpelliérains disposaient de cinq minutes en supériorité numérique qu'ils allaient montrer leurs insuffisances. Incapables d'être dangereux, de s'organiser, l'ex-formation la plus efficace en supériorité sombrait dans le touffu et le convenu. Rien pour mettre à mal un solide Nicolas Fourcade... Le tiers se terminait sur cette pénible impression d'impuissance.

D'entrée, John Sandsjö annulait le bénéfice du tiers restant de la pénalité de cinq minutes (41'05"). Il inaugurait un tiers-temps où les Vipers allaient se retrouver en pénalité pour dix minutes alors que leurs adversaires n'en récolteraient aucune... L'indiscipline à ce moment du match consistait à ruiner les espoirs de remontée au score. Parmi celles-ci, une punition de banc mineur, la seconde du match, signe de la nervosité régnant, semblait vraiment de trop.

Pourtant le COC ne profitait pas des largesses accordées par les Vipers. Ayant repris ses esprits, Robert Marton empêchait les siens de subir une méchante raclée lors des séances à 3 contre 5 allouées par ses coéquipiers. Au sortir de cette période, les Vipers semblaient encore à la peine, la peur au ventre. En acceptant la passe de Sébastien Aris, c'est Jonathan Dick qui, choisissant de tirer à droite du gardien, mettait fin à une longue disette de buts et s'assurait de terminer son année sportive personnelle sur une note un peu plus positive (3-4, 56'06"). Accessoirement il aurait pu aussi remettre son équipe sur les rails, mais il est de ces fins de match que l'on revoie trop souvent... Gardien sorti, confusion, stérilité. Ce sont même les joueurs de Rishi Ovide Étienne qui manquaient l'immanquable devant la cage de Marton désertée...

Il ne s'agit pas de jeter le bébé avec l'eau du bain... Les Vipers n'ont pas eu la vie facile dans cette fin d'année 2008. Après bien des péripéties de nature à troubler une préparation de saison, ils ont su se remobiliser pour parvenir au point d'orgue du match contre Morzine. Depuis d'autres avanies ont touché l'équipe, au point d'en faire le fantôme d'elle-même.

C'est dans la difficulté que se forgent les meilleurs futurs. Il faudra souhaiter à ces garçons (la parenthèse Coupe de France refermée mardi prochain à Grenoble) de bien se ressourcer pour un début d'année qui s'annonce dantesque. Aller à Gap et recevoir Avignon demandera des guerriers. Il faudra que tous répondent présent, le ban et l'arrière-ban de l'équipe et son staff...

Compte-rendu du site officiel des Vipers

 

Montpellier - Courbevoie 3-4 (1-3, 1-1, 1-0)

Samedi 20 décembre 2008 à 19h30 à Végapolis. 772 spectateurs.

Arbitrage de Marie-Tjana Picavet assisté de Patrick Peythieu et Guillaume Barthe.

Pénalités : Montpellier 34' (6', 8', 10'+10'), Courbevoie 47' (4'+10', 8'+5'+20', 0').

Tirs : Montpellier 28 (6, 12, 10), Courbevoie 28 (7, 6, 15).

Engagements : Montpellier 35 (10, 13, 15), Courbevoie 30 (9, 10, 11).

Évolution du score :

0-1 à 02'40" : Sevcik assisté de Capet (sup. num.)

1-1 à 04'52" : Aris (sup. num.)

1-2 à 10'35" : Sevcik assisté de Varga (sup. num.)

1-3 à 17'46" : Trabach assisté de Sevcik et Capet

2-3 à 24'31" : Sarnovsky

2-4 à 30'38" : Hanes assisté de Dick (sup. num.)

3-4 à 56'06" : Dick assisté d'Aris

 

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