Tours - Chamonix (13 décembre 2008)
Ligue Magnus - Quinzième journée.
Après une série de contre-performances, les Diables Noirs de Tours vont tenter de relancer la machine contre Chamonix. L'ambiance est plutôt bonne avec une affluence tout à fait correcte et le show désormais installé : jeux de lumière, pom-pom girls, mascotte... Sous le parrainage de la région Centre, Monsieur Hauchart donne le coup d'envoi.
La partie débute par un revirement qui profite à Aram Kervorkian. Il déborde côté droit, repique vers Russo qui s'en sort. Une minute plus tard, Cesky sert Erwan Pain entre les cercles : arrêt de Russo, mais une crosse haute a touché l'attaquant au visage. Alexis Ouellette sort donc, l'arbitre signalant logiquement le 2'+2'. Chamonix a une bonne chance de concrétiser sa bonne entame. Le jeu vif des Chamoniards tente de déborder la défense rugueuse de Tours. Et comme d'habitude, les contres font très mal. Gannon vole un palet, qui revient sur Boike à droite. Le tir de ce dernier est contré et c'est un slap de Stepan de la bleue, lancé... à côté, et Gannon surprend le gardien en déviant le retour de la balustrade (1-0 à 03'16"). Encore un but en infériorité pour les Diables, plus à l'aise à un de moins qu'à un de plus cette saison encore !
Un but qui perturbe Chamonix, soudain moins à l'aise pour développer son jeu de puissance. Il n'y a plus aucun tir sur Russo. Les Diables prennent le jeu à leur compte mais cherchent trop la passe parfaite. Olivier Proulx finit par être sanctionné pour cinglage. Les Chamois allument plusieurs fois de loin et ne trouvent pas l'ouverture. Ils manquent même d'encaisser un second but avec une action chaude, à l'issue de laquelle Proulx, à peine sorti du banc, y retourne aussitôt pour une charge spectaculaire et inutile. Chamonix trouve immédiatement le poteau, mais se fait ensuite prendre en vitesse. Un palet intercepté leur offre un 2 contre 1, mais le réceptionneur manque le palet... pas Stepan, qui lance un 3 contre 1 dans l'autre sens. Romano à droite, pour Gannon au poteau, remise à une touche pour Stepan cage ouverte (2-0 à 11'17"). Huit minutes sur douze en infériorité mais 2-0, un déroulement typiquement tourangeau...
Attaque-défense, voila le résumé du mach : Russo sauve tout et Tours déboule en contre-attaque. Les Diables attendent patiemment la faute. Une mauvaise relance plus tard, Romano sert Proulx qui décale Andy Corran. Il se retrouve tout seul devant le gardien, feinte et ajuste tranquillement (3-0 à 17'34"). Et en face, Adam Russo continue son festival, écœurant la ligne Kovac. Dans la dernière minute, Thibault Geffroy est puni pour un accrochage en zone offensive. Tours rentre au vestiaire avec trois buts d'avance et une supériorité à venir.
Michaël Tessier tape le poteau suite à une transversale à travers l'enclave. La pénalité est péniblement tuée et cela n'arrête pas les ardeurs tourangelles. Romano manque le 4e but d'un cheveu, après un travail de conservation de palet plein axe. En face, Chamonix se crée une énorme chance, sortie de justesse par Russo qui voit le palet figé à son poteau avant de le dégager en plongeant. Finalement, Thibault Geffroy parvient à réduire le score de belle manière. Une longue relance d'Anders Torgersson, avec rebond sur la balustrade, piège la défense tourangelle et l'attaquant s'avance sans opposition, pour fusiller Russo (3-1 à 24'43").
Sur l'engagement, Richard Aimonetto est puni d'un cinglage et Tours tente de reprendre la main. Il y a le feu dans la défense avec un jeu de passe rapide. Le premier dégagement fait souffler les Chamois, mais la deuxième vague fait mouche. Andy Corran, encore lui, se montre précis à bout portant sur un service de Romano (4-1 à 26'50"). Il frôle le triplé dans la foulée avec un tir sur le poteau, puis un duel perdu. Toute sa ligne le suit et Heinonen multiplie les arrêts, frustrant Boike de près. Chamonix tente de répondre, mais Erwan Pain manque sa charge sur Clarke, puis sort péniblement. Mais son équipe enchaîne bien ; un palet mal dégagé et qui traîne un peu, et Aram Kevorkian surgit et expédie la rondelle en lucarne du revers (4-2 à 29'54"). Tours répond par un festival de Tessier, qui offre tout d'abord d'une passe levée une chance à Boike, puis sort du coin pour une nouvelle occasion, avant de reprendre de volée une passe transversale, sur Heinonen. Le portier des jaunes sauve ensuite un gros lancer signé Corran, et un autre de Wathier sur une mise au jeu. À 34'00, Chamonix est parfaitement mis en position par une très mauvaise relance tourangelle. Le contre des Chamois est sorti par un défenseur plongeant, mais l'attaquant parvient à contourner le gardien pour taper le poteau. Tout le monde se jette sur le palet, mais c'est Russo qui est le plus rapide.
Une action à l'image du match, où Tours est capable du meilleur comme du pire face à une formation qui ne lâche rien. Malheureusement pour Allan Jacob, un changement de ligne très lent est justement appelé : 7 joueurs en même temps, c'est un peu beaucoup ! Ceci dit, Tours réalise un jeu d'impuissance rare, accumulant les pertes de palet et passant plus de temps dans sa zone à se mettre en danger qu'autre chose. C'est brouillon et tué facilement.
Le spectre du scénario de Morzine traîne encore à l'orée de la troisième période. Les petites erreurs de la fin de tiers feront-elles la différence ? Démonstration rapide : longue séquence derrière le but et dans le coin, personne ne dégage proprement et lorsque la rondelle arrive sur le côté, Emil Tobiasson-Harris glisse celle-ci entre les jambières (4-3 à 41'23"). Et ce n'est pas fini : une défense à la dérive, complètement spectatrice, assiste à un magnifique nettoyage de lucarne signé Kristian Kovac (4-4 à 43'47"). Morzine, le retour !
Les Diables, un peu tétanisés, obtiennent deux minutes contre Damien Torfou après une bonne présence de la ligne Gannon. Les hommes de Millette poussent, sous l'impulsion de Gannon, mais cela reste assez maladroit en dépit de quelques situations intéressantes.
La partie est équilibrée, avec d'un côté une formation locale fragile mentalement et une formation chamoniarde opportuniste. Un tir de Romano, contré, offre ainsi une échappée à Kevorkian : Russo s'impose. Partie remise, avec encore une mauvaise relance et un bon jeu de passe dans la neutre. Débordement à droite alors qu'un défenseur tombe maladroitement, et c'est la lucarne, signée Emil Tobiasson-Harris (4-5 à 49'58"). Coup de poker de Robert Millette, qui demande un temps mort et lance Pierre Pochon à la place de Russo...
Cela semble fonctionner en tout cas, puisqu'Andy Corran signe un triplé en éliminant superbement un défenseur avant de battre le gardien à bout portant (5-5 à 51'02"). Vexés, les Diables mettent le feu et la défense de Chamonix souffre. Steven Kaye insiste côté gauche, servi par Corran, et, alors que Millette a bougé ses lignes et que Proulx ne joue plus, c'est Patrick Gannon qui bonifie le rebond, en guerrier, se montrant plus costaud que les défenseurs (6-5 à 53'07"). Temps mort de Chamonix, qui a vu le match rebasculer en deux minutes.
Nouveau rebondissement peu après l'engagement : égalisation ! Aimonetto, oublié dans l'axe, transforme une offrande de Kovac suite à un replacement douteux (6-6 à 53'40"). L'incertitude continue avec deux minutes de chaque côté et un 4 contre 4. Cette séquence ne donne rien, et la tension monte, avec un public qui alterne agacement, frustration et bonheur... avec un cadeau bonus : prolongation !
Le banc de Chamonix se congratule, car voila un point très précieux pour les Chamois. Pour Tours, ce match débridé confirme les forces et les lacunes de l'équipe, fragile mentalement, maladroite à la relance et perdue en défense, mais en revanche capable de prestations offensives de qualité. Adam Russo fait son retour pour cette période supplémentaire après le court interlude Pochon. Tours fait le jeu, face à une formation regroupée. Les défenseurs des Diables ne ménagent pas leurs efforts, multipliant les montées et débordements, sans trouver preneur dans l'axe. Après Périard, c'est Stepan qui s'y essaie et percute le but au duel. La meilleure chance revient encore à Gannon, qui dépose le palet à travers l'enclave... Tessier manque, et le petit Américain échoue sur la ligne à son tour. Et finalement, Richard Aimonetto sort de sa boîte, résistant à un défenseur en débordant à droite pour glisser le palet entre les jambières (6-7 à 66'34").
Le public dépité applaudit fortement Chamonix, qui a sorti un match sérieux et opportuniste, exploitant la moindre erreur adverse. Tours, trop fragile et brouillon pour tenir plusieurs avantages au score, sort sous les sifflets... Lourde désillusion pour les Diables, encore bien décevants en fin de match, trop individualistes et qui n'ont dû leur salut qu'aux performances de Gannon, Boike, Romano et Corran.
Compte-rendu signé Nicolas Leborgne
Commentaires d'après-match :
Robert Millette (entraineur de Tours) : "Les joueurs ont été individualistes, n'ont pensé qu'à eux. Ils ne prennent pas leurs responsabilités, surtout certains vétérans. Ils doivent montrer l'exemple et une éthique de travail. Une équipe, ça joue ensemble, il n'y a aucune excuse. On menait, et chacun commence à penser à lui, à faire n'importe quoi et à ne pas respecter les consignes. Beaucoup de choses vont changer, on va jouer avec ceux qui veulent travailler, ceux qui méritent leur place et les noms on s'en fout. Beaucoup de choses vont changer dans mon attitude, il faut remettre les choses en place. Il y a un problème d'attitude, quand on prend un but, critiquer le coéquipier ce ne sont pas mes valeurs depuis 30 ans. Certains ne sont plus à Tours dans leur tête, il y a des agents derrière et jusqu'au 31 certains pays peuvent encore faire des transferts. Certains ont le cœur à Tours et d'autre non, s'il faut jouer à 12 on jouera à 12. Des gars comme Gannon, Boike, ce sont des exemples à suivre, si on veut construire l'avenir ici."
Tours - Chamonix 6-7 après prolongation (3-0, 1-2, 2-4, 0-1)
Samedi 13 décembre 2008, patinoire municipale de Tours "Elyseum", 1300 spectateurs.
Arbitrage d'Alexandre Hauchart assisté de Adrien Ernecq et Jérémy Rauline.
Pénalités : Tours 10' (8', 0', 2', 0'), Chamonix 10' (2', 4', 4', 0')
Évolution du score :
1-0 à 03'16" : Gannon assisté de Boike et Drzik (inf. num.)
2-0 à 11'17" : Stepan assisté de Gannon et Romano (inf. num.)
3-0 à 17'37" : Corran assisté de Proulx et Romano
3-1 à 24'43" : Geffroy assisté de Torgersson
4-1 à 26'50" : Corran assisté de Romano et Novosad (double sup. num.)
4-2 à 29'54" : Kevorkian assisté de Veydarier et Cesky
4-3 à 41'23" : Tobiasson-Harris assisté de Geffroy
4-4 à 42'47" : Kovac assisté de Aimonetto
4-5 à 49'58" : Tobiasson-Harris assisté de Cesky et Torfou
5-5 à 51'02" : Corran assisté de Romano
6-5 à 53'07" : Gannon assisté de Kaye et Corran
6-6 à 53'42" : Aimonetto assisté de Kovac
6-7 à 66'34" : Aimonetto
Tours
Gardien : Adam Russo [remplacé par Pierre Pochon de 49'58" à 60'00"].
Défenseurs : Dominic Périard - Jozef Drzik (A) ; Radek Stepan (C) - Michael Clarke ; Mathieu Wathier - Omar Ennaffati ; Michael Novosad.
Attaquants : Steven Kaye - Olivier Proulx - Michael Tessier ; Andy Corran - Patrick Gannon - Nicholas Romano ; Nolan Boike - Alexis Ouellette - Vincent Ouellette.
Absent : Dominic Noël (blessé).
Chamonix
Gardien : Sami Heinonen.
Défenseurs : Anders Torgersson - Patrick Mbaraga ; Chad Euverman - Damien Veydarier ; Kaupo Kaljuste - Damien Torfou ; Maxime Claret-Tournier.
Attaquants : Thibault Geffroy - Emil Tobiasson-Harris - Aram Kevorkian ; Jaroslav Cesky - Richard Aimonetto - Kristian Kovac ; Erwan Pain - Alexandre Audibert - Vincent Kara ; Valérian Croz - Marc Slupski - Dorian Duchosal.
Remplaçant : Tom Charton (G).