Zurich SC Lions - Blues Espoo (10 décembre 2008)

 

Ligue des Champions, demi-finale aller.

Zurich, le bel exil

Les Lions sont en demi-finales : ils s'y attendaient si peu que la patinoire n'avait pas été réservée ! Et la course cycliste des Six Jours de Zurich s'est donc installée... Le match a donc lieu à Rapperswil, mais les places ont été vendues en quelques heures et le public s'est tout de même déplacé. Les Blues arrivent avec une défense hermétique : 4 buts encaissés en 4 matches promettent une rencontre difficile pour l'attaque suisse. En face, Ari Sulander retrouvera quelques vieilles connaissances après ses 51 arrêts contre le Slavia Prague.

La partie débute par une longue phase d'observation, avant une petite erreur de Joonas Rönnberg juste devant son gardien, qui oblige Brückler à geler la rondelle bondissante. Les Lions insistent immédiatement avec une échappée de Ryan Gardner, qui échoue sur le gardien autrichien. L'attaquant canado-helvète s'est montré plus malin que les défenseurs dans la neutre, bien maladroits. Ce bon début des Suisses se poursuit à l'occasion d'une supériorité numérique. Le palet circule mais ce n'est que dans les toutes dernières secondes que cette domination se concrétise. Le tir de la bleue est dévié, et Dominic Pittis exploite le rebond en angle fermé. Le Valaisan Thibaut Monnet est crédité du but d'une légère déviation (1-0).

Zürich poursuit sur sa lancée et s'installe en zone offensive. Les rouge et bleu mettent une bonne pression, malgré un échec-avant prudent. Les Finlandais sont à la peine, ne parvenant guère à trouver de solutions offensives. À la mi-période, c'est un peu à sens unique, sans pour autant que l'on soit noyé sous les occasions. La discipline des deux équipes et le placement rigoureux ferment complètement le match. La relance des Blues, maladroite, offre parfois de bonnes chances à ses adversaires : Krutov sollicite Brückler, sans réussite. Pas mieux pour Pittis qui lance de la bleue, trouvant la mitaine du gardien ras glace. En face, Sulander n'a pas beaucoup de travail, stoppant un simple tir du cercle gauche. Les Lions dominent, dominent encore... Monnet lance en entrée de zone, puis Brückler sort encore un arrêt d'un tir venu de l'aile droite. Le tiers se termine sur cet avantage à l'équipe (presque) locale.

Malheureusement, les Blues Espoo sortent du vestiaire avec d'autres ambitions : une égalisation d'entrée signée Ville Lajunen, du revers, vient surprendre les Suisses, trouvant la faille en hauteur d'un tir anodin mais bien masqué (1-1). La pénalité qui suit permet aux visiteurs de confirmer ces intentions et Sulander doit s'employer. La défense tient bon et s'offre une belle contre-attaque dans les dernières secondes, avec un débordement côté gauche qui ne surprend pas Brückler. Dans la foulée, la ligne Monnet manque une bonne chance en lucarne puis voit une tentative d'échappée sauvée de justesse après une mauvaise relance. Le match commence à rebasculer et une pénalité de Lajunen vient couronner cette bonne période Zürichoise. Les esprits s'échauffent quelque peu : Pittis est sanctionné d'un cinglage, annulant l'avantage numérique, pour avoir trop approché le gardien en cherchant un rebond. À 4 contre 4, le public explose rapidement : Ryan Gardner marque, en pivot, en profitant du rebond d'un lancer puissant de l'aile droite (2-1).

Le reliquat de jeu de puissance ne donne rien et Lammassaari prend même deux minutes dans la neutre. La meilleure chance revient pourtant aux Blues, avec une échappée, sortie par Sulander. Mais la pression rouge et bleue fait de plus en plus mal à une défense perdue ; Peter Sejna, à l'affût, exploite une bonne séquence : tir de la bleue détourné, rebond au cercle gauche puis plein axe, et l'ancien MVP universitaire aux États-Unis porte la marque à 3-1 du revers. Ce qui ne ralentit pas les ardeurs helvètes : déchaînés, les attaquants suisses prennent possession du palet en zone offensive. Il n'y a pas grand-chose en face : Sami Sandell, plein axe, est l'un des rares à trouver une petite ouverture. Son premier tir ne donne rien, mais sur la séquence suivante, il trompe Sulander à bout portant, bonifiant un palet qui traînait, donné par Keller de derrière la cage (3-2). Un but qui relance complètement la partie : Sulander doit sortir un nouvel arrêt de la plaque, plein axe.

Mais encore une fois, le ZSC fait mal : Pittis s'offre un festival côté droit et dépose un caviar sur la crosse de Bühler au deuxième poteau (4-2). Mathias Seger étant puni peu après l'engagement, les visiteurs ont l'occasion de revenir immédiatement. D'autant que Wichser suisse doit sortir, touché à la main. Le jeu défensif tient la route et la pénalité est tuée, terminant la période sur ce score de 4-2.

Au retour des vestiaires, le ZSC adopte une stratégie prudente. Conservation du palet, prise de risque minimale... mais offensives dangereuses, car Adrian Wichser trouve le poteau avec une cage pourtant complètement ouverte, sur un bon centre venu de la droite. À l'opposée, transversale aussi avec un tir de la bleue à travers une forêt de joueurs. Ce n'est pas la soirée de Wichser : après un coup à la main, un poteau, il doit quitter brièvement ses équipiers, touché au visage après une lourde mise en échec le long de la bande. La rencontre se transforme en partie d'échecs, Zürich, patient, exploitant les contres. Une longue passe vers Alston le positionne en 1 contre 1... Il trouve la lucarne opposée d'un maître tir du poignet (5-2).

Le public respire et entrevoit la finale... En attendant, il faudra défendre avec une pénalité de Pittis. Et encore une fois, les Blues passent à travers leur jeu de puissance. Nouvelle chance avec une pénalité contre le capitaine Seger, coupable d'une charge dans le dos évidente... et pas mieux, Sulander n'est guère inquiété. Ceci dit, à force de défendre, Zürich prend des risques. Ce n'est pas illogique de voir le junior Joonas Nättinen réduire le score, sortant vainqueur d'une bataille dans l'enclave après un arrêt initial de Sulander (5-3). Il ne reste que 5 minutes à jouer et la victoire est loin d'être acquise... sauf que Kuoppala prend deux minutes et met son équipe en grosse difficulté pour un faire trébucher. Il n'y a pas de grosse intention offensive, mais cela gagne bien deux minutes à un public nerveux. Jan Alstron enterre définitivement le suspense à 1'15" de la sirène en inscrivant un sixième but en cage vide (6-3).

Le ZSC s'impose donc, plutôt logiquement au vu du déroulement de la partie. Plus malins, plus rapides et plus incisifs, les Lions ont su maîtriser le jeu et faire parler leur rigueur défensive face à un adversaire globalement peu mordant ce soir. Espoo espère que le retour de certains de ses nombreux blessés permettra de changer la donne au match retour. En cas de qualification pour la finale, Zürich devrait encore jouer à Rapperswil, le Hallenstadion étant encore occupé les 21 et 28 janvier... décidément, c'est une saison qui prend tout le monde par surprise, même les Lions eux-mêmes !

Compte-rendu signé Nicolas Leborgne

 

Commentaires d'après-match :

Sean Simpson (entraîneur de Zürich) : "Espoo joue un système en 1-3-1. Cela rend la zone neutre difficile à traverser. Malgré les nombreux blessés, Espoo était un adversaire fort. Je suis sûr que le match retour sera excellent. Merci aux supporters, car l'atmosphère était fantastique, et à Rapperswil, qui a été un très bon hôte."

Jan Alston (attaquant de Zürich) : "C'était un beau match. Ils ont une équipe bien organisée et disciplinée, avec un système en 1-3-1 auquel nous ne sommes pas habitués en LNA, mais on était bien préparés. Ils devaient ouvrir le jeu car ils étaient en retard au score, ce qui nous a donné beaucoup d'occasions. C'était un bel effort collectif. Ce n'était cependant pas si simple, car on joue très vite à ce niveau, il faut l'avoir vécu."

Pentti Matikainen (entraîneur d'Espoo) : "Zurich était de loin la meilleure équipe ce soir. Nous n'étions pas assez disciplinés et on a donné trop de palets. On va devoir en tirer les leçons, car on a encore une chance."

 

ZSC Lions (SUI) - Espoo Blues (FIN) 6-3 (1-0, 3-2, 2-1)

Mercredi 10 décembre 2008 à 19h30 à Rapperswil. 6100 spectateurs.

Arbitrage de Jozef Kubus et Peter Orszag (SVK) assistés de Rastislav Gajan et Tomas Orolin (SVK).

Pénalités : Zurich 10' (0', 6', 4'), Espoo 10' (2', 4', 4').

Tirs : Zurich 33 (12, 14, 7), Espoo 29 (8, 10, 11).

Évolution du score :

1-0 à 07'17" : Monnet assisté de Pittis et Trudel (sup. num.)

1-1 à 20'52" : Lajunen assisté de Keller et Sandell

2-1 à 27'18" : Gardner assisté de Blindenbacher et Suchy

3-1 à 30'41" : Sejna assisté de Suchy et Wichser

3-2 à 33'13" : Sandell assisté de Keller

4-2 à 37'29" : Buhler assisté de Pittis

5-2 à 47'09" : Alston assisté de Bastl

5-3 à 54'40" : Nattinen assisté de Lajunen

6-3 à 58'40" : Alston assisté de Pittis et Trudel (cage vide)

 

ZSC Lions

Gardien : Ari Sulander.

Défenseurs : Mathias Seger (C) - Philippe Schelling ; Radoslav Suchy - Patrick Geering ; Severin Blindenbacher.

Attaquants : Cyrill Bühler - Domenico Pittis - Jean-Guy Trudel ; Ryan Gardner (A) - Peter Sejna - Adrian Wichser (A) ; Thibaut Monnet - Jan Alston - Mark Bastl ; Blaine Down - Lukas Grauwiler - Alexei Krutov.

Remplaçant : Lukas Flueler (G), Daniel Schnyder, Claudio Cadonau, Kevin Gloor. Absents : Beat Forster (adducteurs), Andri Stoffel (opéré de l'épaule), Oliver Kamber (déchirure du ligament interne).

Blues Espoo

Gardien : Bernd Brückler.

Défenseurs : Rami Alanko (C) - Ismo Kuoppala ; Ville Lajunen - Petri Kokko ; Joonas Ronnberg - Tero Konttinen ; Kristian Nakyva.

Attaquants : Erkki Rajamäki (A) - Toni Kahkonen - Tomi Sallinen ; Sami Sandell - Ryan Keller - Juuso Puustinen ; Jaakko Uhlbäck - Camilo Miettinen - Petri Lammassaari ; Jani Lajunen - Joonas Nättinen - Patrik Lostedt.

Remplaçant : Mikko Koskinen (G). Absents : Ben Eaves (épaule), Jari Tolsa (genou), Santeri Heiskanen (jambe cassée), Miika Huczkowski (haut du corps), Stefan Öhman (haut du corps), Mikael Kurki (jambe), Sami Ryhänen (malade), Dale Clarke.

 

Retour à la Ligue des Champions