Viry-Châtillon - Annecy (22 novembre 2008)

 

Championnat de France de division 1, onzième journée.

Un point, c'est déjà Bonnard

Relégué à quatre points du premier non-relégable, Viry a un urgent besoin de points, même si l'adversaire du soir n'a rien de facile. Annecy est un des outsiders du championnat, mais court après une victoire depuis déjà quatre matches.

Le match semble mal commencer pour Viry. Hugo Astic est pris de vitesse sur la première entrée de zone annecienne, et Mickaël Marouillat accroche. Mais les visiteurs n'installent pas leur jeu de puissance, trop pressés de tirer, et Dimitri Bogus finit par commettre une obstruction sur Romain Costes qui a bien sorti le palet de sa zone. On joue à 4 contre 4, et le tir de la bleue de Guillaume Jeannette est freiné par un défenseur haut-savoyard, ce qui trompe Joffrey Pingrit à ras glace (1-0, 02'21").

Le jeu se passe ensuite dans la zone annecienne, mais Franck Murgier arrive à s'infiltrer en contre. Francis Larivée réussit un arrêt déterminant, surtout sur le rebond pris pas Bastien Sangiorgio. Les Jets reprennent ensuite leur domination, qui se poursuit en supériorité quand Damien Laplace fait trébucher Ledoux. La tentative de déviation de Harond Litim passe au-dessus, mais le public s'anime à voir cette belle entame viroise. De retour à cinq contre cinq, le jeune Éric Blossier part à 2 contre 1, mais Tadeusz Pulawski se couche bien et ne laisse pas d'autre solution que le tir. Joffrey Pingrit a bien bouché son angle du côté de la plaque, qu'il a à gauche.

La prestation des Jets est convaincante mais les spectateurs se prennent à regretter les occasions manquées, conscients qu'il faut faire l'écart. C'est sur une mise au jeu en zone défensive qu'Anthony Kodyjasz part en breakaway mystifier Pingrit (2-0, 12'03"). Les occasions pleuvent toujours avec un une-deux entre Ledoux et Litim, mais le premier nommé n'arrive pas à reprendre la passe au second poteau.

Le danger pour Viry peut venir de l'indiscipline. Romain Costes laisse traîner sa crosse qui touche le masque du gardien après un arrêt et prend 2'+2'. De quoi ruiner le premier tiers ? Non, car cette double pénalité mineure sera annulée par celles de Montesinos, auteur d'une obstruction en entrée de zone, et de Bussat, coupable d'une crosse haute sur Kerneis dont l'obstination à garder le palet trouve ainsi quelque mérite. On  joue donc à 4 contre 4. Sur une mise au jeu en zone annecienne, les crosses s'entrechoquent et le palet parvient au poteau opposé à Kodyjasz qui enfile (3-0, 18'54").

Annecy est mené de trois buts à la surprise générale, et en plus le score est logique. Viry reste méfiant face à un adversaire aussi expérimenté, qui ne le montre pas pour l'instant. On s'étonne ainsi de voir Thomas Bussat s'énerver après avoir commis une crosse haute sur Yvan Kerneis : il cherche à le provoquer pour le faire répondre - ce à quoi tout le monde s'attend - et lui met une droite avant que les arbitres n'interviennent. Alors qu'il est préventivement mis en prison avant l'annonce des sanctions, Bussat est retenu par le président de Viry, préposé à la prison, alors qu'il commence à enjamber la balustrade pour se jeter de nouveau sur Kerneis qui lui propose de s'expliquer plus tard. L'Annecien est renvoyé aux vestiaires avec 5'+20' en plus des 2' de la faute initiale, alors que Kerneis, qu'on a rarement connu aussi zen, n'en est pas récompensé puisqu'il se voit infliger une méconduite (28'50").

Ces sept minutes d'infériorité numérique qui s'annoncent marquent-elles la fin des haricots pour Annecy ? Ce sera le contraire. Marouillat et Peduzzi vont à leur tour en prison, et ce sont les Chevaliers du Lac qui sont à 4 contre 3. Pulawski à la pointe décale Fleutot à droite pour une reprise à mi-hauteur (3-1, 31'28"). Même à quatre contre quatre, Viry reste en difficulté et n'arrive pas à sortir de sa zone.

Il paraît qu'il est des gens pour croire aux vertus éducatives de la prison ! Yvan Kerneis en est un contre-exemple flagrant : il est très calme en entrant, et très énervé en sortant de ses dix minutes de pénitence. On le voit bouillir sur place à force de regarder ses coéquipiers qui ne patinent plus et qui perdent tous les duels, à l'exact opposé du premier tiers. Il donne même un coup de crosse dans la balustrade en voyant le chrono s'arrêter à deux secondes de la fin de sa méconduite, dernière épreuve pour ses nerfs.

Viry peut s'estimer content des deux buts d'avance conservés après ce deuxième tiers-temps totalement dominé par Annecy. Mais c'est sans compter sur Maître Bonnard, qui va marquer ce troisième tiers de son empreinte. Non qu'il ait été discret jusque là : même les spectateurs qui avaient la malchance de ne pas le connaître ont déjà tous repéré son numéro 55, qui a distribué par mal de mignardises en récoltant les réactions scandalisées du public mais jamais la moindre pénalité.

Dès la reprise, Jean-François Bonnard réduit le score d'un tir dévié (3-2, 41'38"). Puis il se signale en poussant un défenseur local sur Francis Larivée, qui reste groggy sur la glace après ce choc violent. Après l'intervention du médecin, Bonnard vient saluer amicalement le gardien avec sa crosse, et repart avec un très grand sourire, prenant un plaisir évident à s'être mis une nouvelle patinoire à dos. Annecy continue de presser, et un palet mal dégagé est repris comme il vient par... Jeff Bonnard (3-3, 47'41").

Mickaël Marouillat part à 2 contre 1 et cherche la passe sous la crosse de Sébastien Borini, qui la baisse dans le bon timing pour intercepter le palet. Annecy est maintenant plus efficace, et le travail derrière la cage de Saxod et Fleutot permet à Benjamin Simiand de donner l'avantage à son équipe (3-4, 50'41"). Le petit groupe de supporters anneciens scande le nom du jeune Simiand, qui n'était que remplaçant au début de match mais a pris la place de Bussat après son expulsion.

Même Kodyjasz, lancé en break par Ledoux, échoue cette fois du revers face à Pingrit. La réussite n'est plus là pour Viry, et le coast-to-coast de Kerneis n'y change rien. Les regrets resteront-ils au premier tiers ? Non, car Borini est sanctionné pour une obstruction, la première pénalité de cette dernière période. Victor Peduzzi, dans le cercle droit, marque côté plaque et provoque une explosion de joie particulièrement soutenue dans les tribunes (4-4, 54'37").

Viry souffrira jusqu'au bout, avec une pénalité contre Yann Morette à deux minutes et demie de la fin. Les supporters anneciens s'essoufflent les premiers au jeu de "qui hurle le nom de son équipe le plus fort" face à un public qui se prend au jeu. Sur la glace, c'est encore Jean-François Bonnard qui prend un bon lancer - bien capté par Larivée - en fin de supériorité numérique. Le numéro 55 prend l'initiative de demander à l'arbitre le temps mort pour le compte de son équipe.

Ce sont les derniers duels dans la bande pour le palet, avec Morette qui se bat. La rondelle ressort en s'élevant, droit dans les dents de Kevin Ledoux qui reste à terre. C'est là qu'on voit combien un homme a marqué les esprits, au point de se voir attribuer tous les délits du voisinage... À la vue de Ledoux qui se tient la machoire, le premier réflexe d'une spectatrice est de s'exclamer : c'est encore le 55 ?

Quatrième match nul pour Annecy, spécialiste du genre, qui a sans doute un peu sous-estimé son adversaire en début de match, mais qui s'est appuyé sur l'expérience d'un certain ex-international au numéro fameux.

C'est le second résultat nul pour Viry, après la remontée contre Amnéville, et avec un scénario inverse. Le point commun reste le trou du deuxième tiers-temps que subissent trop souvent les Jets. Le contraste a rarement été aussi saisissant que ce soir, après une première période où ils ont tous bien joué. L'histoire dira qui a gagné ou perdu un point ce soir.

Compte-rendu signé Marc Branchu (photo Caroline Landré)

 

Viry-Châtillon - Annecy 4-4 (3-0, 0-1, 1-3)

Samedi 22 novembre 2008 à 20h30 à la patinoire des Lacs. 390 spectateurs.

Arbitrage de Stéphane Rousselin assisté de Fabien Linek et Nicolas Dessaint.

Pénalités : Viry 28' (10', 6'+10', 2'), Annecy 37' (8', 2'+5'+20', 2').

Tirs : Viry 25 (16, 2, 7), Annecy 32 (12, 11, 9).

Évolution du score :

1-0 à 02'21" : Jeannette assisté de Ledoux

2-0 à 12'03" : Kodyjasz assisté de Kerneis et Ledoux

3-0 à 18'54" : Kodyjasz assisté de Ledoux

3-1 à 31'28" : Fleutot assisté de Pulawski et Bonnard (sup. num.)

3-2 à 41'39" : Bonnard assisté de Montesinos

3-3 à 47'41" : Bonnard assisté de Billieras et Saxod

3-4 à 50'41" : Simiand assisté de Fleutot et Saxod

4-4 à 54'37" : Peduzzi

 

Viry-Châtillon

Gardien : Francis Larivée.

Défenseurs : Yvan Kerneis (A) - Hugo Astic ; Yann Morette - Guillaume Jeannette (C) ; Virgile Ponticelli.

Attaquants : Anthony Kodyjasz - Kevin Ledoux - Mickaël Marouillat ; Victor Peduzzi - Tyler Shedden - Alexis Gautron ; Harond Litim (A) - Romain Costes - Arnaud François ; Éric Blossier, Giovanni Lelièvre, Robin Chrétien.

Remplaçant : Geoffroy Marcon (G). Absents : Jérémy Buigues (raisons professionnelles), Fabien Foata.

Annecy

Gardien : Joffrey Pingrit.

Défenseurs : Jean-François Bonnard - Cyril Arnaud ; Sébastien Borini - Tadeusz Pulawski ; Dimitri Bogus - Kévin Grabit.

Attaquants : Fabrice Leglaive - Marc Billieras - Benjamin Arnaud ; Franck Saxod - Patrice Fleutot (C) - Thomas Bussat (A) puis Benjamin Simiand à 28'50" ; Franck Murgier - Joan Montesinos - Bastien Sangiorgio ; Romain Laplace (A) - Nicolas Chevalier - Damien Laplace.

Remplaçant : Cyril Bossier (G).

 

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