Amiens - Angers (25 novembre 2008)

 

Quart de finale retour de la Coupe de la ligue.

Ducs et Gothiques ne se quittent plus. Proches au classement en Ligue Magnus, Amiens et Angers s'affrontent ce soir pour la quatrième fois et se retrouvent pour un troisième mardi de suite.

Un mois après le calvaire subi à domicile, les Angevins ont redressé la barre, pour engranger deux victoires et creuser, du fait des doublés signés Laprise et Baluch, une avance plutôt confortable dans ce quart de finale. Amiens est donc contraint de combler un déficit de trois buts pour éviter de dire adieu aux deux coupes nationales, sept jours après une autre déception au Haras.

Amiens se casse les doigts...

Une équation a priori difficilement soluble à la vue du troisième tiers réalisé samedi par les deux équipes face à des adversaires aux ambitions diamétralement opposées. L'ampleur de la tâche se confirme rapidement par les premiers enchaînements angevins, seulement contrariés par des positions de hors-jeu, notamment quand Tomas Baluch lance en force vers Buysse et une mitaine déjà à l'ouvrage. Un instant désarçonnés, comme Éric Fortier par un démarrage en zone neutre de Miroslav Pazak, les Ducs sont bien en place. Fortier se reprend bien en résistant à Loïc Sadoun contre la balustrade, et sert Simon Lacroix, dont le lancer de la droite est dévié par Jonathan Bellemare (0-1 à 04'02"). Simon Petit essaie de réagir, en insistant devant Koivula et Jodoin, expédié dans le but, mais Bellemare reste le plus dangereux. Après une chute sur un demi-tour, le n°45 conserve la maîtrise du disque pour l'expédier vers la cage, queJean-François Jodoin rate de peu en déviation.

Les Gothiques semblent incapables de déjouer le piège tendu devant eux, et l'essai à la ligne rouge de Marcos témoigne d'une certaine impuissance, avant que Lauri Lahesalu n'empêche Pazak d'armer dans une bonne position. C'est Martin Paquet qui parvient à mettre à mal la défense des Ducs, poussée à la faute par Igier. Le danger se précise sur le jeu de puissance subséquent, mené par Thomas Roussel, et aboutit à une bonne occasion pour son partenaire Glaude, servi dans le slot par l'ancien Grenoblois. Ville Koivula brille sur cette action mais paraît moins serein face à Julian Marcos, dont il écarte difficilement le missile. Les Picards sont les plus nombreux devant la cage, et le rebond est finalement exploité par Grégory Béron (1-1 à 12'52").

La parité au score sanctionne une fin de période où le jeu navigue d'un camp à l'autre. En danger devant sa cage face à Baluch, qui trouve une deuxième fois la mitaine de 'HCB', Amiens riposte sur un contre de Sadoun. Pour son retour à domicile, Pierre-Luc Émond n'est pas en reste. Dangereux en repiquant du coin droit vers le but, où Koivula s'interpose par deux fois, il s'arrache face à Matias Metsäranta et se heurte encore au portier finlandais. Une nouvelle faute provoquée par Martin Paquet, empêché de cadrer par Albert, n'est pas plus mise à profit par ses partenaires, pris dans l'étau comme Vincent Bachet, et obligés de se replier pour écarter la menace Bellemare, face à qui Thomas Roussel s'en sort proprement.

Le centre québécois Bellemare présente aussi le premier danger du deuxième tiers, et force cette fois Bachet à l'intervention. Sur un coup de canon de Julien Albert, Pierre-Luc Laprise tarde à retrouver la rondelle, cachée dans la forêt de patins enracinée devant le but. Ces alertes dessinent la prochaine réussite angevine, préparée par Jonathan Bellemare, dont la passe est reprise instantanément par Simon Lacroix, monté sur le jeu de puissance (1-2 à 25'29"). Replié, Angers s'attelle à défendre son avantage, concédant plusieurs dégagement interdits.

Toutefois, la présence d'Émond se fait sentir dans le cercle d'engagement et offre de bonnes opportunités à ses équipiers, tel Paquet, dont le tir en force est bien bloqué. En infériorité suite à une explication "québécoise" entre Paquet et Bellemare, Amiens se montre encore dangereux, mais la passe de Pazak pour Mortas sur un 2 contre 1 est ratée. À leur tour en avantage suite à une poussée de leur troisième ligne, les Gothiques confient le soin à Pavel Kowalczyk de faire parler la poudre. Le deuxième lancer du Tchèque désarçonne le carré averse et précède les reprises successives de Sadoun, hors cadre, et Mortas, au second poteau. Parti de son camp et en appui sur Émond, Matt Amado force encore Koivula à s'interposer, Henderson passant près du but sur la mise au jeu successive.

La succession de fautes des joueurs d'Antoine Richer marque un nouveau coup d'arrêt à la croisée des deux derniers tiers. Maxim Belov, bien seul devant la paire Fortier-Bellemare, voit avec soulagement Henri-Corentin Buysse le suppléer face au second (35'02"), le premier ratant le cadre par la suite dans une position idéale. Per Braxenholm profite de la bonne assise des siens pour venir pointer sa crosse dans le camp adverse, et quand il ne lance pas, il permet, par sa présence massive, à Simon Lacroix de profiter de l'écran pour inquiéter Buysse. Ce dernier connaît une frayeur en croyant écarter le danger face au pressing de Jonathan Bellemare, dont la reprise termine largement au-dessus du but.

Surpris dans sa zone, d'où il ne peut écarter le danger, l'homme en forme des Ducs ne peut que constater les dégâts face à Pierre-Luc Émond, à la réception de l'offrande de Martin Paquet (2-2 à 41'55"). Retour au Coliseum réussi pour un homme très attendu depuis plusieurs semaines, mais ses partenaires ne capitalisent pas sur son égalisation. La faute à plusieurs tergiversations sur deux jeux de puissances successifs, parfois à un excès d'individualisme, souvent à une défense angevine nullement prise de panique. Plaçant un contre à l'occasion, Angers navigue calmement vers la qualification. Sur une mise au jeu remportée côté droit, Per Braxenholm expédie le palet dans le coin opposé, où Tomas Baluch est le plus vif pour éviter superbement la charge de Roussel et contourner la cage avec succès (2-3 à 55'36").

...mais se mord les dents

Leurs hôtes obligés de marquer à quatre reprises pour conserver leurs chances de qualification, les Ducs peuvent entrevoir la fin de soirée avec optimisme. Toutefois, deux nouvelles pénalités viennent contrarier les plans de Heikki Leime. Sur la première, concédée par Martin Lacroix, Amado transmet le puck vers le centre, où Pierre-Luc Émond rétablit l'égalité (3-3 à 56'50"), puis, dès l'engagement, Pavel Kowalczyk finit par tromper Koivula (4-3 à 57'15").

Le début de la catastrophe pour les Ducs ? Peut-être, à voir l'inquiétude gagner le banc des visiteurs, sur une nouvelle reprise à bout portant d'Émond et un dégagement raté de Simon Lacroix, synonyme de pénalité. Avec six patineurs, du fait de la sortie temporaire de Buysse, Amiens poursuit sur sa lancée. Si le triangle Kowalczyk-Pazak-Mortas ne trouve pas de solution, la relève arrive par Thomas Roussel, dont le tir à ras glace depuis la gauche trompe le Finlandais, gêné par le trafic (5-3 à 59'06").

Le temps mort et la seconde sortie d'Henri-Corentin Buysse ne permettront pas au score d'évoluer, sous les yeux d'un public conquis. Ce regain d'enthousiasme, couplé au retour d'un élément essentiel du dispositif amiénois, suffiront-ils à atténuer l'amertume ambiante ?

Angers poursuit sa route, rendue chaotique par une fin de match pour le moins surprenante. Une nouvelle rencontre à rebondissements, comme les deux équipes en ont connu depuis le début de saison, et au côté prolifique certes plaisant pour le spectacle mais aucunement rassurant pour la défense angevine.

Désignés meilleurs joueurs du match : Pierre-Luc Émond pour Amiens et Simon Lacroix pour Angers.

Compte-rendu signé Mathieu Hernaz

 

Amiens - Angers 5-3 (1-1, 0-1, 4-2)

Mardi 25 novembre 2008 à 20h00 au Coliseum. 2600 spectateurs.

Arbitrage d'Alexandre Bourreau assisté d'Éric Bouguin et Matthieu Loos.

Pénalités : Amiens 14' (4', 10', 0'), Angers 18' (8', 2', 8').

Évolution du score :

0-1 à 04'02" : Bellemare assisté de S. Lacroix et Fortier

1-1 à 12'52" : Béron assisté de Henderson et Petit (sup. num.)

1-2 à 25'29" : S. Lacroix assisté de Bellemare et Braxenholm (sup. num.)

2-2 à 41'55" : Émond assisté de Paquet et Amado

2-3 à 55'36" : Baluch assisté de Braxenholm et Lahesalu

3-3 à 56'50" : Émond assisté de Marcos et Amado (sup. num.)

4-3 à 57'15" : Kowalczyk assisté de Sadoun et Mortas

5-3 à 59'06" : Roussel assisté de Paquet et Béron (sup. num.)

 

Amiens

Gardien : Henri-Corentin Buysse [sorti de 58'12" à 59'06" et de 59'33" à 60'00"].

Défenseurs : Vincent Bachet (C) - Pavel Kowalczyk ; Thomas Roussel (A) - Jean-Philippe Glaude ; Julian Marcos (A) - Maxim Belov.

Attaquants : Loïc Sadoun - Anthony Mortas - Miroslav Pazak ; Matt Amado - Pierre-Luc Émond - Martin Paquet ; Simon Petit - Brian Henderson - Grégory Béron.

Remplaçants : Adrien Fénart (G), Romain Bault, Jonathan Boehrer, Yannick Offret.

Angers

Gardien : Ville Koivula.

Défenseurs : Per Braxenholm - Simon Lacroix ; Lauri Lahesalu - Pavol Mihalik ; Kévin Igier - Jean-François Jodoin (C).

Attaquants : Tomas Baluch - Jonathan Bellemare - Éric Fortier ; Juho Jokinen (A) - Matias Metsäranta - Hermanni Vidman ; Pierre-Luc Laprise - Martin Lacroix (A) - Julien Albert.

Remplaçants : Frédérick Gilbert (G), Pierre-Antoine Simonneau, Nicolas Deshaies, Rodolphe Bretault, Yven Sadoun.

 

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